Brooklyn Mania - La grande épicerie de Paris
Société

Brooklyn-sur-Seine, l'influente

La revanche d’une mal-aimée
« How Does Paris Stay Chic? It Imports Brooklyn » titrait le Wall Street Journal à l’occasion de l’inauguration de l’exposition de rentrée du Bon Marché qui mettait cette année à l’honneur la « Brooklyn’ Mania ». Longtemps considérée comme la petite sœur pauvre et ingrate de l’opulente Manhattan, Brooklyn semble aujourd’hui avoir pris sa revanche. Qui aurait cru que ce quartier longtemps ouvrier, laborieux et industrieux aurait fait l’objet de tant de convoitise, jusqu’à, selon le quotidien américain, être désormais habilité à donner des leçons de style au sein du premier Grand Magasin parisien ? Dès les années 1990 s’est enclenché à Brooklyn un processus d’embourgeoisement, quelques visionnaires – jeunes, bohèmes et aisés pour la plupart – ayant flairé l’aubaine que constituaient ses loyers attractifs. Les anciens entrepôts industriels furent investis par une faune hippie, repentie de la jungle urbaine de Manhattan.
Mais au lieu de se cantonner à une simple banlieue-dortoir, Brooklyn a donné naissance à un nouveau style de vie dont le rayonnement a largement dépassé les rives de l’Hudson River. Le borough s’est (re)construit par opposition et par contraste, en se positionnant comme une alternative à Manhattan. S’y est opérée une réinvention de la manière de travailler, de s’habiller, de se nourrir … le tout en assumant de manière décomplexée la normalité, l’imperfection, voire la laideur. Une conception du style loin d’être tapageuse qui se situe aux antipodes de l’esprit de l’exposition « Brooklyn’ Mania ».
Brooklyn succède au Brésil et au Japon en tant que thème de ce rendez-vous annuel organisé par le Grand Magasin. L’ancien borough bénéficie du même statut privilégié qu’un pays-continent et qu’une île dont le « soft power » est l’un des plus influents au monde…
 

Un positionnement étonnant
La campagne réalisée par BETC Luxe est de surcroît assez surprenante. Les habitants de Brooklyn auraient ainsi difficilement pu y être représentés de manière plus caricaturale : bonnets aux couleurs criardes, chemises à carreaux, longue barbe, tatouages de loup de mer… Le tout sous le regard éberlué de l’indétrônable pigeon, emblème du Bon Marché. Comme si ce laisser-aller assumé était devenu une mode à part entière et qu’elle perdait donc son aspect marginal et hors-norme. Comme si, comme l’anticipait le sociologue américain Merton, l’innovation basculait inexorablement dans le conformisme ; ce style de vie si atypique né à Brooklyn étant tombé dans le domaine public.
Comme il est légion lors de phénomènes soudains et inattendus, les interprétations données à la « Brooklyn’ Mania » divergent. Pour la directrice du Bon Marché, Brooklyn est en réalité « très Rive Gauche ». Il y aurait un esprit français qui émanerait de ce borough, « une approche intellectuelle de la vie, du style, qui […] est aussi française que le sont Sartre et Beauvoir eux-mêmes », d’après le New York Times. Mais désigner Brooklyn comme parangon du style et de l’élégance, qualités traditionnellement reconnues aux Français, n’est-ce pas là dénaturer l’essence même de ce qui a fait de ce borough le berceau de l’avant-garde américaine ? Inversement, en laissant Brooklyn marcher sur ses plates-bandes, Paris ne risque-t-elle pas de se laisser décrédibiliser par sa toute jeune rivale ?
 

Vers la « brooklynisation » de Paris ?
Le Bon Marché, auquel on reproche souvent son image poussiéreuse, semble avoir fait le choix de la modernité. En cela, la direction s’est montrée audacieuse. A priori, l’association entre Paris et New York dans son ensemble aurait semblé plus évidente – et ce fut d’ailleurs l’idée initiale –, ces deux villes ayant en commun la sophistication et l’opulence. Mais selon la responsable du style au Bon Marché, « Brooklyn était assez forte et différente pour raconter quelque chose par elle-même ». En filigrane se devine surtout une stratégie de « brooklynisation » que les institutions de la mode parisienne élaborent pour rester « dans l’air du temps ». Elles doivent s’adapter à de jeunes citadins qui aspirent à un retour aux fondamentaux, mais qui refusent de transiger sur la créativité, l’innovation et le mouvement.
Réputés éco-responsables, soucieux de consommer local, et prônant un art de vivre plus lent, les nouveaux résidents du borough s’inscrivent dans le rejet de ce que la ville a de déshumanisant et de lessivant ; or les jeunes actifs reprochent souvent ces travers à Paris. Mais Brooklyn n’en demeure pas moins un eldorado pour les jeunes entrepreneurs et un haut lieu de création technologique et artistique désormais reconnu à l’échelle mondiale. Le borough a le vent en poupe en France – et a fortiori à Paris – parce qu’il parvient à faire la synthèse du local et du mondial, de l’authentique et du précurseur. Le positionnement du Bon Marché, au-delà de l’effet de décalage voire de surprise, traduit une volonté de séduire ces trentenaires surmenés qui aspirent à la « slow life » plus qu’au « fast living ». Tout cela sans renier leurs origines franchouillardes : le sweat à inscription « Brooklyn parle Français » commercialisé par la jeune marque parisienne branchée BWGH s’est écoulé à des milliers d’exemplaires.
Erwana Le Guen
Sources : 
 

http://www.wsj.com/articles/how-does-paris-stay-chic-it-imports-brooklyn-1442408401
http://www.vogue.com/13331344/le-bon-marche-brooklyn-style/
Crédits images : 
1. L’ADN
2. L’ADN
3. Vogue

NICOLAS HULOT
Société

Nicolas Yolo Break the Internet

 
Il y a quelques semaines, Nicolas Hulot, épaulé par Golden Moustache, a publié une vidéo visant à sensibiliser les jeunes aux enjeux du climat et à l’événement que constitue la COP 21. L’objectif : que sa pétition soit au maximum agréée pour interpeler les chefs d’états. Pour faire passer son message, il convoque les codes de l’humour 2.0 et prouve par le même biais son engagement pour la planète.

La vidéo s’intitulant « Nicolas Yolo, Break the internet » n’a pas fait que nous casser de rire, puisque dès les premiers jours, le serveur de sa fondation n’a pas résisté au nombre faramineux de visiteurs. C’est ce qu’on peut appeler un coup de com’ réussi, puisqu’on recense aujourd’hui 500 000 signataires et plus de 7 millions de vues sur la page Facebook de la fondation Nicolas Hulot.
Mise en abyme
« Faire passer le message de la manière la plus efficace possible » est l’enjeu même de ce clip ; sorte de mise en abyme du brainstorming qui a du vraiment avoir lieu, lorsque  Nicolas Hulot a frappé à la porte des studios Golden Moustache. L’équipe, désireuse de soutenir cette cause s’est portée bénévole durant les trois jours de tournage (Le making-off)
Ce qui est intéressant dans cette vidéo, c’est qu’elle est construite autour de la vraie problématique rencontrée par le personnage principal Hulot/Yolo : faire passer son appel à la pétition. D’un point de vue communicationnel, même si ce procédé est assez courant, mettre en scène de faux essais, qui prennent en compte les enjeux de départ, permet de montrer l’ampleur des débats et mises en gardes à l’égard de toutes les cibles.

