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Le syndrome Malaise TV : fascination et répulsion de la gênance 2.0

Le respect est mort, vive MalaiseTV ! De l’hymne improbable d’une prépa scientifique au fameux « tout le monde debout » lors du Téléthon, MalaiseTV recense les plus grands « bides » du PAF et des réseaux sociaux. Du contenu vidéo sélectionné, volé, coupé, compilé et diffusé sans commentaire voix off : MalaiseTV, c’est avant tout un format qui séduit, sorte d’héritage hybride des « Best Of » et du défunt « Zapping Canal ». Illustration même de la métaphore quasi « digestive » proposée par McLuhan, le nouveau média dominant (Internet) a une nouvelle fois « absorbé » le média précédent (la télévision et même la radio) pour en faire son contenu. Originellement lancé l’année dernière par un trolleur du forum jeuxvideo.com, le compte Twitter a depuis donné lieu à de nombreux rejetons. MalaiseTV, malaisetele ou encore malaisant.fr: bienvenue au Pays du Malaise 2.0.

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#myNYPD, plus qu'une balle dans le pied, une bombe à retardement

 

La gestion des communautés, ou community management, est l’art de fédérer les internautes autour d’une marque, d’une société, d’un service. Lorsque l’artiste au clavier est aussi malin qu’il a de la répartie, le community management peut générer beaucoup de trafic et parfois même faire le buzz. Cependant, il peut aussi devenir fatal lorsqu’il est mal exécuté, ou simplement pas assez réfléchi.
Le 22 avril, les community managers de la NYPD (police de New York) ont pris l’initiative d’orchestrer une opération de communication participative : les habitants de la Grosse Pomme ont en effet été invités à poster sur Twitter une photo d’eux avec un ou plusieurs membres de la police de New York, en apposant quelque part dans leur tweet le hashtag #myNYPD. A la clef pour les participants un repost sur Facebook, et pour la police de New York une campagne corporate impactante, 100% vraie et surtout gratuite.
L’idée était simple, pas révolutionnaire, mais efficace. Confiante sur son image de police moderne et proche des habitants de sa ville, la NYPD n’a pas douté une seule seconde et on peut dire que l’opération a très bien fonctionné, certainement même au delà de toutes les espérances. En moins de temps qu’il ne le faut pour le dire, les quelques clichés flatteurs reçus se sont retrouvés noyés dans un flot de photos humiliantes voir choquantes, et de commentaires hautement sarcastiques, dénonçant les pratiques et la violence du fameux département.

Plus qu’un mauvais coup de com, cette opération est un flop, qui s’est rapidement transformé en fail, et enfin en badbuzz. Le mot est dit, mais ce n’est pas tout. Car en effet si la police de New York, après s’être tirée une véritable balle dans le pied, a tenté de noyer maladroitement le poisson en postant quatre photos plutôt avantageuses de bons citoyens célébrant ceux qui les protègent et les servent, le phénomène de dénonciation ne s’est pas arrêté aux portes de la ville.
En quelques heures, l’erreur de communication et devenue un phénomène national et en quelques jours, un phénomène mondial. Comment ? Tout simplement grâce à une réplication sauvage du hashtag adapté à des polices locales :
#myLAPD pour Los Angeles, #myBPD pour Boston, #myOPD pour Oakland, #myTPS pour Toronto, #mySPVM pour Montréal, images et légendes à l’appui.
Si dans certains pays comme la France, le hashtag #MaPoliceNationale peine à s’inscrire dans les Trending Topics, d’autres pays comme le Brésil ont profité de l’aubaine pour se lancer dans une dénonciation virulente des violences policières sur lesquelles le gouvernement ferme les yeux. Grâce au hashtag #minhaPM, qui a depuis laissé la place à un tumblr, les brésiliens semblent avoir redonné de l’élan à cette revendication de longue date qui prend, en ces temps de crise, la tournure d’une véritable revendication sociale politique.

La NYPD risque de se souvenir longtemps de la bourde de ses community managers, et elle risque certainement d’avoir à rendre des comptes aux départements de police affectés par ce badbuzz.
S’il est certain que celui-ci disparaitra tôt ou tard, ne laissant aux forces de l’ordre qu’un lointain souvenir et le goût amer d’une mauvaise blague, il aura au moins eu le mérite de réinscrire dans l’agenda politique de différents états cette question délicate et gênante qu’est celle de la violence policière.
Ne reste plus qu’à espérer que celle-ci ne sera pas balayée et oubliée aussi vite que le dernier Top Tweet.
 
