ivresse guillaume canet
Société

L’ « Ivresse » selon Guillaume Canet

 
Les spots de prévention sont devenus monnaie-courante dans le paysage télévisuel. On les voit, on les entend. Ils nous surprennent, nous émeuvent, nous choquent parfois. Voici le dernier en date : un court-métrage de cent secondes d’ « Ivresse » qui a déjà fait couler beaucoup d’encre. Pour cause, qui retrouve-t-on à la réalisation ? Ni plus ni moins que Guillaume Canet, l’un des acteurs/réalisateurs français les plus célèbres de sa génération.
A la demande de l’acteur Patrick Chesnais, fondateur de l’association Ferdinand –du nom de son fils décédé quelques années plus tôt-, le réalisateur de « Ne le dis à personne » et des « Petits mouchoirs » a repris les commandes derrière la caméra.
En résulte un film qui, malgré son thème plus que récurrent, réussit à surprendre. Ni ton moralisateur, ni images trash, Guillaume Canet met en scène l’histoire d’un jeune couple, ivre d’amour, auquel on s’apparenterait bien volontiers. Les voilà ivres d’air pur, de sensations fortes, de plaisir. Et puis les voilà ivres, tout court. Ecran noir. La fin tragique de ces petites saynètes de bonheur n’est suggérée que par les sons, ceci dit plus qu’allusifs, qui viennent apporter une intensité supplémentaire à l’instant   : « Ivre au volant. Amuse-toi mais reste en vie ».

Le message, aussi universel soit-il, s’adresse ici directement aux jeunes, tant grâce au nom du réalisateur qu’au ton adopté. Ce choix de cible n’a rien d’hasardeux : les 18-24 ans ne représentent que 9% de la population, mais 25% des tués sur les routes de France. C’est ce chiffre que s’attache à réduire la fondation Ferdinand, qui a déjà réalisé huit courts-métrages sur les dangers de l’alcool au volant.
« Ivresse », de Guillaume Canet, est diffusé depuis mercredi dernier sur plusieurs chaines télévisées, dans les salles de cinéma, et sur le site internet roulons-autrement.com, géré par la fondation Vinci Autoroutes.

 
Céline Male
Sources :
Metronews.fr
LePoint.fr
L’Express.fr
Crédits photos :
Radio VInci Autoroutes
ursofrench.fr

consoles dernières génération
Publicité et marketing

Le bug des consoles dernière génération : la communication

 
Cette année 2013 aura été fortement marquée par un retour sur le devant de la scène des questions liées au genre et à l’éducation des enfants, et ce dans des domaines très variés, du plus sérieux au plus léger. Les débats sur l’égalité des genres ont fait rage jusque dans le monde du jeu vidéo, où la moitié des joueurs, et même 52% en France, sont désormais des joueuses. Vous l’aurez compris, les nombreux consommateurs de jeux vidéo, premier produit culturel vendu en France, ont changé. Ainsi, cette période de Noël où les géants du jeu vidéo ne rêvent que de voir leur console sous notre sapin est l’occasion de voir si ceux-ci ont su faire évoluer leur stratégie pour s’adapter à l’évolution de leur cible.
Sony : rien de nouveau sous le soleil
Pour savoir si la communication des industriels du jeu vidéo a changé, il faut comparer la stratégie marketing et les campagnes publicitaires dans le temps. Chez Sony, la tactique est simple et n’a pas évoluée depuis les années 90. Dans un premier temps, on mise sur le taux de testostérone supposé du public : on montre des hommes pour vendre la PS1. Dans un deuxième temps, une femme avec une paire de sein en plus dans le dos pour vendre la PS Vita avec le slogan « doublement tactile, doublement excitant ». Puis pour faire parler de sa petite dernière, la PS4, Sony utilise Twitter pour prévenir le joueur qu’il peut embrasser sa copine pour la dernière fois. On montre aussi quelques publicités artistiques pour gagner en crédibilité (une collaboration avec David Lynch notamment).

