FranceTV-Info-iPhone
Société

Francetv-info : l’information hybride

 
Voilà quatre mois que Francetv-Info.fr a fait son apparition sur le Web (et sur les smartphones). Une plateforme aux promesses ambitieuses qui s’inscrit dans le prolongement des évolutions médiatiques récentes.
Il s’agit d’une plateforme lancée par France Télévision avec l’envie de permettre à l’internaute de suivre l’actualité au moment même où elle se passe. L’accès au site ne nécessite pas de s’inscrire. Concrètement, dans la lignée de Twitter, on peut suivre un fil d’actualité constitué de courts messages émanant d’une équipe de journalistes et de points de bilan faits régulièrement sur l’ensemble des sujets chauds. Comme cela est possible sur Twitter, chaque post commence par un hash tag qui permet de retrouver rapidement les informations que l’on veut consulter. La plateforme veut ainsi proposer de l’actualité « sur mesure », c’est-à-dire que l’internaute peut aller directement aux informations qui l’intéressent via le mur d’actualité ou en allant sur les pages et les onglets qui regroupent les sujets qui font l’actualité sous formes d’articles plus longs et plus détaillés ou encore en parcourant les pages dédiées aux régions. Francetv-info tire ainsi profit du vaste réseau de rédactions de France Télévision puisque chaque région et chaque thème a son propre flux d’informations. Autre innovation, on peut directement interpeler les journalistes en leur envoyant une question ou une remarque. Là encore, on est dans le prolongement de Twitter et cela contribue au « sur mesure » prôné par Francetv-info.
Ainsi, Francetv-info propose de l’information en continu en mettant à disposition un journaliste qui répond en live aux possibles messages des lecteurs, des articles de fond, des liens vers d’autres sites d’analyse d’actualité ou encore des photos et des vidéos. C’est donc un hybride entre les chaînes télévisuelles d’information en continu et Twitter. De ces deux médias, Francetv-Info garde le foisonnement et l’ubiquité. Des chaînes d’information, Francetv-info conserve la légitimité et la crédibilité. Enfin, de Twitter, Francetv-info garde l’interactivité, la proximité avec les journalistes et la possibilité de ne voir que ce que l’on veut. Francetv-info cherche ainsi à réduire l’asymétrie qui existe entre journalistes et curieux autour du traitement de l’information.
 
Thomas Millard

Capture d'écran du site Scrabble pour l'opération Le pouvoir des mots avec Toutes à l'école
Edito

Il est temps d’être généreux

 
Les marques l’ont compris, chacune à leur façon.
Mattel se bat contre l’illettrisme avec à la tête de ses armées, le fameux jeu de lettres tant aimé, le Scrabble. Dans le cadre de sa campagne « Le Pouvoir des mots », le jeu de société s’associe à l’organisme « Toutes à l’école » dans le but de venir en aide aux petites cambodgiennes qui n’ont pas accès à l’éducation et de ce fait ne peuvent prétendre à un avenir de femmes libres et instruites. Pour cela, la marque a imaginé un site dédié avec un jeu en ligne géant. D’ici 7 jours, vous pourrez ainsi participer à une partie de Scrabble à échelle nationale. Le système est simple, en vous inscrivant vous aurez accès à des points qui vous permettront de placer des mots sur le plateau de jeu. Chaque point donné représente un don à l’association. Le but du jeu pour la marque est d’atteindre le million de points. Dans un deuxième temps, vous pourrez participer à un tirage au sort et peut-être gagner des cadeaux Scrabble comme des éditions limitées du jeu.
Voir la vidéo de présentation en cliquant sur ce lien
Cependant la générosité n’est pas obligatoirement destinée à l’étranger comme le montre l’initiative d’une marque de chocolatier danoise, Anthon Berg. A l’approche de Pâques, les passants des rues de Copenhague furent nombreux à apprécier le pop-up store imaginé par l’agence Robert/Boisen & Like-minded et nommé « Generous Store ». Ce magasin éphémère proposait un moyen de paiement très original : une boite de chocolat contre une bonne action. Chacune de ses actions sont inscrites sur les délicieuses boites. Il est donc possible de choisir celles que l’on préfère. Je vous laisse les découvrir :

