Société

La promo d’une ville en lumière

 
Du 6 au 9 Décembre a eu lieu une grande fête qui fait rayonner la ville de Lyon. Un événement haut en couleurs et en communication !
De fête populaire à Fête des Lumières
La Fête des Lumières a lieu tous les ans depuis 1852 autour du 8 Décembre. Il s’agissait à l’origine d’une fête religieuse qui célébrait l’Immaculée Conception à Lyon, ville placée sous la protection de la Sainte Vierge. La célébration est ensuite devenue populaire et rassembleuse, en invitant les lyonnais à placer des lumignons à leurs fenêtres. Le ton des festivités a encore changé depuis, car La Fête des Lumières est surtout aujourd’hui un bel exemple de communication évènementielle, et représente une vitrine touristique exceptionnelle pour la ville. La municipalité de Lyon l’a compris dès 1989, date à laquelle elle a commencé à participer à la célébration. Elle en est maintenant l’organisatrice principale. La Fête des Lumières s’est institutionnalisée, elle est devenue une marque. Les frais de la manifestation sont partagés par des entreprises publiques et privées réunies, depuis cette année, dans le « club des partenaires ». La présence des sponsors est devenue indispensable, et marque l’entrée de l’événement dans l’opération commerciale. Ainsi cette année, trois trophées ont été décernés à des artistes par trois acteurs différents : la Ville de Lyon et France3, Recylum (organisme de collecte et de recyclage des lampes usagées) mais aussi par le Club des Partenaires, preuve de l’implication grandissante de ces derniers.

Lyon sous les projecteurs
Fête signifie exceptionnel. La célébration annonce les joies de Noël, et pour cela, toute la ville est réquisitionnée. La circulation a été coupée pendant les 4 jours. Pendant ce long weekend, Lyon n’est plus la ville, lieu de vie des lyonnais, mais la scène d’un spectacle omniprésent qui attire des millions de visiteurs. Durant cette courte période, les 2 tiers de la population présents dans la ville ne sont pas de la région. La ville est belle et bien investie par les visiteurs, et ce pour le plus grand plaisir des tenants de bars et restaurants, dont le chiffre d’affaire serait multiplié par quatre durant cette période (selon la Chambre de commerce et d’industrie de Lyon). En ces temps froids de Décembre, la lumière est signe de magie, de chaleur, mais aussi d’intelligence et de modernité. La ville éclairée est mise en beauté, magnifiée, elle devient une capitale. Les lieux phares de la ville ont été investis par des designers, plasticiens, architectes, infographistes et éclairagistes reconnus. Les sept kokeshis géantes, poupées japonaises présentes sur la cour de l’hôtel de ville, en plus de mettre en valeur le lieu, symbolisaient un élément d’histoire de la ville. Elles faisait honneur aux japonais qui, au XIXème siècle, ont sauvée la soierie lyonnaise dont les cocons étaient malades, en échangeant des vers à soie contre des métiers à tisser Jacquart. L’histoire sert alors de mythe et contribue à créer l’événement autour de la ville. L’attention particulière portée sur le nouveau quartier de la Confluence représente également un bon « coup de com » de la part de la municipalité. La Confluence est un projet urbain qui réunit de nouveaux logements, un centre commercial, des transports, un parc … Le quartier s’est vu décorer d’une animation avec des baleines à la rencontre du Rhône et de la Saône, et d’une fleur qui éclot au sommet du grand dôme de l’hôtel de région Confluence, métaphore de la renaissance du quartier. Ces animations ont permis une affluence importante dans un quartier en plein essor avec 25 000 spectateurs. Une belle façon de faire valoir un projet municipal.
L’internationalité des festivités
Lyon est une ville importante dont l’image s’exporte partout en France mais aussi à l’étranger. A l’ère de la mondialisation, les villes sont devenues des marques et la concurrence est importante. Lyon souhaite être présente à un niveau international. Pour la première année, une rencontre entre des professionnels de festivals des lumières du monde entier a été organisée le 8 Décembre par la ville de Lyon : le Lyon Light Festival Forum. Lyon est devenu entremetteur entre trente-trois concepteurs lumières et les représentants de dix-sept villes du monde. L’adjoint du maire, Georges Képénékian, a ainsi pu parler de sa ville comme un « lieu d’expérimentation, innovant et toujours en mouvement de créations originales qui peuvent être exportées ». Lyon entre dans la cour des grands. Durant cette fête mondialement reconnue, de métropole, elle accède quasiment au statut de mégapole.