Clémence Lépinard
Sources :
Le Monde
Kombini
Le Parisien
Le Point

Flops

N'est pas Dieu qui veut…

 
Il n’aura sûrement échappé à personne (pour les autres, pas de panique, je vous mets au parfum dans un instant), mais il y a au moins une personne à Paris qui ne connaît pas Kanye West. On a pu découvrir cela en regardant le Petit Journal de Yann Barthès il y a quelques jours.
Dans cette vidéo, une parisienne tombe sur Kanye West qui se fait photographier devant un immeuble. Intriguée, elle demande le plus simplement du monde qui est cette personne. Kanye West comprend et se présente, puis rentre dans le bâtiment, visiblement très vexé…
Que vient faire ici Kanye West me demanderez vous ? Et bien cette vidéo très amusante est la preuve de l’échec total de sa communication. En effet, Kanye West ne cesse depuis quelques mois de se proclamer devant toutes les chaînes de télévision la « number one rock star on the planet ». Il est « Jim Morrisson and Jimi Hendrix ». J’en passe et des meilleures.
Or, cette femme est la preuve vivante, et loin d’être la seule, qu’il n’est pas la rock star qu’il prétend être. Coup dur pour cette star mégalo qui pense que tout le monde sait qui il est et ce qu’il fait. C’est le risque de tenir ce genre de propos devant toutes les chaînes télévisées. Pas sûr que Kanye West ait un service de communication à proprement parler, mais cette vidéo Youtube est pour lui une humiliation et un flop magistral.
Le rire est la preuve la plus visible de cet échec communicationnel. Ce rire vient sûrement du fait que Kanye West tombe de son piédestal. Il ne peut contrôler ses réactions, un peu comme un enfant à qui on vient de dire quelque chose qui ne lui plait pas, il prend cela très sérieusement. La tête de Kanye West lorsqu’il est face à son propre flop fait rire d’elle-même. Le pire ennemi de ce king quelque peu autoproclamé réside dans le rire, arme fatale brandie contre lui depuis quelques temps.
Le flop de Kanye West est manifeste. Mais cet échec lui sera peut-être bénéfique malgré tout. Yann Barthès et surtout Ophélie Menier (sa nouvelle comparse à l’écran) ont retrouvé cette fameuse « femme qui ne connaît pas Kanye West » et son mari. Maintenant, elle le connaît, et l’équipe du Petit Journal l’a montrée en train d’écouter sa musique. Le mari de cette femme surtout, qui a vivement approuvé, rejoignant l’ironie très souvent proposée par Yann Barthès. Ils ont donc diffusé sur la chaîne des extraits de ses chansons. Ironie ou non, ces morceaux sont passés à l’antenne, pour ceux qui ne connaissaient pas Kanye West non plus… Cela reste à relativiser car le Petit Journal vise avant tout un public jeune, mais la présence de Kanye West et de ses chansons restent pour lui un avantage. Quel est le but de se proposer comme la rock star du monde sinon qu’on parle de soi ?
Et ensuite que voyons-nous en suivant les nouvelles ? Eminem, pour la sortie de son nouvel album très attendu, prend exactement le même chemin… Bataille ridicule pour la suprématie ou stratégie bien sentie ?
Dans le cas d’Eminem comme de Kanye West, le but est très certainement de mobiliser les fans sur les réseaux sociaux. Les réactions aux déclarations d’Eminem ne se font pas attendre, le gagnant est alors le rappeur qui aura les fans les plus mobilisés. Alors, flop ou pas ? La question mérite d’être quelque peu reposée. Cette quête de la couronne est forcément vouée à l’échec car mettre tout le monde d’accord est impossible, cela ajouté au fait qu’une grande partie de la population ne s’y intéresse pas. Du point de vue de la mobilisation des fans déjà conquis, l’échec n’est peut-être pas si important. Kanye West et Eminem ne se lancent pas dans une campagne de conquête d’un nouveau public, ils se lancent dans la quête de contact avec leurs fans déjà existants. Ils rechercheraient alors une sorte de « feed back », chose qui était plus difficile à obtenir avec Internet qui commençait seulement à s’imposer au début de leur carrière. Tireraient-ils ainsi pleinement partie des nouvelles possibilités des réseaux sociaux ?
 
Paola Paci
Sources :
http://www.lefigaro.fr/musique/2013/10/15/03006-20131015ARTFIG00413-eminem-se-prend-pour-le-dieu-du-rap.php

La minute pop du 07/10

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