Le plus de l’opération réside, à mes yeux, dans l’enregistrement via Facebook de la bonne action. Cela permet à la marque d’augmenter considérablement sa base de fans et d’avoir accès à leurs données par l’application mise en place qui poste directement la bonne action sur le profil de « l’ami » choisi par le bienfaiteur.
Pour finir, restons sur une note sucrée avec l’abribus distributeur de gâteaux !
Mr Kipling, une marque du groupe britannique Premier Foods, cherche à élargir sa cible vers une population plus jeune et compte le faire grâce à des opérations délivreuses d’expériences. Ici, en partenariat avec JCDecaux Innovate, la marque a installé 19 distributeurs de gâteaux Mr Angel Kipling Slice dans des abribus.

 
Marion Mons
Crédits photo & video : ©Mattel – ©Anthon Berg – ©Premier Foods
Sources : ©Docnews

credit-mutuel-new-york
Flops

Crédit Mutuel : LA banque pour s’engueuler

 
Aujourd’hui, ce n’est pas tout à fait d’un bide que nous allons parler. Mais plutôt d’une certaine vision de la communication qui me semble juste, et d’une autre qui, à mon avis, est maladroite.
On m’a toujours appris qu’en matière de communication, il fallait dégager une atmosphère positive. Ainsi, dans une publicité, il vaut mieux montrer des gens heureux et dire « mon produit vous rendra comme ces gens », et non pas montrer des gens malheureux et dire « mon produit ne vous rendra pas comme ces gens » (évidemment, je schématise), parce que la personne qui reçoit la publicité se souvient de l’ambiance générale qu’elle a vue, des images, du ton, et c’est l’image négative qu’elle retient alors, quel que soit le message derrière.
Attention, je ne dis pas ici que les consommateurs sont idiots et ne sont pas capables de comprendre le message qui leur est adressé, mais inconsciemment, nous assimilons ce que nous voyons, et ce que nous associons à la marque c’est la tonalité générale de la publicité. On associe des émotions positives à une publicité qui nous montre un visage souriant, et des émotions négatives à une publicité qui nous montre un visage en pleurs. Bref, vous m’aurez comprise.
A ce sujet, je trouve la série de publicités du Crédit Mutuel plutôt maladroites.
Déjà, l’une de ces publicités avait fait un peu de bruit. En effet, elle révélait que le Père Noël n’existait pas, chose un peu gênante pour un spot passant à la télévision et donc susceptible d’être vu par des enfants … d’autant plus que la publicité avait été diffusée juste avant le dessin animé Ratatouille ! Le Crédit Mutuel s’était justifié en disant que le spot passait à des heures tardives, puis avait finalement opté pour une version raccourcie du spot, pour ne plus heurter les enfants et surtout embarrasser leurs parents.
Mais ce n’est pas uniquement de cette pub en particulier que je veux parler, car il y en a toute une série. Vous les connaissez probablement, on voit un jeune adulte et son père se disputer au sujet de la banque. En voici une, par exemple, pour vous les remettre en tête :

