Société

Jacques a dit : les chaises sont comme Facebook

 
En ce moment, Jacques nous dit que  « Les chaises sont comme Facebook »
On admettra que sur le coup tout cela laisse un peu perplexe !
Cette précieuse information n’est autre que le message délivré par la toute première campagne publicitaire du célèbre réseau social. Elle a suscité beaucoup de réactions sur Internet mais pour ceux qui ne l’auraient pas encore remarqué, Facebook propose, depuis le 4 octobre dernier, de partager un très beau clip d’une minute et demi à la gloire des objets de tous les jours, des éléments qui nous lient : les sonnettes, les pistes de danse, le basketball…
« The things that connect us », c’est d’abord la représentation d’un monde paisible, où tout le monde s’aime et partage. Mais c’est surtout un message, et quel message ! Les chaises sont comme Facebook.
Audacieuse, ridicule, absurde, exagérée… la formule ne laisse pas indifférent.
En capitalisant sur le symbolisme, Facebook se réaffirme comme un partenaire du quotidien , fédérateur, créateur de lien et gardien de valeurs essentielles telles que  l’amitié, l’amour, la fraternité…  Souvenez-vous du slogan d’origine :
« Facebook vous permet de rester en contact avec les personnes qui comptent dans votre vie ».
Cette démarche inédite de l’entreprise américaine interroge sa place auprès du public. Aujourd’hui plus que jamais, celle-ci reste ambiguë. Entreprise ? Outil ? Réseau ? Média? L’hyperprésence du site Internet a tendance à masquer son identité ou du moins à la rendre floue.
Facebook, qui profite certainement de ces zones d’ombre, se trouve aujourd’hui à une étape décisive de son histoire. Cette campagne officielle semble définir le positionnement adopté par le média. Après une actualité mouvementée (une entrée en bourse décevante, des tentatives hasardeuses pour séduire les investisseurs et un scandale touchant au tabou de la confidentialité), la rentrée  est l’occasion de soigner image et cote de popularité.

Pour ce faire, la marque Facebook nous raconte des histoires.
Le réseau nous dit qu’il est un média sans dire qu’il est un média. Lorsque l’on regarde cette vidéo attentivement, on remarque rapidement une absence totale des dispositifs de communication modernes. Ordinateurs, mobiles, écrans sont proscrits. Le spot effectue une série de métaphores in absentia qui viennent minimiser la présence des NTIC mais sont tout autant de références aux media au sens premier du terme.  Le mot et le logo Facebook n’apparaissent respectivement qu’une seule fois.
Pendant longtemps, les concepts marketings ont seriné combien la répétition de la marque ou du produit avaient leur importance dans la publicité. Ici tout est dans la substitution. Cette vidéo ce n’est pas l’histoire du média Facebook, c’est une histoire des hommes et des objets. Presque à la manière d’un récit mythologique, elle nous raconte, nous explique pourquoi tous ces objets sont là, et dans quels maux universels ils trouvent leur origine :
« L’univers : il est vaste et sombre ce qui nous fait nous demander si nous sommes seuls. Alors peut-être que si nous construisons toutes ces choses c’est pour nous rappeler que nous ne le sommes pas. »
Pour qualifier la stratégie adoptée par le réseau : des histoires et non pas une.  Le storytelling n’est pas seulement au centre de ce clip ; il est au cœur de toute la stratégie de visibilité déployée par Facebook. En août 2012, le réseau social lançait www.facebookstories.com, une plateforme indépendante destinée à recueillir et diffuser les récits de personnes utilisant Facebook de manière extraordinaire. C’est à ce jour le seul site Internet – en dehors du réseau – où la marque communique sur elle-même.
Là encore, le propos est ambitieux. Un mot d’ordre : viralité.
Tout en masquant son hyperprésence, le réseau se présente comme un point de contact. Plus d’un milliard d’individus forment désormais l’immense constellation qu’est Facebook. La marque illustre cela par le néologisme « virality » ou la capacité de pouvoir toucher différemment les individus, immédiatement et en tout lieu :
« We’re tackling a phenomenon that dense network of connections creates: the ability for an idea, a song, a picture — anything — to spread nearly anywhere, nearly immediately ».
Jacques ne sait pas si les chaises sont comme Facebook. Mais une chose est sûre, le réseau veut s’imposer durablement comme un médiateur, le ciment qui unit les individus en dedans et, – comme l’illustre par exemple sa participation à la gay pride de San Francisco  – en dehors du média.
 
