Société

Elon Musk et le projet SpaceX : un nouvel humanisme ?

Créateur de Paypal, propriétaire de Tesla et désormais de l’entreprise SpaceX, Elon Musk se fait Jules Verne moderne, et s’annonce comme le successeur naturel de Steve Jobs en terme d’innovations Hi-Tech. Les perspectives d’Elon Musk distancent les limites terrestres et celles de notre raison : il désire créer un circuit touristique vers Mars et à terme une communauté permanente. Une manière selon lui de fuir la Terre, qu’il considère condamnée par le désastre écologique et la robotisation.

Une stratégie de communication stellaire

Le 14 janvier dernier, il menait avec succès le lancement de sa fusée Falcon 9 dans l’espace, faisant re-atterrir en douceur le premier étape de la fusée, prouesse qui n’a jamais été menée par la NASA. Cette avancée technologique permettrait de réduire les coûts des expéditions extra-terrestres futures. Elon Musk engage une stratégie de communication bien rodée pour médiatiser l’expédition : la navette Falcon Heavy a propulsé en direction de l’orbite de Mars une voiture décapotable rouge Tesla, avec à son bord un mannequin écoutant « Space Oddity » de David Bowie. Les images de l’expédition ont été retransmises sur les réseaux sociaux en direct. La vidéo du lancement, elle, comptabilise aujourd’hui plus de 20 millions de vues.

Le constructeur automobile qui voulait toucher les étoiles

Elon Musk a un nouveau projet de fusée, la « Big Falcon Rocket » qui permettrait d’envoyer des touristes millionnaires en séjour sur la planète rouge. Une escapade qui pourrait se prolonger, si le millionnaire parvient à faire « biosphériser » (c’est-à-dire rendre viable) la planète Mars. Celui-ci a également entreprit le projet « Neuralink », des « cordons cérébraux » qui reliraient le cerveau humain à des ordinateurs, augmentant ses capacités mentales. L’inventeur a affirmé dans une interview à Vanity Fair : « Nous sommes déjà des cyborgs. Votre téléphone ou votre ordinateur sont des extensions de vous-mêmes, mais les interfaces (vos doigts ou votre voix) sont très lentes. » Le XXIème siècle ne pouvant pas lutter contre l’ascension de l’Intelligence Artificielle, le projet d’Elon Musk vise à l’appréhender. Cette innovation irait dans le même sens que les projets futuristes de Facebook, qui d’ici une centaine d’années prévoit un programme permettant de retranscrire nos pensées en texte, et de communiquer par télépathie.

Science-fiction, ou réalité, les entreprises d’Elon Musk ainsi que sa popularité, nous prouve que les manettes du futur pourraient à l’avenir ne plus appartenir aux entités gouvernementales. En effet, Elon Musk est endetté, mais finance ses projets grâce à des prêts, ce qui implique que celui-ci doit mener à bien ses projets faramineux s’il ne veut pas faire faillite. La réutilisation du premier étage de la fusée permettrait de faire 30% d’économies sur les vols de fusée, permettant de les multiplier. Le projet SpaceX devrait être rentabilisé à terme par les billets de voyage sur Mars, qu’il élève à 200 000 dollars. Ce voyage, n’impliquerait pas nécessairement de retour car celui-ci y voit une opportunité de peupler une nouvelle planète. Mais ce droit à une seconde chance est coûteux, le un futur ne serait, au départ, accessible qu’aux plus aisés. Pourtant, selon une étude de l’association Oxfam datant de 2015, la moitié la plus pauvre de la population mondiale n’est responsable que de 10% des émissions totales de CO2, quant les 10% des plus riches en provoquent 90%. De quoi redouter que Mars ne subisse une destinée similaire à celle de sa petite soeur bleue.

Quand Google nous lit l’avenir

De plus, Elon Musk entretient des liens de proximité avec le patron de Google Larry Page, et la question d’un rachat de Tesla pour Google s’est posée en 2013. Le cas de figure pourrait se représenter, si dans un futur pas si lointain, celui-ci parvenait à mettre en place le « Neuralink ». L’entreprise pourrait être rachetée et nous pourrions imaginer, très hypothétiquement, que nos informations mentales puissent être mises au service du géant d’Internet. Si ces avancées permettrait de nombreux avantages techniques et technologiques, elles posent un certain nombre de questions éthiques. Tout d’abord, celle de l’absence de nécessité d’obtenir un aval collectif. En effet, si des entités gouvernementales démocratiques doivent en théorie s’appuyer sur une forme de consentement populaire, qu’en est-il des organismes privés ? À qui revient la responsabilité de concevoir le futur ? La conquête de l’espace nous réserve son lot de surprise, à condition qu’elle ne s’assujettisse pas à un pur enjeu économique, qui ne pallierait pas aux problèmes environnementaux que subit, notre seule, (et pour l’instant unique) planète.
Alice Pasche
Sources :

  • Guillaume Ledit, « Neuralink, le projet d’Elon Musk pour augmenter nos cerveaux », Usbek & Rica, 28 mars 2017
  • Le Parisien, « Oui, les riches polluent plus », 2 décembre 2015
  • AFP, « Elon Musk voulait vendre Tesla à Google en 2013, selon un livre à paraître », 20 avril 2015, Le Point
  • Rémy Decourt, « Historique : SpaceX a fait décoller le Falcon Heavy, le lanceur le plus puissant au monde », Futura Sciences, 07 février 2018
  • Poisson Fécond, « BULLE : L’Homme Qui Veut Coloniser Mars (Elon Musk) », Youtube, 18 avril 2016

Crédits photos :

  1. Romain Pomian Bonnemaison, « Mars : où se trouve exactement le Tesla Roadster d’Elon Musk dans l’espace ? », phonandroid.fr, 19 février 2018
  2. zebulon.fr, « Neuralink annonce l’arrivée d’une interface homme-machine d’ici 4 ans », 21 avril 2017
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One thought

  • La haine sévit en Europe en raison d un antsemitisme mais aussi en raison de faire plaisir aux rois pétroliers. Ils peuvent vivre avec ces mensonges mais leur âme ne sera pas grandie et seule la Vérité éclatera. Alors Gomes ou pas des qu on franchit cet hemycicle payé par nos impôts . La plupart se sent obligée de dénigrer le bouc émissaire éternel, Israël, coupable d intelligence et d humanisme.

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