Ce dont je veux parler ici, c’est bien du ton général de ces publicités. Spot après spot, on nous montre un père et son fils en désaccord, incapables de se comprendre. Le fils est sans cesse excédé de ne pas arriver à convaincre son père têtu. Cela a pour moi plusieurs conséquences. Non seulement cela génère un climat général de dispute et d’incompréhension qui marque les esprits et qui met mal à l’aise, mais en plus, on voit un personnage qui, malgré les nombreuses tentatives de son fils, ne se laisse jamais convaincre, et n’adhère toujours pas au Crédit Mutuel. Bien sûr, la publicité veut que l’on s’identifie au fils et non au père et que nous soyons convaincus, mais cela ne prend pas vraiment.
De plus, à une heure où de nombreuses marques tablent sur la solidarité familiale intergénérationnelle (il n’y a qu’à allumer la radio pour s’en rendre compte : de nombreuses pubs pour des supermarchés ou des magasins d’ameublement mettent en scène une mère et sa fille se refilant le bon plan du moment), je trouve étonnant que le Crédit Mutuel persiste à montrer ces deux individus d’une même famille qui n’arrivent pas à communiquer. Miser sur le conflit générationnel pour nous convaincre et nous donner envie me semble une démarche étonnante.
Evidemment, si pour moi ces publicités véhiculent une atmosphère négative plutôt déplaisante, elles doivent cependant avoir une retombée satisfaisante (dont la raison m’échappe), sinon le Crédit Mutuel ne persisterait sûrement pas dans cette lignée !
Si quelqu’un a la réponse, qu’il m’éclaire, car voilà en tout cas la leçon que j’en tire, et qui corrobore ce qu’on m’a enseigné depuis bien longtemps : en publicité, et plus largement en communication, c’est une image en tous points positive qu’il faut associer à la marque que l’on veut vendre, afin que le consommateur ait envie de s’y identifier.
En ce qui me concerne, quand je pense « pub Crédit Mutuel », je pense « Père et son fils qui s’engueulent », et non « offres avantageuses ».
 
Claire Sarfati
Crédits photo et vidéo : ©Crédit Mutuel

6
Erreur 404 Pinceau Poudre Rose
Agora, Com & Société

WHAT THE ELLE ?

 
Il est particulièrement difficile quand on décide de s’atteler au douloureux labeur que représente un plongeon dans la lecture de ELLE, de ne pas céder à la tentation facile de mimer le style léger et « ludique » du magazine, et donc à multiplier à son tour les bons jeux de mots, forcément mauvais.
On ne reviendra pas sur le tollé médiatique qu’a suscité l’article désormais notoire, « Black Fashion Power », qui avait conduit le magazine à se tirer avec allégresse une balle dans chacun de ses deux pieds. D’abord en publiant l’article, puis en proposant des justifications signées par la rédactrice en chef, plutôt que des excuses. Alors voilà, une fois le magazine à terre, difficile de remuer le couteau dans la plaie sans paraître nécessairement affreux, sale, bête et méchant.
Néanmoins, la tentation est grande. Il est toujours particulièrement grinçant de voir une publication féminine, écrite pour les femmes par les femmes comme elle s’en targue, se mettre à s’emmêler dans des simplifications grossières, habituellement réservées aux logorhées d’une Nadine Morano. Quand on caricature le style vestimentaire afro-américain en le limitant à un détournement schématique des « codes blancs » agrémentés de touches ethniques (on appréciera d’ailleurs le choix large et varié qui est proposé : « boubou en wax, collier coquillage, créole de rappeur »), on n’est plus très loin du fameux couplage « parler verlan et casquette à l’envers » qui habite l’imaginaire de la ministre.
