Société

Une nouvelle saison de "festivalités"

 
C’est parti ! Les festivals de musique fleurissent un peu partout en France, et leurs succès ne faiblit pas. Chaque région veut son festival. Plus qu’une mode, c’est une véritable institution qui a de nombreuses raisons d’exister.
Les festivals représentent d’abord une grande opportunité pour l’industrie de la musique, toujours à la recherche d’un modèle économique viable. Si le marché du disque est en crise, les ventes de places de concerts se portent très bien. Les festivals d’été représentent un bénéfice important en terme de droits d’auteurs auprès de la SACEM. Ils sont aussi un outil très intéressant pour les régions. Leur mise en place participe au dynamisme touristique durant cette période et leur donne une image jeune et ouverte à la culture.
La foire aux artistes
On pourrait résumer la programmation des festivals de cette façon : il y a les artistes naissants qui viennent pour se faire connaître et les les têtes d’affiches, qui sont pour beaucoup dans le succès de la vente des billets du festival. Les scènes de tailles différentes permettent la programmation de plusieurs artistes à la fois, donc de toucher un public large. Chaque saison de festival a ses stars. Ainsi cette année, Asaf Avidan et Wax Tailor, vont chacun se produire dans 5 des 10 plus gros festivals français. Tryo gagne la première place en terme de quantité avec 25 dates cet été.

Une communication très graphique
Il ne s’agit pas seulement de musique mais aussi de participer à un événement, d’adhérer à une culture, et cette culture est aussi visuelle.
Les plus gros festivals de l’été (Les vieilles charrues, les Solidays, Hellfest, Rock en Seine et Eurockéennes…) bénéficient tous d’une communication très graphique. Chaque année, ils dévoilent une nouvelle identité visuelle qui leur donne de la valeur ajoutée. Les festivals deviennent alors de véritables marques. Les affiches et produits dérivés sont vendus sur place, on les rapporte comme des souvenirs de vacances.
Lier art graphique et musique, c’est le projet de Rock’art de Rock en Seine. Cette exposition rassemblera des affiches, réalisées par de grands illustrateurs, à l’effigie d’artistes programmés lors du festival. La RATP en diffuse en avant première à la station de métro DUROC rebaptisée DU ROCK pour l’occasion.

L’esprit Woodstock
Le temps estival est parfois incertain, mais l’été reste la période la plus appropriée pour festoyer en plein air. Quand on pense festival on pense aussi à un champ, et quoi de plus dépaysant pour des citadins qu’une grande étendue d’herbe à fouler en dansant ? Le plein air permet des concerts géants et leur donne un air de vacances. Les campings sont aussi une des grandes raisons du succès de ces immenses manifestations. La fête peut durer jusqu’au bout de la nuit et le festival devient un village éphémère. Dans ce village vit la communauté des festivaliers qui arborent les bracelets du festival à leurs poignets.
On entend souvent dire que nous vivons dans une société très individualiste. En réalité, les hommes sont sans cesse à la recherche de moyens de vivre ensemble. L’essence même du festival est le rassemblement autour d’une passion commune pour la musique. Dans ce genre de manifestation, chacun perd son statut social habituel pour devenir l’infime portion d’un public immense. Un concert est un moment qu’on passe entouré de milliers de personnes, serrés comme des sardines. La proximité avec les autres, le partage d’émotions et l’euphorie de la foule sont des valeurs très hippies qui n’ont pourtant pas pris une ride.

 
Agathe Laurent
Sources :
Les sites internet des festivals
Challenges
Mybandmarket.com
La Croix
Communes.com
Les Inrocks
Sourdoreille.net
Sacem.fr
Le Mouv’