Les requins trop proches annoncés via Twitter
Société

Les requins s’attaquent aux réseaux sociaux

 
L’organisme de sauvetage Surf Life Saving, situé sur la côte ouest de l’Australie, a développé une nouvelle méthode pour mettre en garde baigneurs et surfeurs de la proximité de requins : ceux-ci tweetent quand ils se rapprochent trop des plages.
Pour rendre cela possible, des chercheurs ont placé des émetteurs sur quelques 320 squales. Ces émetteurs se déclenchent quand ils sont à 400m des balises et envoient un tweet sur le compte de l’association, @SLSWA, avertissant les abonnés du danger.
La taille et l’espèce du requin sont ainsi précisées, avec l’heure et la zone de son passage, ce qui donne par exemple : « Fisheries advise: tagged Tiger shark detected at 2km off Scarborough receiver at 08:04:00 PM on 30-Dec-2013″.
Deux bémols sont cependant à signaler : tous les requins n’ont pas été équipés d’émetteurs (320 seulement sont concernés, sur des milliers) et ce système de géolocalisation pourrait permettre aux chasseurs de tuer les squales plus facilement. Néanmoins, ce procédé pacifique a le mérite d’apaiser la plupart des tensions entre pêcheurs et protecteurs de l’environnement.
En tout cas, cette méthode révolutionnaire souligne la nouvelle suprématie des réseaux sociaux face aux médias dits « traditionnels ». Les annonces étaient auparavant faites via les radios et journaux locaux, et donc souvent sues bien après le péril. A l’ère des tablettes et des smartphones, une annonce sur Twitter a bien plus de chances d’être vue au bon moment : « Consulter Twitter avant d’aller vous baigner pourrait vous sauver la vie », n’hésite pas à titrer The Diplomat.
 
Lucie Detrain
Sources :
YouTube – « Sharks on Twitter? GPS tags send alerts to swimmers »
Twitter – compte du Surf Life Saving WA
Courrier International – Les requins s’attaquent aux réseaux sociaux
Crédits photos :
Western Australia

Twitter
Société

Rétrospective ou recyclage ?

 
C’est dans la joie et la bonne humeur que 2013 s’achève, emportant avec elle son lot de guerres, d’attentats, de consécrations et de morts célèbres. Vous l’avez compris, l’heure est à la rétrospective, et ce depuis quelques semaines déjà.
 En 2013, les récapitulatifs qui étaient habituellement réservés aux artistes et organisés dans des musées, des galeries ou des cinémas sont partout : Google, Facebook, Pinterest, dans le Huffington Post, Libération. Si les listes de mots les plus recherchés sur Google dans le monde et par pays se basent sur des statistiques et présentent un certain intérêt, les résumés de l’année 2013 présentés par des journaux ou des sites d’information en ligne ne tiennent-ils pas plutôt du recyclage ? Un journal est un lieu d’information où l’on traite de sujets d’actualité, et c’est justement là que la question de la pertinence d’une rétrospective se pose. Depuis plusieurs semaines, chacun des sites mentionnés nous propose un panorama de l’année écoulée. Or, plutôt que de nous présenter les moments forts de 2013, certains se démarquent en mettant en avant leurs articles les plus marquants de l’année, ceux qui comptabilisent le plus de like, de partages. Nous resservir ces articles, ce n’est pas célébrer l’information mais fournir du réchauffé.
 Il en va de même pour les rétrospectives que chaque personne inscrite sur un réseau social peut télécharger et partager avec ses amis, abonnés, followers : nos publications ayant recueilli le plus de « like » méritent-elles véritablement que nous les publiions ? 2013 a été une année chargée et internet n’aime pas le vide, mais en ces périodes de fêtes, ne ferions-nous pas mieux de cesser de communiquer sur des actus qui n’en sont plus et d’arrêter le recyclage ?
 
 Clémence Lépinard
Crédit photo :
Branchez-vous.com

chargeur universel
Société

Portables : enfin un chargeur universel ?