Esther Pondy

Culture

L'anticonformisme selon France 3

 
La rentrée 2012 a été riche en campagnes médiatiques et aujourd’hui on s’intéresse à celle de France 3. Si vous êtes passés à côté, elle ressemble à ça.
Créée par l’agence « Australie », cette campagne d’affichage, qui s’accompagne de supports radio et vidéo, a fait sensation sur les réseaux sociaux. Et pourtant, les afficionados de Twitter et Facebook ne sont pas le cœur de cible d’une chaîne qui traîne derrière elle une image « vieillotte ». Mais en 2012, France 3 se rebelle et décide de faire entendre sa voix à travers une campagne osée.
Problème : comment  parler, à une génération de trentenaires urbains, d’émissions pour la plupart regardées par nos grands-parents ? Et surtout, – même si l’agence ne le formule pas de cette manière dans son discours – comment faire passer l’idée que regarder France 3 est une activité socialement valorisante ? Tout simplement en jouant la carte de l’humour.
Avec des slogans faisant la part belle à l’ironie et au second degré la chaîne nous montre qu’elle n’oublie pas de prendre du recul par rapport à ses propres productions. Cependant, rajeunir l’image d’une marque est toujours une tentative périlleuse. Et dans le cas de France 3, le risque était grand de nier l’identité de la marque en cherchant à travestir ses valeurs. Or, l’intelligence d’ « Australie » a précisément été d’axer sa campagne sur six émissions phares de la chaîne parmi lesquelles  30 millions d’amis, Plus belle la vie ou Côté Jardin.
Faire preuve d’autodérision c’est bien, en profiter pour tacler la concurrence c’est mieux. Après D8, c’est donc au tour de France 3 de s’attaquer aux programmes de M6. Avec humour, un des visuels consacrés à  Des Racines et des Ailes  annonce « Quand on s’invite dans un lieu, ce n’est pas pour refaire la déco » — les intéressés apprécieront. De manière moins marquée, les autres chaînes du PAF en prennent pour leur grade avec des références à la télé-réalité ou aux émissions hyper-scénarisées.
Bref, à travers ces quelques affiches France 3 affirme son caractère décalé. Destiné aux jeunes urbains, leur message pourrait se simplifier en ces mots : regarder France 3 c’est bien car c’est anti-mainstream. La chaîne, plutôt que de se lancer dans une quête de reconnaissance, prend le contrepied des critiques. La 3 devient « tendance », précisément parce que ses programmes ne le sont pas.
Alors si vous souhaitez briller en soirée, n’oubliez pas, dites que vous regardez  Thalassa.
 
Angélina Pineau

N.B : et pour tous ceux qui s’intéressent au graphisme, une très bonne analyse de cette campagne est disponible ici sur le site d’OWNI.

