Flops

UFC QUI PUNIR ?

 
L’association de consommateurs UFC Que Choisir a assigné devant le tribunal de grande instance de Paris Facebook, Twitter et Google+ pour clauses jugées « abusives ». L’association s’est attaquée aux plus grands et pointe du doigt leur manque de transparence quant à la gestion des données personnelles des internautes.
L’association avait déjà mis en demeure ces géants de l’internet en juin 2013, et déplore l’avancement des discussions depuis l’année dernière : « Après plusieurs mois de discussions, malgré nos avertissements, ils s’entêtent à maintenir des clauses que l’association juge abusives ou illicites, et ont fait le choix de maintenir les clauses problématiques de leurs conditions générales d’utilisation ».
En effet, il n’y a eu aucun progrès concernant la transparence des accusés. « Les conditions sont toujours aussi inaccessibles, illisibles, remplies de liens hypertextes – entre 40 et 100 liens hypertextes – renvoyant parfois à des pages en langue anglaise », « Pire, les réseaux persistent à s’autoriser très largement la collecte, la modification, la conservation et l’exploitation des données des utilisateurs et même de leur entourage. Ils s’octroient toujours, sans l’accord particulier des utilisateurs, une licence mondiale, illimitée et sans rémunération, d’exploitation et de communication des données à des partenaires économiques » déplore l’UFC.
Alors que des millions d’internautes partagent des messages, des photos ou des vidéos, l’association demande à Facebook, Twitter et Google+ de respecter le code de la consommation ainsi que la loi Informatique et des libertés. La politique de ces derniers permettrait une utilisation tentaculaire et à l’infini de nos données personnelles, un véritable enjeu et une vraie problématique à l’heure où l’information est devenue une véritable monnaie d’échange.
Selon Alain Bazot, patron de l’UFC, l’assignation en justice est justifiée par le fait que le plus souvent les internautes ignorent que ces réseaux peuvent utiliser leurs informations, les transmettre ou les vendre. L’UFC prend l’exemple de l’icône de partage d’un message ou d’un article via Twitter, Facebook ou Google+. « Ce sont des icônes espions qui permettent de savoir que vous avez visité la page et qui suivent votre comportement sur Internet ». Le but serait de favoriser la publicité ciblée. Vous savez, cette fameuse publicité qui mettent en avant un appareil photo ou des chaussures devant lesquelles vous bavez depuis des mois, et qui apparait innocemment sur votre compte Facebook, cette publicité qui enrage et qui nous alerte sur la disponibilité de nos informations personnelles.
Certains bugs informatiques, comme les messages privés qui apparaissent sur les murs Facebook de chacun, nous rappellent que ces informations sont stockées et utilisables sans que l’on puisse avoir une quelconque emprise sur celles-ci. C’est pourquoi les internautes – de moins en moins dupes – se posent de réelles questions sur la protection de leurs informations personnelles. Selon un récent sondage de CSA pour Orange, 42 % des Français pensent que la protection s’est détériorée et 85 % déclarent être dans l’impossibilité d’effacer d’Internet des informations les concernant.
L’association a donc mis en ligne une pétition intitulée « Je garde la main sur mes données » illustrée par des vidéos « Sur les réseaux vous êtes vite à poil » :

L’association française n’est pas la première à faire état du manque de transparence des réseaux sociaux. Le 31 décembre 2013, Techbrunch a publié un article révélant le piratage de l’application Snapchat par le site SnapchatDB.info. Les informations de 4,6 millions d’usagers de Snapchat ont alors été rendues publiques. Le but premier de ce piratage était de pointer du doigt la faible protection des informations des usagers de l’application. Snapchat a immédiatement réagi en annonçant une nouvelle version sécurisée afin de rassurer ses usagers. Le piratage de cet outil de communication a fait ressurgir bien évidemment des débats sur la limite de la vie privée sur les réseaux sociaux.
Le signal d’alarme a été enclenché : il serait temps que les géants commencent à faire preuve de plus de transparence.
Sibylle de la Marandais

Sources :
Lemonde.fr
Leparisien.fr
Quechoisir.org

oculus rift
Com & Société

Réalité virtuelle par Facebook : lubie ou stratégie ?

Oculus VR, une start-up visionnaire
Deux milliards de dollars, c’est la somme déboursée par Facebook pour l’acquisition d’Oculus VR, jeune start-up californienne dont le principal produit est le casque Oculus Rift, outil de réalité augmentée permettant une véritable immersion dans un monde virtuel. Autant dire que le fantasme de tous les amateurs de science fiction devient possible.
Palmer Luckey, 21 ans, est le jeune prodige derrière ce premier prototype. Dans son garage californien, lieu de toutes les grandes innovations faut-il croire,  le jeune homme ne s’attendait pas à voir son projet se concrétiser aussi vite.
Initialement conçu et imaginé pour le monde des « gamers », le rachat par Facebook ouvre de nouvelles possibilités avec des applications aussi diverses que celle d’assister à un cours, à des concerts,  permettre le contact entre proches, ou même effectuer des consultations médicales, etc.
Si des objets similaires existent déjà, leur champ d’application reste souvent limité à quelques domaines tels que la médecine ou même l’armée américaine, vu les coûts élevés que cette technologie exige. Palmer Luckey voulait promouvoir la réalité augmentée auprès du grand public, l’offre de Facebook vient peut-être exaucer ce souhait.