 
On a tous un tiroir rempli de chargeurs de vieux téléphones aussi divers qu’inutiles. Ce tas de fils pourrait bien disparaître.
Un comité européen a voté à l’unanimité la proposition d’un chargeur universel pour tous les téléphones en Europe. Les députés et la présidence lituanienne ont conclu ce jeudi 19 décembre un accord qui oblige les fabricants de téléphones portables à prévoir un chargeur unique dans le cadre de cette mesure. Ledit chargeur ne serait cependant pas disponible avant 2017.
Cet accord permettrait de diminuer considérablement le volume des déchets et de réduire les coûts liés à la multiplicité des chargeurs. D’après le GSMA, association qui participe à l’établissement de cette standardisation, 51 000 tonnes de chargeurs superflus sont fabriquées chaque année.
Autre argument avancé : cela faciliterait grandement la vie des consommateurs en favorisant l’interchangeabilité des produits.
Avec cet accord, c’est Apple qui est clairement en ligne de mire de la Commission Européenne et plus particulièrement son nouveau chargeur et la connectique Lightning fournis avec les modèles d’IPhone 5. La connectique censée optimiser les transferts de fichiers avec les ordinateurs est en réalité très proche du Micro-USB standard dans l’industrie. On connaît bien la phobie d’Apple quand il s’agit de permettre une compatibilité entre ses produits et ceux de ses concurrents. Cette politique a d’ailleurs fini par créer un ras-le-bol chez les Apple addicts.
Si la proposition devenait une loi, le chargeur universel serait cependant imposé uniquement en Europe. Pour respecter une telle loi, des entreprises pourraient décider de ne plus vendre certains modèles de téléphones en Europe.
 
Le chargeur universel, une fausse bonne idée ?
Leïla Rimond
Sources
Obession
Dailymail
Numerama
L’express
Crédits photo : Obsession.nouvelobs

Selfie Obama
Société

Le selfie de la discorde

 
JOHANNESBURG, 11 déc. 2013
Plus besoin de décrire l’image : Barack Obama, David Cameron et Helle Thorning Schmidt, respectivement chef d’État des États-Unis, du Royaume-Uni et du Danemark, posant tous les trois devant le Smartphone de cette dernière, immortalisant un « selfie » lors de l’enterrement de Nelson Mandela. Arroseurs arrosés, les trois chefs d’État sont immortalisés par Roberto Schmidt  et feront le tour du monde, en 80 secondes. Dès lors, les réactions ont fusé, et la photo est devenue presque plus importante que la cérémonie elle-même. Entre indignation et justification des uns et des autres, on est en droit de se demander si la médiatisation d’un tel cliché est réellement pertinente et si ce caquetage médiatique n’est pas l’arbre qui cache la forêt de la futilité.
Tout est déjà dit, ou presque. Les débats lancés suite à la parution du cliché s’articulent autour de deux axes. Le premier est la prétendue jalousie de Michelle Obama qui, en arrière-plan, et par contraste, ne paraît pas cautionner l’attitude joviale de son mari, ni celle de la politicienne danoise. Le buzz s’est construit autour de ce bruit, relayé par les médias et les réseaux sociaux. Or, d’après le photographe, cela n’est que l’affaire d’un hasard et Michelle Obama était de la partie quelques secondes plus tôt. On constate donc bien la force du buzz qui parvient à réécrire l’histoire. Le deuxième sujet de débat est le contraste entre la photo et la situation dans laquelle elle a été prise. On s’étonne que des personnages ayant une telle importance se permettent d’avoir une attitude aussi légère lors de l’enterrement d’un homme qui a marqué le XXe siècle. Cela pose donc la question de la position des politiques, qui n’auraient pas le droit de commettre d’impairs.
Car ces derniers sont en fait en perpétuelle représentation. En effet, par leur accession au pouvoir, ils perdent une partie de leur « humanité » et doivent se comporter en personnages exemplaires plus qu’en hommes faillibles. Pour se défendre,  Madame Thorning-Schmidt argue qu’ils n’étaient que, comme trois personnes normales, dans une ambiance festive. Le photographe de l’AFP relaie également cette idée. Mais les hommes politiques sont par essence dans une situation perpétuelle de spectacle. Ils sont en représentation en permanence, particulièrement lors de tels événements. Cela fait aussi partie de leur travail : en tant que représentants d’une nation, ils se doivent d’avoir un comportement irréprochable, sous peine de commettre des maladresses tâchant leur réputation, voire la confiance que leurs administrés ont en eux. Inversement, leur vie, même privée, semble réduite comme peau de chagrin lors de leurs mandats. En effet, la peopolisation des politiques met leur vie privée à jour. Ainsi, ils ont sans cesse besoin de communiquer, de paraître être des gens sérieux et en qui on peut avoir confiance. Leur image devient plus importante que leurs idées. Cela prouve donc bien l’influence des médias sur les politiques et sur la manière de faire de la politique. Poussons plus loin : ne peut-on pas se demander quelle est la force des médias à mettre en valeur des sujets futiles ?
On se concentre en effet ici sur un détail, un instant de la cérémonie. Le média qu’est la photographie, par essence, sélectionne un instant, et un seul. L’anecdote fait alors mouche, se transforme en un essaim de commentaires, et fait le buzz. La photo a été reprise par des tabloïds anglais, ce qui alimente la polémique, et les réactions vont bon train sur les réseaux sociaux tels que Twitter. Cela est bien le symbole de notre société qui s’arrête sur des détails sans se poser les questions essentielles, qui alimente les polémiques sans creuser les débats, qui s’indigne et oublie le sujet de son courroux quelques jours plus tard. La temporalité qu’impose Internet, et son flux continu d’informations nous plie à une telle contrainte. Pour les journaux en particulier, c’est la recherche du détail le plus récent, le plus marquant, sans que celui-là ne fasse forcément sens. Car il est plus facile de traiter, et surtout de vendre un détail futile qu’un long et fastidieux dossier sur un quelconque sujet de réaménagement du territoire. En discutant de tels sujets, on en oublie les problèmes principaux. Et Roberto Schmidt de conclure « Cela me rend un peu triste sur la façon que nous avons de nous égarer sur les aspects les plus triviaux du quotidien, au lieu de voir les choses essentielles ».
Ainsi, on constate par ce buzz que les journaux doivent faire face au changement de modèle que leur impose Internet. Pour continuer à être à la page, ils doivent désormais fournir de l’information presque de manière continue. Il devient donc désormais nécessaire pour la presse de s’adapter à ce nouveau modèle et d’en tirer tous les avantages possibles. Plus facile à dire qu’à faire.
 