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Société

Jacques se repose

 
« Halte à l’invasion publicitaire dans le métro ! ». On le sait, les affiches sont les publicités les plus agressives. Il est impossible de s’y soustraire…sauf en fermant les yeux. Or pour trouver son chemin dans les labyrinthes de la RATP, avoir des yeux attentifs et grands ouverts est conseillé !
Impossible de se soustraire à la publicité dans le métro. En effet celle-ci est omniprésente : les couloirs, les quais, les métros semblent tapissés d’affiches. Chaque station contient en moyenne 144 m²de ces panneaux publicitaires. Les Parisiens le savent bien, les panneaux de 3 sur 4 mètres font partie du paysage souterrain. Que l’on soit de l’autre côté du quai ou placé de biais, la publicité s’impose à nous. Le métro parisien détient ainsi le record de la surface publicitaire. Ce phénomène tend à prendre de l’ampleur avec le développement des panneaux lumineux.
« La pub me fatigue ». Nous, grands habitués du métro, ne faisons plus guère attention à ces pubs. Elles font désormais partie de notre quotidien. Le groupe des Reposeurs, en disant leur désaccord avec ce modèle publicitaire, nous donne l’occasion de réfléchir sur ces panneaux. Ce groupe antipub mobilise principalement des jeunes qui se sont réunis tous les jours à 18h du 13 au 26 octobre, devant la Sorbonne.
Leur but : Faire réagir la RATP pour une réduction de la surface publicitaire. Selon eux, des affiches de 50 cm sur 70 sont suffisantes. Il s’agit là des dimensions des affiches associatives. Ils expliquent, en effet, que cette taille laisse le choix au voyageur de s’arrêter pour en savoir plus. De cette façon, il cesserait d’être la victime des annonceurs. L’affichage publicitaire serait ainsi réduit à 8m² par station.
Leur moyen : L’utilisation massive de papiers repositionnables, ou de feuilles A4. Encore une fois, il faut laisser le choix au voyageur de s’approcher pour en savoir plus. Ces affichettes sont constituées de slogans et donnent l’adresse du site : une information minimale. Par leur moyen-même, qui n’est pas agressif, les Reposeurs manifestent leur désir de lutter contre le « matraquage publicitaire ».
Leurs résultats : 57% des Franciliens sont favorables à une réduction de la taille des panneaux publicitaires et à une réduction de leur nombre.
Tel est le résumé de leur action. Cependant, le même sondage montre que 52% des personnes interrogées percevaient les affiches comme « dignes d’intérêt », non pas comme des « agressions visuelles ». Les Reposeurs restent tout de même optimistes. Notons que la RATP n’a toujours pas réagi… Il semble que l’année prochaine, nous aurons droit à une autre campagne à base d’affichettes !
En somme, les Reposeurs développent une campagne sympathique, qui amène le voyageur à sortir de sa torpeur. Mais, il faut le dire, ils ne sont pas près d’obtenir gain de cause… Le développement des panneaux lumineux, certes moins grands en surface, accroit l’agression publicitaire dans les métros. Il semble en effet que nous soyons dans un processus d’innovation des formes publicitaires qui deviennent toujours plus agressives. Eh oui, il faut réveiller la cible pour qui les panneaux publicitaires deviennent partie intégrante du quotidien. Les yeux glissent sur ces surfaces colorées, s’y attardant de moins en moins. Les Reposeurs ont d’ailleurs été un élément perturbateur dans la douce monotonie de nos trajets en métro, nous sortant de nos habitudes… On peut alors s’interroger sur cet ultime renversement : les agents publicitaires devront-ils utiliser la même méthode que les Reposeurs, à savoir réveiller les passagers et attirer de nouveaux regards curieux ?
 
Clothilde Varenne
Sources :
Le rapport du CSA
Le site des Reposeurs
Crédits photo : ©Les Reposeurs
 

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Publicité et marketing

Soyezsurpris !