Nintendo : des consoles pour tous
Chez Nintendo, on observe aussi une certaine constance dans la communication autour de ses consoles de salon, qui a toujours été orientée vers un public familial. À l’inverse, on observe un changement de stratégie concernant leurs consoles portables. Alors que tout le marketing des consoles portables était orienté pour cibler le jeune mâle, et ce dès le nom dans le cas des Gameboy, on constate à présent que la marque cherche aussi à toucher un public féminin avec les variantes de la Nintendo DS puisqu’elle n’hésite pas à mettre sa console aux couleurs de licences de jeux « pour filles » comme Animal crossing, là où ses concurrents s’en tiennent à un noir « viril ».
Microsoft fait tricoter les femmes
Microsoft prend le contrepied de Nintendo en allant d’une communication assez neutre, pour la Xbox 360, à une communication jouant sur les stéréotypes genrés pour la Xbox One. Cette dernière a provoqué un bad buzz tel que l’entreprise s’est vu contrainte de revenir sur ses propos. Le constructeur de consoles a en effet pensé qu’il était pertinent d’envoyer une lettre au joueur lui expliquant comment convaincre sa copine, qui « préfère tricoter que de dégommer du zombie » pour reprendre les termes du mail, qu’il fallait acheter la Xbox One.

Pourquoi une telle stratégie de la part de Microsoft ? Était-ce une tentative de brosser dans le sens du poil les joueurs endurcis qu’une console multimédia, plus seulement orientée vers le jeu pur et dur, aurait fait fuir ? Dans ce cas, pourquoi faire une console destinée à un public plus large que le stéréotype du joueur acharné, si la cible n’en veut pas ? Cette dernière question est peut-être la plus importante après l’échec commerciale de la console familiale Wii U, qui n’a pas su trouver son public alors que 54% des parents affirment jouer aux jeux vidéo avec leurs enfants.
Ce qui est sûr, c’est que dans cette lutte au coude à coude entre Sony et Microsoft, le public féminin pourrait bien faire la différence. Ainsi selon DFC Intelligence, il est probable que Sony vende plus de consoles que Microsoft malgré le lancement réussi de la Xbox One. En voyant à quel point la PS4 se vend bien tout en évitant simplement de dénigrer ses acheteuses potentielles, on se demande si elle ne pourrait pas établir un nouveau record de vente si elle se permettait d’essayer de les séduire. L’actuel record est toujours détenu par la Nintendo DS qui avait gagné le cœur des joueuses à partir de 2004.
 
Alexia Maynart
Sources :
Dfcint.com
Snjv.org
Gamalive.com

1
libération
Politique

Centrafrique ou Françafrique ?

 
François Hollande a annoncé jeudi 4 décembre une action militaire « immédiate » de la France en Centrafrique, validée par le Conseil de sécurité de l’ONU, pour aider les forces panafricaines à restaurer le calme dans le pays.
 Malgré une communication bien huilée faite d’éléments de langage insistant sur la dimension courte, rapide et efficace de l’opération « Sangaris », dite de stabilisation, François Hollande n’a pas pu empêcher les polémiques.
Au cinquième jour de l’opération, deux soldats français ont été tués, amenant immédiatement les médias à soulever la question suivante : la Centrafrique ne serait-elle pas un piège pour la France ? La Une de Libération du mercredi 11 décembre en est un exemple. L’erreur de l’exécutif a été d’avoir axé sa communication sur une contradiction entre rapidité et efficacité.
 Mais c’est évidemment surtout le refrain de la Françafrique que l’on entend le plus. Or, si les intérêts de la France ne sont pas économiques, on peut néanmoins considérer qu’ils sont communicationnels.
 Grâce cette opération la France, après le Mali, la Syrie et l’Iran, s’affirme de plus en plus sur la scène diplomatique par une communication de « leadership » qui ferait d’elle le nouveau « gendarme du monde ». Si pour Jean-Marc Ayrault, « la France assume tout simplement ses responsabilités internationales », le sous-entendu habile démontre combien cette communication est un enjeu, car qui dit responsabilités dit bien pouvoir.
 D’autre part, la communication de guerre est toujours un moyen pour l’exécutif de rassembler un pays en théorie unanime devant le fait militaire et la défense de la démocratie. Une communication qui veut faire de cette opération un élément fédérateur, salvateur, à l’heure où le gouvernement s’enlise dans les affaires de politique intérieure.
 Mais si cette stratégie avait bien fonctionné lors de l’intervention au Mali, peut-elle encore être efficace ? Le scepticisme des médias semble indiquer le contraire. Par ailleurs, peut-elle être pérenne ? La communication de guerre n’est souvent efficace que dans un temps limité – le temps de l’enthousiasme patriotique et des premières victoires, et périclite sur le long terme.
 Clarisse Roussel
 
Sources :
Lefigaro.fr
Latribune.fr
Lexpress.fr
Atlantico.fr
Crédit photo : Libération

Publicité et marketing

Jacques a dit : (dés)enchante toi avec WestJet !

