Campagne Virale Docteur Pepper UK 12 avril 2012
Invités

What's the worst that could happen? by Dr.Pepper

 
Ah le lycée, ses profs ennuyeux, ses potes et puis cette fille…LA plus belle nana du bahut qui ne vous regarde jamais.
Et si pour une fois, elle vous avait remarqué ? Qui n’aurait pas envie de connaître la suite ?
Pour la découvrir, rendez-vous sur cette page.

Dr. Pepper nous embarque dans une expérience 2.0. En reprenant vos informations Facebook, la vidéo, tournée à la première personne, devient totalement personnalisée. Vous vous retrouvez dans la peau d’un jeune adolescent, marchant à travers les couloirs d’un lycée aux allures de série américaine. Le personnage incarné semble apprécier les demoiselles en tenue de pom-pom girls, en tout cas bien plus que le cours qui s’annonce…Tout semble se dérouler comme à son habitude jusqu’à ce que, miracle, « la fille la plus chaude du lycée » vous remarque enfin ! Elle vous propose le plus innocemment du monde de finir sa canette de Dr.Pepper que vous acceptez volontiers. Seulement voilà, nous sommes en plein cours et la prof a décidé de vous faire passer au tableau histoire que vous vous occupiez d’autre chose que de votre charmante voisine de table. Paniqué, vous mettez votre canette dans votre poche et c’est alors que la pire des situations se produisit. Votre pantalon est trempé et cela porte quelque peu à confusion…S’en suit un bad buzz prévisible. Toute la classe dégaine son téléphone pour immortaliser ce moment et surtout le partager sur les réseaux sociaux.

Avec cette opération, Dr.Pepper s’est parfaitement approprié les codes d’une bonne campagne 2.0. La vidéo est personnalisée et plonge l’internaute en total immersion. On retrouve par exemple les noms de ses amis Facebook ou encore des photos.
Même si la scène est clichée, voire grossière, Dr.Pepper a su conserver son identité de marque. Toute sa communication actuelle tourne en effet autour de cet univers adolescent qui se prend peu au sérieux. Pour en savoir plus, je vous invite d’ailleurs à visiter leur page Facebook.
Je reste cependant sceptique quant à sa crédibilité. La situation en tant que telle est peu probable. Pourquoi lui proposerait-on une canette à cet instant et surtout pourquoi la mettrait-il dans sa poche ? Sans l’aspect interactif et personnalisé, cette campagne ressemblerait à un placement de produit sans subtilité dans une série américaine quelconque.
L’opération aurait pu être totalement réussie si le fond avait été aussi soigné que la forme. La qualité est clairement au rendez-vous mais il manque un soupçon de cohérence pour classer cette vidéo parmi les publicités 2.0 à citer en exemple.
 
Marie-Solène Mirrione

Snoop Dogg Hologram Tupac
Com & Société

La résurrection de Tupac Shakur

 
Tupac Shakur n’est pas mort et pour tout vous dire je m’en doutais un peu.
C’est lors de la dernière édition du festival Coachella, qui s’est terminée dimanche dernier, que le martyr du Hip Hop West Coast a signé son grand retour sur scène aux côtés de Snoop Dogg devant un public médusé. L’icône du rap US a commencé sa prestation par un savoureux « Do you know who the fuck it is ? » avant d’attaquer les premières lignes de Hail Mary. Puis il a disparu à la fin de 2 of Amerikaz Most Wanted dans un brouillard presque féerique, laissant les festivaliers sur leur faim, plus vraiment certains que Tupac soit mort depuis plus de dix ans.
Malheureusement, pas de tour de magie là-dessous, ni de vraie résurrection, il s’agissait d’un hologramme concocté par le festival à la demande de Dr.Dre. C’est le studio de James Cameron, Digital Domain Media Group, qui avait déjà brillé en raflant un Oscar dans la catégorie « visual effects » pour le film « L’étrange Histoire de Benjamin Button », qui s’est attelé à la tache. C’est une version améliorée de la méthode du Pepper’s Ghost mise au point en 1860 qui a permis de recréer un Tupac plus vrai que nature. Rien de nouveau donc. Il s’agit en fait de projeter une image sur une surface, ici la scène du festival, recouverte de papier Mylar. Ce n’est donc pas un hologramme à proprement parler, car c’est un Tupac 2D et non 3D que les festivaliers ont pu admirer. L’image, elle, n’est pas non plus un simple copié-collé d’un concert de l’artiste. Au contraire, elle a été travaillée sur ordinateur en se basant sur les caractéristiques physiques et la gestuelle provenant de plusieurs enregistrements afin de rendre la scène encore plus réaliste.
Passés ces détails techniques, il faut aussi saluer l’audace de la performance. Alors que le fantôme de Nate Dogg était aussi de la fête, seul Tupac semble avoir marqué les esprits. Abattu à Las Vegas en 1996 dans des circonstances encore mystérieuses, le mythe Tupac est toujours bien vivant et certains restent persuadés que ce dernier n’est pas mort. Pour se rendre compte de l’étendue du phénomène il suffit de taper « 2Pac is still alive » sur un moteur de recherche, vous ne serez pas déçus du résultat tant les théories du complot sont variées. Ainsi, redonner vie à Tupac, qui plus est dans son fief, la Californie, est une belle manière de jouer avec la légende. Le choix de la première chanson Hail Mary est lui aussi emblématique car c’est une ode à la vengeance sur laquelle le rappeur défie ceux qui l’ont trahi et ceux qui ont voulu sa tête. Les punchlines « I am a ghost in this killing fields » et « revenge is like the sweetest thing » prennent donc ici tout leur sens.