 
Une campagne d’affichage est actuellement visible dans le métro. Une campagne d’affichage parmi d’autres ?
Voici l’essentiel de l’affiche : en grand et en noir sur fond blanc, on peut lire une grande lettre par panneau. Sous celle-ci, la mention « soyezsurpris.fr » ne fait que nous conforter dans notre premier mouvement d’interrogation. Payer de grandes affiches pour n’exhiber qu’une grande lettre, voilà sans doute la surprise, non ? En fait, il y a quatre affiches qui ne diffèrent de l’une à l’autre que par la grande lettre qui couvre l’essentiel de l’affiche. Sans vouloir parodier la Cité de la Peur (film de saison s’il en est !) : A, U, B et E ? Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ? Dans cet ordre, la question est stupide. Mais si on voit un U puis plus tard un E sans jamais croiser de A ni de B comme ce fut mon cas, on se pose des questions… Bref, c’est bien une campagne publicitaire pour l’AUBE, le département de la région Champagne-Ardenne.
Laissez-vous donc surprendre par le département n°10, voilà le message de l’affiche. Et pour vous accompagner dans votre étonnement l’affiche vous propose un QR code à flasher avec votre smartphone. Ainsi, vous avez un accès direct au site « soyezsurpris » qui propose des vidéos, un concours et des petits sondages mais surtout : un espace de partage et d’échange à propos de la région de Troyes. Le site cherche à créer une communauté internet d’amoureux de l’Aube en invitant à raconter ses « anecdotes », ses « secrets », ses « rencontres » et ses « surprises ».
En somme la campagne d’affichage « soyezsurpris » est un aiguillage vers le site Internet qui lui-même a pour fonction de créer une relation entre la région et le potentiel futur touriste. Audacieux et malin. Dommage que la sauce n’ait pas encore pris malgré une campagne d’affichage de cette ampleur…
 
Thomas Millard
Site :

La machine Hug Me de Coca-Cola et Ogilvy située à Singapour dans le cadre de la campagne Open Happiness ou Que du Bonheur
Publicité et marketing

Coca-Cola se met aux Free Hugs

 
Le 11 avril dernier, Coca-Cola et son agence Ogilvy ont encore fait parler de la fameuse bouteille rouge et blanche, source de bonheur intense. Vous vous souvenez sûrement du distributeur de boissons qui a fait tant d’heureux il y a environ deux ans à coups de cadeaux en tout genre.

Cette fois-ci, même pas besoin d’insérer quelques pièces, un câlin et le tour est joué. En effet, Coca-Cola continue de diffuser sa joie avec une nouvelle machine au message explicite (« Hug Me ») installée dans une université de Singapour. Le principe est simple, en échange d’un câlin à la machine on repart avec une cannette gratuite.

Cela laisse imaginer ce qu’un distributeur Durex pourrait nous demander dans le futur…
Get physical !
 
