Com & Société

Hyperloop: le futur n'a jamais été aussi proche

Petite histoire non exhaustive de la mobilité
Si l’Homme s’est autant impliqué dans le perfectionnement et l’optimisation de ses moyens de transports, c’est pour amplifier le nombre et la qualité de ses déplacements. En France, comme ailleurs, la vitesse fut ainsi le moteur des réflexions sur la mobilité puisqu’elle garantit une certaine efficacité. Dès l’Antiquité romaine, on pava les routes pour faciliter les déplacements. L’industrialisation marqua, en Europe et aux Etats-Unis, une unification des territoires et une généralisation des transports. En 1842, le télégraphe électrique (Wheatstone et Cooke) permet de réguler le trafic des réseaux de chemins de fer et d’optimiser la mobilité. Puis en 1862, les Etats-Unis imaginent la première ligne de chemin de fer liant le Far West à l’Est industrialisé. La première guerre mondiale marquera un tournant dans l’histoire de la mobilité notamment en popularisant l’aviation, la première compagnie aérienne sera créée en 1921. L’Historique des transports et des réseaux serait encore long, d’autant plus que le train, par exemple, alimente encore tout un imaginaire littéraire (le Transsibérien, « l’Orient-Express », l’Indian Pacific ou le Rovos Rail pour ne citer qu’eux)
Tout le monde voudrait monter à bord du Darjeeling Limited avec Bill Murray !
L’Hyperloop
C’est dans ce contexte, qu’en 2013, Elon Musk, l’inventeur sud-africain des voitures électriques Tesla et du mode de paiement Paypal, présente son dernier projet, « l’Hyperloop » : un nouveau train se déplaçant à la vitesse du son, soit à 120O km/heure ! Ce train futuriste se présentera comme une capsule propulsée dans un tube et évoluant sur une plateforme électromagnétique soutenue à la surface par des pylônes. En élaboration depuis 2016 dans l’état californien, il permettrait dès 2020 de relier Los Angeles à San Francisco en 30 minutes (lorsque le trajet est d’environ 45 minutes en avion).
Il est déjà prévu qu’un Hyperloop soit ensuite construit en Europe, notamment entre Bratislava et Budapest, ce qui permettrait de réduire considérablement la durée du trajet (10 minutes au lieu de 2 heures en voiture). La Slovaquie est le premier pays à avoir signé avec l’entreprise « Hyperloop Transportation Technologies » mais on peut aisément imaginer une extension à toute l’Europe si la mise en place des infrastructures le permet.
   Hyperloop Transportation Technologies
Le discours d’escorte d’Elon Musk met l’accent sur certains avantages insoupçonnés de l’Hyperloop. En effet, il fait remarquer que l’optimisation du temps du trajet permettra une disponibilité optimale, avec des navettes régulières « qui partent dès que vous arrivez » (Elon Musk, septembre 2015). Cette disponibilité est perçue comme une véritable avancée dans la mesure où l’enjeu principal du trafic mondial est l’encombrement. En outre, il estime que le coût de l’Hyperloop San Francisco/Los Angeles sera nettement inférieur à celui de ses concurrents ferroviers : 6 milliards de dollars au lieu de 10 pour les autres compagnies. Et un prix au ticket autour de 20 dollars, accessible au plus grand nombre ! Néanmoins, le coût ainsi que le prix public sont aujourd’hui discutés par certains spécialistes. La dimension écologique est également non négligeable puisque l’Hyperloop, fonctionnerait grâce à des panneaux solaires et serait très peu gourmande en énergie.
Hyperloop Transportation Technologies
 
Une communication originale
Fort de son potentiel fantasmatique, le projet aux allures futuristes mobilise un large public, fan de high-tech et d’innovation. Ainsi, le projet est collaboratif, et repose en partie sur la plateforme « Jumpstartfund » où des talents du monde entier s’engagent à réfléchir au projet en échange de stock-options (rémunération variable en fonction du cours de l’action de l’entreprise). Hyperloop bénéfice donc de la réflexion de 400 nerds et ingénieurs impliqués gratuitement sur leur temps libre. Le choix originel de la Californie, proche de la Sillicon Valley, est donc stratégique car ses habitants sont célèbres pour y être les plus réceptifs aux nouvelles technologies. Amazon, Microsoft, Boeing, la Nasa et Aecom ont par ailleurs rejoint l’aventure. Actif sur les réseaux sociaux, et orchestrant savamment la révélation progressive d’informations sur le projet, Elon Musk se garantit une communauté séduite par l’idée d’une science-fiction devenue réalité. Les dessins et les vidéos accompagnant la présentation du projet surfent dès lors sur cet engouement.
Hyperloop Transportation Technologies
 La fin du voyage ?
 Parmi tous les superpouvoirs et les aptitudes olympiennes, le pouvoir de se déplacer à la vitesse de la lumière a toujours été un ardent désir humain. Arriver à temps lorsque nous sommes tous d’éternels retardataires, écourter la durée d’un trajet long et pénible, retourner chercher le pass Navigo oublié, bref anéantir les distances, autant d’avantages qu’offre la vélocité. Dans l’Antiquité, Hermès était le Dieu le plus rapide, messager et voyageur, grâce aux deux petites ailes accrochées à ses sandales. Puis les nouveaux héros des comics américains, post Seconde Guerre Mondiale, alimentèrent cet attrait pour la vitesse en imaginant des personnages tels que Flash ou Silver Surfer.
Il ne fait aucun doute que l’Hyperloop réaliserait cette aspiration. Cependant, cette innovation porte également en son sein la mort du voyage, pour ne pas dire la mort du lointain. Cette maîtrise consubstantielle de l’espace et du temps viendrait en effet anéantir la notion même de lointain en créant de nouveaux usages liés à la distance. Sa définition serait à relativiser, si l’on imagine un train dont les arrêts seraient les grandes capitales pour des durées dérisoires (25 minutes pour Londres et Bruxelles, 1h pour Berlin, 1h30 pour Rome…). L’Hyperloop engendrerait alors un monde on ne peut plus globalisé, où le plaisir de la distance, de l’évasion et du voyage, non pas comme fait mais comme déplacement, serait à repenser tout autrement. De ce fait, cela impliquerait nécessairement de nouvelles mobilités, et de nouveaux usages, modifiant l’urbanisme et la géographie telles que nous les connaissons. Lorsqu’on pense que certains trajets Paris/Lille sont plus rapides que Paris/Marne-la-Vallée, l’Hyperloop interroge par avance un nouveau nivellement dans la mobilité qui serait cette fois-ci à l’échelle internationale.
Emma Brierre
LinkedIn
Sources :
http://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-3493007/Hyperloop-coming-Europe-Superfast-tube-people-continent-just-25-minutes-2020.html