Mathilde Vassor
Sources :
Liberation.fr – Une photo bien mal exposée
Liberation.fr – Le selfie de Barack David et Helle agace
LesInrocks.com – Le selfie d’Obama, décryptage
Crédits photos :
AFP / Roberto Schmidt

nourrisson numérique fisher price
Société

Vers le nourrisson numérique ?

 
La semaine dernière, on a pu voir réapparaitre à nouveau dans les médias le débat autour du jouet numérique. Le responsable est cette fois-ci Fisher Price avec son transat, destiné logiquement aux moins de trois ans, offrant un logement pour Ipad. Lancé sur le marché il y a peu, ce produit, qui aurait pour vocation d’éveiller et stimuler l’enfant, cristallise en fait les inquiétudes de toute une génération de parents que ce nouveau type d‘offre effraie – du moins en partie (une pétition a vu rapidement le jour en ligne pour retirer de la vente le Newborn-to-Toddler Apptivity™ Seat for iPad®).
Car si la question de l’intérêt du numérique dans le développement cognitif a été enfin tranchée en faveur des nouvelles technologies, le principal problème demeure l’âge de l’accès à celles-ci. Et c’est bien là que le produit de l’entreprise américaine spécialiste du jouet dérange. Il enfreint en effet la fameuse loi 3-6-9-12 défendue par de nombreux organismes pédiatriques et notamment l’AFPA (Association Française de Pédiatrie Ambulatoire) qui préconise par exemple de ne pas exposer l’enfant de moins de trois ans à quelque écran que ce soit.
Malgré tout, la technologie semble s’être emparée du jouet. D’ailleurs, le produit phare de cette année, d’après les professionnels, devrait être la tablette, sous toutes ses formes, réclamée par les enfants eux-mêmes désireux d’imiter leurs parents.
Alors à quand des couffins à réalité augmentée ?
 
Thomas Luck
Sources :
Le Monde.fr
Ctv News.ca
Crédit photo :
Meltybuzz.fr

Société

En Inde, tu t’implanteras

 
Tant sur le plan économique que culturel, l’Inde n’a de cesse de s’imposer sur la scène internationale. Depuis une vingtaine d’années, en effet, elle connait un essor économique notable. Aussi attire-t-elle de plus en plus entreprises et capitaux étrangers. Le jeudi 19 décembre 2013, c’est au tour de Christie’s, la société britannique de ventes aux enchères fondée par la famille Pinault, d’investir les lieux. Cette première vente aux enchères sur le territoire indien a remporté un franc succès. A Bombay, ville qui dans laquelle réside près d’un milliardaire sur trois, les œuvres se sont arrachées notamment celles d’art moderne indien, qui est devenu une valeur refuge.