De deux choses, l’une. D’une part, si la journaliste prétend avoir permis d’alimenter un débat public laissant place à la discussion, on pourra rire amèrement du fait que deux communiqués de presse complaisants aient essayé de camoufler une bévue parfaitement représentée par la nouvelle page sur laquelle le serveur nous redirige en recherchant l’article[1].
« Oups ! erreur »… oui en effet ! serait-on tenté de dire. Il pourrait être judicieux de rappeler à la rédaction que lorsqu’on  aspire à nourrir l’opinion, il est préférable d’éviter de se réfugier dans la solution juvénile du « pas vu, pas pris ».
D’autre part, si on souhaite vraiment retirer quelque chose de positif de cette affaire, comme la journaliste semble y tenir, on pourra dire que contrairement à la plupart des articles de ELLE si tôt lus, si tôt oubliés, ce parfait torche-cul restera dans les annales. Un dernier avantage étant de me permettre de faire d’une pierre deux coups et, par-là, de citer Rabelais[2] dans cet article et proposer alors une allusion grivoise jouant sur des effets d’homonymie. Que voulez-vous, il y a des moments où l’appel du calambour est irrépressible, et ce n’est pas ELLE et sa page PrésidentiELLE qui me contrediront.
S’il est vrai que, faute d’avoir lu le compte-rendu de ELLE sur « L’épilateur électrique, pour les aventurières »[3], la ligne éditoriale de leur site-web m’avait hérissé le poil, j’avais pour autant naïvement cru que cette page PrésidentiELLE allait potentiellement changer la donne. « Mode, beauté, minceur, people, cuisine, déco, loisirs, société, love&sexe, astro, mariage, maman »… passons sur toutes ces charmantes rubriques censées représenter les centres d’intérêts féminins (à cet égard, on remarquera que « culture » et « carrière » sont aux abonnés absents de la rédaction), car en cette année présidentielle, ELLE fait sa PrésidentiELLE.
En arrivant sur la fameuse page, la répétition du mot « femme » et les contestations et revendications qui lui sont généralement reliées est frappante : « Une idée pour changer la vie des femmes », « Quand Le Pen ment sur le dos des femmes », « Présidentielle : les femmes qui vont compter », idem pour le numéro de la semaine dernière : « Carla ou Valérie, le match des premières dames + notre sondage : 70% des femmes souhaitent qu’elles continuent à travailler ». Alors que doit-on penser d’une telle emphase sur la parole donnée aux femmes ? Comment interpréter cette volonté marquée de faire des « questions des femmes », l’objet d’un débat politique fortement alimenté sur la toile, comme le marque déjà le jeu typographique « présidentiELLE » ?
S’il est encourageant de voir un magazine féminin, le temps d’une campagne présidentielle, aménager un espace dédié à ses questions, une telle mise en scène ne paraît-elle pas pour autant légèrement démagogique ?
Ensuite, faire de ces interrogations le fer de lance de la presse féminine, n’est-ce pas à rebours confirmer l’idée que ce débat est avant tout l’affaire des femmes, et donc limité dans sa portée ? Une sorte de foucade, de discussion de salon de thé qui a toute sa place entre le débat sur le retour de la jupe mi-longue en denim et les recettes de soufflé sucré au chèvre frais et fruits rouges[4] ?
Enfin, si certes François Hollande se voit poser des questions sur la parité en politique et dans la société, n’est-il pas décevant de constater que la première formulée par la rédaction soit la suivante : « Si vous devenez président, vous serez le premier à être célibataire. Allez-vous remédiez à cette situation ? ». Comme si finalement, la presse féminine, qui se veut représentative de l’opinion des femmes et de ses centres d’intérêt, ne pouvait s’empêcher de faire rimer politique avec rubriques « mariage, love&sexe » et match de style entre premières dames…
 