Marion Mons
Source : PSFK.com

Publicité et marketing

Jacques a dit que tout n’était plus que publicité

 
Vous les connaissez murales, télévisuelles, digitales ; vous les avez vues avant votre film au cinéma ou entre deux épisodes de votre série ; vous les connaissez sous forme de tracts, de flyers, d’affiches, d’encarts, de pages, vous les voyez chaque fois que votre œil tombe quelque part dans la rue… Bariolée ou intacte, attractive ou repoussoir, pénible souvent, la publicité hante notre existence tel un spectre qu’on ne remarque pas toujours mais qui nous colle aux yeux et aux oreilles. Certains réagissent violemment : bariolage d’affiches et d’écrans dans les métros, logiciels pour empêcher la pub sur internet ou encore création de groupes tels que BAP (Brigade Anti-Pub) et RAP (Résistance à l’Agression Publicitaire), mais beaucoup d’autres en font leur gagne-pain, comme ces sociétés qui ont développé le « panneau-espion » équipé de capteurs vidéo afin de savoir combien de temps l’utilisateur reste devant l’écran.
Mais il existe encore un autre groupe de personnes à utiliser la publicité de manière toujours plus innovante afin de se faire connaître. C’est le cas de ces deux jeunes anglais de 22 ans, Ross Harper et Ed Moyse. Ayant dû s’endetter de 25 000 livres chacun pour finir leurs études et obtenir leur diplôme de Cambridge, leur entrée sur le marché du travail leur paraissait bien difficile, surtout dans un pays où le chômage est à 22% et touche en particulier la jeunesse. En Octobre 2011, ils ont donc décidé de se lancer et de créer leur propre boîte, comme de plus en plus de jeunes aujourd’hui (la fameuse « génération Y »). Avec un capital de 120 livres, ils ont eu l’idée de lancer « Buy My Face », soit en français « Visage à Vendre », et de le proposer aux entreprises comme nouveau support publicitaire.
Le succès fut au rendez-vous. D’une livre (environs 1,20 euro), leurs deux visages sont très vite passés à 100 voire 400 livres par jour et les deux jeunes en sont à plus de 30 000 livres de bénéfices depuis le lancement du projet. Grâce au bouche-à-oreille, les visites sur leur site internet ont augmenté de manière exponentielle, atteignant aujourd’hui environs 7000 visites individuelles par jour. Grandes et petites entreprises (TNS, Ernest & Young ou encore Oméga pour en citer quelques unes) se bousculent pour bénéficier de leur offre. Ayant commencé par simplement se poster dans les rues de Londres, ils réalisent aujourd’hui des actions pour leurs annonceurs comme du saut en parachute afin de donner une dimension plus sensationnelle et attractive à leur concept. Aujourd’hui, ils cherchent à étendre leur idée à l’international, ayant eu vent d’entreprises dans d’autres pays qui seraient intéressées par ce support communicationnel inhabituel.
Cette double visée, à la fois communicationnelle pour les deux jeunes et publicitaire pour leurs annonceurs, montre plusieurs choses. D’abord cette idée d’une très grande importance de l’individu, chacun cherchant à se démarquer, à faire parler de lui. Mission réussie ici pour Ross et Ed qui attirent inévitablement l’attention où qu’ils aillent avec leurs joues peinturlurées. Mais cela montre aussi que les entreprises cherchent de plus en plus à développer d’autres méthodes de communication et à surprendre leurs clients dans leurs publicités. Enfin, on peut aussi voir dans cette action que l’humour, la dérision sont au goût du jour dans l’opinion publique comme dans les entreprises, et que la communication qui se base sur ces principes a de grandes chances d’aboutir.
Ce projet ne reste malgré tout qu’un évènement éphémère qui risque de vite prendre fin. Cependant, il incarne l’idée d’une évolution de la publicité vers une tendance plus ludique et humoristique afin de toucher un public toujours plus large, sans oublier son aspect innovant qui marque donc d’avantage les esprits et donne le sentiment d’être plus efficace. Un sentiment qui semble confirmé par l’immense succès de ces deux anglais.
 
Héloïse Hamard

Affiche Fauchon Bouche 2004
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Mises en bouche

 
Celle qui papote, qui sourit, qui fait parfois la moue se balade de plus en plus sur nos écrans. Peut-être l’avez vous remarqué mais la bouche est mise à l’honneur dans des contextes pour le moins différent ces derniers temps.
On peut la voir se délecter dans cette chorégraphie rythmée et colorée :

On peut l’admirer dans l’univers du rouge à lèvres qui lui est propre grâce à un montage entre le stop motion et Parker Lewis (série adorée des années 90) :

Et finalement, depuis le 5 mars, on peut l’imaginer au volant d’une Peugeot 107 « so girly » à en croire le spot :

Alors, il y a de quoi se demander à quelles symboliques de la bouche les publicitaires font-il appel dans chacun de ses films. La bouche y est représenté quasiment de la même manière : gros plan sur la partie inférieure d’un visage féminin arborant des dents blanches et parfaitement alignées en contraste avec des lèvres aux couleurs parfois délirantes.
La campagne de Fred et Farid (celle qui eu le don d’agacer Fauchon) pour la marque de régime au système de points use de la bouche à la fois pour son rôle de mastication, mais aussi pour sa symbolique sensuelle et glamour offrant aux yeux un film très esthétique malgré un sujet peu ragoûtant qui aurait pu virer au « Super Size me ».
Lancôme fait une fixette sur cet organe tout d’abord car il est le plus démonstrateur d’un des plus produit qui résiste à toutes épreuves. La bouche est ici vectrice de dialogue et les lèvres se montrent sous tous les angles grâce aux différentes actions enchainées (baisers, moues diverses et variées).
Enfin, chez le constructeur automobile le but était de créer un univers « girly » avec des couleurs flashy parcourant l’arc en ciel de bout en bout. Tous les clichés sont là afin d’imposer la voiture comme partenaire idéal du shopping. La bouche est surtout présente car elle renvoie à la féminité et la sensualité mais elle rappelle aussi le dynamisme du clip « I love u so » de Cassius qui eu un grand succès.

