Agora, Com & Société

Sausage party: tant qu'il y a du scandale, c'est pas fini

Sausage Party, le nouveau film d’animation de Seth Rogen et Evan Goldberg, est sorti en France le 30 novembre 2016. C’est l’histoire d’une petite saucisse qui s’embarque dans une quête dangereuse pour découvrir ses origines. D’autres thèmes d’actualité et de société — et même de géopolitique, notamment à travers le conflit israélo-palestinien — sont abordés. Les réalisateurs Seth Rogen et Evan Goldberg étant avant tout les grands maîtres de la stoner comedy (genre cinématographique dont l’intrigue montre l’utilisation du cannabis) et de l’humour subversif, il en résulte par conséquent un dessin animé qui se rapproche plutôt d’American Pie que d’une production Disney.
La stratégie de communication du film d’animation présentait un double enjeu. D’une part, il était important de mobiliser le public autour de la sortie du film, qui à l’origine n’était pas prévue en France mais pour direct to video, la décision du lancement fut encouragée par la mobilisation des fans de Seth Rogen. D’autre part, après sa sortie, La Manif Pour Tous, s’est mobilisée et a bruyamment dénoncé l’hyper-sexualisation du dessin animé. Revirement stratégique : il a fallu faire profil bas pour normaliser Sausage Party par rapport au reste des sorties. Cet événement témoigne surtout de la difficulté de communiquer autour des films d’animation en France, ceux-ci étant éternellement perçus comme des films pour enfants.
Une communication officielle potache mais tardive et ambiguë…
En France comme aux USA, les producteurs avaient misé sur une communication bon enfant, presque familiale, en revenant aux fondamentaux du film : montrer la vie d’aliments qui, comme les jouets dans Toy Story, se réveillent dès que les humains ont le dos tourné. La société française chargée de la distribution s’est donc appuyée sur le synopsis du film pour en assurer la communication, notamment en utilisant la marque « Morteau Saucisse ». Étant donné que le héros du film est une saucisse, le lien était tout trouvé et permettait à la marque alimentaire de s’offrir une image plus jeune et une visibilité nouvelle en magasin.

Par ailleurs, pour le distributeur, il s’agissait aussi de s’offrir les services d’un groupe qui avait su marquer les esprits lors de sa campagne de pub dans le métro parisien. Celle-ci assurait en effet « 20 cm de bonheur » aux acheteurs d’une saucisse chez Morteau. La stratégie communicationnelle mise en place, tout en s’approchant du type d’humour développé dans le film, a donc contribué à rendre celui-ci plus accessible aux consommateurs.
Paradoxalement, le fait que Cyril Hanouna ait été choisi pour doubler un des personnages, brouille un peu ce message : il est un des animateurs préférés des adolescents et pré-adolescents, or cela donne l’impression que ce public pourra se retrouver dans le film. Mais ce n’est cependant pas le cas. De plus, en France, la communication autour de la célébrité des doubleurs a plutôt lieu lors de la sortie de films d’animations pour enfants, ce qui contribue donc au renforcement de l’ambiguïté autour du public réellement visé.
…pour un film sorti dans un contexte social peu propice
Refusant de tomber dans l’oubli à l’approche des présidentielles, La Manif Pour Tous a vu dans la sortie de ce film l’occasion de revenir sous les feux des projecteurs et de faire réentendre son message. Ce n’est pas la première fois que le mouvement ou une de ses dérivées, cherche à préserver les « chères têtes blondes » (selon leurs propres termes) des affres du cinéma, qu’il s’agisse des affiches ou du contenu d’un film. La vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche et ses scènes jugées trop explicites par certains spectateurs, ou encore L’inconnu du Lac d’Alain Guiraudie et son affiche un peu trop suggestive, ont eux aussi connu les foudres des associations familiales. Il s’agit en quelque sorte d’une spécificité française puisque ces trois œuvres cinématographiques sont sorties à l’étranger, également avec des restrictions de diffusion selon l’âge des spectateurs, mais sans jamais susciter de telles polémiques.
Cette mobilisation est en fait basée sur les revendications plus politiques de La Manif Pour Tous. Leur communication sur Twitter mentionne en effet la récente campagne anti- VIH du gouvernement français mettant en scène des couples homosexuels, qui serait choquante pour les enfants. En interpellant tout d’abord le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (qui ne gère pas les affaires liées au cinéma) puis le Conseil National du Cinéma et de l’Image animée, il semble que ce soit plus largement le gouvernement qu’ils ont souhaité pointer du doigt, et plus particulièrement, sa politique concernant la famille. Plus que le film en lui-même, c’est donc une certaine image de la sexualité dans la société que le mouvement dénonce.