Comme tout événement qui se respecte, La Fête des Lumière a eu droit a sa vidéo teaser officielle associant l’origine traditionnelle de la fête aux lumignons, à la grandeurs de ses installations actuelles. Un site internet a été spécialement créé par la ville de Lyon, avec des informations pratiques, et notamment des conseils pour l’hébergement dans les hôtels partenaires de l’opération. Le Blog des Lumières continue de faire exister la Fête des Lumières, en diffusant des animations filmées et des interviews d’artistes.
Afin de prolonger les festivités jusque Noël, la ville a choisi de conserver quelques créations, notamment les Oriflammes installés par Sébastien Lefèvre (des milliers de fanions colorés et éclairés agités par le vent). Quand à la Tour Part-Dieu, elle conservera ses centaines de LED, permettant des combinaisons variées. Ainsi, Lyon garde en elle les traces de cette grande fête en attendant la 15ème édition, pour plus de lumières encore.
 
Agathe Laurent
Sources :
Le site de la Fête des Lumières
Le blog associé
Lyon.fr
La Croix, ici et là
FranceTV
Metro
Wikipedia

Campagne pour Lyon en 4x3 dans Paris 2012
Société

Et vous, vous voulez Metz ou only Lyon ?

 
Voici des affiches du métro parisien que vous avez pu voir, revoir ou que vous allez découvrir sous peu lors de votre trajet quotidien.
Leur point commun ? Ces affiches ne vantent pas les mérites d’un produit régional ou d’une richesse culturelle à découvrir lors d’un petit voyage en province. Elles sont là pour faire la promotion de deux villes pour elles-mêmes, ici Metz et Lyon.
La campagne pour la ville de Metz a commencé en 2010, et ce n’était pas de la rigolade ! Derrière tout ça se tient un plan média qui lui a tout de même valu de remporter le prix des communicants publics 2010 des collectivités territoriales ! (Agence Souple/hop!)
Avec la mise en place du TGV Est, et l’inauguration du Centre Pompidou, Metz avait là un coche à ne pas louper, une occasion unique pour casser son image de ville provinciale à la traine.
Ils ont alors sorti le grand jeu : les slogans décalés, la vidéo humoristique, et le buzz sur les réseaux sociaux, qui va avec.
En 2011, Ils remettent le couvert avec « une saison 2 ». Rien que dans le choix de ce terme, cette deuxième vague d’affiches s’inscrit dans la tendance du moment : la temporalité et les histoires. Mais ce n’est pas qu’un joli mot mis sur une série d’affiches puisque la saison 2 suit effectivement la saison 1 (la femme qui n’a pas eu son job à Metz décide coûte que coûte d’y aller – la malheureuse). Sur le site JeveuxMetz.com, on retrouve maintenant des histoires de personnes nouvellement ou anciennement installées à Metz. Bref, storytelling quand tu nous prends…
Maintenant, je suis curieuse de connaître le titre de la saison 3 !
Plus récemment, trois affiches vantent la ville de Lyon dans les stations du métro parisien (agence de communication lyonnaise MMAP – lyonnaise, évidemment). La campagne, initiée par OnlyLyon, tente de convaincre les parisiens de venir passer un petit week-end dans le sud-est. Mais OnlyLyon, c’est bien plus que la simple signature de l’Office du tourisme…
Il y a 6 ans, les dirigeants et les institutions lyonnaises ont compris que leur ville en avait dans le ventre et que le tout était de se faire connaître.
Ils avaient un bon produit, un nom connu, il ne leur manquait qu’une marque! OnlyLyon est née[1]. Le but est alors de ressembler les principaux acteurs économiques de la ville pour apporter une visibilité internationale à la métropole lyonnaise. Ainsi, OnlyLyon est un outil de marketing territorial essentiel : il permet à la ville de regrouper ses forces et de communiquer d’une seule voix face aux touristes, aux entreprises, et aux pays voisins.
En plus d’utiliser Facebook, Twitter, et l’humour, OnlyLyon a mis en place une promotion par le biais  d’ambassadeurs. Ce sont des lyonnais, des entreprises, des personnalités pour qui la règle n°1 est de promouvoir la ville.
L’image est aujourd’hui pour les entreprises une chose délicate qu’elles manient avec toute la précaution du monde. Et en ce qui concerne nos belles villes françaises, ces deux exemples montrent à quel point l’attractivité est le maître mot dans leurs objectifs.
 
Justine Brisson
Sources et crédits photo : CampagneParis© MMAP – Photo Elina Sirparanta – Lyon Tourisme et Congrès

[1] Créé par Jean-Michel Daclin  alors adjoint au maire de Lyon et vice-président du Grand Lyon délégué aux relations internationales, au tourisme et à l’attractivité du territoire

2