Jeux Equestres Mondiaux
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Les jeux équestres mondiaux, une communication discrète à J-88

 
Entre la reprise de Roland Garros et la récente annonce de l’équipe de France de football sélectionnée pour aller au Brésil, les fans de sport ne savent plus où donner de la tête. Mais qui pense aux Jeux Equestres Mondiaux ? Visiblement, pas grand monde…
Or, si l’équitation semble souffrir d’une image élitiste, il semble important de rappeler que la Fédération Française d’Equitation compte aujourd’hui 700 000 licenciés et prend ainsi la troisième marche du podium après le football et le tennis.
N’a-t-elle donc pas sa place dans les médias ?
Les J.E.M 201′? qu’est ce que c’est ?

Célébrés tous les quatre ans en alternance avec les Jeux Olympiques, les Jeux Equestres Mondiaux constituent le plus grand évènement équestre au monde. Les meilleurs compétiteurs de 76 nations vont disputer les 8 disciplines officielles de la Fédération Equestre Internationale.
Ces jeux, organisés par la Fédération d’Equitation Internationale et Alltech, entreprise spécialisée dans la nutrition animale et premier partenaire, ont pourtant lieu en France – en Normandie plus précisément – et se déroulent sur 7 sites de compétition. Seront présents, 76 nations, 300 photographes, 300 exposants, 1 000 compétiteurs, 1 000 chevaux, 1 000 journalistes, plus de 3 000 bénévoles, 12 000 accréditations… Plus de 500 000 spectateurs y sont attendus, et 500 millions de téléspectateurs au total.
Il s’agit donc d’une manifestation d’une certaine envergure. Pourtant, la communication se fait discrète – pour ne pas dire presque invisible. En effet, avez-vous vu des affiches dans le métro, sur les abribus ou êtes-vous même au courant ?
Pourtant, il y a bien communication…
L’agence Pro Deo s’est vue confier, à l’issue d’une compétition amorcée en juin 2012, la communication de cet événement et a dû en imaginer la stratégie ainsi que la mise en oeuvre de la campagne publicitaire (print, TV, radio).
Par ailleurs, l’agence de communication événementielle Magic Garden a organisé le 24 novembre dernier le lancement du compte à rebours avant la tenue des festivités tandis que les rues de Caen (Calvados) se sont habillées aux couleurs de l’événement.
Une autre agence implantée en Normandie, spécialisée en communication digitale (Casus Belli) a elle imaginé un support interactif en 3D (Vidéos).
En définitive, cette manifestation sportive d’envergure internationale semble souffrir d’un manque de visibilité, peut-être dû à une communication trop régionale et qui ne semble intéresser que les acquis à la cause… On ne peut donc pas dire que rien n’est fait, mais n’est-ce pas un exemple qui démontre qu’une communication réussie n’est possible qu’avec un budget colossal et l’investissement d’agences d’envergure internationale ?
 
Sophie Cléret
Sources :
Normandie2014.com
Strategies.fr
Crédits photo :
Normandie2014.com

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Jacques a dit qu'il ne fallait pas s'abstenir

 
Comme vous avez sans doute pu le voir dans les rames du métro depuis quelques temps, Jacques a dit qu’il ne fallait pas s’abstenir. Cette énorme campagne dont nous allons parler est le fruit du travail d’agences conseils en communication membres de l’AACC réalisé à la demande de l’association démocratie et communication. L’offre est très variée puisque 9 agences ont participé et que plusieurs dispositifs ont été retenus. Cette campagne se décline donc en affiches, application iPhone, spots vidéos et en un spot radio. De la même façon, les tons employés sont très différents et on passe facilement d’un discours plutôt institutionnel (Action d’éclat, Lowe Strateus) à un discours plus impliquant (Herezie ; Ailleurs exactement) sans oublier une bonne dose d’humour pour d’autres (Being, Wunderman, JTW), un peu de poésie (TBWA) et une petite dose de « radio-réalité » (TBWA/Corporate).
Nous allons donc étudier un peu plus en détails certaines de ces campagnes. Considérons d’abord celles d’Herezie – « Trop jeune » – et d’Ailleurs exactement – L’abstention n’aura pas ma voix.

Force est de constater qu’elles se déclinent sur un fond plutôt sombre et délivrent un discours très impliquant sous forme de témoignages. Sur leur site internet aaccvote2012.fr, l’AACC précise que : « Le champ de l’abstention auquel les agences s’attaquent est celle liée à l’indifférence et non l’abstention de méfiance ou de contestation ». Cependant ici, on peut se sentir culpabilisé par ces images qui nous imposent un regard direct et presque accusateur sur notre possible abstention. La première campagne semble même demander une justification quand la seconde a l’air de clamer une vérité selon laquelle l’abstention est inutile et dessert avant tout celui qui s’abstient. A noter que le message est efficace, parce qu’il nous met en face de nos contradictions et nous oblige à nous poser certaines questions. Pour autant, des lors que l’explication des campagnes par leurs auteurs n’est pas donnée, celles-ci peuvent vite prendre un ton moralisateur auquel les abstentionnistes pourraient vouloir répondre :
– Voter n’a pas rendu mon monde meilleur
– Voter n’a absolument rien changer à mon quotidien
– Voter ne m’a pas permis de m’exprimer davantage
D’accord ou pas d’accord, il n’empêche que l’abstention est souvent une réponse à ce sentiment d’inutilité du vote.
Penchons nous maintenant sur des campagnes au ton plus léger. Nous allons considérer d’abord la campagne Being – Bulletins.
La campagne se veut très sobre : une enveloppe et un bulletin de vote sur une table avec une déclinaison de message sur un ton plutôt humoristique. On peut noter que plusieurs champs lexicaux sont repris :
– Le vote (1)
– L’écologie (2)
– La contestation (3)
– Le salariat (4,5)
– La mode (6)
De cette façon un échantillon large de la population est représenté et un message est transmis : le vote n’est pas réservé à une catégorie de personnes. Tout le monde peut l’utiliser et il est une chance que l’on n’a pas tous les jours peu importe le domaine dans lequel on se place.
De la même façon, la campagne de l’agence Wunderman – L’entretien d’embauche – joue sur l’inversion des rôles.

Selon eux, « on rappelle aux Français que leur vote les met en position de force, tel un recruteur faisant passer un entretien d’embauche. Et on les encourage à profiter de ce pouvoir ». Et en effet, au travers de ce spot on peut voir pêle-mêle un jeune mais aussi une retraitée ou encore un ouvrier. Chaque facette du poste est mentionné et le spot joue sur les clichés allant jusqu’à faire dire par le jeune à la tête pleine de dreads, élément parfois discriminant lors d’entretiens, que la présentation est un élément déterminant du poste. Une fois encore, cette campagne joue sur la diversité et donne à chacun une voix qui a le même poids.
Je ne vais pas avoir assez de place pour vous décrire en détail le reste de ces campagnes mais je vous invite fortement à vous rendre sur le site de l’AACC où vous les retrouverez toutes, accompagnées d’une explication (pour les agences qui ont souhaité le faire). Bonne visite et peut être que cette démarche en entrainera certains à s’abstenir de s’abstenir.
 
Justine Jadaud

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