On s’en doute, cette brève réapparition a particulièrement plu sur le Web et les internautes s’en sont donnés à cœur joie en relayant les rumeurs de son retour. Notre Tupac virtuel s’est même vu créer un compte sur Twitter @HologramTupac avec comme accroche « I rap and I am an hologram » et un public de plus de 33 000 followers. Parmi les meilleurs détournements, on retiendra aussi la version Star Wars du concert ainsi que la fausse programmation 100% artistes morts, réalisée par Brain Magazine et intitulée le Coachella Hologram Festival.
Le petit tour de Dr.Dre et Snoop Dogg semble donc plutôt réussi et on parle maintenant de ressusciter d’autres artistes, chanteurs ou acteurs. En effet, bien que Dre ait renoncé à partir en tournée avec Tupac, il semble vouloir s’attaquer à deux autres grandes icônes américaines, Marvin Gaye et Jimi Hendrix. De son coté, Jackie Jackson voit les choses en encore plus grand et envisage de ramener son frère Michael à la vie pour la prochaine tournée des Jackson5. Si cette surenchère fait sourire, cela peut aussi paraître assez morbide sous certains aspects. Bien sûr, Gorillaz ou encore les Black Eyed Peas avaient déjà utilisé ce procédé mais jamais avec un mort.
A vrai dire, une seule personne avait osé jusque-là : Céline Dion. En effet, la diva québécoise s’était déjà essayée à ce petit tour de passe-passe en chantant avec Elvis Presley sur le plateau d’American Idol. Un duo virtuel qui avait tout de même un peu moins de panache, sans vouloir froisser les fans de Céline. De plus, on voyait déjà à l’époque se profiler un problème majeur concernant le respect du mort. Le King avait-il vraiment envie de chanter en duo avec Céline Dion ? Je vous laisse y réfléchir.
 
Pauline Legrand
Crédits photo: ©nme.com

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Campagne Homoparentalité Lepen
Archives

Jacques a dit « Eva aussi aurait pu avoir deux papas gays »