Transparence et références
Admettons aussi que ce genre de procédé médiatique est efficace par sa transparence apparente (comme lorsque nous sommes amenés à voir les fonds verts du tournage). Comme nous le rabâchent nos médias, notre époque est plus que jamais celle de la transparence, du « décryptage », et c’est pourquoi montrer les processus de création, l’envers du décor (même s’ils sont biaisés par la mise en récit) reste très efficace.
Aussi, ce qui provoque le rire (et le buzz) , c’est évidement le contenu en lui même. Ces cinq minutes sont saturées de références à la génération Y. Les intonations et blagues plus ou moins douteuses de Bapt et Gaël, la présence de Kyan Khojandi, le « rainbow-cat » qui surgit avec vigueur et son « nyanyanya », ou encore l’ouverture du clip avec un clin d’œil à « Norman fait des Vidéos » … autant de références qui s’adressent aux jeunes que d’arguments d’autorité. Ou d’arguments utilisant l’autodérision… Car une grande part du comique réside dans le contraste entre l’équipe de com ultra branchée, incarnant un stéréotype poussé à l’extrême, et l’authenticité de Nicolas Hulot.

Léger décalage
Ce dernier est une personnalité médiatique habituée aux caméras, puisqu’il a été candidat aux présidentielles de 2012 et présentateur d’Ushuaïa pendant 25 ans. Il incarne donc un visage familier, que nous avions l’habitude (ou pas…) de voir dans des contenus orientés planète et écologie, donc peu humoristiques, c’est le cas de le dire. Le changement de style de son discours et de cadre d’élocution sont donc aussi des clefs de voûte du succès viral de ce clip.
Ainsi, l’autre tension que nous pouvons soulever suite à un tel buzz, c’est l’écart qui sépare l’importance des questions écologiques et la difficulté à trouver un bon moyen de les communiquer, de les faire résonner avec impact. Pourquoi la cause écologique, aussi importante soit-elle, continue à être un sujet rébarbatif, qui rebute et ennuie nombre de nos concitoyens ? Comment est-il possible que l’écologie souffre encore de son image austère, « terre à terre » et peu sexy, alors qu’elle constitue un enjeu clef pour les générations à venir ? Les « sympathisants » n’auraient donc pas besoin de se faire draguer par une com’ édulcorée ? Il faut envisager que si, à en croire les chiffres énoncés précédemment. Et il faut espérer que certains continueront à être drôles et inventifs, si c’est pour la bonne com, euh… cause.
Julia Lasry
Sources : 
www.osons-agir-pour-le-climat.org
http://www.franceinter.fr/emission-linvite-nicolas-hulot-0
http://www.ladn.eu/actualites/nicolas-hulot-golden-moustache-interpellent-jeunes,article,28081.html#ixzz3phbZHasY
Crédits images : 
Libération, « quand Nicolas Yolo joue la carte virale »
Golden Moustache

Break the Internet : le making of !

Nicolas Hulot "Break the Internet: le making of de la vidéo" Merci encore une fois à Golden Moustache McFly Studio Bagel madmoiZelle.com Mcfly – David Coscas Kyan Khojandi Natoo La Ferme Jerome ! Bapt&Gael Kayane Raphaël Descraques François Descraques – Page officielle – Marjorie Le Noan Le Fat Show Justine Le Pottier FloBer Aude Gogny-Goubert Kemar Lucien Maine Adrien Ménielle Nad Rich' Hard Akim Omiri Julien Pestel Juliette Tresanini Comédienne Marion Seclin – Mady Nicolas Berno sans oublier Havas Worldwide ParisSi vous ne l'avez pas déjà fait, n'hésitez plus : signez l'appel !! C'est par ici: https://goo.gl/vPygyS#osons

Publiée par Fondation pour la Nature et l'Homme sur Mardi 13 octobre 2015

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Violence Air France
Société

Alerte au "French bashing": turbulences chez Air France, attachez vos ceintures !

Sidération, atterrement, dégoût… Autant de sentiments qui ont parcouru l’opinion publique, tant française qu’internationale, après la diffusion des images extrêmement violentes de la Direction d’Air France malmenée par certains syndicats. À l’annonce de la suppression de 2900 postes au sein de la compagnie aérienne française le 5 octobre dernier, les négociations entre les différentes parties prenantes ont rapidement tourné court, donnant lieu à des scènes de déchaînement ahurissantes.
Un atterrissage médiatique brutal
Pour le géant français, espérant représenter l’élégance et le charme de l’Hexagone à l’étranger, c’est un coup dur. Ces images donnent à voir le spectacle grotesque d’une compagnie qui n’a pas su endiguer la profonde crise sociale interne qu’elle subit et l’échec des syndicats à représenter pacifiquement l’intérêt des salariés. Le bilan est lourd : Air France a échoué à rester maître de sa propre communication. Les images des D.R.H. et Directeur d’Air France à Orly, fuyant la foule enragée, la chemise déchirée, l’honneur mis à mal, resteront probablement un traumatisme pour l’ensemble d’un groupe qui aura du mal à se défaire d’une publicité si désastreuse. Ces clichés choquent, en même temps qu’ils interpellent : la compagnie aérienne est-elle capable de gérer les conflits sociaux inhérents aux restructurations ?

Le problème est ici moins économique que communicationnel. Si le bilan financier d’Air France devrait être positif cette année, on ne saurait en dire de même de sa réputation. Après la grève des pilotes au sujet de Transavia l’an passé, ces photos prouvent à nouveau le triple échec du dialogue social, de la stratégie de communication de crise et des processus de négociation. Autant d’impairs qui fragilisent la notoriété de la compagnie auprès de l’opinion et des investisseurs étrangers qui ne comprennent pas de tels débordements, à en croire les unes des journaux européens. Comment ne pas leur donner raison ? Ajoutez à cela l’imaginaire populaire d’une France qui séquestre ses patrons, de travailleurs fainéants dont la manifestation est le sport favori depuis des générations, et vous aurez tous les ingrédients d’une méfiance internationalisée.

 La réactivation du « French bashing » dans les médias européens
Ces débordements donnent du grain à moudre aux pourfendeurs du « French bashing » (comprenez « ressentiment antifrançais »). Outre Atlantique, si les qualificatifs péjoratifs ne manquent pas pour critiquer le caractère pédant ou arrogant du Français moyen, les Britanniques préfèrent quant à eux pointer du doigt l’inefficience et la « flânerie » des travailleurs hexagonaux (n’en déplaise à Adam Smith).
D’après Patricia Blanchard-Bouvelot, spécialiste en stratégie de communication et gestion de crise, « cette image va alimenter cette petite musique qui consiste à dire que la France n’est pas une terre d’accueil pour les entreprises. » D’autant plus que le « French bashing » fait rage dans la presse étrangère, à nos dépends. L’agression des dirigeants d’Air France a profondément secoué les médias internationaux et les réseaux sociaux, comme en témoignent les Unes des principaux journaux européens et américains : El Pais, The Guardian, The International New York Times, Handelsblatt et tant d’autres réactivent les clichés sur la France. Un tel lynchage public fait invariablement penser à un fait divers. Pour le journaliste allemand Thomas Hanke, « en France, on sait faire la révolution, mais on ne sait pas réformer. » De tels constats consternent ce journaliste, puisqu’ils s’inscrivent selon lui dans une vieille tradition des stéréotypes sur les Français.