Loin d’être anecdotique, cet événement confirme une fois de plus la nécessité pour les entreprises de conquérir les marchés de ces pays émergents, qui constituent une manne économique et financière encore sous-exploitée. Grâce à son implantation récente en Chine et en Inde, Christie’s est désormais le nouveau leader mondial volant la vedette à Sotheby’s.
S’implanter dans un pays présente évidemment des avantages d’ordre économique mais aussi d’importantes retombées en termes d’image. Une entreprise de cette envergure se doit d’être associée à des pays attractifs, dynamiques, lieux clefs des derniers progrès et évolutions. Là où se créent les nouvelles richesses et où les leaders d’opinion cherchent à valoriser leurs réussites.
Miléna Sintic
Crédits photo :
AP Photo/Rafiq Maqbool

greenwashing
Société

Les trésors cachés de la RSE

 
Ah, la Responsabilité Sociétale des Entreprises ! Ce sujet dont on vous bassine les oreilles, soit pour vous dire combien elle est nécessaire, soit pour vous dire combien elle est négligeable pour les performances de l’entreprise. Certes, elle ne fait pas bondir le chiffre d’affaires à court terme. C’est pourquoi elle est souvent reléguée à un rang secondaire, ne faisant pas partie du core business de l’entreprise. Et pourtant…
Et pourtant-
Pourquoi Spanghero fut-elle plongée dans un tel cauchemar économique après la découverte de cheval dans vos lasagnes au bœuf ? Un problème de responsabilité vis-à-vis des consommateurs ? Et que dire vis-à-vis des employés eux-mêmes qui se sont sentis trahis ?
Pourquoi ce malaise chez Dove quand le mot Greenpeace est prononcé ? Serait-ce à cause de cette publicité détournée devenue culte sur la toile ?

Pourquoi, depuis la sortie de The Big One de Michael Moore, Nike a-t-elle fait appel à des organismes extérieurs pour contrôler les conditions de travail des salariés de ses entreprises sous-traitantes, et a promis de ne plus employer d’enfants ? Ces mots de Phil Knight, PDG de Nike jusqu’en 2004, n’y sont pas pour rien.
Enfin, pourquoi les entreprises s’investiraient-elles dans de nombreux programmes caritatifs depuis l’émergence de ces nouvelles préoccupations des consommateurs, si la question de la Responsabilité Sociale était vraiment négligeable à leurs profits ?
L’entreprise, on le sait, n’a pas vocation à la philanthropie… cependant, elle n’est jamais à l’abri du bad buzz, qui peut lui être parfois fatal. Si longue soit-elle à installer, il en faut peu pour qu’une image de marque flanche dangereusement en l’espace de quelques jours. Un phénomène encore plus rapide à l’heure des médias sociaux.
L’exercice de communication de crise revient alors à tenter tant bien que mal de recoller les morceaux, mais souvent le mal est fait.
La RSE : faire d’une vaste jungle…
La grosse difficulté en matière de RSE est de mettre en place en amont les réponses adaptées aux spécificités de l’entreprise, compte tenu de l’ampleur du sujet dont il est question : impact de l’entreprise sur l’environnement, sur la santé et le bien-être de ses salariés, de ses sous-traitants, de ses clients, prendre en compte le développement social… Aussi diverses soient-elles, l’impact sur toutes les parties prenantes est à considérer.
Le risque majeur en matière de RSE est de vouloir obtenir un effet trop rapidement. On demande un effet visible sur lequel on pourra communiquer, sauf qu’on prend alors le risque d’appliquer tel un vernis n’ayant qu’une utilité cosmétique, des politiques fragiles qui seront facilement dénoncées comme étant du greenwashing.
…un nouveau monde prometteur
Pourtant, les bénéfices d’une intégration adaptée de la RSE dans la stratégie globale sont énormes, et ce sur au moins 4 aspects :

Pour l’image de marque de l’entreprise : la confiance par la conscience. Au-delà des risques qui s’éloignent d’une attaque en règle sur le fonctionnement de l’entreprise, les clients accordent une plus grande confiance à ceux qui font preuve de responsabilité. Un exemple probant en la matière est la place d’Yves Rocher, premier incontesté du classement Pasternak/Ifop 2013 des entreprises préférées des Français (Stratégies n°1749-1750 19/12/13). A noter qu’Yves Rocher est deuxième du classement derrière Airbus, avec 78,5% d’opinion favorable auprès des détenteurs d’actions, alors qu’elle n’est pas cotée.