 

[1] Elle.fr
[2] Rabelais, Gargantua :
« J’ay (respondit Gargantua) par longue et curieuse experience inventé un moyen de me torcher le cul, le plus seigneurial, le plus excellent, le plus expedient que jamais feut veu. »
[3] Elle.fr/DossierBeauté
[4] Elle à table

 

1
Affiche Fauchon Bouche 2004
Les Fast

Mises en bouche

 
Celle qui papote, qui sourit, qui fait parfois la moue se balade de plus en plus sur nos écrans. Peut-être l’avez vous remarqué mais la bouche est mise à l’honneur dans des contextes pour le moins différent ces derniers temps.
On peut la voir se délecter dans cette chorégraphie rythmée et colorée :

On peut l’admirer dans l’univers du rouge à lèvres qui lui est propre grâce à un montage entre le stop motion et Parker Lewis (série adorée des années 90) :

Et finalement, depuis le 5 mars, on peut l’imaginer au volant d’une Peugeot 107 « so girly » à en croire le spot :

Alors, il y a de quoi se demander à quelles symboliques de la bouche les publicitaires font-il appel dans chacun de ses films. La bouche y est représenté quasiment de la même manière : gros plan sur la partie inférieure d’un visage féminin arborant des dents blanches et parfaitement alignées en contraste avec des lèvres aux couleurs parfois délirantes.
La campagne de Fred et Farid (celle qui eu le don d’agacer Fauchon) pour la marque de régime au système de points use de la bouche à la fois pour son rôle de mastication, mais aussi pour sa symbolique sensuelle et glamour offrant aux yeux un film très esthétique malgré un sujet peu ragoûtant qui aurait pu virer au « Super Size me ».
Lancôme fait une fixette sur cet organe tout d’abord car il est le plus démonstrateur d’un des plus produit qui résiste à toutes épreuves. La bouche est ici vectrice de dialogue et les lèvres se montrent sous tous les angles grâce aux différentes actions enchainées (baisers, moues diverses et variées).
Enfin, chez le constructeur automobile le but était de créer un univers « girly » avec des couleurs flashy parcourant l’arc en ciel de bout en bout. Tous les clichés sont là afin d’imposer la voiture comme partenaire idéal du shopping. La bouche est surtout présente car elle renvoie à la féminité et la sensualité mais elle rappelle aussi le dynamisme du clip « I love u so » de Cassius qui eu un grand succès.

Ces bouches chantantes risquent de nous en faire voir de toutes les couleurs pendant encore un moment !
 
Marion Mons
 
Crédits photo et video :
©Fauchon – ©Weight Watchers – ©Lancôme – ©PSA

Affiche de la campagne Go Sport affichée en mars 2012 dans le métro Parisien
Société

J’ai un secret, mais je ne te le dirai pas

 
Que l’on ait 7 ou 77 ans, ce type de phrase ça énerve, ça intrigue, et surtout ça éveille notre curiosité.
C’est ce que les marques espèrent en tout cas ! Car le fait de montrer qu’il y a un secret est une technique utilisée depuis bien longtemps pour faire languir les consommateurs.
Cependant, le produit inconnu, le mystérieux individu, ou le lieu secret ne sont plus aujourd’hui de simples éléments d’une stratégie de vente. Ils sont devenus une véritable tendance. Je dirais même plus, dans un plan de comm’, ils sont une évidence. Tout bon lancement a son teaser (voir la traduction de a tease : une allumeuse – et to tease : taquiner). Merci à l’explosion de la vidéo sur Internet, et à la démocratisation des réseaux sociaux pour aider à partager tout ça.
L’intérêt ? Il est lié à l’omniprésence de la publicité dans notre société. A défaut de pouvoir être présentes sous nos yeux 24 heures sur 24, il faut bien que les marques trouvent quelque chose pour nous tenir en haleine.
J’en viens donc à notre zoom d’aujourd’hui : la nouvelle campagne publicitaire de GO Sport affichée dans le métro parisien.
Voilà donc une affiche toute voile dehors qui cache pour mieux montrer. Le secret n’est plus ici un ressort parmi d’autres, mais le contenu même de la publicité. Cette mise en scène du produit recouvert d’un grand drap blanc n’est pas sans effet puisqu’elle rappelle l’inauguration d’un monument ou d’une statue.  Elle permet donc à la marque de donner un air solennel à la sortie de ses nouveaux produits. Ajoutez à cela un petit jeu de mot construit sur la nouvelle caractéristique du produit, et l’affaire devient même ludique !
Du coup, en sportif averti, vous allez chercher qu’elle est cette veste « qui ne manque pas d’air ». Sur une page dédiée à l’évènement « Quoi de neuf dans le sport ? » GO Sport dévoile les photos des différents produits
Cette tendance est également à relier avec celle du décryptage : on nous nargue avec des publicités énigmatiques et ensuite on ne nous dévoile pas seulement la réponse, on nous propose d’aller plus loin. C’est le rôle des making-of : on invite le spectateur à connaître tout ce qui s’est passé derrière.
Oui, derrière, encore une fois…
Et la campagne de GO sport n’échappe pas à la règle : à voir ici
 