 
Vous l’aurez sûrement remarqué, la visibilité des compagnies aériennes pullule au sein de notre société et notamment lors des fêtes de fin d’année.
Tout est bon pour concurrencer ses adversaires dans cette course effrénée à la recherche de clientèle et de la fidélisation de celle-ci.
On ne peut que penser à la dernière trouvaille de la compagnie aérienne WestJet, qui cela va sans dire, est l’une des plus belles opérations de Noël pour cette fin d’année 2013.
Le buzz WestJet Christmas Miracle :
Avant l’embarquement pour les vols de Toronto et d’Hamilton vers Calgary, les passagers ont eu la surprise de pouvoir parler au Père Noël et lui confier leurs envies de cadeaux de fin d’année.
A l’arrivée, au lieu de récupérer uniquement leurs bagages sur le tapis prévu à cet effet, les passagers ont eu la chance de trouver également des cadeaux à leurs noms, contenant tout ce qu’ils avaient demandé.

Un processus de création bien rodé :
 Richard Bartrem, Vice-President des communications et relations communautaires de WestJet explique que cette opération avait pour but de transmettre la culture d’entreprise de la compagnie aérienne basée sur un esprit de partage, de sympathie et d’attention.
 Ce projet, réalisé avec l’agence Studio M, a débuté en août dernier et a pu être mené à bien avec l’aide de 150 employés de la compagnie et par le biais des nouvelles technologies, notamment grâce aux bornes d’enregistrement équipées de scanner et à l’utilisation de quelques 200 caméras cachées.
 En plus de créer une interaction très personnalisée avec sa clientèle, WestJest va plus loin en promettant de soutenir l’organisme Ronald McDonald Canada, dès que la vidéo de cette opération aura atteint les 200 000 vues sur Youtube.
En effet, la compagnie s’est engagée à fournir des vols gratuits à l’organisme dédié aux familles d’enfants atteints de maladies graves ou de handicaps afin qu’ils puissent passer un meilleur Noël.

Réel partage ou simple coup marketing ?
Alors que la compagnie aérienne prône sur son site internet que : « Chez WestJet, nous avons toujours pris soin des gens qui nous entourent et nos investissements dans les collectivités en sont un bon exemple. »
 On peut tout de même se demander si cette belle opération n’est pas qu’un simple coup marketing afin d’améliorer et de développer le capital sympathie de la marque. En effet, des opérations similaires, déjà mises en place par les compagnies aériennes Spanair et KLM en 2010, avaient montré leurs preuves. Certes, un buzz moindre que chez WestJet mais qui leur avaient permis, tout de même, un joli coup de pub !
A l’heure de l’apologie de la consommation, toutes les entreprises, sans exception, sont en recherche constante d’une clientèle toujours plus importante.
Quoi de mieux que d’utiliser et mettre en avant sa propre clientèle pour la développer ? En effet, la compagnie aérienne WestJet a bien compris qu’un client heureux mais aussi multiconnecté peut-être un réel atout et un très bon investissement.
WestJet, par cette opération et la vidéo qui en a suivi, a réussi habilement à arriver à ses fins en plaçant bon nombre de sa clientèle comme ambassadeur de marque. Autrement dit, sa propre clientèle fera spontanément la promotion de la compagnie auprès de ses pairs consommateurs.
Cet avènement est d’autant plus important grâce à l’usage grandissant des réseaux sociaux. Ainsi ce nouveau marketing viral permet une plus grande visibilité, une meilleure communication de la marque et ce à moindre coût.
Plus généralement, on peut donc se demander si un nouveau créneau publicitaire ne serait pas en train de s’ouvrir et de se développer à travers les individus eux-mêmes, de part leurs relations avec les réseaux sociaux ?
Adeline Reux 
Sources :
Iletaitunepub.fr
Marketing20.fr
Westjet.com