Comment ne pas s’inquiéter d’une telle réputation à l’extérieur de nos frontières, quand la répétition et la non gestion des conflits sociaux peuvent nuire à l’image de la France dans l’accueil d’investisseurs ?
Un tremplin vers de nouvelles techniques communicationnelles ?
Cependant, ne laissons pas le pessimisme nous gagner. Malcolm Forbes nous apprend qu’un « échec est un succès si on en retient quelque chose ». Comment Air France pourrait-il transformer ces bévues en victoire ? Aussi simple que cela puisse paraître, le dialogue social est la pierre angulaire de toute stabilité en entreprise. Les images dont nous avons été les témoins pourrait avoir l’effet d’une secousse qui pousserait les syndicats et le patronat à faire un pas en avant vers un processus de négociation apaisé. C’est d’ailleurs ce qui est ressorti de la rencontre entre les parties prenantes du 9 octobre, au lendemain de la diffusion des photos de l’agence Reuters. La Direction doit avoir le courage de parler clairement et sans tabou, de tous les aspects de ce plan social, la communication interne étant primordiale dans des situations aussi critiques que celles-ci.
Pour métamorphoser cette crise en une nouvelle chance, le service de communication de la compagnie pourrait réfléchir à la mise en place de nouvelles stratégies d’urgence. Certaines approches préventives existent pour limiter les débordements sociaux. Ces méthodes s’appuient principalement sur des outils psychologiques. Le but est de maintenir constamment le lien entre les employés et les dirigeants afin d’empêcher toute rupture de communication menant au déchirement. Air France sera-t-il en mesure de saisir au vol cette nouvelle opportunité qui s’offre à lui ?
Les issues de secours étant situées à l’avant, au milieu et à l’arrière de l’appareil, espérons qu’Air France suivra le marquage lumineux qui le mènera à la confiance des passagers et des partenaires commerciaux. Bon voyage !
Céline Viegas
LinkedIn
Sources : 
http://www.lefigaro.fr/societes/2015/10/06/20005-20151006ARTFIG00171-air-france-ces-images-vont-alimenter-le-french-bashing.php
http://www.courrierinternational.com/article/air-france-en-france-sait-faire-la-revolution-mais-ne-sait-pas-reformer
http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/quand-une-chemise-arrachee-fait-renouer-la-france-avec-le-french-bashing-511313.html
http://www.liberation.fr/futurs/2015/09/08/pourquoi-tant-de-haine_1378303 
Crédits : 
RFI
Le Figaro 
Le Parisien 
Niooze 
 

Réseaux et internet
Société

Qui a le pouvoir sur Internet ?

Un récent article du Monde a mis en lumière Jukin, une compagnie américaine fondée en 2009 qui se charge de repérer des vidéos à fort potentiel de viralité mais encore méconnues sur internet, puis d’organiser leur diffusion à des fins commerciales, notamment sur YouTube. Le succès de cette compagnie prouve que sur internet, la viralité (soit le phénomène de diffusion rapide d’un contenu via internet et les réseaux sociaux) est un processus tout sauf spontané et qu’il ne relève que partiellement de l’action des internautes eux-mêmes.
De telles organisations doivent-elles nous faire sentir tous petits ? Est-ce que nous – les internautes – avons tout de même de l’influence sur internet ? Deux questions se posent : pouvons-nous peser dans le phénomène de médiatisation d’un contenu, et notre jugement est-il lui aussi influencé par les médias sur internet ?
Avons-nous de l’influence sur internet ?
Aujourd’hui les médias sociaux insistent sur la notion d’individualité : tout est personnalisé et personnalisable. Nous avons notre mur Facebook, notre compte Twitter, notre page d’accueil personnelle sur YouTube avec des recommandations… A travers l’utilisation de ces médias nous sommes vus sur la toile comme des êtres originaux, uniques, qui partagent ensemble. Avec la fonction retweet, chaque personne a de l’influence et contribue à la viralité d’un contenu.
Pourtant cela n’est pas tout à fait vrai : des compagnies ont pour objectif de nous rendre un contenu attractif, nous amenant sans que nous ne nous en rendions vraiment compte à le partager pour le rendre omniprésent sur internet.

Ainsi des entreprises comme Jukin ont pour fond de commerce de rendre des contenus viraux, de nous les faire aimer, car cela rapporte de l’argent. Le fonctionnement de Jukin est simple : il effectue une veille continue sur internet pour détecter des vidéos à fort potentiel de viralité, mais encore méconnues, puis en rachète les droits de distribution exclusifs et à perpétuité à leurs auteurs pour ensuite les diffuser, et surtout monétiser cette diffusion. En effet Jukin gagne de l’argent de deux manières : avec un clip publicitaire avant que l’on n’accède à la vidéo sur YouTube, et en vendant ses vidéos à des médias. Son plus gros succès, ‘‘Pizza Rat’’, avec huit millions de vues en un mois, a par exemple été racheté par de nombreux journaux américains comme le New York Daily News 
 

Ce business est très rentable. Jonathan Skogmo, PDG de Jukin et producteur de télévision à Hollywood, explique dans son interview au Monde que son entreprise bénéficie du développement de deux marchés. Celui des vidéos en ligne, avec des sites comme YouTube qui « à lui seul reçoit chaque minute plus de 400 heures d’images, dont la plupart seront très peu regardées », et celui des technologies numériques : « Avec l’explosion mondiale des smartphones, des mini-caméras GoPro et de la vidéosurveillance, notre choix s’élargit de jour en jour ». L’entreprise de Jonathan Skogmo grossit sans qu’il ne dépense le moindre centime.
Comment sommes-nous influencés sur internet ?
Ainsi nous n’avons qu’une influence relative dans le processus de viralité d’un contenu, qui se décide avant même sa promotion et sa diffusion sur internet. Cela fait surgir une autre interrogation : parvenons-nous à garder notre opinion, notre jugement propre sans être influencé par les médias ? Autrement dit, l’avis des médias sur la qualité d’un contenu nous influence-t-elle plus que nous ne le pensons ?
De nombreux médias ont en effet une grande influence sur l’appréciation que l’on a d’un contenu – leur avis fait figure d’argument d’autorité. Cela est très visible sur les sites qui proposent une notation : AlloCiné note les films avec des étoiles allant de 1 à 5 par exemple, ou le site Pitchfork spécialisé dans la musique propose une notation sur 10 des albums et des singles.