Ces bouches chantantes risquent de nous en faire voir de toutes les couleurs pendant encore un moment !
 
Marion Mons
 
Crédits photo et video :
©Fauchon – ©Weight Watchers – ©Lancôme – ©PSA

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De Lennon à Lego

 
Vous vous rappelez ce clip où John et Yoko marchaient dans la brume jusqu’à cette maison blanche dont Yoko ouvrait une à une les persiennes pendant que John se mettait à chanter : « Imagine there is no country… Imagine there is nothing to kill or die for… Imagine all the people living life in peace. » Elle avait un joli bandeau dans les cheveux, il avait une belle chemise à pois. C’était chouette, c’était plein d’espoir. Un peu puérile peut-être ? Evidemment puisque le propre de l’enfance, c’est d’imaginer, à foison et sans limites. Et, en imagination tout est possible, le meilleur inclus.
Cela, Lego le sait particulièrement bien. D’ailleurs, c’est sa raison d’être et son gagne-pain. Depuis 1932, la société danoise vend de l’imaginaire, ou plutôt des supports pour l’imaginaire, à des milliers d’enfants dans le monde entier. Et, pour ce faire, il faut aussi créer un imaginaire de ces supports de l’imaginaire. Vous suivez ? Il s’agit en fait de communiquer sur la marque Lego, tout simplement. Du coup, comme beaucoup d’autres, l’entreprise lance régulièrement des campagnes, et le fait généralement avec un certain brio, cette semaine encore.
Un certain nombre de sites, dont blogenblois.fr, ont ainsi donné à voir la dernière campagne du fabricant de jouets, réalisée par l’agence allemande Jung Von Matt. En bref, de simples briques de legos sont empilées dans un espace vide. Un logo de la marque les présente, tandis qu’un laconique « Imagine » restreint le sens de l’image. La chose pourrait s’arrêter là, et cela nous paraîtrait d’ailleurs intéressant, mais les publicitaires n’ont pas osé et ont donc décidé de faire quelques références : aux Tortues Ninja, à Lucky Luke ou encore à Astérix et Obélix.
Quoi qu’il en soit, il s’agissait de montrer des possibles. La tâche était ardue et cela semble avoir galvanisé les créatifs allemands. En effet, contrairement à d’habitude, il ne fallait pas créer un univers symbolique autour d’un produit ou d’un ensemble de produits, mais montrer la possibilité de créer une gamme illimitée d’univers symboliques à partir d’un produit. Jouer, d’ailleurs, n’est-ce pas cela ? Manier des signes pour créer des réalités. Voilà pourquoi la mission est accomplie. L’agence a réussi à prouver qu’à partir de simples cubes emboîtables, il était possible de recréer un monde, celui des Tortues Ninja ou de Lucky Luke. Elle aurait été plus ambitieuse encore en se passant de ces références, mais le risque à prendre était sûrement trop grand. N’est pas autorisé à être Kandinsky qui le veut.
En travaillant ainsi, elle a également réussi à mettre en valeur son produit dans sa simplicité. Ce qu’on voit, ce sont de prosaïques legos, mais montrés ainsi ils donnent envie. Pas d’ambassadeurs de la marque, pas de lourd storytelling mais le produit, simplement le produit, et ses potentialités. Du coup, pas de problème d’attribution. Pas de séduction inutile, on sait qui s’exprime et on s’en rappelle. En outre, c’est à partir de ce produit qu’est créé le territoire de la marque. C’est un autre point fort de cette campagne. On ne fait pas entrer le produit dans un univers, on le fait créer lui-même cet univers et ainsi il en reste le centre, le point d’attraction, sur lequel se concentre l’attention du consommateur.
Mais, qui est le consommateur ? L’enfant, son parent, son grand-parent ? Pour les concepteurs de cette campagne, la réponse semble être assez claire. Le niveau d’abstraction du visuel comme du slogan les rendent peu accessibles à des bambins. C’est donc bien ici l’adulte qu’on vise, en lui donnant l’idée que son enfant va développer des capacités, accéder à des imaginaires. En somme, « le groupe Lego s’engage à développer la créativité des enfants par le jeu et l’apprentissage. » C’est écrit sur le site, noir sur blanc, et cela confirme au moins une chose : la publicité n’est pas un art. Il reste au moins cela à John…
 