Ce à quoi pourrait ressembler une application de l’Oculus Rift à Facebook
Facebook, le serial buyer
En quelques mois, Facebook a fait plusieurs fois la Une pour ses récentes acquisitions  aux prix effarants. En effet, après 750 millions déboursés pour Instagram en 2012, 19 milliards pour Whatsapp en début d’année, sa tentative ratée de l’achat de l’application Snapchat puis les rumeurs d’achat autour de Titan Aerospace*, l’entreprise de Palo Alto semble s’être lancée dans une course à l’armement. Il est vrai que ses rachats semblent éloigner le réseau social de sa principale activité. On pourrait se demander alors, quelle stratégie vient sous-tendre cette frénésie ?
D’un côté, le fondateur de Facebook est le premier à prédire la saturation des réseaux sociaux, d’où le besoin d’élargir son périmètre d’actions. L’objectif étant d’anticiper les nouvelles tendances, investir dans celles-ci afin de s’assurer un avenir pérenne. Facebook souhaite donc renforcer sa présence aux côtés des géants du secteur (Google, Amazon…) qui semblent adopter une stratégie similaire**.
C’est ainsi que  Mark Zucherberg déclarait après le rachat d’Oculus : « Le mobile est la plateforme d’aujourd’hui, et maintenant nous nous préparons pour les plateformes de demain. »
 Par ailleurs, au delà d’acquérir des start-up, leurs innovations ou leurs brevets technologiques, Facebook investit surtout dans des équipes d’ingénieurs talentueux qui seront amenés à terme à développer leurs idées au sein de l’entreprise mère.
 Facebook ne redoute-t-il simplement pas de tomber dans la désuétude ?
A un moment où l’inventivité bat son plein, où les réseaux sociaux thématiques fleurissent et où les jeunes semblent quelque peu se désintéresser de cet ancêtre du social, le défi est de taille.
Néanmoins, le réseau social reste fort de sa base d’abonnés et de la quantité d’information qu’il détient. Monnayée à prix d’or, la publicité représente la majorité de ses revenus et lui assure le « cash flow » lui permettant d’enchainer les conquêtes.
Avec Oculus Rift, il vise désormais à être aux avant-postes de la prochaine révolution, celle des interfaces immersives. Cet achat, qui représente le premier investissement dans le Hardware, est sans doute la réplique aux Google Glass bientôt disponibles sur le marché. Cependant, les lunettes de géant de Mountain View semblent avoir une longueur d’avance : plus fonctionnelles, plus connectées, plus discrètes sur le nez, notamment après un récent partenariat avec Ray Ban.
 En fin de compte, personne ne peut prédire le prochain bouleversement du monde des nouvelles technologies. La stratégie de Mark Zucherberg sera-elle payante ? Elle a tout du moins le mérite d’assurer un portefeuille de brevets qui ne risquera plus de tomber entre les mains d’un concurrent. Il est bien là le nœud de la guerre, la concurrence farouche que se livre les géants du secteur leur impose de constamment se remettre en question, de se réinventer sans cesse. Conscient que sa puissance est éphémère, Facebook cherche à se diversifier, à explorer de nouveaux marchés, au risque parfois de surprendre.
 *fabricant de drones solaires pour son projet Internet.org destiné à étendre l’accès Internet aux endroits isolés de la planète.
**En 10ans Google a réalisé 230 acquisitions.
 Salma Bouazza
Sources :
Lemonde.fr
Nouvelobs.fr

google
Agora, Com & Société

Un Google à deux visages ?

 
Les Jeux Olympiques d’Hiver, édition 2014, ont débuté ce vendredi 7 février à Sotchi. Une ouverture que Google a tenu à célébrer… à sa façon.
Un logo revisité
En effet, c’est avec un doodle aux couleurs du drapeau gay – impossible à rater en page d’accueil – que le célèbre moteur de recherche a décidé de fêter l’événement. Ce logo revisité s’accompagne d’un message extrait de la Charte Olympique.