Ces deux exemples sont édifiants car ils interrogent notre manière de consommer des contenus sur internet. Par exemple, lorsqu’elles veulent choisir un film, de plus en plus de personnes se tournent vers la rubrique des films ‘‘Les mieux notés’’ d’AlloCiné. Dans ce cas la notation seule donne une valeur au film, qui va soit nous inciter à le regarder, soit nous en dissuader. De même le site Pitchfork a un grand poids dans le domaine de la musique indépendante, autant que des magazines comme Rolling Stone ou Spin. La notation qu’il propose d’un album a une grande influence sur le jugement de l’internaute, avant même qu’il ne l’écoute. En effet la note est plus mise en avant que la critique musicale elle-même sur le site : lorsque l’on clique sur un album, la note apparaît à droite de l’image de la pochette de disque, comme un label de qualité ; l’article ne vient qu’ensuite.
Le pouvoir relatif des internautes
Malgré tout, il n’est pas possible de penser que nous n’avons aucun discernement et aucune influence sur internet.
La preuve de l’existence bien réelle de ce discernement, et de la capacité de réaction de chacun est également présente sur internet : les blogs, les fonctions ‘‘Commentaires’’ des sites, les pouces verts ou rouges sur YouTube, la possibilité de répondre sur Twitter sont autant de preuves qu’il n’y a jamais consensus sur internet, et qu’on ne nous impose jamais un contenu – nous avons le choix.
Par ailleurs les internautes ont eux aussi de l’influence, et c’est pour cela que leurs réactions sont recherchées par les médias. A la télévision, par exemple, les émissions sont nourries par les interventions des téléspectateurs sur internet et c’est pour cela qu’elles ont chacune un hashtag rappelé en début de programme.
L’exemple le plus évident de l’influence des internautes à la fois sur le fonctionnement et sur le contenu des médias, démontrant au passage leur attractivité, est très certainement la création de la Europe 1 Social Room en septembre dernier. La ‘‘Social Room’’ est une pièce créée depuis la rentrée où les invités de la station vont prolonger leur interview en dialoguant avec les internautes. Ces derniers sont le cœur de cible d’Europe 1, qui est la radio française la plus présente sur les réseaux sociaux.

La question de l’influence des internautes est donc épineuse. Elle heurte notre fierté car il est légitime de penser que notre parole a du poids, et cette recherche constante de feedback des médias à la fois sur internet et en-dehors en est la preuve. Il serait pourtant naïf de ne pas voir derrière le succès d’un contenu sur internet des stratégies pour nous le rendre attractif, à la fois dans sa production et dans sa diffusion multi-supports. Ce n’est en effet pas par hasard si le PDG de Jukin est également producteur de télévision pour Hollywood.
Clément Mellouet
Sources :
Le Monde
Jukin.com 
YouTube
Twitter
Crédits images :
Google Images
Twitter
Pitchfork.com
Europe1.fr

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AYLAN KURDI
Société

Du racolage médiatique : le cas Aylan Kurdi

Aylan Kurdi, 3 ans, retrouvé mort sur la plage turque de Bodrum le 2 septembre, sa photo a fait des Kurdi le symbole d’une tragédie vécue par des milliers de migrants.
Une image racoleuse
La photographe turque Nifüler Demir s’est déclarée très émue devant cet enfant qui n’a pu être sauvé des eaux. Une image qui ne manque pas de faire écho à notre image judéo-chrétienne de ces enfants hébreux assassinés par le pharaon qui voulait éradiquer leur « race ». Il n’est pas étonnant que la presse à sensation anglo-saxonne et plus largement européenne ait saisi le potentiel émotionnel de la photo et son levier tire-larme : un enfant de 3 ans, rejeté par la mer et laissé comme endormi sur un lit de sable. Autrement dit, elle avait tout pour devenir virale : la tragédie, l’horreur fascinante de la mort et du désespoir, servie sur un plateau d’argent pour une société de plus en plus voyeuriste. Mais la scène est trop belle, trop parfaite, on croirait le début d’un polar, le moment où l’on découvre le cadavre, puis le gros plan sur le bel inspecteur qui doit retrouver le meurtrier – pour les amateurs de séries, comment ne pas penser au premier épisode de Broadchurch ? Mais ici, les responsables sont multiples, les pouvoirs politiques comme l’opinion endormie. L’image est propice à une explosion de storytelling autour de l’enfant, de sa famille. Seul le père a survécu. Comment rêver meilleur synopsis pour un film dramatique ?
La Repubblica titre « L’image qui fait taire le monde », El Periodico annonce le « Naufrage de l’Europe ». Mais pourquoi a-t-on attendu cette image-là pour s’indigner ? Les morts se comptent par milliers depuis des mois, la précarité de ces migrants est visible au quotidien. La famille Kurdi est devenue le « symbole de la tragédie des migrants ».

Certains parlent même de décerner le prix Nobel de la paix 2015 au petit kurde, une manière de réserver des fonds à la cause humanitaire des réfugiés.
Peut-être que l’on passe totalement à côté du débat en se focalisant sur l’allégorie d’un corps dénué de vie, semblable à une poupée ; une poupée qui fonctionnerait peut-être comme une poupée vaudou, entre les mains de fétichistes qui savent où appuyer pour faire mal, ou faire le buzz, au choix. Peut-on d’ailleurs parler de ces personnes rassemblées, habillées de t-shirts rouges, shorts bleus et qui s’allongent sur une plage au Maroc en hommage à Aylan ? Le manque de tact et le ridicule de cet événement cérémonial tiennent plus de la sieste collective de mauvais goût que d’une réaction constructive pour remédier à la situation. La réappropriation de la scénographie de la photo n’est-elle pas une usurpation émotionnelle de son contenu sémantique ?