Romain Pédron

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Campagne ADMD pour l'euthanasie avec Sarkozy mars 2012
Politique

Une campagne qui fait mourir les candidats à la présidentielle

 
L’euthanasie : voilà un mot qui fait peur, une idée qui fait frémir, un droit contesté. L’euthanasie, c’est le droit de mourir dignement quand il n’y a plus d’autre espoir que la souffrance et l’agonie. L’euthanasie est autorisée légalement en Belgique pour les patients en phase terminale mais elle est tolérée de manière plus ou moins explicite dans de nombreux pays européens tels que le Luxembourg, les Pays-Bas ou encore la Suisse. En France en revanche, l’euthanasie est considérée comme un assassinat, un empoisonnement prémédité passible de la peine de prison à perpétuité ; des textes législatifs élargissent néanmoins les possibilités de cessation de l’acharnement thérapeutique.
Selon un sondage réalisé en 2000, 70% du corps médical français se déclare favorable ou très favorable à l’exception d’euthanasie. Le 24 novembre 2009, les députés français ont cependant rejeté une proposition de loi présentée par le député socialiste Manuel Valls visant à légaliser l’euthanasie dans certaines conditions.
Si la majorité de l’ordre des médecins est prête à tolérer l’euthanasie pour les patients en phase terminale, il semble que les politiciens soient plus difficiles à convaincre. L’euthanasie est un sujet polémique ; l’idée d’autoriser la mort assistée d’un patient est souvent considérée comme amorale et assimilée à la violation de la loi sacrée de la vie humaine. Cependant quand il n’y a plus d’espoir, quand l’agonie se fait longue et douloureuse et que la mort n’est plus qu’une question de temps, le droit de mourir dignement est alors compréhensible.
C’était d’ailleurs le sujet de la dernière émission Sept à Huit au cours de laquelle les journalistes de TF1 recevaient le mari de Marie Deroubaix laquelle, atteinte de plusieurs tumeurs au cerveau, avait pris la décision de se faire euthanasier en Belgique pour éviter de souffrir et de faire souffrir son entourage. Quelques jours avant de s’éteindre, elle avait accordé une interview aux journalistes de TF1 pour expliquer les raisons de son choix : elle voulait ainsi montrer aux gens, et plus particulièrement aux hommes politiques français, les raisons de son choix pour permettre aux gens dans sa situation de bénéficier du droit de mourir dans les meilleures conditions possibles, dans la dignité et avec le soutien de ses proches.
C’est donc un acte militant que Marie Deroubaix a accompli peu avant sa mort. Comme elle, de nombreuses associations militent en faveur de l’euthanasie comme l’ADMD en France ou Dignitas en Suisse.
En période de campagne pour les présidentielles, ces associations tentent le tout pour le tout pour convaincre les hommes politiques de s’intéresser à la question de l’euthanasie et faire des propositions précises. L’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité organise d’ailleurs un rassemblement le 24 mars prochain sur la place de la République et encourage les malades à réclamer leur droit à la fin de vie dans la dignité. Comme on peut le lire sur leur site internet « l’ADMD entend obtenir qu’une loi légalisant l’aide active à mourir (euthanasie et auto-délivrance assistée) soit votée par le Parlement, comme le réclament 94 % des Français interrogés par l’institut de sondage Ifop en août 2011 ».
Il y a moins d’une semaine, l’ADMD lançait une campagne publicitaire choc interpelant le président de la République et certains candidats à la présidence de la République (tels que François Bayrou, candidat centriste du Modem et Marine Le Pen, candidate pour le Front National) en les représentant sur leur lit de mort.
« M. le candidat, doit-on vous mettre dans une telle position pour faire évoluer la vôtre sur la question de l’euthanasie ? » demande le message d’accompagnement des affiches publicitaires parues cette semaine dans Les Inrockuptibles.
La campagne choc de l’association cherche avant tout à susciter une réaction de la part des politiques qui délaissent littéralement cette question depuis l’échec de la proposition de loi de 2009. « Même si la population est largement en faveur de nos demandes, ces politiciens continuent de ne pas écouter » affirme Jean-Luc Romero, le président de l’ADMD. La campagne pour la présidentielle apparaît donc comme une opportunité à saisir pour parler de l’euthanasie et tenter de la replacer au cœur des débats.
Cette campagne a été beaucoup critiquée ces derniers jours ; les images ont été qualifiées « d’indignes » par Jean Leonetti, ministre des Affaires européennes et auteur de la loi actuellement en vigueur. De plus, l’absence de François Hollande sur les affiches suscite l’incompréhension et la suspicion d’un favoritisme envers le candidat socialiste.
Suite au lancement de la campagne, le président de l’ADMD convoque les candidats à la présidentielle à une rencontre publique à la fin du mois pour débattre de l’euthanasie. Si François Hollande a récemment affirmé qu’il était favorable à une révision de la loi pour les patients en phase terminale d’une maladie incurable, Nicolas Sarkozy reste quant à lui très ferme sur ces positions.
Quoiqu’il en soit, s’il est incontestable que cette question continue de faire des émules, il paraît peu probable de voir un réel changement dans les mentalités des politiques.
 