Une prise de position politique
Il est vrai que Google a habitué ses utilisateurs à marquer différentes occasions avec ses fameux doodles, mais ceux-ci s’apparentent plus fréquemment au registre de la célébration, de la commémoration et de l’hommage. A titre de comparaison, en janvier 2014, l’entreprise a par exemple effectué, parmi tant d’autres, un doodle pour célébrer la nouvelle année, un pour le nouvel an chinois ou encore un doodle-hommage pour commémorer la naissance de Simone de Beauvoir.
Un doodle surprenant
De fait, le doodle en question apparaît comme inhabituel. Les couleurs choisies, en référence au drapeau gay, auraient pu être celles, traditionnelles, des anneaux olympiques. Ce choix révèle la volonté d’une dénonciation politique des abus du gouvernement russe qui, depuis quelques mois, a remis le thème de l’homosexualité et de ses droits au cœur du débat public. C’est dans cet omni discours que le gouvernement a massivement légiféré, adoptant les désormais devenues célèbres lois (du 11 juin 2013) visant à « punir tout acte de propagande homosexuelle » et à réprimer « l’offense aux sentiments religieux ».
D’autres incriminent déjà Google pour son côté opportuniste. Il lui est en effet reproché d’adopter une telle position dans le principal but de redorer son image, laquelle a lourdement souffert de son implication dans le scandale de la NSA. Les données révélées, qui proviendraient entre autres du moteur de recherche, ont mis en lumière ce monde où la surveillance est omniprésente. Google, déjà critiqué par la pertinence et l’abondance de données intimes sur ses utilisateurs, s’est trouvé au cœur d’une tempête médiatique dans laquelle il est apparu comme ce Big Brother que nous prédisait Orwell. Google n’apparait donc pas forcément comme le candidat idéal pour émettre un discours sur les libertés.
Réelle sincérité ou coup de com’ de la part du géant du web ?
Pour les moins convaincus d’entre vous, il convient de s’intéresser au contexte. En effet, Google n’en est cependant pas à sa première implication pour la cause homosexuelle.
La firme de Mountain View bénéficie déjà d’une image plutôt gay-friendly, comptant de nombreux homosexuels parmi ses employés et s’étant déjà maintes fois exprimée pour la cause gay. En 2012, la campagne « Legalize Love », qui ciblait une soixantaine de pays particulièrement réputés pour leurs lois sévères concernant l’homosexualité, avait pour objectif de créer un soubresaut, du changement au vu de l’état de la législation.

La position de Google vis à vis de la cause n’en reste pas moins controversée. Une application baptisée « Setting Captives Free » n’en finit plus de faire scandale depuis sa mise en téléchargement sur Google Play. Cette application, lancée par une organisation religieuse américaine, s’est en effet dotée du but particulier de « libérer de leurs addictions les personnes du même sexe que le leur ». Celle-ci, en somme, inscrit en filigrane l’homosexualité du côté de la maladie, puisqu’une guérison apparait nécessaire. Ce type d’application n’a toujours pas disparu de la plateforme de téléchargement en ligne de la firme, malgré les nombreuses signatures de pétitions en ligne qui réclament leur suppression.
Le géant du web semble donc plutôt essayer de satisfaire son ensemble de publics, quitte à verser parfois dans la contradiction. Cependant, ces actes militants pour la cause, effectués pour de bonnes ou de mauvaises raisons, n’en restent pas moins utiles dans un monde où les homosexuels souffrent de discrimination quotidienne.
Ce mal d’image et de réputation n’empêche pas le géant de grandir et de conquérir encore et toujours plus de marchés : la firme est en effet devenue, ce lundi 10 février, la deuxième capitalisation boursière du monde, juste derrière Apple.
 
Adeline Mateus
Sources :
Leblogducommunicant2-0.com
Lemonde.fr
20minutes.fr
Crédits photos :
Captures d’écran page d’accueil Google

Société

Enfants ou gouvernement : qui faut-il sensibiliser aux usages d’internet ?

 
Depuis que l’espionnage à grande échelle mené par la NSA a été révélé au grand public par un scandale sans précédent, les peurs liées à la protection de la vie privée sur internet semblent s’être aggravées. Cela explique peut-être pourquoi la journée consacrée à l’internet sûr à fait parler d’elle sur beaucoup de médias cette année. Cette journée aussi appelée « Safer internet Day », a eu lieu le 11 février et comme son nom l’indique, il s’agit d’une journée consacrée à la protection des internautes.

L’objectif principal de cette initiative, approuvée par la consommation européenne, est la sensibilisation des enfants aux dangers du cyber-harcèlement et à la nécessité de protéger les données personnelles. Toutefois, ces deux points relèvent de l’initiative personnelle, et il ne faut pas oublier que la question de la sûreté d’internet s’insère dans une problématique plus large où les gouvernements ont un rôle à jouer. Les législateurs réussissent-ils à s’adapter à ces nouveaux enjeux ? Rien n’est moins sûr.
Des magistrats perdus
Il semble en tout cas qu’en France les tribunaux aient du mal à s’adapter – ou même à comprendre – la révolution numérique. En effet, le 5 février un blogueur a été condamné à 3 000 euros d’amende pour vol de documents après avoir téléchargé des documents non protégés accès qu’il avait trouvé en utilisant le moteur de recherche Google.
Ces documents de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) auraient dû être confidentiels mais étaient en libre accès sur le site de l’agence susnommée qui n’a d’ailleurs pas souhaité se porter partie civile. La condamnation d’Olivier Laurelli, plus connu sous le pseudonyme de Bluetouff, semble ainsi résulter d’un quiproquos avec le parquet dont le représentant avoue qu’il n’a « même pas compris la moitié des termes qu[’il a] entendus aujourd’hui ».
Des débuts difficiles pour la CNIL
C’est sans doute pour pallier aux lacunes de ces tribunaux ordinaires, dépassés par l’avènement d’un média qu’ils ne comprennent pas, qu’une autorité judiciaire indépendante spécialisée dans l’application de la loi informatique et libertés a été fondée. La Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) a pourtant elle aussi ses failles comme l’a montré récemment le cas Google.