 
Bon d’accord, ce n’est pas Jacques qui l’a dit. On vous explique :
Période électorale oblige, les candidats à l’élection présidentielle ont  été vus partout, dans tous les médias et dans toutes les situations, plus ou moins réelles. Après avoir vu François Bayrou ou Nicolas Sarkozy à l’agonie dans une campagne en faveur de la légalisation de l’euthanasie, on retrouve six des dix candidats dans la peau, pour le moins surprenante, d’enfants et adolescents épanouis.
Cette idée peut prêter à sourire (ou au contraire être plutôt effrayante) mais elle traite un sujet bel et bien sérieux. Ces images ont en effet été réalisées dans le cadre d’une campagne web lancée par SOS homophobie pour défendre les droits des familles homoparentales.
François Bayrou, François Hollande, Eva Joly, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Sarkozy auraient pu, comme le répète la campagne, être eux aussi élevés dans des familles homoparentales et être heureux. Voilà le message simple véhiculée par l’association qui se bat depuis 18 ans pour l’égalité des droits des couples.
Le recours aux candidats pour cette campagne relève d’un double intérêt : tout d’abord, certains électeurs, ou du moins ceux qui n’ont pas fait une overdose, ont été à l’affût de toute apparition des aspirants présidents. Dans un tel contexte, la visibilité de leur message est assurée auprès d’un large public. Public dont faisaient à coup sûr partie les principaux concernés par cette campagne : les candidats.
SOS Homophobie avait auparavant sollicité chaque candidat sur douze de leurs revendications essentielles (mariage homosexuel, don du sang, sensibilisation à la diversité des relations amoureuses dans les programmes scolaires…) et mené plusieurs actions pour médiatiser ses problématiques. Et c’est cette campagne, relayée également par Le Monde, qui constitue le point d’orgue de la mobilisation. Ces images à la fois choquantes et drôles devaient interpeller les candidats sur un thème particulièrement discret, voire absent de cette (longue) campagne, bien qu’il divise très clairement les différents candidats. Liberté et ouverture pour les uns, respect des traditions pour les autres, la question des droits des lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT) a été relayée au second plan lors des débats mais gagne de l’importance grâce à cette nouvelle campagne bien ancrée dans l’actualité.
Même si les candidats se voient interpelés par cette campagne, ils peuvent également en bénéficier. Après tout, qui résisterait à un bébé Eva ou teenager François ? L’image des candidats devient de plus en plus importante. Le futur président se doit d’être présentable, souriant et d’être un citoyen lambda. Mathieu de Martignac, photographe pour Le Parisien, l’a bien compris, en proposant même aux candidats d’être pris en photo par… eux-même ! Quoi de mieux pour maîtriser sa propre image ?
La vidéo à voir ici >> laparisien.fr
En bref  l’ancrage dans l’actualité du message de SOS homophobie, qui lui reste intemporel, augmente l’impact de la campagne et vise directement les premières cibles visées. Mais le recours à l’image des candidats est-il une nouvelle tendance ou est-il amené à retomber dans l’oubli (et avec lui les thèmes abordés) dès la fin de la campagne et de sa couverture médiatique ? Les médias montrent ici une fois de plus leur pouvoir en s’adressant, quasiment sans intermédiaire aux candidats de l’élection.  Les enseignements à tirer de ce type de campagne publicitaire sont nombreux.  Et quel que soit son avis sur la question, on ne peut qu’apprécier de voir enfin des candidats souriants !
 
Manon Levavasseur
Sources :
Sos-homophobie
Lemonde.fr

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Bernard de la Villardière
Les Fast

L’avis privé des personnes publiques

 
Dans la vie de tous les jours, sur votre compte facebook ou twitter, vous racontez votre vie, vous partagez des liens, des idées, et souvent vous émettez des avis et des opinions. Surtout en cette période politique cruciale : on voit fleurir les statuts ou les tweets de soutien à tel ou tel candidat(e) à la présidentielle.

Si vous pouvez faire tout  cela sans scrupule, c’est que vous n’êtes pas une personnalité publique ! En effet, suite à un tweet de Bernard de la Villardière qui, semble-t-il, montrait ses positions en matière politique, M6 a rappelé à l’ordre ses salariés, et en particulier ses animateurs et journalistes les plus connus. Dans un courriel, la direction d’M6 leur demande de « ne pas exprimer d’opinion politique personnelle » sur leurs comptes sociaux. Elle leur rappelle aussi que leurs tweets et statuts doivent « loyauté » à leur chaîne : il n’est pas question de critiquer un programme d’M6 par exemple !
Sur twitter, Bernard de la Villardière fait face à de nombreuses critiques et se défend d’avoir exprimé son opinion politique. « Un commentaire vaut-il prise de position ? Non ! », écrit-il.
La question est tout de même délicate : le compte twitter ou facebook d’un individu est le sien : pourquoi n’aurait-il pas le droit d’émettre sa propre opinion ? On voit d’ailleurs souvent dans les profils twitter la phrase suivante : « mes tweets n’engagent que moi ».
Alors, un tweet n’engage-t-il que soi ? Où est donc la limite entre vie privée et vie publique, entre vie professionnelle et vie personnelle ?
En attendant d’avoir la réponse à cette question, profitons de pouvoir écrire librement sur nos réseaux sociaux, nous, pauvres mortels inconnus !
 