Justine Brisson

1
Street Art "What are you looking at" ?
Archives

Jacques ne l’a pas dit mais le street art est en vogue

 
Jacques ne l’a pas dit mais peut être qu’il devrait en parler davantage. Je parle de tous ces artistes de rue à l’image de Banksy, JR ou encore Mark Jenkins qui travaillent depuis des années à surprendre les individus que nous sommes par l’exposition d’œuvres d’arts inattendus destinées à faire réagir celui qui les voit à savoir le plus souvent, le piéton.
Si je prends le temps de m’arrêter sur leur travail aujourd’hui c’est parce qu’il me semble que le street art est un mode de communication au sens le plus brut du terme tout comme l’art est de manière générale un mode d’expression et donc un mode de communication. Le particularisme du street art, enfin selon moi, réside dans le fait qu’il confronte le spectateur à un spectacle inattendu et donc surprenant voire même parfois choquant. Il est possible d’ailleurs que ce type de réaction soit celle attendu par l’artiste dès le moment où il conçoit son œuvre : par exemple Mark Jenkins comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous expose consciemment certaines de ses œuvres, des personnages en scotch habillés pour ressembler à de véritables personnes, à la vue de tous et filme les réactions des passants à leur contact.

Ce type de travail permet alors l’établissement d’une communication implicite entre l’auteur de l’œuvre et le spectateur de cette même œuvre. En effet, le premier va révéler à l’autre l’existence d’un point de vue dont il n’avait pas connaissance par le seul fait de l’amener à réfléchir au sens de ce qu’il voit. Ce qu’il voit est alors souvent très ordinaire, quelque chose qu’il voit tous les jours à tel point que paradoxalement il n’y prête même plus attention. Ce peut être le visage des gens qu’ils croisent dans la rue (JR et ses expositions photos caricatures), ou les ordures qui inondent les poubelles (Tim Noble et Sue Webster) ou encore le détournement d’objet du quotidien (la cabine téléphonique de Banksy). Eclairés sous un nouveau jour, mis en valeur par un nouveau regard l’artiste pousse son public à se poser de nouvelles questions et met en lumière des phénomènes courants et pourtant important.
Ce type d’art connait à l’heure actuelle un certain succès puisque des agents économiques et sociaux ont pu dernièrement, reprendre à leur compte ce type de mécanisme. On peut citer ici les autorités néo-zélandaises qui jouent à réaliser du trompe l’œil sur les trottoirs pour alerter les piétons sur les dangers de la route mais aussi un organe de sensibilisation anglais qui utilise le tag comme vecteur de son message sur la nécessité d’utiliser des préservatifs[1] et enfin les trois fausses grand-mères d’un groupe nommé Neozoon qui cherchent à faire passer leur message quant à la lutte contre la maltraitance des animaux en affichant des fourrures dans les rues de Paris et Berlin[2].
Ainsi, le street art en vient à se démocratiser et à se mettre parfois au service d’idéaux qui communiquent alors de manière frappante sur leurs idées. Si l’idée est intéressante il convient cependant de ne jamais oublier que le street art trouve ses racines dans la sincérité, le partage d’idées fortes et une certaine abnégation des artistes qui le représentent puisqu’ils cherchent avant tout la confrontation avec le public. Des lors, il est nécessaire de s’inscrire dans cet esprit pour réussir à frapper avec succès et une certaine éthique, l’esprit des passants qui verront votre travail.
 