Dans cette affaire, le problème n’était pas tant la condamnation mais l’application de celle-ci, car en obligeant le célèbre moteur de recherche à afficher sur sa page d’accueil le verdict du procès, la Cnil n’avait pas prévu que son site serait saturé par les visites d’utilisateurs de Google, intrigués par l’encart inhabituel. Le site de la commission est alors resté inaccessible pendant plusieurs heures, prouvant par-là que même l’organisme judiciaire le plus spécialisé de France avait encore beaucoup à apprendre.
Malgré les problèmes rencontrés par la Cnil, sa création montre qu’il y a quand même de la part de l’Etat un effort d’adaptation. Cependant, la compréhension du problème par le gouvernement et en particulier par le chef de l’Etat reste relative comme le prouvent les propos plutôt stéréotypés de ce dernier lors de son voyage dans la Silicon Valley. Il se focalise en effet sur les aspects négatifs du média à qui il reproche notamment d’être un grand vecteur de rumeurs et d’attaques personnelles – ce qui est assez étonnant au vu de ses récents démêlés avec la presse papier. Finalement, on en vient à se demander qui des enfants nés à l’heure d’internet ou du gouvernement a le plus besoin de sensibilisation à ce média.
Alexia Maynart
Sources :
Safeinternet.fr
Numerama.com
Cnil.fr
Lemonde.fr
Crédits photos :
Huffingtonpost.fr
Saferinternet.org.uk

Google nest
Société

L’objet Google

 
Depuis le début des années 2000, Google n’a cessé d’acheter des entreprises dans le but d’améliorer ou de développer ses services. Ces nombreuses acquisitions ont permis au géant américain d’être présent dans de nombreux domaines en rapport avec internet et son application web au sens large. Google est à présent un acteur majeur du monde numérique. Néanmoins, depuis quelques temps, l’esprit de Google est au réel. Le moteur de recherche veut désormais élargir son niveau de compétence en dehors du logiciel et produire de l’objet. En cela, l’achat de Nest Labs mi-janvier, troisième plus gros investissement jamais fait par Google, n’est pas anodin.
Pour le comprendre, il faut se pencher sur ce qu’est Nest Labs et saisir en quoi cette entreprise symbolise les volontés nouvelles de son acquéreur.
Nest Labs est une jeune entreprise fondée en 2010 spécialisée dans la domotique ou “maison intelligente”. Créée par deux anciens employés d’Apple, Tony Fadell et Matt Rogers, la société californienne fabrique des thermostats et détecteurs de fumée connectés qui apprennent des habitudes de leurs utilisateurs. Mais pourquoi payer 3,2 milliards de dollars pour, si l’on empreinte la formule à un lecteur du Monde, “un thermostat et une puce wifi”?
Trois raisons à cela :
1- Nest Labs est une société en expansion, dont les produits sont achetés en grande quantité dans le marché nord-américain (plus d’un million de thermostats déjà vendus selon Tony Fadell). La force de Google rendrait possible une croissance nationale et internationale facilitée ce qui permettrait à son investissement d’être tout à fait rentable à moyen terme.
2- L’équipe de Nest Labs est composée de nombreux ex-employés d’Apple. Google a acheté des compétences. Sa volonté à devenir global passe obligatoirement par la capacité à créer des objets sans avoir besoin de lier des partenariats. C’est encore le défaut de Google actuellement : la firme a du mal à produire des objets attrayants, aussi intéressante qu’en soit la technologie. Les Google Glass en sont un exemple parlant. Google a besoin de penser design, et ses dirigeants en sont conscients.
3- C’est le point le plus important : on comprend très bien l’intérêt de Google à entrer sur le marché de la domotique et à plus grande échelle dans celui des objets connectés (même si c’est déjà en partie le cas avec les Google Glass). L’objectif principal étant évidemment de ne pas rater la prochaine vague technologique, voire de devancer ses concurrents directs. On pensera par exemple à Apple qui, avec l’IPhone et IOS, avait forcé Google à jouer les rattrapages et à proposer Androïd gratuitement. Ici, Google veut se placer en premier sur le marché. Le but étant, on le devine, de fournir un système complet, de relier tous ses anciens services et terminaux aux nouveaux afin de maximiser l’écosystème Google auprès de l’utilisateur.
Car c’est là tout l’enjeu de ce nouveau marché pour les entreprises de services web. Si l’utopie des objets connectés parlant directement entre eux a peu à peu été abandonnée, la capacité des objets parlants entre eux par l’intermédiaire d’un opérateur web devient bien réelle. Et c’est là que Google pourrait tirer remarquablement son épingle du jeu. Dans l’hypothèse non pas d’un internet des objets mais d’un web des objets, Google a ainsi la possibilité de créer un système complet (voir fermé), regroupant par exemple équipements de domotique, wearable technology (objets connectés portables sur soi comme une montre ou une paire de lunettes), smartphones, tablettes et ordinateurs, tous utilisables à partir d’un compte Google et tous connectés entre eux. Cette possibilité explique le peu d’énergie déployée par Google et par les autres entreprises impliquées dans les objets connectés à essayer d’en réduire le nombre.
On comprend dès lors mieux le nouveau leitmotiv de l’entreprise californienne, “Computing everywhere”, mettre des ordinateurs partout.
Recueillir, proposer et classer les informations, fondements de l’activité du moteur de recherche, ne pourraient plus se penser dans l’avenir sans ce “web augmenté”. “Web augmenté” qui par ailleurs ouvrirait tout un nouveau champ de possibilités en termes d’interactions, d’usages, de marketing et de publicité. Google ne perdrait donc quand même pas de vue sa principale source de revenus, la publicité.