Mélenchon
Politique

L'homme trop bien cadré

 
Dimanche 1er décembre, Jean-Luc Mélenchon défilait dans la rue « pour la Révolution fiscale, la taxation du capital, l’annulation de la hausse de la TVA ». Cette manifestation contre Bercy a entraîné une polémique, non sur ses revendications et son message, mais bien plus sur son relais médiatique. Deux fautes communicationnelles sont venues entacher l’image de cette manifestation et de M. Mélenchon. L’une à propos des comptages annoncés tour à tour par les organisateurs et par la place Beauvau. L’autre concerne l’habile cadrage du reportage organisé par TF1 qui dupe le spectateur en lui donnant une impression de foule immense. Coup dur pour le leader du Parti de Gauche (PdG) qui dévoile ainsi son art de la mise en scène et de la construction médiatique en opposition à son discours politique franchement hostile envers les médias « manipulateurs ».
 Le comptage déclenche la controverse. Si les chiffres des organisateurs de la « Manif’ pour tous » ont pu paraître exagérés, ceux du Front de Gauche apparaissent complètement délirants. En effet, la préfecture de police dénombre 7000 participants alors que les organisateurs en annoncent 100,000 : un rapport de 1 à 14 qui pose question sur la bonne foi des deux entités. Une photo circulant sur Twitter va dans le sens d’un maquillage des chiffres. Prise le jour même Boulevard de l’hôpital, on observe sur l’image une multitude de feux rouges. Le photographe de l’AFP dément tout trucage, la multiplication des feux de signalisation étant apparemment due à un effet d’optique. Celle-ci provoque l’amusement voire les moqueries des internautes, peu crédules.
 

 
La seconde erreur est corollaire de la première. Mélenchon comme TF1 sont soupçonnés de tentative de manipulation des téléspectateurs par l’image et le choix du cadre. En effet, filmée une demie heure avant l’heure de convocation, la vidéo montre une foule qui se presse derrière le camarade Jean-Luc qui répond aux questions de Claire Chazal. Une photo prise depuis son appartement par un journaliste néerlandais et publiée sur Twitter révèle le hors-champ. Mélenchon se trouve devant un carré d’une vingtaine de personnes. Autour, le vide. Le montage ainsi dévoilé ôte toute légitimité aux images et remet en question la déontologie de TF1, l’éthique de transparence morale du Front de Gauche et l’intelligence qu’ils confèrent au public. Ils ont eu tendance à oublier que le spectateur ne se contente plus d’avaler les informations qu’on lui sert sur un plateau. Sa défiance actuelle envers les médias et les politiques le pousse à chercher et à relayer d’autres informations via les réseaux sociaux. Ainsi en quelques clics il peut créer le « bad buzz » et ternir le blason de quiconque veut l’abuser.
 Les réponses des intéressés ne se sont pas faites attendre : le 3 décembre Mélenchon se rend au Grand Journal pour arranger ces incohérences de communication. En vain, suite à quelques contradictions. Il tente de prouver par un calcul que 100 000 personnes défilaient. Cependant une erreur dans ses données lui confirme l’exagération des chiffres annoncés. Pour sa défense, il insinue alors que la préfecture de police a divulgué ces chiffres pour que le cœur du problème ne suscite pas d’intérêt. La dénonciation est reprise par André Chassaigne, le président du groupe communiste à l’assemblée, qui pointe du doigt le Ministre de l’Intérieur : « Le piège a été tendu par Valls qui donne, lui, un chiffre déraisonnablement bas après l’annonce des 100 000 personnes. Valls atteint sa cible et ça permet de dévier le fond du débat. C’est fait intelligemment. »
 
Sur la question de la machination, l’ex-candidat à la présidentielle dément toute intention de la part de TF1. Il affirme que la masse qui apparaît sur l’interview émane d’une volonté propre des participants et ne relève pas d’une construction imposée destinée à améliorer son image ni manipuler l’opinion. Puis, à un autre moment de l’entrevue, il explique le désir du Parti de donner aux images une allure « militante » ; il finit alors par se contredire. Ces propos sont appuyés par Alexis Corbière, secrétaire général du PdG : « Les images ont une dimension politique, nous le savons bien. Pour présenter une manifestation, on n’allait pas faire l’interview dans une rue déserte. » Ceci implique donc le recours aux artifices médiatiques et à une construction qui s’oppose à la prétendue spontanéité du rassemblement.
 L’art de la mise en scène médiatique se pose donc comme inévitable et nécessaire à tout processus de communication politique. Subtilement dosée, un jeu presque théâtral contribue à l’amélioration et à la gestion d’une image. Mais gare à l’abus qui se solde souvent par une douche froide de la part de l’opinion publique.
 