Sans parler des stars qui se sont autoproclamées porte-paroles de la tragédie des réfugiés, en quête d’humanisation et de valorisation médiatique. On pense alors à Alex Lutz et sa pétition signée par 66 artistes comme Marc Lavoine, Laurent Laffite, Michèle Laroque ou Mélanie Laurent, « pour qu’il n’y ait jamais plus d’Aylan sur les plages turques ». L’intention est peut-être noble, mais elle est à l’image des manifestations publiques, où l’on fait sa bonne action, on se sent appartenir à une cause, avant que la situation ne se tasse.
La polémique de « l’oubli » des Unes françaises
D’autre part, il a fallu attendre le vendredi 4 septembre pour que les Unes françaises commencent à montrer Aylan et sa famille. Scandale médiatique, pourtant cela ne relevait pas d’un refus de parler de la détresse des migrants, qui est pourtant au cœur de l’actualité. Mais cette absence a été interprétée comme un déni de voir la réalité, « cachez ce petit corps que les français ne sauraient voir » (Source : Challenges). Le journal, comme de nombreux internautes, a réagi de manière très émotionnelle à une image très puissante. Une image qui a d’ailleurs été accusée de tous les maux, de tous les complots et manipulations. Voilà que la mort d’un enfant est devenue « l’Affaire Aylan », digne des conversations de café, autrement dit, chacun y va de son opinion. Cela montre bien que le tour du monde de la photo ne relevait pas de l’information, mais d’une allégorie en formation, capable de faire du bruit.
Le Monde a eu le temps de réagir grâce à son planning de publication. Le quotidien a pu mettre l’image en couverture le jeudi 3 septembre. Sauf qu’une erreur de coordination a apposé aux cotés de la couverture une campagne pour Gucci avec un mannequin allongé sur une plage. L’ironie est belle, et l’excuse du Monde aussi. On est face à une illustration de la tension du double lectorat, entre l’annonceur et le public.
Les autres quotidiens ont dû suivre le vendredi. Et la presse française a été « sommée » de s’expliquer. Libération s’est excusé collectivement sous la plume de Johan Hufnagel, ils n’avaient pas saisi l’importance de cette image. Pourquoi ? Parce qu’ils ont publié des images d’enfants morts avant, qu’ils suivent ces dossiers depuis longtemps. Cette photo a fait l’effet d’une décharge électrique, parce que certaines photos se cristallisent plus que d’autres dans nos esprits, même chose pour l’image du rassemblement à la place de la République le 11 janvier 2015. Libé en a vu d’autres, mais pas celle-là.
N’est-il pas aberrant que les médias, appareils vecteurs d’information, aient dû se plier à un caprice de l’opinion qui prenait soudain conscience d’une injustice somme toute de plus en plus banalisée ? La contrainte n’est pas seulement émotionnelle, elle est bien sûr économique. Il faut vendre, au risque d’aller vers une standardisation des médias dans leur forme et leur contenu. L’info est devenue un bien de consommation comme un autre, ingurgitée rapidement, massivement, et sans distance critique.
Mais l’opinion n’est jamais rassasiée, elle s’est aussi insurgée contre la Une de Charlie Hebdo et de sa caricature du tableau tragique. Bien que les codes de l’image permettaient de déceler l’absence d’humour et une vraie dénonciation de la situation, le journal a eu la vie dure. Merci à ce fameux décryptage (osons les gros mots) relayé par Konbini.
Quant à notre chère garde des sceaux, on peut lui décerner le prix de la fausse bonne idée, lorsqu’elle n’a pu s’empêcher d’exhiber sa plume littéraire par un tweet qui a fait bad buzz : « Son prénom avait des ailes, son petit cœur a dû battre si fort que les étoiles de mer l’ont emporté sur les rivages de nos consciences » . A vouloir toucher les étoiles, on se brûle Christiane…

Finalement, si la photo du petit Aylan a suscité autant de réactions, peut-être est-ce davantage dû à un retour d’un conservatisme moral qui s’immisce dans toutes les sphères de la société ; mais est-ce bien légitime lorsque l’on pense à tous ces enfants qui meurent chaque jour dans des conditions similaires ?
Judith Gasnault
Sources : 
France Info : http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/aylan-kurdi-ce-que-l-sait-du-parcours-de-la-famille-725087
Bfmtv : http://www.bfmtv.com/international/migrations-l-europe-sous-le-choc-apres-la-photo-d-un-enfant-mort-noye-911785.html 
Médiapart : http://blogs.mediapart.fr/edition/le-prix-nobel-de-la-paix-2015-pour-aylan-kurdi 
Twitter : https://twitter.com/ChTaubira/status/639436472001646594?ref_src=twsrc%5Etfw
Libération : http://www.liberation.fr/monde/2015/09/03/pourquoi-nous-n-avons-pas-publie-la-photo-d-aylan-kurdi_1375094 
Crédits images : 
– Slate.fr
– France Info
– Twitter

Société

Prostitution étudiante: un nouveau paradigme communicationnel

Un véritable boom nous interpelle : celui de la prostitution étudiante en parallèle d’une courbe ascendante incluant frais universitaires et quotidiens. En effet, le syndicat SUD-étudiant révèle un chiffre qui a doublé en seulement une décennie : 40 000 étudiants en France se prostitueraient aujourd’hui. Si la toile joue désormais un rôle prépondérant au sein du fonctionnement de la prostitution, les applications s’en donnent désormais à cœur joie et tous deux ciblent stratégiquement de plus en plus les étudiants. C’est pourquoi l’émergence des sugar daddies « papa gâteaux » apparaît symptomatique d’une nouvelle conception communicationnelle de la relation spécifique client/prostitué(e)-étudiant(e) en partie déterminée par ces nouvelles médiations technologiques.
Stratégie communicationnelle : une cible de plus en plus étudiante
Une kyrielle de sites de prostitution a fleuri en parallèle d’une vie étudiante de plus en plus chère : le prix des loyers a par exemple augmenté de 43% à Paris en seulement dix ans et les étudiants peinent à garder la tête hors de l’eau. Constatant cela, les sites ciblent de plus en plus les étudiants : les périphrases sugar daddy – papa gâteau – et sugar baby rendent palpables la position infantilisée de l’étudiant face au client souvent bien plus âgé. Ainsi, le Seeking-arrangement – développé aux Etats-Unis compte tenu de leurs frais universitaires élevés – attire de plus en plus les étudiant(e)s français avec le lancement de la version francophone symptomatique donc de la réalité française du phénomène.
De plus, des applications telle qu’Ohlala s’inspirent tacitement des modèles familiers aux jeunes générations comme Tinder en filtrant les personnes par critères (géolocalisation, fourchettes tarifaires, durée de la prestation…). Rapide, discret et virtuel, Ohlala n’est usitée qu’en Allemagne mais envisage d’investir le marché français. Par conséquent, cela engendre une territorialisation de ces innovations médiatiques puisque se polarisent axiologiquement deux « Europes » : l’une schématiquement indulgente et réaliste, l’autre plutôt puritaine et idéaliste. L’Allemagne ayant légalisé la prostitution, promeut un laisser-faire, alors que la France chasse juridiquement ces médiations pour proxénétisme comme ce fut le cas avec escort-eden retirée en 2014.
Se vendre corps et âme pour un diplôme : un savoir-faire communicationnel ?
À New York, on constate une institutionnalisation de ce phénomène avec l’Université Sugar Daddy fondée par un ancien client, Alan Schneider, et sa sugar baby, ancienne étudiante prostituée, où ils prévoient d’enseigner les codes communicationnels sous-jacents à cette relation. En effet, ces codes clairement définis oscilleraient entre échange de services, mécénat et séduction, illustrant la spécificité communicationnelle de cette nouvelle relation.