Thomas Luck
Sources :
Nouvelobs.com
Lemonde.fr
Wired.com
Crédit photo :
Gizmodo

Les Fast

Le Google Lab, une nouvelle étape dans la domination du géant américain de la sphère culturelle ?

 
Plus de 32000 oeuvres dans 46 musées : c’est ce que propose le Google Art Project et son ambition de « démocratisation de la culture ». Tout un chacun peut désormais avoir accès numériquement aux collections du monde entier, se déplacer dans leurs salles et zoomer au plus près des pigments des peintures. Google a ouvert deux autres projets culturels dans le cadre de son Institut : le World Wonders permettant de visiter en Street View les sites du patrimoine international  et des vidéos et photos reconstituants des évènements historiques.
Une étape supplémentaire a été réalisée en décembre dernier : l’ouverture du Lab à Paris, où plus de 300m2 sont consacrés à la rencontre d’artistes et de directeurs d’institutions culturelles avec des ingénieurs du géant américain. Si ce Lab est aussi une résidence d’artistes, Google peut désormais trouver sa place dans la maîtrise de l’art contemporain, en offrant notamment aux résidents la possibilité de traiter avec les dernières technologies.
La marchandisation de la culture et du patrimoine mondial est-elle la visée à long terme de ce projet ? Ou est-ce la mise sous égide de l’art par Google, depuis l’époque médiévale jusqu’à l’art contemporain en train de se faire ou de s’inventer ? Cette « passion de l’art » selon le fondateur de l’Institut, Amit Sood, a un coût qui s’élève à 36,8 Millions d’euros. Si les questions restent ouvertes quant à la place désormais incontournable de Google dans le secteur culturel, pourquoi ne pas envisager une véritable collaboration de cette structure avec les musées, les galeries, les fondations, afin de leur donner l’occasion de trouver de nouveaux publics et des idées pour construire l’avenir du monde de l’art.
 
Joséphine Dupuy Chavanat

Twitter
Les Fast

Rétrospective ou recyclage ?

 
C’est dans la joie et la bonne humeur que 2013 s’achève, emportant avec elle son lot de guerres, d’attentats, de consécrations et de morts célèbres. Vous l’avez compris, l’heure est à la rétrospective, et ce depuis quelques semaines déjà.
 En 2013, les récapitulatifs qui étaient habituellement réservés aux artistes et organisés dans des musées, des galeries ou des cinémas sont partout : Google, Facebook, Pinterest, dans le Huffington Post, Libération. Si les listes de mots les plus recherchés sur Google dans le monde et par pays se basent sur des statistiques et présentent un certain intérêt, les résumés de l’année 2013 présentés par des journaux ou des sites d’information en ligne ne tiennent-ils pas plutôt du recyclage ? Un journal est un lieu d’information où l’on traite de sujets d’actualité, et c’est justement là que la question de la pertinence d’une rétrospective se pose. Depuis plusieurs semaines, chacun des sites mentionnés nous propose un panorama de l’année écoulée. Or, plutôt que de nous présenter les moments forts de 2013, certains se démarquent en mettant en avant leurs articles les plus marquants de l’année, ceux qui comptabilisent le plus de like, de partages. Nous resservir ces articles, ce n’est pas célébrer l’information mais fournir du réchauffé.
 Il en va de même pour les rétrospectives que chaque personne inscrite sur un réseau social peut télécharger et partager avec ses amis, abonnés, followers : nos publications ayant recueilli le plus de « like » méritent-elles véritablement que nous les publiions ? 2013 a été une année chargée et internet n’aime pas le vide, mais en ces périodes de fêtes, ne ferions-nous pas mieux de cesser de communiquer sur des actus qui n’en sont plus et d’arrêter le recyclage ?
 