Pour les collaborateurs : une vision globale porteuse d’engagement et de fierté. 83% des collaborateurs souhaitent être impliqués dans la démarche RSE de leur entreprise, mais seulement 17% le sont (DDB OpinionWay 2009). Il y a donc une véritable demande de la part des employés, prêts à s’investir. Une ressource interne peu exploitée qui peut s’avérer extrêmement porteuse si elle entre en interaction dans la démarche de RSE. Quoi de plus fort qu’un réenchantement de l’objectif commun pour dynamiser ses collaborateurs ?

Pour la crédibilité politique de l’entreprise : avec la crise, les regards se sont tournés plus encore vers l’entreprise pour lui demander d’apporter des réponses aux problèmes économiques, sociaux et sociétaux. L’entreprise possède incontestablement un poids politique, à la fois international, national et local. Faire preuve de responsabilité sur les questions sociétales à l’heure où les citoyens désinvestissent leur confiance des pouvoirs politiques classiques, n’est-ce pas un bon moyen de capitaliser sur l’avenir dans une période où les repères traditionnels sont en pleine mutation ?

Pour la pérennité de l’entreprise : s’adapter pour survivre. La pérennité de l’entreprise est le point de convergence de l’ensemble des parties prenantes. L’investissement en matière de RSE n’est pas une réponse à court terme, mais un moyen de capitaliser sur l’avenir en anticipant les changements qui seront de toute façon nécessaires à la survie de l’entreprise. Tenir compte de la diversité des acteurs et de la complexité des enjeux et faire preuve de courage en prenant les décisions non pas au plus vite, mais au plus tôt, peut s’avérer salvateur pour demain.

Lorraine de Montenay
Sources :
Stratégies n°1749-1750 19/12/13
Lemonde.fr
Dailymotion.com
Opinion-way.com
Pour en savoir plus :
Jean-Marc Le Gall, L’entreprise irréprochable, Réciprocité, Responsabilité, Démocratie, Desclée de Brouwer, Paris, 2011
Iso.org

7
le petit journal
Société

Yann Barthes : l’arroseur arrosé ?

 
« Je suis surpris que vous soyez si négatif (…) Quel genre d’entraineur êtes-vous ? » assénait la semaine dernière Mac Maharaj à Yann Barthes, lors de l’émission « Spéciale Afrique du Sud » de ce dernier. Le présentateur du Petit Journal, penaud, n’y avait pas trouvé grand-chose à redire. Mais, en diffusant cette leçon donnée habilement par un responsable de communication des plus hauts placés, c’est aux médias en général que l’émission renvoie la critique. Du négatif, du clash, des larmes, de l’appréhension quant à l’avenir… Ras-le-bol ! Les obsèques de Mandela ont bien prouvé une chose : regarder des gens danser dans les rues, chanter et rire n’apporte guère de désinformation, point de baisse d’audience,  et nous donnerait d’avantage envie de regarder la télévision – plutôt que d’attraper d’un même mouvement Télécommande et Tranxène.
La journaliste Clara Schmelck expliquait dans CB News le mois dernier en quoi la colère représente un « vecteur d’information » en tant qu’elle est « la manifestation (…)  la plus universellement partageable » (ici, sur Twitter). Certes, mais peut-être cette utilisation de sentiments négatifs est-elle, très précisément, influencée par la ligne édito-sentimentale des médias environnants.
Le site Influencia titrait avant-hier «  Média : 2014, année positive et créative ! ».
ALLELUIA !
On croise les doigts, on ouvre les yeux et… Cheeeeese ?
Le Petit Journal du 9 Décembre 2013
 
Chloé Letourneur
Sources:
CB News N°25, Novembre 2013
Influencia.net

Candy crush
Société

Candy Crush : avez-vous succombé à la gourmandise ?