Justine Jadaud

[1] road4.com
[2] wecomin

1
Société

De Lennon à Lego

 
Vous vous rappelez ce clip où John et Yoko marchaient dans la brume jusqu’à cette maison blanche dont Yoko ouvrait une à une les persiennes pendant que John se mettait à chanter : « Imagine there is no country… Imagine there is nothing to kill or die for… Imagine all the people living life in peace. » Elle avait un joli bandeau dans les cheveux, il avait une belle chemise à pois. C’était chouette, c’était plein d’espoir. Un peu puérile peut-être ? Evidemment puisque le propre de l’enfance, c’est d’imaginer, à foison et sans limites. Et, en imagination tout est possible, le meilleur inclus.
Cela, Lego le sait particulièrement bien. D’ailleurs, c’est sa raison d’être et son gagne-pain. Depuis 1932, la société danoise vend de l’imaginaire, ou plutôt des supports pour l’imaginaire, à des milliers d’enfants dans le monde entier. Et, pour ce faire, il faut aussi créer un imaginaire de ces supports de l’imaginaire. Vous suivez ? Il s’agit en fait de communiquer sur la marque Lego, tout simplement. Du coup, comme beaucoup d’autres, l’entreprise lance régulièrement des campagnes, et le fait généralement avec un certain brio, cette semaine encore.
Un certain nombre de sites, dont blogenblois.fr, ont ainsi donné à voir la dernière campagne du fabricant de jouets, réalisée par l’agence allemande Jung Von Matt. En bref, de simples briques de legos sont empilées dans un espace vide. Un logo de la marque les présente, tandis qu’un laconique « Imagine » restreint le sens de l’image. La chose pourrait s’arrêter là, et cela nous paraîtrait d’ailleurs intéressant, mais les publicitaires n’ont pas osé et ont donc décidé de faire quelques références : aux Tortues Ninja, à Lucky Luke ou encore à Astérix et Obélix.
Quoi qu’il en soit, il s’agissait de montrer des possibles. La tâche était ardue et cela semble avoir galvanisé les créatifs allemands. En effet, contrairement à d’habitude, il ne fallait pas créer un univers symbolique autour d’un produit ou d’un ensemble de produits, mais montrer la possibilité de créer une gamme illimitée d’univers symboliques à partir d’un produit. Jouer, d’ailleurs, n’est-ce pas cela ? Manier des signes pour créer des réalités. Voilà pourquoi la mission est accomplie. L’agence a réussi à prouver qu’à partir de simples cubes emboîtables, il était possible de recréer un monde, celui des Tortues Ninja ou de Lucky Luke. Elle aurait été plus ambitieuse encore en se passant de ces références, mais le risque à prendre était sûrement trop grand. N’est pas autorisé à être Kandinsky qui le veut.
En travaillant ainsi, elle a également réussi à mettre en valeur son produit dans sa simplicité. Ce qu’on voit, ce sont de prosaïques legos, mais montrés ainsi ils donnent envie. Pas d’ambassadeurs de la marque, pas de lourd storytelling mais le produit, simplement le produit, et ses potentialités. Du coup, pas de problème d’attribution. Pas de séduction inutile, on sait qui s’exprime et on s’en rappelle. En outre, c’est à partir de ce produit qu’est créé le territoire de la marque. C’est un autre point fort de cette campagne. On ne fait pas entrer le produit dans un univers, on le fait créer lui-même cet univers et ainsi il en reste le centre, le point d’attraction, sur lequel se concentre l’attention du consommateur.
Mais, qui est le consommateur ? L’enfant, son parent, son grand-parent ? Pour les concepteurs de cette campagne, la réponse semble être assez claire. Le niveau d’abstraction du visuel comme du slogan les rendent peu accessibles à des bambins. C’est donc bien ici l’adulte qu’on vise, en lui donnant l’idée que son enfant va développer des capacités, accéder à des imaginaires. En somme, « le groupe Lego s’engage à développer la créativité des enfants par le jeu et l’apprentissage. » C’est écrit sur le site, noir sur blanc, et cela confirme au moins une chose : la publicité n’est pas un art. Il reste au moins cela à John…
 
Romain Pédron

2
site marketing pro
Les Fast

Paroles de curieux

 
A l’invitation du site marketing-professionnel.fr, six rédacteurs de FastNCurious se sont dévoué pour aider, guider et rassurer (un peu) les postulants au concours du Celsa. Ainsi, trois articles sont déjà en ligne : Entrer au Celsa : après quel cursus ?, Réussir le concours du Celsa : comment préparer l’écrit ? et Réussir le concours du Celsa : comment préparer l’oral ?. Ils ont rencontré un beau succès et trois autres devraient donc suivre.
C’était l’occasion de donner un petit coup de main certes, mais aussi de regarder le chemin parcouru, de souligner des ruptures et de constater des continuités. En effet, les simples wanna-be communiquants de l’an dernier sont devenus des apprentis modèles, arpentant la toile et les couloirs du métro d’un œil nouveau, faisant les boutiques en notant des significations et des identités ou regardant un match de tennis twitter allumé en s’interrogeant sur la circulation de l’information. En bref, tout ce petit monde a grandi, et ça se voit sur FastNCurious.
Et pourtant, ils n’ont pas tant changé que cela. Ils continuent à parler de cinéma ou de politique pendant des heures. Ils lisent toujours la presse, on ou offline et regardent beaucoup autour d’eux, s’étonnant encore souvent de ce qu’ils voient. C’était sûrement une des raisons de leur succès au concours. C’est désormais ce qui fait, jour après jour et semaine après semaine, FastNCurious.
Au candidat qui lirait ces lignes, on a donc envie de dire que la voie est tracée. On ajoutera également qu’il est attendu de pied ferme à la rentrée.
A suivre : Réussir le concours du CELSA : avoir confiance en soi et être soutenu le 20 mars 2012
 