Un visage communicationnel déterminé par le média
Les supports médiatiques orientent les enjeux communicationnels de la relation.
-La dé-réalisation. Jouant en faveur du fameux passage à l’acte qui est déterminant dans l’engrenage, la sécurité apparente suscitée par le support médiatique sollicite plus facilement l’envie de s’inscrire pour voir : ce n’est pas comme s’il fallait s’exposer publiquement au bord du trottoir. Au contraire, la discrétion initiale rassure et favorise ce premier pas en dé-réalisant ce passage à l’acte qui n’implique plus immédiatement le corps physique mais seulement une présence dé-réalisée, en perte de conscience de l’engagement de sa propre corporalité pour s’incorporer uniquement dans la communication même.
-L’exhibition ou la médiatisation comme sublimation. Le corps n’est plus jeté en pâture mais est sublimé par la distanciation effective procurée par le média. Celui-ci alimente à la fois le fantasme et la valorisation du moi parsemé en divers indices fragmentaires (photos avantageuses ou messages échangés).
-L’échange, une mise en spectacle : pour charmer, le discours doit jouer avec les codes communicationnels de l’espace virtuel comme par exemple les smileys qui donnent à voir l’émotion, le différé qui joue sur l’attente et la ponctuation qui communique l’implicite.
-Du pouvoir du choix : si le client croit choisir en quêtant sur le site, c’est avant tout l’étudiant(e) prostitué(e) qui choisira parmi la masse de clients qui n’est plus circonscrite à une rue. C’est pourquoi l’enjeu de plaire au sugar baby est devenu d’autant plus essentiel. Ceci engendre une refonte lexicale : l’escorting. Le fait de choisir ne donne pas l’impression aux étudiant(e)s qu’on leur impose un client, comme si la prostitution, la vraie, se définissait par l’impossibilité de choisir ses clients et non pas d’avoir une relation sexuelle tarifée. Mais de la prostitution à l’escorting, il n’y a qu’un mot : si la relation sexuelle n’est pas systématique, elle est potentiellement systématique. Si la consonance anglo-saxonne paraît chic face à la traditionnelle prostituée qui fait le tapin, cette substitution lexicale reste cet échange de services réifiant le corps en simple instrument.
– Paradoxe de la relation qui se veut pérenne, mécènique et paternelle : le sugar daddy. Ne pas enchaîner diverses personnes mais fidéliser devient monnaie courante tant pour le client que pour le sugar baby grâce à un entretien du contact où le client incarne une posture détournée et hybride du mécène et de la figure paternelle.
Déficience communicationnelle ou déni institutionnel ?
En aval, l’AFEP (Association Fédérative des Etudiants de Poitiers) a mené une campagne en 2013 autour de témoignages partageant vécu et conseils : avant tout préventive et informative, ciblant les étudiants, elle veut aussi communiquer cette réalité aux personnes environnantes. Cependant, en amont, l’UNEF (Union Nationale des Etudiants de France) milite pour que le Ministère de l’Enseignement Supérieur s’empare de la problématique car pour eux il n’y a personne pour « écouter », « encadrer » ni même « soutenir » ces étudiants : « A l’université, les personnels ne sont ni préparés, ni formés, ni sensibilisés ». Ils suggèrent d’abord d’entreprendre de véritables enquêtes afin de chiffrer minutieusement le phénomène. Mais pourquoi ce silence ? L’Etat français serait-il dans le déni ?

Allison Leroux
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Sources : 
http://lci.tf1.fr/france/societe/qui-sont-ces-etudiantes-qui-s-inscrivent-sur-sugardaddy-fr-8395164.html

http://www.ouest-france.fr/allemagne-ohlala-le-uber-de-la-prostitution-arrive-berlin-3641693
http://www.meltycampus.fr/prostitution-etudiante-decouvrez-les-facs-avec-le-plus-de-sugar-babies-a378146.html
http://www.20minutes.fr/economie/815290-20111031-loyers-flambe-50-dix-ans-paris

La prostitution étudiante : un tabou encore très fort aujourd’hui.


http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/03/27/seekingarrangement-c-est-de-l-escorting-donc-de-la-prostitution_4390995_3224.html
http://rue89.nouvelobs.com/2010/01/25/le-crous-tarde-a-payer-les-bourses-et-met-les-etudiants-dans-le-rouge-135019
http://www.franceinfo.fr/emission/Unknown%20token%20emisaison-type-url/noeud-diffusion-temporaire-pour-le-nid-source-1372245-05-05-2014-11-47
http://lesvilainspetitscanards.jimdo.com/actualisez-moi/prostitution-%C3%A9tudiante-du-banc-%C3%A9tudiant-au-lit-d-un-client-le-nouveau-m%C3%A9c%C3%A9nat-du-si%C3%A8cle/
Crédits images : 
– Application Ohlala
– Europe 1
– Campagne Osons en parler

Appli Peeple
Société

Peeple: indignez-vous ?

Peeple, nouvelle venue dans la grande famille des applications, a provoqué la colère et l’indignation de la communauté Internet avant même sa sortie, prévue en novembre prochain. Développée par deux jeunes canadiennes, Julia Cordray et Nicole McCullough, cette appli entend permettre à ses utilisateurs de noter leur entourage, plus ou moins proche, dans trois catégories: professionnelle, personnelle et romantique. Alors que l’application a été élue la « plus détestée du web », les créatrices de Peeple ont tenté de remédier à la situation en modifiant le projet pour lui donner un aspect plus « positif ». Retour sur les pérégrinations de l’appli bad-buzz du moment.
Peeple, l’appli qui entend faire de vous un bien de consommation
 

Le projet initial de Peeple était de noter son entourage comme n’importe quel bien consommable que l’on trouve sur Internet. Ce parti-pris était d’ailleurs totalement assumé par les créatrices de l’appli. « Les gens font tellement de recherches quand ils achètent une voiture ou prennent ce genre de décisions, pourquoi ne pas faire le même genre de recherche pour d’autres aspects de notre vie? », déclarait Julia Corday dans une interview donnée au Washington Post. Une application censée améliorer et faciliter nos vies en nous évitant beaucoup de « mauvais » choix…
Une fois annoncé, le principe de l’application a été jugé révoltant par une large majorité d’internautes. Et ses premières conditions d’utilisations ne faisaient que l’enfoncer au plus profond des méandres du bad-buzz. Pour en citer quelques-unes, il était impossible de supprimer son nom de l’application une fois qu’il y était rentré. Les commentaires, positifs comme négatifs, pouvaient apparaître pendant 48 heures sans pouvoir être modérés par l’utilisateur. Le projet prévoyait également que les utilisateurs puissent créer un profil à n’importe quelle personne sans nécessité d’un accord préalable.
Aux côtés de la communauté Internet, les médias se sont également indignés face aux nombreux risques que pourrait comporter une telle application: l’exposition de la vie privée (aggravée pour les utilisateurs inscrits sans leur accord), le racisme, le harcèlement, une tendance à « l’objetisation » de l’humain ou encore la déshumanisation des rapports sociaux. Et cette indignation semble avoir payé.
Peeple 2.0, la « positive revolution »
 