Claire Sarfati
Crédits photo : ©B. de la Villardière

Société

François Hollande : l’homme du centre de la présidentielle ?

 
Ce dimanche 15 avril, une semaine pile avant le premier tour de la présidentielle, a été l’occasion pour les deux poids lourds de l’élection présidentielle d’organiser chacun leurs grands meetings publics avec une particularité pour cette fois : le plein air ! Difficile de ne pas voir en arrière fond l’influence de Jean-Luc Mélenchon et de sa « prise de la Bastille ».
François Hollande sur l’esplanade du château de Vincennes, Nicolas Sarkozy sur la place de la Concorde : les deux candidats avaient prévu de parler à la même heure. Une épreuve pour tester la capacité des journalistes à tweeter sur deux meetings en même temps ? Ou un simulacre de second tour au mépris du 1er et des autres candidats ? En tout cas, la réalité est bien là, on ne pouvait pas écouter les deux candidats en même temps, on était obligé de choisir l’information que l’on voulait avoir, de voter avant d’avoir voté en quelque sorte.
On nous avait ainsi annoncé une « démonstration de force » des deux côtés qui devaient se mesurer au nombre de personnes présentes : Le PS annonce 100.000 badauds tandis que le discours de Nicolas Sarkozy aurait fait déplacer 150.000 personnes. Des chiffres à prendre avec précaution, car la police ne fait jamais d’estimations pour les meetings politiques.
En s’attardant plus précisément sur le fameux meeting de François Hollande, on peut noter que, bien qu’il n’ait jamais nommé de candidats, il s’est autant attaqué à Nicolas Sarkozy qu’à Jean-Luc Mélenchon. Le « vote utile » était bien le but avoué de l’événement, « un classique de fin de campagne », surtout à gauche. C’est ainsi que François Hollande a cité François Mitterrand, qui, avant le premier tour en 1981, disait : « Candidat des socialistes, je suis aussi le seul candidat de Gauche qui soit en mesure de l’emporter. Et je serai fort dans le scrutin du premier tour pour permettre de conduire le changement. Et c’est pourquoi je demande à ceux qui veulent le changement, à ceux qui veulent une autre politique un autre président, de me donner, dès le premier tour, tous les moyens de gagner l’élection présidentielle ».
Pourtant, il est évident que le programme de Jean-Luc Mélenchon est bien plus proche (idéologiquement et concrètement) de celui de François Mitterrand en 1981, que de celui de François Hollande aujourd’hui. Dans un paysage médiatique où François Bayrou paraît avoir été éclipsé, l’homme tampon, l’homme du centre qui se dessine est bien le candidat socialiste. En réalité, son positionnement est plus de l’ordre du parti radical, François Hollande est ainsi plus crédible quand il revendique l’héritage de Pierre Mendès France que quand il cite celui de Léon Blum. C’est en ce sens, que son clip de campagne a pu en désarçonner certains. Il est possible de penser – sans trop s’avancer – que si la montée de Jean-Luc Mélenchon avait été moins forte dans les sondages, un clip de campagne un peu plus classique nous aurait été proposé.
Au final, le meeting de F. Hollande n’a pas été une démonstration de force : aucune nouvelle mesure n’a été annoncée, l’ambiance ressemblait plus à la Fête de l’Humanité (malgré le prix des merguez !) qu’au meeting du Bourget.
Certains voient dans cette position d’équilibriste (ni trop à gauche, ni trop au centre) un révélateur de la mollesse supposée du candidat, voire une faiblesse qui pourrait lui être fatale. Pourtant, au regard de l’histoire de la Vème République, la modération au sein de leurs partis respectifs est une caractéristique récurrente de nos anciens présidents. On peut penser que la personnalité de Nicolas Sarkozy et son positionnement politique plus prononcé ont changé la donne, mais tant que le coup d’essai n’est pas confirmé par une réélection, aucune conclusion ne peut être tirée.
 
Ludivine Preneron
Crédits photo : ps71.org

Campagne pour Lyon en 4x3 dans Paris 2012
Société

Et vous, vous voulez Metz ou only Lyon ?