 Caroline Dusanter
Sources :
Le Point
Le MOnde
AFP
Le Parisien
Placeaupeuple.fr
Partidegauche.fr
Le Blog d’Alexis Corbière
TF1
Le Grand Journal – émission du 3 décembre
Crédits photos :
Image de Une : Tweet du Front de gauche (1er Décembre)
Image 1 : AFP
Image 2 : Stephan de Vries

Flora Coquerel miss france 2014
Société

La belle et les bêtes

 
Depuis le 7 décembre 2013, la France a sa nouvelle Miss : Flora Coquerel, jeune étudiante de 19 ans. Si la plupart des Français approuvent ce choix (ou s’en fichent), c’est plus la nationalité franco-béninoise de l’ancienne Miss Orléanaise qui intéresse l’opinion publique que sa beauté incontestée.

On s’y est habitué : A chaque concours Miss France son scandale. Rappelons-nous seulement du litige autour du concours de 2010 entre la société Miss France (appartenant à Endemol France) et l’emblématique Geneviève de Fontenay.
Or, cette fois-ci, « le scandale Miss France 2014 » prend une dimension politique. Dès son couronnement, Flora Coquerel a été la cible d’attaques racistes, surtout sur les réseaux sociaux (à retrouver sur Buzzfeed), espaces protégés par l’anonymat. « Elle n’est même pas blanche celle qui représente la France » compte hélas parmi les commentaires les plus cléments…
De plus, de soi-disant trucages du vote du public auraient fait gagner une fille métissée en guise de réponse du Comité Miss France à Alain Delon qui, suite à ses propos favorables au Front National, n’est plus le bienvenu au Comité dont il était pourtant le parrain « à vie. »
Pourquoi ce concours est-il toujours accompagné d’une polémique ? Serait-ce surtout pour faire parler à chaque fois d’un évènement dépassé qui perd de plus en plus l’attention de la population ?
Cependant, l’élection Miss France 2014 soulève une deuxième question : celle de la légitimité de la parole sur internet, une sphère encore peu contrôlée. Les auteurs de propos racistes publiés sur la toile ne devraient-ils pas être condamnés comme dans la vie réelle ?
 
Teresa Spurr
Sources :
Le Nouvel Observateur, Le plus
Lepoint.fr
Huffingtonpost.fr
Linternaute.com
Photos :
Une : TF1
Sacre Flora Coquerel : metronews.fr

BFM TV vs François Hollande
Politique

Hollande, « média-tueur » ?

 
« Priorité au direct », ce slogan bien connu de BFM TV n’est visiblement pas du goût de l’exécutif. Aux dernières nouvelles, le chef de l’État n’aurait guère apprécié la façon dont les médias ont donné la parole à Leonarda. Ainsi avait-on appris la colère du Président à l’égard des chaînes d’information ; et notamment BFM TV qui avait donné la parole à l’adolescente juste après l’intervention présidentielle en octobre dernier.
Les faits
À la suite de l’intervention de Monsieur Hollande à la télévision à la mi-octobre, lors de laquelle il autorisait Leonarda à revenir seule en France poursuivre sa scolarité, BFM TV avait donné la parole en direct à la jeune fille qui, depuis le Kosovo, avait violemment rejeté la proposition du Président.
Si Caroline Roux, éditorialiste politique sur Europe 1, précisait que « l’Élysée n’avait pas anticipé la réponse en direct de la collégienne », Hollande, lui, estimait avoir été « planté » par les médias.
François Hollande qui ne s’attendait probablement pas à une réponse aussi virulente de la part de Leonarda, choisissait d’accuser BFM TV afin de se défier de toute responsabilité quant au scandale politique qu’il faisait surgir suite à ses décisions quelque peu nébuleuses concernant cette affaire. Selon Le Point, qui se dit citer des propos tenus par le chef de l’État, ce dernier serait même allé jusqu’à exprimer nettement son mécontentement du traitement de l’information par la chaîne BFM TV et lui aurait opposé un traitement plus professionnel de la part de LCl.
Néanmoins, le 29 novembre, l’Élysée démentait catégoriquement : une telle accusation ne correspondrait ni à sa pensée ni à sa façon de s’exprimer, comme l’expliquait un conseiller à l’Élysée. Preuve en est : le 18 novembre, lors de son déplacement en Israël, François Hollande a accordé une interview à Ruth Elkriefsur sur BFM TV. Selon l’Élysée, le Président aurait choisi un autre média s’il était mécontent de la chaîne d’information.