Avant même sa sortie, l’application a déjà connu une mise à jour importante suite aux nombreuses critiques qu’elle a essuyées. Julia Cordray a néanmoins publié un communiqué sur Linkedin indiquant que l’appli avait toujours été « Positive Only ». Après ce post, les conditions d’utilisation ont pourtant été modifiées: personne n’apparaîtra sur Peeple s’il ne l’a pas décidé, et les commentaires devront être modérés par l’utilisateur avant qu’ils n’apparaissent sur son profil.
Ce revirement de situation semble montrer à la fois la puissance que peut avoir la communauté Internet lorsqu’elle exprime son mécontentement, mais aussi l’hypocrisie de la communication de Peeple. Julia Cordray déclarait en effet en août dernier, dans une vidéo de teasing (supprimée depuis), que l’application n’aurait pas grand intérêt si on ne pouvait y poster d’avis négatifs.
Il semble enfin que cette application soit la traduction d’un réel malaise social. Le but de l’application, dans sa version aseptisée, est ainsi défini par Julia Cordray: « Il s’agit de nous inspirer les uns les autres en partant du positif. Nous méritons tous de savoir qui sont les meilleurs parmi les meilleurs! C’est un feedback pour vous-même! ». Ce feedback, que l’on peut assimiler à un certain narcissisme et à de la self-admiration, nous laisse penser qu’il y a en réalité un cruel manque de confiance, à la fois en soi et en l’autre, dans notre société. Cette nouvelle version de Peeple, semble illustrer ce besoin d’être rassuré en permanence à propos de nous-mêmes et des autres au sein d’un climat d’incertitude et de méfiance.
Les réseaux sociaux peeplisés?
Si la grande majorité s’indigne face à Peeple, nous pouvons aisément dresser des parallèles entre l’application et nos utilisations habituelles des réseaux sociaux. D’une certaine manière nous les utilisons déjà pour nous noter et nous juger les uns les autres à coup de like Facebook et de commentaires sur Instagram. Il faut cependant bien noter une différence fondamentale entre ces réseaux sociaux et Peeple puisque le jugement n’est pas leur but premier, affiché et assumé comme il l’est pour Peeple. Et en tant qu’application uniquement dédiée à l’évaluation humaine, elle aurait sûrement tendance à rendre systématique des pratiques qui ne sont pour l’instant que diffuses dans notre utilisation des réseaux sociaux.
Peeple se veut être utile pour se renseigner sur les autres et évaluer notre intérêt à les fréquenter ou non. Une telle conception des relations humaines peut paraître choquante, pourtant nos pratiques sur Internet traduisent déjà cette volonté. Ainsi le « googling », avant ou après un rendez-vous par exemple, montre bien un désir d’en savoir plus sur l’autre avant de le connaître vraiment, comme si nous avions peur de la découverte pure et simple. Une telle pratique, et a fortiori une application comme Peeple, nous poussent donc à conserver nos préjugés en ajoutant un obstacle à la rencontre, et à se priver des surprises de la rencontre in real life.
Finalement, la proposition de Peeple serait de vivre dans un monde aseptisé où l’on ne se confronte plus aux autres mais où l’on choisit seulement ceux qui paraissent nous correspondre. Peeple, qui se veut une révolution positive et une application sociale, se révèle finalement un réel frein au lien social.
Clémence de Lampugnani
@clemydelamp
Sources:
http://www.blogdumoderateur.com/peeple-pivot-positive-revolution/ 
http://www.slate.fr/story/107641/peeple-application-noter-gens-terrifiante
http://www.presse-citron.net/peeple-lapplication-ou-lon-peut-noter-les-gens-fait-scandale/
http://www.bbc.com/news/technology-34446882
http://arstechnica.com/business/2015/10/yelp-for-people-app-if-it-exists-disappears-from-the-internet/
Crédits: 
Peeple
Twitter
 

Couteau
Société

[À savoir n°34] : trois tutos pour un avortement parfait

« EnjoyPhenix a sorti une nouvelle vidéo, t’as vu son dernier tuto ? »
Cela fait quelques temps maintenant que les fameux « tutos » envahissent nos pages Youtube. Premièrement, posons une définition précise de la chose, en clair :  « un tuto, c’est quoi ? »
Un tuto, ou tutoriel, est un mot utilisé pour désigner une brochure informative destinée à enseigner des données, de quelque type que ce soit, même si le terme s’est largement développé au niveau de l’informatique.
Une vague  de tutos en tous genres a donc déferlée sur nous autres internautes: tutos cuisine, tutos coiffures, plus populaires encore les tutos beauté des fameuses « youtubeuses », mais les tutos qui suivent sont d’un tout autre genre et risquent bien de vous glacer le sang. Exit le tuto qui nous donne le secret du parfait maquillage pour l’automne qui arrive, ici sont listées les meilleures astuces pour… avorter.

Des tutos « coups de poing »
Remettons les choses dans leur contexte : ces vidéos sont diffusées depuis avril dernier au Chili, l’un des pays les plus conservateurs en terme d’avortement. L’idée originale est celle de l’ONG Miles Chile, résolument féministe et qui entend bien faire bouger les choses.
En effet, depuis 1989, sous la dictature de Pinochet, l’interruption volontaire de grossesse est interdite au Chili, comme dans six autres pays à travers le monde. Les femmes enceintes qui ont recours à cette pratique s’exposent à une peine allant jusqu’à cinq ans de prison. Seul l’avortement dit « accidentel » est dépénalisé. Rappelons, à titre indicatif, que les femmes françaises, elles, bénéficient de ce droit depuis déjà 40 ans.
Miles a donc décidé de frapper fort : sur chaque vidéo, une femme explique comment avorter soi-même en mimant un accident : se faire renverser par une voiture, s’enfoncer un talon aiguille dans le ventre ou bien encore tomber dans les escaliers, autant de façons de pratiquer un avortement maison, souvent au péril de sa vie.
Les vidéos se veulent courtes et incisives, même s’il ne faut évidemment pas les prendre au pied de la lettre. La mise en scène de l’avortement n’en reste pas moins violente et crée un contraste avec le choix du support que représente le tutoriel, habituellement objet futile et de divertissement. C’est ce contraste qui rend la campagne de Miles particulièrement originale.
Derrière ce cynisme se cache la volonté de moquer et ridiculiser un Chili trop conservateur, et donc en retard sur son époque, face à des pays tels que la France ou les Etats-Unis, où le coût de l’avortement est partiellement pris en charge par l’Etat, et à une société qui ne cesse d’aller de l’avant.
Aux grands maux, les grands remèdes
Miles se paie les services du géant de la publicité Grey Chile, et joue la carte du cynisme et de l’humour noir pour dénoncer une réalité qui l’est d’autant plus. En effet, aujourd’hui encore, elles sont plus de 150 000 chiliennes à pratiquer l’avortement maison comme dernier recours face à une grossesse non désirée.
Les vidéos sont principalement diffusées sur la Toile et sont ponctuées du hashtag, #LeyAbortoTerapéutico. Vidéos tuto, hashtag, diffusion sur Youtube… Le mouvement a largement pris pour cible principale les jeunes générations, qui se trouvent être en première ligne dans cette bataille en faveur du droit à l’avortement.
Le message très clair: le Parlement doit voter la proposition de loi pour dépénaliser l’avortement au Chili.

Miles a gagné une bataille, mais pas la guerre…
La victoire se trouverait-elle au bout du chemin pour Miles ? Le projet de loi est aujourd’hui discuté, controversé même, mais l’ONG a réussi son pari: ouvrir le débat. Le projet est appuyé par la présidente socialiste Michelle Bachelet. Il vise à dépénaliser l’avortement sous certaines conditions: la raison avancée doit être valable. L’avortement pourrait donc être légal dans les cas suivants: viol, malformation du foetus ou risque pour la vie de la mère.
Ce premier pas vers l’éveil des consciences n’est pas du goût de l’Eglise catholique chilienne, qui a exprimé son mécontentement dans la presse à pas moins de cinq reprises. Les pays hispanophones sont les plus restrictifs en terme d’avortement: en Amérique Latine, l’avortement n’est libre qu’à Cuba, en Uruguay, à Porto Rico et à Mexico. Cette politique conservatrice  s’explique par leur proximité avec l’Espagne, pays colonisateur, et donc par l’influence exercée par l’Eglise catholique, aujourd’hui toujours très importante dans ces pays.
L’écho de cette victoire en terme de communication autour de l’épineuse question de l’avortement n’atteindra pourtant pas l’autre rive de l’Atlantique, puisque la classe dirigeante espagnole, malgré la récente démission du premier ministre Mariano Rajoy, tente toujours de faire machine arrière et de limiter le droit à l’avortement à deux cas: le viol et le risque vital pour la mère.
A quand donc un tuto « être une bonne mère sans même vouloir en être une » ? À cela, Miles répondrait que « la maternité est un droit, non une obligation ».
 