Hyperloop : Comment une stratégie de communication est-elle devenue un levier d’action communautaire pour développer une entreprise du futur ?


http://www.points-de-vue-alternatifs.com/l-habile-campagne-de-communication-sur-l-hyperloop
http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/hyperloop-le-train-supersonique-du-futur_1696881.html
http://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/20130717.OBS9849/elon-musk-annonce-l-hyperloop-un-moyen-de-transport-revolutionnaire.html
http://www.latribune.fr/blogs/cercle-des-ingenieurs-economistes/20140905tribb778c713d/l-hyperloop-est-il-un-roman-de-science-fiction.html
 

Archives

Jacques a dit OUI au low cost

 
Une annonce « choc » :
« Voilà ! La première offre de train low cost grande vitesse est lancée. On n’aime pas le mot low cost, mais cela en est quand même. Sauf que nous l’avons fait à notre manière, avec nos convictions : transparence, respect, modernité, sécurité. »
La SNCF fait une entrée fracassante sur le marché du low cost. Son offre Ouigo rejoint ses camarades Ryanair, easyJet, Logan et Free. Le train retrouve ses amis de l’automobile, de l’aviation et de la téléphonie. Peu après le lancement du forfait à 2 euros de Free, la SNCF annonce la sortie d’un TGV éco : dès avril, il y aura un million de billets à moins de 25 euros et les enfants de moins de 12 ans accompagnés d’un adulte ne paieront, eux, que 5 euros.
 
On ne mélange pas les torchons et les serviettes.
Il semble que la SNCF ait écouté la sagesse populaire. Le train low cost est certes un TGV, mais pas un TGV comme les autres. La SNCF a tout fait pour lui créer une identité propre. Tout d’abord, le TGV éco sera d’un bleu vif très reconnaissable. À l’intérieur, on ne retrouvera pas les couleurs habituellement neutres des autres trains. Des sièges roses ou bleus se côtoieront pour la plus grande joie des yeux. L’effort de distinction touche même les plus petits détails : le système de numérotation sera différent !
Mais le décalage est surtout frappant en ce qui concerne la vente de billets. Celle-ci se fera exclusivement sur Internet. Cela n’a rien d’extraordinaire et se rapproche d’ailleurs du système de fonctionnement d’iDTGV. Mais à la différence de ce dernier, le site sur lequel s’effectuera la réservation est bien à part.
Cette stratégie de différenciation n’empêche pas une grande unité communicationnelle autour du lancement de l’offre. Les couleurs du TGV (blanc, bleu et rose) sont les seules couleurs représentées sur le site. Des angles arrondis, des couleurs vives, des écritures épaisses, des icônes parlantes : tout est fait pour rendre la recherche simple et efficace. Le site est à l’image du service proposé : il se réduit au strict nécessaire.
Ouigo.com est ainsi très facile à utiliser et incarne cette volonté exprimée par l’équipe de lancement : « Tout, on vous dit tout, pour que vous puissiez choisir et décider de votre façon de voyager ». Il ne s’agit donc pas seulement d’une offre de voyage à petits prix mais aussi et surtout de la promesse d’une grande transparence et d’un voyage qui se plie à nos volontés.
Ce dernier point peut être facilement remis en cause par un essai rapide de réservation : les prix sont certes minimes et fort attractifs, mais les horaires de départ restent rares et souvent peu pratiques.
 
Quand le nom devient slogan
We go ! oui, on y va ! Le TGV Ouigo, le TGV éco !
Ce nom permet de nombreux jeux de mots, de nombreuses rimes et annonce donc de nombreuses publicités à venir ! Que vous soyez convaincus ou pas par cette offre, préparez vous à une vague de campagnes publicitaires pour ce nouveau service !
 
Clothilde Varenne
Sources :
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/auto-transport/actu/0202582512063-ouigo-la-sncf-en-mode-low-cost-541293.php

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/service-distribution/actu/0202574322624-secteur-apres-secteur-la-france-en-crise-se-convertit-au-low-cost-539681.php