 Clémence Lépinard
Crédit photo :
Branchez-vous.com

Scroogled
Com & Société

KEEP CALM WHILE WE STEAL YOUR DATA

 
« Don’t get Scroogled » (comprenez: ne vous faites pas arnaquer par Google): voici ce que les chargés de communication de Microsoft ont décidé d’écrire sur de nombreux produits dérivés en vente sur l’e-shop de la marque depuis mercredi 21 novembre. En effet, le géant américain de l’informatique a décidé de ne pas y aller de main morte dans sa campagne anti-Google, qu’il avait déjà amorcée cet été.
C’est donc à grands renforts de mugs, de T-shirts ou encore de casquettes où l’on peut lire des catch phrases plutôt savoureuses – du type « Google is watching you » ou encore « Step into our web » – que la firme s’inscrit dans une opération de communication plutôt risquée, entre humour et agressivité. Ce qui tend à nous laisser plus que perplexes… Alors, pari communicationnel plutôt gagné ou perdu pour Microsoft?
Reprenons depuis le début. L’origine de la controverse est connue de tout le monde: en juillet dernier, le scandale qui avait eu lieu après la révélation par Edward Snowden du programme nord-américain PRISM, dont le rôle est d’espionner le Web (y compris en Europe), avait déclenché une vague d’inquiétudes et de protestations de la part des gouvernements comme des particuliers, hostiles à l’idée de voir leurs données récoltées sans leur consentement. Sur le papier, rien de bien méchant pour le célèbre moteur de recherche. Mais en réalité, cela avait permis à Microsoft de saisir une opportunité plutôt intéressante et de surfer sur la vague de l’espionnage informatique pour accuser son grand concurrent de se servir des données personnelles des utilisateurs pour gagner de l’argent, notamment en cernant les mots-clés récurrents employés sur Gmail par les particuliers pour mieux cibler les publicités leur étant destinées.
Au mois de mai, c’est donc plutôt gentiment que Microsoft avait entamé sa critique vivace de Google et de son moteur de recherche Google Chrome, qui n’en finit plus de séduire les internautes, largement préféré à Internet Explorer, en publiant des parodies des publicités faites par Google. Mais depuis quelques semaines, la firme a décidé de reprendre l’offensive. Après avoir lancé au début du mois de novembre une pétition priant Google d’arrêter de tirer profit de ses utilisateurs, Microsoft reprend donc de plus belle avec le lancement de ces nombreux goodies.

Cependant, cette campagne de dénonciation n’est-elle pas un peu osée? Il faut dire que tant d’acharnement de la part d’un géant de l’informatique censé être infaillible suscite de nombreuses réactions de la part des internautes. Si certains sont enthousiasmés par cette opération marketing à l’humour noir, il se trouve que beaucoup demeurent indécis, et n’hésitent pas à y voir un geste désespéré de la part de Microsoft, qui s’acharnerait à descendre son concurrent principal pour mieux se valoriser. Ce qui n’est pas toujours du goût de tous…
Cela se voit encore plus lorsqu’il s’agit de s’intéresser à ce que pourrait cacher ce marketing « humoristique ».
Ainsi, beaucoup ne voient en cette campagne qu’un ultime moyen de diversion de la part de Microsoft, qui, par ces produits dérivés et par la campagne « Scroogled » en général, tenterait simplement de faire oublier le fait que Google le devance très largement au niveau du capital sympathie généré chez les internautes, mais également sur le plan des avancées techniques. N’oublions pas qu’un événement technologique de taille à venir dans les prochains temps est la sortie des Google Glasses, qui constitueront à elles seules un élément capable de nous faire faire un bond en avant dans l’univers du high-tech.
Du coup, forcément, les tasses à café de Microsoft font difficilement mouche… Pire encore, elles fournissent de l’eau au moulin des détracteurs de la firme, qui s’amusent beaucoup de cette situation. On pourrait même se demander si ce merchandising anti-Google acharné ne rendrait pas l’image de ce dernier plus sympathique. D’autant plus que Microsoft, qui se veut grand dénonciateur des pratiques douteuses de son concurrent, n’est pas non plus tout blanc dans le scandale d’utilisation des données personnelles d’utilisateurs, et est lui aussi soupçonné d’avoir recours à de telles pratiques, même si cela reste à vérifier.
Ironie de l’histoire: il paraît chez les mugs « Keep calm while we steal your data » remportent un franc succès… Auprès des employés de Google.
 