 
Voici des affiches du métro parisien que vous avez pu voir, revoir ou que vous allez découvrir sous peu lors de votre trajet quotidien.
Leur point commun ? Ces affiches ne vantent pas les mérites d’un produit régional ou d’une richesse culturelle à découvrir lors d’un petit voyage en province. Elles sont là pour faire la promotion de deux villes pour elles-mêmes, ici Metz et Lyon.
La campagne pour la ville de Metz a commencé en 2010, et ce n’était pas de la rigolade ! Derrière tout ça se tient un plan média qui lui a tout de même valu de remporter le prix des communicants publics 2010 des collectivités territoriales ! (Agence Souple/hop!)
Avec la mise en place du TGV Est, et l’inauguration du Centre Pompidou, Metz avait là un coche à ne pas louper, une occasion unique pour casser son image de ville provinciale à la traine.
Ils ont alors sorti le grand jeu : les slogans décalés, la vidéo humoristique, et le buzz sur les réseaux sociaux, qui va avec.
En 2011, Ils remettent le couvert avec « une saison 2 ». Rien que dans le choix de ce terme, cette deuxième vague d’affiches s’inscrit dans la tendance du moment : la temporalité et les histoires. Mais ce n’est pas qu’un joli mot mis sur une série d’affiches puisque la saison 2 suit effectivement la saison 1 (la femme qui n’a pas eu son job à Metz décide coûte que coûte d’y aller – la malheureuse). Sur le site JeveuxMetz.com, on retrouve maintenant des histoires de personnes nouvellement ou anciennement installées à Metz. Bref, storytelling quand tu nous prends…
Maintenant, je suis curieuse de connaître le titre de la saison 3 !
Plus récemment, trois affiches vantent la ville de Lyon dans les stations du métro parisien (agence de communication lyonnaise MMAP – lyonnaise, évidemment). La campagne, initiée par OnlyLyon, tente de convaincre les parisiens de venir passer un petit week-end dans le sud-est. Mais OnlyLyon, c’est bien plus que la simple signature de l’Office du tourisme…
Il y a 6 ans, les dirigeants et les institutions lyonnaises ont compris que leur ville en avait dans le ventre et que le tout était de se faire connaître.
Ils avaient un bon produit, un nom connu, il ne leur manquait qu’une marque! OnlyLyon est née[1]. Le but est alors de ressembler les principaux acteurs économiques de la ville pour apporter une visibilité internationale à la métropole lyonnaise. Ainsi, OnlyLyon est un outil de marketing territorial essentiel : il permet à la ville de regrouper ses forces et de communiquer d’une seule voix face aux touristes, aux entreprises, et aux pays voisins.
En plus d’utiliser Facebook, Twitter, et l’humour, OnlyLyon a mis en place une promotion par le biais  d’ambassadeurs. Ce sont des lyonnais, des entreprises, des personnalités pour qui la règle n°1 est de promouvoir la ville.
L’image est aujourd’hui pour les entreprises une chose délicate qu’elles manient avec toute la précaution du monde. Et en ce qui concerne nos belles villes françaises, ces deux exemples montrent à quel point l’attractivité est le maître mot dans leurs objectifs.
 
Justine Brisson
Sources et crédits photo : CampagneParis© MMAP – Photo Elina Sirparanta – Lyon Tourisme et Congrès

[1] Créé par Jean-Michel Daclin  alors adjoint au maire de Lyon et vice-président du Grand Lyon délégué aux relations internationales, au tourisme et à l’attractivité du territoire

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Com & Société

La loi des Séries

 
Ici point de fans hystériques ni de billets d’entrée au prix exorbitant d’un bras, voire même deux si vous refusez de partir sans votre photo de l’accolade avec votre déité cathodique fétiche. Le Forum des Images organise pour sa troisième édition le festival « Séries Mania », qui vous donnera un avant goût des séries françaises qui tiendront sous peu le haut de l’affiche. Mais loin d’être chauvin, ce festival vous donnera également l’occasion, grâce à une sélection internationale, de voir ce qui se fait de mieux aujourd’hui à l’étranger en termes de productions pour le petit écran. Débuté lundi, le festival s’achèvera lundi prochain. Et bon point pour les étudiants, les « sériephiles » ou tout autre curieux, l’entrée est gratuite.
 