Manon DEPUISET
@manon_dep
Sources : 
Le Monde : http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2015/05/29/des-tutoriels-pour-avorter-afin-de-denoncer-la-loi-chilienne/
Crissementathee : http://crissementathee.com/2015/05/30/au-chili-une-ong-militant-pour-le-droit-a-livg-propose-une-campagne-choc/
Crédits images
Europe 1
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RFI.fr

Johnny Harrington Lancôme
Société

Rhoooo la barbe … !

Atout de la sexy-attitude ou au contraire objet « has been », la barbe est devenue aujourd’hui un enjeu communicationnel. Comment ? Permettant à celui qui la porte de s’affirmer et d’être identifié par les autres, la barbe et les barbus deviennent une véritable cible marketing pour des marques comme Philips, mais elle vient aussi se placer au cœur de problématiques sociales puisque pour certains elle est synonyme de précarité voire de misère.
La barbe comme marqueur identitaire
La barbe a pendant longtemps été le reflet des différences de statuts. Néanmoins, ses représentations dans l’imaginaire collectif ont évolué et semblent davantage s’attacher à la personnalité d’un individu. On la porte pour se faire remarquer, plaire ou simplement pour soi à présent : propre à chacun, libre court est donné à sa forme et sa taille.
Ci-dessus on peut voir le mannequin britannique Johnny Harrington posant pour une pub Lancôme. Les photographies reflètent l’évolution de l’image du barbu dans la pub : lors d’une interview donnée pour le site « La Belle et la bête », ce dernier affirme que la barbe lui donnait l’air plus âgé, plus viril. Considérée comme ringarde au début de sa carrière, elle redevient branchée quelques années plus tard. Normal, la mode semble être un éternel recommencement. Mais à quoi est dû ce renouveau de la barbe dans notre société ? Selon le Journal of Marketing Communications : « Les barbus ont l’air fiables et sérieux » et dégageraient alors une aura rassurante dans une société en crise.
Ce « magnifique cache-sottises » dont parlait Victor Hugo, permet à tous ceux qui trouvent des imperfections à leur visage, d’améliorer, d’un certain point de vue, l’image qu’ils ont d’eux-même. 53% des hommes se sentiraient plus désirables avec une barbe : un moyen de se démarquer donc, mais aussi de séduire. Avant même de parler avec un barbu, nous avons tendance à nous identifier d’une certaine manière à lui : il peut nous sembler agréable, confiant ou alors trop rustre. La barbe convoque des imaginaires différents en fonction de la personne. La communication ne passe pas seulement par le langage : c’est aussi du métalangage, et le fait d’arborer une barbe peut en dire bien plus sur la personne qu’un long discours.
Pourtant la barbe ne fait pas l’unanimité, et quoi de mieux qu’un défilé de mode pour démasquer la position des marques : certaines préfèrent des mannequins barbus qui donnent une impression plus rock et plus virile, tandis que d’autres vantent une beauté pure et immaculée de leurs égéries, quasi nubile.
De l’huile et des crèmes pour ces messieurs je vous prie
Mais de nos jours être barbu ce n’est pas être qu’un hipster écolo laissant une barbe hirsute et non entretenue. Non le barbu c’est aussi celui qui la soigne et la coupe, que ça soit chez un barbier, ou à domicile avec son propre coffret de professionnel.
En peu de temps, les marques que l’on avait l’habitude de voir pour des produits destinés à un public féminin comme les crèmes rajeunissantes Clarins, les laits Nivea ou encore Bioderma, se sont mises à lancer des soins spécialement réservés aux hommes. La barbe est alors devenue un enjeu marketing important sur le marché des cosmétiques.
Le bar à barbe devient tendance  et les opérations marketing originales se multiplient, à l’instar de Philips qui nous avait déjà fait sourire avec sa campagne publicitaire il y a 2 ans. La marque est revenue en force cet été avec son concours « La barbe la plus cool du web » : lors du Festival Rock en Seine en août 2015, la marque avait installé un stand, le « Barber shop » où les festivaliers intéressés pouvaient se faire tailler la barbe. Pour participer à la web série de Philips et gagner des places pour le festival, les participants devaient se prendre en selfie, poster leur photo sur une plateforme réservée et c’était au tour des internautes de voter pour « la barbe la plus cool du web ». Les 30 participants qui avaient obtenu le plus grand nombre de votes se voyaient offrir un rasoir électrique Philips : un bon coup marketing pour réunir la communauté des barbus l’instant de quelques jours.
Des barbiers branchés aux défenseurs de causes
Tandis que la barbe est pour certains un marqueur identitaire, pour d’autres elle renvoie à une situation sociale difficile, à une estime de soi au plus bas. Elle représente alors un enjeu social : en rasant et en coupant les cheveux de ces personnes, les barbiers du dimanche leur permettent de retrouver une dignité qui jusque là leur était étrangère.

D’autres encore utilisent leur barbe comme œuvre d’art et d’expression, comme ces deux amis, Brian Delaurenti et Jonathan Dahl, qui y accrochent fleurs et motifs végétaux. A travers leur projet « The Gay Beards », les deux hommes souhaitent sensibiliser leurs fans à la cause LGBT.

 
Certains la trouvent démodée, plus franchement singulière, d’autres hype, cool et rock ; de nos jours la barbe est un élément interprétable sous de multiples rapports. On voit d’ailleurs qu’il ne s’agit plus uniquement d’un objet esthétique mais bien d’un objet communicationnel qui permet de s’exprimer de manière plus originale. Et puis, le Père Noël porte bien une barbe non ?
Ludivine Xatart
Sources : 
– Madame Figaro : « La barbe, stop ou encore ? »
– Konbini : « Des barbes pour sauver l’humanité »
– L’Express Styles : « Ma barbe et moi »
– YouTube : « Philips SensoTouch 3D- Pub Tv 2013- Barbe de 3 jours (30s) »
– Philips : « Jeu concours Philips »
Crédits images : 
– L’Express Styles : Johnny Harrington pour Tush Magazine
– Konbini : « Les barbiers des rues, ces hommes au grand cœur 
– « Les Gays Beards, une bromance de barbus créatifs »

Brice de Nice
Société

Clasher pour ca$her

Parce qu’à côté de Yann Moix, même le Kass contre Kass de Brice de Nice ne ferait pas le poids. Aujourd’hui, c’est bien connu, le clash télévisuel fait vendre et devient même l’essence de certaines émissions. Ces dernières semaines, le fameux talk-show « On n’est pas couché » animé par Laurent Ruquier a été en permanence l’objet des zappings et buzzs télévisuels.

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