 
A moins de n’avoir ni tablette, ni smartphone, ni compte Facebook, vous n’avez pas pu passer à côté du phénomène Candy Crush Saga. Le jeu qui consiste à créer des combinaisons de bonbons est devenu mythique, depuis sa création en avril 2012.
En effet, en novembre 2013, le site Think Gaming estime jusqu’à 5,3 millions le nombre de « casseurs de bonbons » quotidiens !

Vous avez dit simple ?
Pour les quelques rares qui ne connaîtraient pas le jeu, il est important de préciser qu’il ne consiste qu’en  créer des combinaisons de bonbons (3 au minimum) – afin de les faire exploser.  Et c’est tout. Au revoir les jeux compliqués, les intrigues alambiquées, la simplicité est maintenant la recette du succès. Un succès qui surprend d’ailleurs, et cela jusqu’à ses créateurs, la société King, qui affirment « être les premiers surpris ».
Un succès explosif
Candy Crush est la représentation d’une génération d’ATAWAD (Any Time, Any Where, Any Device), qui consomme du jeu vidéo partout. Si cela ne vous a pas encore frappé, levez la tête et observez car c’est dans toute la société qu’a pénétré le jeu : métros, bureaux, domiciles… Sa simplicité le rend accessible partout, et inutile d’y jouer 1h pour passer les niveaux !
De plus, la généralisation de l’utilisation du web mobile au détriment du web sur PC a accéléré sa propagation.
Retour vers le passé : la recette d’un succès
Depuis quelques années, le retro gaming est en plein boom. On assiste à un retour des jeux vidéo rétro : Snake, Sonic, Tetris, etc.
Les raisons de cette tendance sont multiples. Les commandes simplifiées séduisent ; un sentiment de nostalgie à l’égard d’une époque révolue se développe, ainsi qu’un sentiment de frustration quant à l’accélération constante du progrès technique – qui conduit bien vite à remplacer certains jeux vidéo par d’autres, reléguant les anciens au placard  sans qu’ils n’aient pu, souvent, être pleinement appréciés. Candy Crush a su reconnaître cette tendance et s’y imposer, en créant un gameplay accessible de tous. D’ailleurs, il est souvent comparé à son ancêtre Tetris, dont il reprend les codes : assembler des pièces pour les faire disparaître.
Mais au noir et blanc de nos premiers téléphones et Game Boys, Candy Crush  s’approprie les couleurs et en joue pour en faire un jeu moderne et fun. Et c’est là toute la révolution. Du jaune, du bleu, du violet, du vert… : c’est une véritable féérie qui se déploie sous les yeux du joueur.
A cela s’ajoute un discours bienveillant, composé de compliments tels que « Divin ! », « Merveilleux ! » qui, un poil exagérés, rappellent les compliments de l’enfance. Car oui, vous l’avez bien compris, avec Candy Crush, il s’agit bien de s’évader du sérieux de son quotidien afin de renouer, pendant un cours instant,  avec l’enfance, ce temps de l’innocence et de l’émerveillement.
Vous aimez Candy Crush, dites-le
L’ascension fulgurante de Candy Crush peut surprendre. Pourtant, la communication effectuée par l’entreprise –mis à part des spots télévisés –est très faible.  C’est sur le bouche-à-oreille que compte la société et cela fonctionne. Sur Facebook, le jeu vous invite régulièrement à poster votre score et les personnes battues sur votre mur, afin de faire connaître le jeu et d’inciter vos amis à y jouer.
« Un jeu qui rapporte bonbon »
Candy Crush est un jeu qui, il faut bien le dire, provoque une certaine addiction. Tout a été pensé pour : le jeu semble interminable (le nombre de niveaux exact n’est d’ailleurs pas connu) et son utilisation invite à une compétition entre amis, que l’on veut dépasser à tout prix. Lorsque l’on commence à jouer, il devient difficile de s’arrêter. Et c’est bien là-dessus que compte la société King. Ce jeu, supposé gratuit, propose bien vite d’acheter des boosters (qui vont vous aider à franchir un niveau) ou encore des vies. Etre le meilleur a un prix. Ce modèle a un nom : le « free-to-play ». En moyenne, Candy Crush rapporterait 663 000$ par jour.
Et cela ne s’arrête pas là. La société ne cesse de trouver de nouveaux débouchés à son célèbre jeu : celle-ci se lance doucement mais sûrement dans le marché des produits dérivés. Une société New Yorkaise, le Dylan’s Candy Bar, se propose de vendre ces bonbons. Vous pouvez maintenant déguster ces fameux jelly fish, color bombs et autres mélanges sucrés. Ces bonbons franchissent ici une étape capitale : de l’ordre de l’imaginaire, ils rejoignent maintenant un nouveau monde, celui de la matérialité. Cette étape, dans le cadre d’une stratégie marketing toujours plus forte, est de plus en plus mise en scène. Il s’agit de créer de nouveaux besoins chez les consommateurs, de leur faire croire à l’indispensabilité de ces produits.
Le marché des produits dérivés est un marché plus que porteur : aujourd’hui, les produits qui rencontrent le succès sont dérivés à l’extrême, pour faire gagner à l’entreprise un maximum de profits. Ils sont le symptôme d’une logique commerciale qui repousse toujours plus ces limites. Les entreprises à l’avoir compris sont légions, le géant Disney notamment, qui s’en est fait une spécialité.