L’occasion de trouver Série à son pied…
 
La bonne idée de ce festival c’est de mettre en lumière certaines séries peu ou pas – encore – révélées au grand public. Le festival n’a pas pour mission de promouvoir des séries qui tiennent déjà le haut du pavé et qui nous sont souvent resservies à loisir façon chewing-gum remâché. Qu’elles soient récentes ou diffusées en avant-première, ce festival a cela de frais qu’il nous concocte un programme blindé de pépites en puissance que nous aurions découvert au mieux quelques mois après leur diffusion dans leur pays natal (et pour cause, l’outre-Atlantique est souvent dure à traverser, quoique l’arrivée du streaming ait un peu changé la donne…), au pire jamais. En effet quelle meilleure vitrine que ce festival pour des séries comme Ta Gordin/Mice , tout droit venue d’Israël, dont les deux premiers épisodes seront projetés dimanche avant une présentation par Amit Cohen, le scénariste de la série, et Ron Leshem, son producteur exécutif. Car l’autre valeur ajoutée de ce festival, c’est incontestablement la présence d’émissaires venus présenter leur production, l’occasion, on l’imagine, d’ouvrir des espaces de discussion. On le comprendra c’est donc un véritable melting-pot télévisuel avec la mise à l’honneur cette année de l’Australie et du Québec. « Pour la première fois, l’Amérique du Sud est aussi présente avec une moisson de séries argentines, tandis que l’Europe du Nord étonne toujours avec une découverte belge sur le tour cycliste de Flandres (De Ronde) et la burlesque incursion d’un mafieux américain dans les paysages de la Norvège profonde (Lilyhammer) ». Un programme intéressant donc, qui reflète tant les divers visages de la création télévisuelle que son extrême fertilité.
 
Quand les séries tiennent le haut de l’affiche
 
Qui ne saliverait pas devant cette présentation faite sur le site officiel du festival ?
« Séries Mania présente un choix de séries anglo-saxonnes qui font ou feront l’événement dans les mois à venir, parfois associées à des noms prestigieux du cinéma, comme Michael Mann pour Luck, Laura Dern pour Enlightened ou encore Steven Spielberg pour Smash. Des showrunners particulièrement prolixes reviennent avec leur dernière création, tels J. J. Abrams (Alcatraz) et Ryan Murphy (American Horror Story)… » .
Ce « teaser » est la meilleure illustration de la nouvelle perméabilité entre cinéma et série T.V. De là à dire que la série T.V est une héritière toute trouvée de son aîné, il n’y a qu’un pas, qu’on ne serait pas les premiers à franchir : réalisateurs, acteurs ; les passerelles sont nombreuses et il est courant de voir les têtes connues passer du grand au petit écran.
 
Et s’offre même le luxe de la réflexivité
 
Depuis quelques années, la création des séries télévisées se fait beaucoup plus dense, de meilleure qualité aussi. Fini Dallas, sirènes en maillots rouges et autres telenovelas culculs diffusées ou tard le matin, ou en plein après-midi. Désormais les séries télé se veulent arty, esthétiques voire carrément intellos. Une série télé ne se subit plus, elle se déguste. Preuve en est le succès de Lost, tarabiscotée comme il faut, créant sa propre mythologie, de Madmen, visuellement impeccable, ou encore dans un autre genre la rediffusion – sur Arte – près de 20 ans après sa première diffusion en France, de la série Twin Peaks créée par David Lynch, qui avait alors été déprogrammée faute de public.
C’est donc logiquement que des séries si travaillées et dont le contenu n’est aucunement laissé au hasard, s’offrent si bien à l’exégèse et au commentaire. Riche de ce constat, le festival a intégré à ses projections des tables rondes et conférences* qui raviront autant les initiés que les novices.  Cette année, le festival abordera notamment ces questions : « Les génériques : un art en soi ? », « Une série peut-elle être politique ? » mais  aussi la spécificité des programmes courts qui font aujourd’hui recette (Bref, Scènes de ménages,…). Des zooms seront faits sur les séries Lost, Ainsi soient-ils, ou Friday Night Lights.
Et parce que les séries jouent les prolongations en dehors du petit écran, vous trouverez également des juke-boxes diffusant le meilleur des génériques, et des images d’une sélection de Web-séries et de mini-formats.  A découvrir par lot de deux épisodes ou à engloutir par saison entière, le site du festival sera votre meilleur allié pour vous constituer un menu à la carte !
 
Marie Latirre
*Tables rondes qui pourront être suivies en direct ou en différé sur le site du festival notamment.