 Charlotte Moronval

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Image du film de la sécurité routière sorti début 2012 par Publicis Consultants sur les dangers de la route
Publicité et marketing

Un conducteur choqué en vaut deux

Voici le troisième volet d’une campagne en 3 temps menée par la Sécurité Routière, toujours bien décidée à nous rendre plus responsables ! En effet, même si le nombre de tués baisse d’années en années en France, elle n’en reste pas moins un des pays les plus concernés par les accidents de la route (encore 3 970 accidentés en 2011). C’est pour cette raison que la Sécurité Routière continue son travail et investie aujourd’hui dans des campagnes toujours plus transmédia. Il est donc possible de voir un nouveau film à la télévision depuis janvier, au cinéma depuis le 1er février, ainsi que sur facebook, sur msn et sur youtube (sans parler des relais média gratuits).
Après « Insoutenable » et ses 3 millions de vue sur Youtube en 2011 :

Et le film « électrochoc » décembre dernier :

Voici donc le premier film de Publicis Consultants pour l’organisme : 45 secondes pour « réveiller les consciences » et rappeler les principales causes des accidents de la route. Ce film fait partie d’une nouvelle campagne de sensibilisation demandant à chacun d’être acteur de la sécurité routière avec ce message « Tant qu’il y aura des morts…il nous faudra agir pour une route plus sûre ». Découvrez, en noir et blanc, 45 secondes d’images réelles mêlées à des images de fictions plus poignantes les unes que les autres :

Pour soutenir le film, l’agence a également prévu un espace de dialogue sur ce site. Le tout formant une campagne numérique conséquente.
 
Marion Mons
Sources :
©Le Parisien – ©Stratégies – ©Sécurité Routière – ©Publicis Consultants – Communiqué

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