Camille Gross
Sources
L’express
01net
Scroogled

Publicité, Société

Google + Facebook : la publicité, terrain d’entente entre frères-ennemis

 
Véritables Caïn et Abel 2.0, Google et Facebook affichent une rivalité marquée, source de multiples dissensions publiques dont l’affaire Burson-Marsteller / Google fut la manifestation la plus éclatante . Marquante également fut la décision prise par Facebook au lancement en juin 2012, de Facebook Exchange (FBX), sa plate-forme d’achat publicitaire en temps réel reposant sur le reciblage; d’interdire aux clients de DoubleClick, la régie publicitaire en ligne de Google, d’acheter les espace proposés par Facebook via cet outil, en les contraignant de facto à utiliser d’autres plates-formes que DoubleClick pour réaliser de pareilles opérations.
Cette mesure est toutefois appelée à disparaître, et il sera bientôt possible aux utilisateurs de DoubleClick d’acheter des espaces publicitaires sur Facebook via FBX. Ce revirement n’est toutefois pas le fruit d’une décision de justice comme l’a priori pourrait autoriser à le penser, mais bien d’un accord entre les deux frères-ennemis.
Retour sur les logiques sous-tendant ce rapprochement.
Le déclin de l’hégémonie de Google dans la pub digitale
Les qualificatifs trompeurs de « moteur de recherche », et de « réseau social », respectivement attribués à Google et à Facebook, ont conduit à l’évanouissement dans la perception collective, de l’importance de leurs activités publicitaires. C’est pourtant sur ce marché – seule véritable source de revenus des deux acteurs – que se cristallise la tension concurrentielle au cœur de cette rivalité.
Estimés à près de 39 milliards de dollars pour 2013, les revenus publicitaires en ligne de Google représenteraient plus d’un tiers du marché. Toutefois l’avance prise sur Facebook et ses 6,4 milliards de dollars, n’est que relative tant ce dernier chiffre tend à croître de manière exponentielle, bondissant de 66 % entre 2012 et 2013.

 
Google doit donc se préparer à continuer de partager le marché avec Facebook, qui devrait de surcroît poursuivre sa croissance notamment grâce à FBX, qui lui a permis d’étendre avec succès le champ de ses activités publicitaires.
En effet les publicités de Facebook étaient traditionnellement axées vers la seule création de demande : des publicités présentant un produit donné à un prospect qui, eu égard à certaines de ses informations personnelles (âge, sexe, profession), serait susceptible d’être intéressé par ledit produit. Ainsi, le recours au reciblage via FBX a permis à la firme de se lancer dans un secteur qui était historiquement l’exclusivité de Google, la publicité de réalisation de demande : la publicité présentant à un prospect un produit pour lequel il a déjà manifesté un intérêt plus ou moins direct, détecté via ses cookies.
Or c’est ce second type de publicité qui tend à remporter les faveurs de nombre d’annonceurs, d’abord en raison de la meilleure qualité du ciblage inhérente au cookie-tracking ; mais également en raison de leur nature même, qui permet de mieux mesurer le retour sur investissement, dans la mesure où ces publicités sont souvent le dernier clic avant l’achat.

Partialité au conditionnel
Face à ces données, la tentation est grande d’avancer une lecture mettant en scène un Google en danger pactisant avec l’ennemi bien qu’il apparaît toutefois difficile de mettre en lumière un déséquilibre manifeste entre les parties à cet accord, qui semble profiter également aux deux firmes.
D’abord parce que tous deux devraient en retirer une hausse significative de leurs revenus publicitaires. En accédant à la possibilité de servir d’intermédiaire dans la vente d’espaces publicitaires proposés par Facebook, Google devrait augmenter le volume global des commissions perçues via DoubleClick, tandis que Facebook doperait la demande pour ses espaces, désormais accessibles via DoubleClick, qui est de loin la plate-forme la plus usitée. Facebook touchera certes davantage sur chaque opération, mais Google a désormais accès à une source de revenus nouvelle et non négligeable.
Plus fondamentalement cet accord permet d’assurer la pérennité de DoubleClick, qui aurait perdu de sa pertinence s’il avait continué à fonctionner sans la possibilité pour ses clients d’acheter de l’espace sur Facebook, tandis qu’il permet à ce dernier de limiter le risque de perdre des budgets publicitaires.
Mais cette profitabilité commune farde l’ascendance de Facebook dans cet accord, décelable à trois niveaux :
– D’abord, parce que les gains de Facebook sur chaque opération réalisée via DoubleClick sont largement supérieurs à ceux de Google qui ne perçoit qu’une simple commission.
–  Ensuite, l’augmentation de la demande consécutive à cette opération devrait entraîner une hausse importante du prix desdits espaces, qui restent disponibles à l’achat via d’autres plates-formes que DoubleClick.
–  Il semble enfin que l’éventualité de ce revirement avait été envisagée par Facebook, et ce, à l’instant même où fut prise la décision d’exclure Google de la plate-forme FBX (i.e. à son lancement). Il est certes indéniable que ce faisant, Facebook confesse son échec dans la bataille qui l’a opposé à Google, qu’elle avait initialement tenté de concurrencer en se positionnant sur le même segment qu’eux avec FBX ; mais décaler l’arrivée de Google sur cette plate-forme a eu le mérite de permettre à Facebook de laisser à une foule de petits acteurs opérants via FBX (Critéo, AppNexus, AdRoll…), le temps de parfaire leur développement et de se consolider, brisant ipso facto l’omnipotence totale qu’aurait connu Google en entrant en lice l’an passé. Seul au milieu de petites structures encore fragiles, il les aurait rapidement absorbées ou écartées du marché, asseyant très rapidement un monopole total.
Toutefois, la fragilité de cette ascendance – qui n’est d’ailleurs point encore caractérisée – force à la prudence, d’abord parce qu’elle repose sur le présupposé très hypothétique du maintien sur le long terme de ces petites structures toujours fragiles. Sans cela, la partialité présentée supra prendra le dessus.
Nuance à nouveau, en cela que ce rapprochement induit une perte de statut de Facebook qui, après avoir tenté de se positionner sur le même segment que Google avec FBX, revient en arrière pour revêtir à nouveau son habit de simple éditeur.
Quoiqu’il en soit, cet accord devrait prendre concrètement effet d’ici quelques mois. Peut-être sera-t-il ensuite étendu à d’autres secteurs. Aucune certitude en ce domaine, bien que la vidéo en ligne semble être un terrain particulièrement fertile.
 