Archives

Jacques a dit qu'il ne fallait pas s'abstenir

 
Comme vous avez sans doute pu le voir dans les rames du métro depuis quelques temps, Jacques a dit qu’il ne fallait pas s’abstenir. Cette énorme campagne dont nous allons parler est le fruit du travail d’agences conseils en communication membres de l’AACC réalisé à la demande de l’association démocratie et communication. L’offre est très variée puisque 9 agences ont participé et que plusieurs dispositifs ont été retenus. Cette campagne se décline donc en affiches, application iPhone, spots vidéos et en un spot radio. De la même façon, les tons employés sont très différents et on passe facilement d’un discours plutôt institutionnel (Action d’éclat, Lowe Strateus) à un discours plus impliquant (Herezie ; Ailleurs exactement) sans oublier une bonne dose d’humour pour d’autres (Being, Wunderman, JTW), un peu de poésie (TBWA) et une petite dose de « radio-réalité » (TBWA/Corporate).
Nous allons donc étudier un peu plus en détails certaines de ces campagnes. Considérons d’abord celles d’Herezie – « Trop jeune » – et d’Ailleurs exactement – L’abstention n’aura pas ma voix.

Force est de constater qu’elles se déclinent sur un fond plutôt sombre et délivrent un discours très impliquant sous forme de témoignages. Sur leur site internet aaccvote2012.fr, l’AACC précise que : « Le champ de l’abstention auquel les agences s’attaquent est celle liée à l’indifférence et non l’abstention de méfiance ou de contestation ». Cependant ici, on peut se sentir culpabilisé par ces images qui nous imposent un regard direct et presque accusateur sur notre possible abstention. La première campagne semble même demander une justification quand la seconde a l’air de clamer une vérité selon laquelle l’abstention est inutile et dessert avant tout celui qui s’abstient. A noter que le message est efficace, parce qu’il nous met en face de nos contradictions et nous oblige à nous poser certaines questions. Pour autant, des lors que l’explication des campagnes par leurs auteurs n’est pas donnée, celles-ci peuvent vite prendre un ton moralisateur auquel les abstentionnistes pourraient vouloir répondre :
– Voter n’a pas rendu mon monde meilleur
– Voter n’a absolument rien changer à mon quotidien
– Voter ne m’a pas permis de m’exprimer davantage
D’accord ou pas d’accord, il n’empêche que l’abstention est souvent une réponse à ce sentiment d’inutilité du vote.
Penchons nous maintenant sur des campagnes au ton plus léger. Nous allons considérer d’abord la campagne Being – Bulletins.
La campagne se veut très sobre : une enveloppe et un bulletin de vote sur une table avec une déclinaison de message sur un ton plutôt humoristique. On peut noter que plusieurs champs lexicaux sont repris :
– Le vote (1)
– L’écologie (2)
– La contestation (3)
– Le salariat (4,5)
– La mode (6)
De cette façon un échantillon large de la population est représenté et un message est transmis : le vote n’est pas réservé à une catégorie de personnes. Tout le monde peut l’utiliser et il est une chance que l’on n’a pas tous les jours peu importe le domaine dans lequel on se place.
De la même façon, la campagne de l’agence Wunderman – L’entretien d’embauche – joue sur l’inversion des rôles.

Selon eux, « on rappelle aux Français que leur vote les met en position de force, tel un recruteur faisant passer un entretien d’embauche. Et on les encourage à profiter de ce pouvoir ». Et en effet, au travers de ce spot on peut voir pêle-mêle un jeune mais aussi une retraitée ou encore un ouvrier. Chaque facette du poste est mentionné et le spot joue sur les clichés allant jusqu’à faire dire par le jeune à la tête pleine de dreads, élément parfois discriminant lors d’entretiens, que la présentation est un élément déterminant du poste. Une fois encore, cette campagne joue sur la diversité et donne à chacun une voix qui a le même poids.
Je ne vais pas avoir assez de place pour vous décrire en détail le reste de ces campagnes mais je vous invite fortement à vous rendre sur le site de l’AACC où vous les retrouverez toutes, accompagnées d’une explication (pour les agences qui ont souhaité le faire). Bonne visite et peut être que cette démarche en entrainera certains à s’abstenir de s’abstenir.
 