Les conséquences : médiatiques et politiques
L’accusation portée par le chef de l’État à l’égard de la chaîne d’information BFM TV déclencha de nombreuses critiques de la part de certains hommes politiques. En effet, au mécontentement de François Hollande s’est ajoutée une dramatisation de la part des socialistes : lorsqu’Arnaud Montebourg parle d’une bfm-isation de la vie politique française, Bruno Leroux, lui, ironise en feintant le lapsus suivant : « Fox news … pardon BFM » – référence peu flatteuse à la chaîne conservatrice et populiste américaine. D’autres renomment la chaîne « BFN TV », en référence à l’accusation lancée contre BFM de jouer dans la cour du parti d’extrême droite.
En outre, le dialogue, par médias interposés, entre un Président de la République et une adolescente de 15 ans, Leonarda, ainsi que le scandale politico-médiatique qui en surgit, résument l’urgence de doter enfin François Hollande d’une communication à la hauteur de sa fonction. Quand tout va mal, la tentative de trouver un bouc-émissaire est forte. Accuser les médias de tous les maux quand rien ne va : le procédé est classique.
Si François Hollande, dès le début de sa campagne présidentielle, se définissait comme un président normal – refusant d’abord d’habiter à l’Élysée, puis de se déplacer dans la voiture de fonction qui lui était attribuée – et invoquait par là-même une stratégie de communication que l’on pourrait qualifier de « normale », il semblerait que cette perspective soit abandonnée dès lors que les médias salissent sa fonction en le plaçant à la même hauteur que Leonarda.
Monsieur Hollande récolterait-il aujourd’hui les fruits de la désacralisation de la fonction présidentielle qu’il prônait à l’origine de sa campagne ?
 
Juliette Courtillé
Sources :
Europe 1
L’Express
Le Figaro
Le Plus du Nouvel Observateur
Crédits photos :
BFM TV

Greenpeace
Société

Killstarter, ensemble pour détruire la planète

 
Greenpeace a encore frappé ! Pas d’escalade de grands édifices ou d’irruption dans une centrale nucléaire. A travers un site web dédié, c’est une action moins périlleuse mais tout aussi pertinente que l’organisation a entreprise.
Killstarter est le nom de la plate-forme. Certains d’entre vous reconnaitront une parodie du site américain Kickstarter, la célèbre plate-forme de crowdfunding (financement collaboratif), qui met en lien des porteurs de projets innovants avec une communauté d’internautes qui peut les soutenir financièrement.
Sur Killstarter.fr, on peut soutenir la création d’une centrale nucléaire en Namibie, installer un fondeur de banquise ou élaborer un poulet OGM hexapode. Ceci sous le slogan « Avant qu’elle ne meurt, épuisons la planète » ! Suivant la même logique qu’un site de crowdfunding, chaque projet est présenté de manière crédible, accompagné d’une vidéo explicative, de la somme nécessaire à sa réalisation incluant même le montant déjà récolté. Alors qu’on s’apprête à sortir le porte-monnaie, la page disparaît et laisse place à celle du site de Greenpeace qui présente ses vraies démarches ainsi que la possibilité de faire un don.
Greenpeace brille encore une fois par l’originalité de sa communication. L’organisation, dont la seule source de fonds provient de particuliers, essaie de réactiver l’envoi de dons en redirigeant l’opinion publique vers des projets d’envergure planétaire. Ce coup de com’ met en lumière les controverses que le crowdfunding peut parfois susciter en ce qui concerne le type de projets soutenus ou le réel emploi des sommes récoltées. Greenpeace met clairement en avant son éthique ainsi que son intégrité garantissant à chaque contributeur une participation responsable et effective face à des enjeux environnementaux de la plus haute importance.
 