Quel avenir pour Candy Crush ?
Même si le jeu vient de perdre la première place de jeu vidéo préféré dans le cœur des Français (il se classe 2e au classement des jeux vidéo préférés sur Facebook, juste derrière Criminal Case), Candy Crush cherche à conquérir de nouveaux territoires. Une entrée en bourse à New York se prépare, avec une valorisation de 5 milliards de dollars. Est-ce trop tôt ? Peut-être, car le risque pour la société de mourir jeune est important.
Seul le temps nous donnera la réponse, souhaitons seulement à la société que son succès ne s’éteigne pas aussi rapidement qu’il ne s’est déclenché.
 
Adeline Mateus
Sources :
Humanité.fr
LeCourrierdesEchos.fr
Comestible.fr
Marketing-et-communication.fr
Lenouvelobs.com
Crédit photos :
King Candy Crush

ivresse guillaume canet
Société

L’ « Ivresse » selon Guillaume Canet

 
Les spots de prévention sont devenus monnaie-courante dans le paysage télévisuel. On les voit, on les entend. Ils nous surprennent, nous émeuvent, nous choquent parfois. Voici le dernier en date : un court-métrage de cent secondes d’ « Ivresse » qui a déjà fait couler beaucoup d’encre. Pour cause, qui retrouve-t-on à la réalisation ? Ni plus ni moins que Guillaume Canet, l’un des acteurs/réalisateurs français les plus célèbres de sa génération.
A la demande de l’acteur Patrick Chesnais, fondateur de l’association Ferdinand –du nom de son fils décédé quelques années plus tôt-, le réalisateur de « Ne le dis à personne » et des « Petits mouchoirs » a repris les commandes derrière la caméra.
En résulte un film qui, malgré son thème plus que récurrent, réussit à surprendre. Ni ton moralisateur, ni images trash, Guillaume Canet met en scène l’histoire d’un jeune couple, ivre d’amour, auquel on s’apparenterait bien volontiers. Les voilà ivres d’air pur, de sensations fortes, de plaisir. Et puis les voilà ivres, tout court. Ecran noir. La fin tragique de ces petites saynètes de bonheur n’est suggérée que par les sons, ceci dit plus qu’allusifs, qui viennent apporter une intensité supplémentaire à l’instant   : « Ivre au volant. Amuse-toi mais reste en vie ».

Le message, aussi universel soit-il, s’adresse ici directement aux jeunes, tant grâce au nom du réalisateur qu’au ton adopté. Ce choix de cible n’a rien d’hasardeux : les 18-24 ans ne représentent que 9% de la population, mais 25% des tués sur les routes de France. C’est ce chiffre que s’attache à réduire la fondation Ferdinand, qui a déjà réalisé huit courts-métrages sur les dangers de l’alcool au volant.
« Ivresse », de Guillaume Canet, est diffusé depuis mercredi dernier sur plusieurs chaines télévisées, dans les salles de cinéma, et sur le site internet roulons-autrement.com, géré par la fondation Vinci Autoroutes.

 
Céline Male
Sources :
Metronews.fr
LePoint.fr
L’Express.fr
Crédits photos :
Radio VInci Autoroutes
ursofrench.fr