Justine Jadaud

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La machine Hug Me de Coca-Cola et Ogilvy située à Singapour dans le cadre de la campagne Open Happiness ou Que du Bonheur
Les Fast

Coca-Cola se met aux Free Hugs

 
Le 11 avril dernier, Coca-Cola et son agence Ogilvy ont encore fait parler de la fameuse bouteille rouge et blanche, source de bonheur intense. Vous vous souvenez sûrement du distributeur de boissons qui a fait tant d’heureux il y a environ deux ans à coups de cadeaux en tout genre.

Cette fois-ci, même pas besoin d’insérer quelques pièces, un câlin et le tour est joué. En effet, Coca-Cola continue de diffuser sa joie avec une nouvelle machine au message explicite (« Hug Me ») installée dans une université de Singapour. Le principe est simple, en échange d’un câlin à la machine on repart avec une cannette gratuite.

Cela laisse imaginer ce qu’un distributeur Durex pourrait nous demander dans le futur…
Get physical !
 
Marion Mons
Source : PSFK.com

Danseuse Opération Stop the Traffick Amsterdam
Com & Société

Dans le port d'Amsterdam, il n'y a pas que les marins qui dansent.

 
Si Amsterdam est aussi connue et visitée par les touristes du monde entier, c’est en partie pour son Quartier rouge, ou Red Light District (qui a même inspiré un dialogue culte de Pulp Fiction sur le « Royal with Cheese »). Quartier historique d’Amsterdam, la législation des Pays-Bas concernant le cannabis et la prostitution a fait de ses coffee shops et de ses vitrines, de véritables attractions touristiques. Le Red Light District attire donc de nombreux visiteurs, clients de ces établissements atypiques ou simple curieux trouvant, dans ces vitrines où l’on expose l’interdit, le dépaysement, l’étrange, l’insolite.
Parmi les 8000 prostituées que compte la ville, 3000 travaillent dans les vitrines aux néons rouges qui ont inspiré le nom du Quartier Rouge. Si s’exposer en petite tenue derrière la vitre constitue un appât pour les clients potentiels, cela attire également des masses de touristes intrigués. Malheureusement, l’étrangeté de la pratique aux yeux des curieux fait souvent oublier la réalité qui se trouve derrière. Dans cette étendue de coffee shops, de smart shops et de « live sex show », où tout semble autorisé, on s’imagine que chacun fait ce qu’il veut, en oubliant que trop de femmes dans le quartier n’ont pas voulu ce qu’elles font. La vitrine, en agissant comme un écran, donne aux travailleuses du sexe un statut de comédiennes, et conforte le passant dans un rôle de spectateur passif.
L’association Stop the Traffik a donc choisi d’utiliser la « scène » que sont les vitrines du Quartier Rouge pour exposer son message de la meilleure façon possible. Imaginez le Red Light District et ses touristes. Soudain dans une vitrine, les prostituées se mettent à danser, créant le spectacle. Amusés par le show, les curieux commencent à se rassembler autour du bâtiment, à applaudir avec entrain… Jusqu’à ce que s’affiche un message, la raison d’être de cette opération : « Chaque année, des milliers de femmes sont promises à une carrière de danseuse en Europe de l’Ouest. Malheureusement, elles se retrouvent ici. ». Les comportements changent alors brutalement. Les passants sont soudainement arrachés à leur passivité, et mis face à l’histoire de filles qu’ils observaient uniquement à travers le prisme de la vitrine, et des apparences de liberté totale du Quartier Rouge.

Cette opération de street marketing, signée par l’agence belge Duval Guillaume, utilise plus qu’efficacement l’effet de surprise et le retournement de situation, pour lutter contre l’exploitation sexuelle des femmes. Elle souligne le fossé qui existe entre la légalisation de la prostitution, et le libre choix de la part des femmes de se prostituer. En effet, une majorité de prostituées indique encore être dans ce milieu sous la contrainte. Les touristes touchés par l’opération sont ainsi pris en faute, de même que les internautes regardant la vidéo intitulée « Girls going wild in red light district » sans connaître le message que la fin dévoilera, et la soudaineté de la prise de conscience en accentue la portée. Un flagrant délit relayé sur Youtube, et qui fait un outil de communication sûrement plus efficace pour atteindre les consciences qu’une distribution de tracts dans les ruelles du Quartier Rouge.
 
Esther Pamart
Crédits :
* Agence Duval Guillaume
* http://nuwave-marketing.com

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