Salma Bouazza
Sources :
Meltybuzz.fr
Rue89.com

campagne NKM
Politique

"Une affiche pour NKM sivoplé"

 
Ce lundi 2 décembre, Nathalie Kosciusko-Morizet – NKM pour les intimes – a proposé, en collaboration avec l’agence de photos en ligne My Photo Agency, un concours aux internautes afin de départager son affiche de campagne. Cette proposition semble être une tentative de reprendre la main sur sa campagne ; en effet, la candidate UMP à la Mairie de Paris connaît des temps délicats en termes d’image.
Les internautes ont ainsi jusqu’au 18 décembre pour choisir entre trois séries de photographies tantôt « urbaine », tantôt « instantanée », toutes trois insistant sur l’ancrage dans le décor parisien et la proximité avec les citoyens.
Faut-il voir cette démarche comme une proposition innovante qui souligne l’importance grandissante du numérique ou comme un pari risqué après de récents bad buzz ?
Un simple coup de pub ?
Si l’annonce de cette nouvelle, le lundi 2 décembre 2013, a suscité quelques remarques négatives NKM a du moins réussi sur un plan : faire le buzz.  Cela lui a permis de signaler la reprise de sa campagne, et éventuellement de faire passer au second plan la publication de sa déclaration de patrimoine, qui est ainsi passée plus inaperçue… Jean-Didier Berthault, le directeur de campagne de la candidate, expliquait d’ailleurs à Metronews : « Ce n’est pas un sujet sur lequel on voulait faire de la pub ».
Une tentative de « faire moderne » ?
Les candidats le savent bien, les pratiques digitales prennent une place croissante dans nos vies et NKM  n’est pas en reste dans ce domaine, puisqu’elle était  secrétaire d’État à l’Économie numérique. La « candidate geek » est notamment à l’initiative de la politique gouvernementale en matière d’open data.
Nathalie Kosciusko-Morizet définit elle-même son projet numérique : « Mon engagement pour Paris est pour moi l’occasion d’encourager les nouveaux modèles de création liés à l’écosystème numérique et d’y associer au maximum les Parisiens afin que cette campagne soit avant tout la leur. ». Le vote en ligne correspond donc tout à fait à cette volonté.
Mettre la création au cœur d’une bataille municipale, ce serait donc une stratégie « tout bénéf » qui permettrait de mettre en valeur les nouvelles pratiques du Web comme le crowd-design, de promouvoir une start-up parisienne qui valorise les jeunes talents et, pourquoi pas, d’inventer un nouvel outil de communication politique en prise directe avec les citoyens. Ce serait en effet permettre aux Parisiens de s’introduire dans un domaine habituellement réservé aux spin doctors et autres experts de la communication.
Pour les co-fondateurs de My Photo Agency, Sarah Aizenman et Dan Kleczewski, cela permettrait aux personnalités politiques adoptant cette démarche de « renouveler leur communication » tout en donnant « de la visibilité à de jeunes photographes » (le photographe lauréat empochera de plus un chèque de 1500 euros).
Un pari risqué
L’image de NKM a souffert pendant un mois de novembre difficile (dissidence dans le 14e arrondissement, déclaration erronée sur les horaires de bus, nouveau site de campagne dont le déballage personnel est déjà ridiculisé etc…). Décembre marque-t-il un nouveau souffle pour sa campagne ? Ce n’est pas certain… On observe sur Twitter et le Nouvel Obs des commentaires allant jusqu’à l’évocation du narcissisme de la candidate UMP qui propose un choix entre plusieurs photos d’elle, en ridiculisant ses difficultés à choisir son « style ».