Romain Pédron

2
Invités

La tendance m’a tuer

 
Coincée dans le métro, tu te dis qu’un article sur la tendance s’envisage avec un sourire en coin. Le coup de l’achat d’identité qui s’opère dès lors  que l’on se colle une marque sur le front, cela fait vingt ans que les journalistes te le servent. Avouons-le, il n’est pas rare qu’un titre découvre à la fin de l’hiver qu’au royaume des fashion, un truc « in » peut être « out » et que d’ailleurs ce qui est réputé « out » est archi « in ».
Attends, ne décroche pas, on a une ou deux perles à te servir. D’abord Bourdieu, auteur de « La distinction » – aux Éditions de Minuit qui en 1980 écrivait : « Classeurs classés par leurs classements, les sujets sociaux se distinguent par les distinctions qu’ils opèrent entre le savoureux et l’insipide, le beau et le laid, le chic et le chiqué, le distingué et le vulgaire – et où s’exprime ou se trahit leur position dans des classements objectifs. »
Avoir du goût, être « in » c’est signaler son appartenance à la classe sociale dominante, la stylée, l’inspirée.
Dominant/dominé, tu ne ris plus ? La tendance est une guerre qu’il faut gagner à tout prix. Le plix* bling bling (attention cet article n’est pas politicaly correct) qui s’achète une identité chez Gucci, Dior, Dolce&Gabbana est juste un suiveur, plus grave que celui qui navigue hors marques.
L’apparence c’est violent, saignant.
Tu te souviens au lycée de cette fille longue et fine (on va l’appeler Mia) que les autres tentaient de copier. Et comment elle s’amusait à les égarer dans son jeu de piste impossible. Hier, elle a soufflé à une copine de s’acheter le sac Frison sorti en octobre. Impossible à trouver parce que chez les enseignes au top, les produits, même ceux qui rapporteraient une fortune si on continuait à les vendre, connaissent une durée de vie de deux mois, concept d’excellence, de rareté (et donc de distinction) oblige.
La bonne copine de Mia a tué son papa et sa maman pour s’offrir le Frison (un vintage qu’elle a racheté le double du prix sur le Net). Sauf que Mia à la rentrée, elle arborait un sac en toile de jute venu de Sarajevo. La tendance a tué la copine, tu suis ? Jeu sado-maso : prendre le pouvoir, être prescripteur, décideur. On vote rouge ou bleu peu importe, ce qui compte ce n’est pas de sentir l’air du temps, il n’y a rien à sentir bien sûr. Il convient d’imposer son choix et se faisant de s’imposer soi. La tendance est radicale, sadique, implacable. Il s’agit d’une dictature de l’espèce dominante – celle qui a de l’allure, du caractère – sur le gros du troupeau. Classeurs classés par leur classement type Laguna super in à force d’être out, sac revolver Dior ou sac en plastique Ed, les sujets sociaux commettent parfois la pire des erreurs : croire que le style s’achète chez Colette.
Or, le style est d’essence divine, il est rare, un secret partagé par une poignée d’individus qui sont les rois du monde et le savent. Tandis que les patrons, les généraux s’imposent armes à la bretelle, les princes de la tendance se distinguent l’air de rien par ce petit truc en eux qui fait qu’on ne les arrêtera jamais à l’entrée. Le petit truc n’est vendu nulle part. Et pour cause, il n’existe pas. Pourtant il existe puisque tout le monde y croit.
Corinne Lellouche
*plix : plouc

1