Société

Quechua tente l'aventure smartphone

 

Marronniers par excellence, les journalistes nous dépeignaient il y a peu les « cadeaux de Noël préférés des français ».  Tablettes et autres Netbooks n’ont pas réussi à détrôner les smartphones en tout genre qui conservent, cette fois encore, la tête des ventes. En cette période de fêtes de fin d’année 2013, ils auraient générés à eux seuls près de 460 millions d’euros de dépenses. Un montant légitimement attractif qui séduit de plus en plus de marques, désireuses de se créer une place sur le marché. C’est dans cette optique qu’il y a quelques semaines, Quechua, la mythique marque de distributeur de Décathlon, a lancé son propre smartphone. Un pari fou et insensé ? Peut-être pas tant que ça.

« Le premier smartphone mountainproof »

Le « Quechua Phone 5 », puisque tel est son nom, n’a de commun avec le petit dernier d’Apple que le chiffre final, ici référent à la taille de son écran (5 pouces). Loin de toute course effrénée à l’innovation technologique, Quechua propose un smartphone tout terrain, et opte, de fait, pour un cœur de cible adepte des longues randonnées sauvages. Vendu au prix unitaire de 229€ dans tous les magasins Décathlon, « le premier smartphone moutainproof », comme la marque aime à l’appeler, se caractérise par sa robustesse, sa résistance aux chocs et intempéries et par son autonomie longue durée qui n’a de cesse d’impressionner ses utilisateurs. Dans sa recherche de satisfaction du consommateur, Quechua a également pris le parti d’intégrer à son smartphone un altimètre-barométrique ainsi qu’un GPS.

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Sur ce même plan purement technique, les critiques s’accordent à dire que le Quechua Phone 5, fabriqué par le constructeur français Archos, est malgré tout assez lourd, encombrant et qu’il propose un équipement dont la performance reste bien en deçà de celle de ses concurrents, à savoir, par exemple, un appareil photo 5 Mégapixels.

Direction communication digitale

Côté communication, Quechua a placé toute sa confiance en l’agence Fred & Farid Paris, avec laquelle elle travaille depuis plusieurs campagnes. De cette association est née une vidéo promotionnelle dont l’unique selling proposition est fondée sur l’aspect particulièrement résistant du smartphone.

Mais la vraie originalité de cette opération, outre le lancement du produit qui peut déjà être perçu comme une originalité en tant que telle, réside dans l’utilisation du digital. Un choix qui apparaît particulièrement cohérent dans un objectif de promotion d’un smartphone.

Quechua a ainsi mis en ligne un site in extenso dédié au produit en question. L’internaute peut non seulement lire les qualités vantées du smartphone mais aussi le « mettre à l’épreuve » des éléments naturels – ici l’eau, la terre et le vent – et se voir proposer une vidéo résultant de ses choix.

Une réponse socio-marketing réfléchie

Dans l’esprit commun, la marque Quechua reste cependant très liée aux accessoires dits plus « classiques » de sport et de randonnée. Pour beaucoup d’ailleurs, elle n’est célèbre que grâce à ses tentes 2 secondes dont la renommée n’est, il est vrai, plus à faire.
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Le lancement du Quechua Phone apparaît, à première vue, et à première vue seulement, comme surprenant et sortant du domaine initial de la marque. Peut-être faut-il y voir in fine, plus qu’un simple pari de la part de Quechua, et bel et bien une réponse socio-marketing résultant d’un véritable besoin consommateur ? L’étude, réalisée par Décathlon en amont de ce lancement, a en effet su démontrer que 25% des randonneurs ne se munissaient pas de leur téléphone lorsqu’ils partaient marcher, de crainte de l’abîmer ou parce que celui-ci n’était simplement pas en mesure de répondre à leurs attentes (localisation ou partage de données par exemple). Il faut donc solidement replacer les choses dans leur visée: c’est à cette niche de consommateurs que s’adresse ici le Quechua Phone 5, et non pas aux hypsters en quête perpétuelle de la dernière tendance. Il n’est en rien destiné à concurrencer les Iphone et autres Samsung.
Le Quechua Phone véhicule de fait les valeurs de la marque – simplicité, solidité, bon rapport qualité/prix – et c’est en cela qu’il représente une avancée cohérente pour l’enseigne sportive qui, par-là, fait son entrée dans l’univers du 2.0.
Rappelons qu’elle n’est pas la première à avoir osé sortir des sentiers battus pour « tenter » l’aventure – le jeu de mots est facile, j’en conviens – puisqu’en 2008, Bic avait déjà sorti son Bic Phone. Le concept du téléphone portable simple d’utilisation avait séduit et le pari s’était avéré gagnant puisqu’en moins de trois ans, plus de 500 000 exemplaires s’étaient écoulés. Souhaitons le même sort au Quechua Phone qui a au moins le mérite de détonner au rayon des sacs de couchage et des kits de survie de Décathlon.
 
Céline Male
Sources
Blackandgold
Quechuaphone
Stratégies
Photos
Clubic
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