Teymour Bourial
Sources :
Stratégies.fr
Slideshare.net
Statista
Facebook.com
 

Société

A l'école des marques

 
Que peuvent avoir Lego, Free et Google en commun ? Le premier crée une école au Danemark. Le deuxième est à l’initiative de la controversée « Ecole 42 ». Le troisième ne se contente plus de Google Scholar, son moteur de recherche des articles universitaires. Il cherche à se placer dans le commerce de l’e-education par la vente de manuels. Mais comme toujours, le mastodonte d’Internet tente d’anticiper. Ainsi, en plus de s’associer avec EdX, le projet du MIT et de Harvard, Google est en train de mettre en place un site tout simplement appelé « mooc.org » qui devrait être terminé en 2014. Acte qui peut paraître anodin, mais vu l’importance que devraient prendre les MOOCs, cela revient à posséder des noms de domaines tels que ecole.com, video.net… Pour la première fois, Google ne cherche pas à créer un mot en partant de rien (YouTube) et se débarrasse de l’omniprésence de son nom (Google Mail, Google Doc, Google Music, Google Reader…)
En quoi cela va-t-il consister ? Et surtout qu’est-ce qu’un MOOC ?
Le procédé est simple. Les Massive Open Online Course sont des cours en ligne proposés par des grandes écoles : Stanford d’abord, puis Harvard, Yale, le MIT, et depuis peu, en France, Polytechnique. Ceux-ci sont rassemblés sur des plateformes, Coursera étant la plus connue. Elle commence d’ailleurs à trouver un système économique, ce qui était loin d’être évident ; car ces cours sont gratuits.
N’importe qui peut y accéder, il suffit de s’inscrire et de sélectionner des cours entre les deux catégories suivantes :

les cours « fermés » : programmés dans le temps, il n’est pas possible de les rejoindre à n’importe quel moment, et il faut être à l’heure pour le suivre. C’est le format le plus proche de celui auquel nous sommes habitués. Le professeur parle par vidéo par exemple, l’on peut poser des questions sur des forums, et il faut rendre des devoirs

les cours un peu plus sporadiques, souvent moins longs, qu’il est possible de télécharger. Ils sont moins interactifs, mais les forums sont toujours animés.

Certains de ces cours débouchent sur un diplôme numérique (oui, vous pouvez désormais être diplômé de Harvard !) qui atteste la réussite de l’étudiant.
Les MOOCs ont fait, et font toujours face à une vague de scepticisme venant de plusieurs d’acteurs. Il y a d’abord la traditionnelle peur de la dématérialisation et de la disparition du professeur, dont découle le problème de l’assiduité : rester seul devant son écran sans se divertir n’est pas chose aisée. Vient ensuite celui du financement : Coursera a décidé de faire payer les diplômes. Cela fonctionne pour les grandes écoles prisées, mais qu’en sera-t-il pour les plus petites ?
Pour autant, étant donnés les récents positionnements des marques, ce scepticisme a tout l’air d’un leurre. Si même Google décide d’investir, il y a fort à parier que ce secteur a de l’avenir.
Il est clair que l’éducation va être bouleversée par le numérique. Les MOOCs sont loin d’être la seule innovation : entre les classes qui utilisent Twitter pour communiquer et éveiller les enfants, les « serious games », les jeux éducatifs, c’est tout un nouveau marché qui s’ouvre. Etant donné le retard de l’Etat, il pourrait bien être trusté par les grandes entreprises. Reste la question éthique : est-ce sain de passer sa maternelle chez Lego et d’étudier chez (pour ?) Free ?
 
Virginie Béjot