L’affiche, en politique, est censée résumer le positionnement et en quelque sorte l’      ADN d’un candidat : confier ce choix au public ne renvoie-t-il pas un message hasardeux ? Cela voudrait-il dire que l’image de NKM n’a pas été suffisamment définie au préalable par son équipe et par elle-même ? Pour Frédéric Dosquet, professeur à l’ESC Pau et directeur de l’ouvrage Marketing et communication politique, c’est donc une erreur tactique et « de la pseudo-démocratie participative ».
Ce concours s’annonce d’autant plus périlleux quand on sait que les affiches des politiques sont une cible de choix pour les photomontages moqueurs (il suffit pour s’en convaincre de penser à l’affiche de Nicolas Sarkozy de 2012 ou au portrait officiel de François Hollande). Mais c’était encore plus risqué pour NKM qui était déjà la cible de gags divers et variés depuis ses déclarations sur le métro (« un lieu de charme ») ou l’épisode de la carotte.
Il paraissait donc prévisible que les opposants de Nathalie Kosciusko-Morizet (ou tout simplement des petits rigolos de la Toile) prendraient un malin plaisir à détourner ses affiches, surtout que l’une d’entre elles se situe… devant une bouche de métro parisien. Les détournements n’ont pas tardé en effet : le 3 décembre le collectif L’humour de droite propose un concours de montages (intitulé « Une affiche pour NKM sivoplé »).

Ainsi les moqueries fleurissent sur le Web, que ce soit sur Twitter (#UneAfficheUneBourde #NathieDansLeMetro #NKMdr sont des hashtags fréquents), ou sur Tumblr où ont été créés des blogs dédiés.
 On constate donc qu’avec ces détournements le défi était dangereux, mais l’équipe de la candidate joue le jeu : « Tout peut être détourné, lancer un concours sur le Web ne change rien à cela » a ainsi expliqué son entourage au HuffingtonPost.
Utiliser la carte de la co-création et surfer sur la tendance du « do it yourself » semblait être une idée bien trouvée par l’équipe de NKM pour faire oublier ses récentes bourdes. On pourrait donc se demander si la candidate UMP n’aurait pas mieux fait de confier la gestion de sa communication à des experts pour éviter les faux pas critiques de novembre, plutôt que de confier son image aux internautes.
Le concours se déroulera-t-il sans accroc ? Mais surtout, permettra-t-il à NKM de redorer son image sur la Toile ? Rien n’est moins sûr. Il reste trois semaines pour le savoir.
 Lucie Detrain
Sources
Myphotoagency
Tumblr »QuandNKM »
Humourdedroite
BlogNouvelObservateur

Publicité et marketing

Free : une communication qui dérange

 
Tout a (re)commencé le 3 décembre dernier. Avec un simple tweet, Xavier Niel, fondateur de la société Free, endossait une fois de plus le costume de salvateur des Français. Juste à temps pour Noël !

Après avoir bouleversé le paysage des abonnements internet avec son offre triple-play et une année seulement après le raz-de-marée provoqué par les prix au rabais de ses forfaits mobiles, est-il vraiment surprenant que Free se lance à nouveau dans la bataille ? Pas vraiment.
 Cette nouvelle offre est simple : Free aligne le prix de ses forfaits 4G à celui des autres, défiant ainsi toute concurrence.

Malgré les avantages évidents, Free fait toujours face au même problème, la qualité de son réseau : avec plus de 700 antennes actives début décembre, Free est encore très loin de ses concurrents (1 013 pour SFR, 3 879 pour Orange et 5 392 pour Bouygues).
Stéphane Richard, PDG d’Orange, ne manque d’ailleurs pas de pointer du doigt cette donnée cruciale, en annonçant que Free « vend du vent » ; même le gouvernement s’en mêle, car Arnaud Montebourg, Ministre du Redressement productif, qualifie cette offre de « douteuse ».
Alors, buzz réussi ? Une fois de plus, Niel mise sur les mêmes procédés et ne surprend finalement plus personne. Il suffit de voir que l’annonce n’a pas eu le retentissement médiatique des précédentes révolutions de Free pour s’en rendre compte. Cette société, experte dans le domaine de la communication dont elle a fait son principal but, ne finit-elle pas par lasser ? Toujours est-il que la concurrence tremble, car Bouygues a d’ores-et-déjà riposté en annonçant l’arrivée très prochaine d’une offre 4G dans ses forfaits low-cost…
 
David Da Costa
Sources
Capital
LesEchos
LeMonde
LesEchos
Crédits photos
Free
Monpetitforfait