Mais pour quel effet ?
La méthode utilisée est paradoxale et rappelle le phénomène du Streisand effect, du nom de Barbara Streisand : plus l’on cherche à cacher quelque chose, plus il y a un risque que cela gagne en popularité. En effet, pour mettre en garde les spectateurs potentiels du film sur sa dangerosité pour les enfants, ceux qui s’opposaient à sa sortie ont diffusé les deux minutes les plus polémiques du film, augmentant ainsi le risque pour les plus jeunes d’y être exposés.
Finalement, le peu de signatures recueillies sur les pétitions (moins de 3 000 pour le premier résultat Google au 11 décembre 2016) semble signaler que cette présence importante sur les réseaux sociaux n’est pas forcément représentative d’un réel engagement. Une petite minorité convaincue parvient à se rendre visible, sans pour autant réellement mobiliser les masses autour de cette cause.
Malgré la tentative de succès en voulant surprendre le public afin de susciter la polémique, le film n’aura fait que 40 000 entrées la première semaine, se plaçant à la 11e place du box-office. Finalement, les fans du films mobilisés pour sa sortie ont été satisfaits et aucun des spectateurs n’a été traumatisé, comme le pensent les opposants : plus de bruit que de mal !
Justine FERRY
LinkedIn
Sources :
• http://www.mesopinions.com/petition/enfants/censurer-sausage-party-dessin-anime- pornographique/26528 (pétition créée le 28/22/2016, consultée le 10/12/2016) –
• https://fr.wikipedia.org/wiki/Sausage_Party (consulté le 11/12/2016) -Assaoui, Sofian (publié le 22/11/2016) http://france3-regions.francetvinfo.fr/franche-comte/ saucisse-morteau-ambassadrice-du-film-sausage-party-1136847.html (consulté le 10/12/2016)
• Couston, Jérémie (publié le 01/12/2016, mis à jour le 02/12/2016) : http://www.telerama.fr/ cinema/sausage-party-comment-la-manif-pour-tous-fait-tout-un-plat-avec-une-saucisse, 150892.php (consulté le 09/12/2016)

Agora, Com & Société

Gleeden et l'infidélité 2.0 en procès

« Gleeden a changé beaucoup de choses dans ma vie. Fidèle depuis 17 ans, j’ai eu envie de vibrer, d’adrénaline, de séduire à nouveau, mais en toute discrétion, car je suis heureuse et épanouie dans ma vie de famille et ne souhaite pas tout bouleverser. » Voilà le genre de témoignage que l’on peut trouver sur la page d’accueil du site de rencontres Gleeden, lancé fin 2009, et qui a fait de l’infidélité son crédo.
La libération des femmes, la promesse d’épanouissement dans l’adultère et la garantie d’anonymat sont les principaux engagements du site. Ces mots d’ordre, doublés de campagnes de publicité aussi drôles que provocantes, n’ont pas manqué de créer des polémiques et ont valu à Gleeden un certain nombre d’attaques en justice. La dernière en date provient des AFC (Associations Familiales Catholiques), qui reproche au site de faire de l’infidélité un « business ».
La police des bonnes mœurs
Des couples brisés, des familles ruinées et une vie sociale rongée par le mensonge et la dissimulation… Voilà les effets de l’infidélité que redoute et prédit l’association catholique qui réunit près de 15 000 membres. Alors en faire l’apologie, l’encourager et la faciliter : une véritable hérésie ! Cette association, on la connaît déjà, c’est la même qui depuis quelques semaines se montre aux côtés de la Manif pour tous extrêmement virulente à l’égard de la campagne de prévention des MST pour les homosexuels. Les AFC appellent les maires à « prendre leurs responsabilités » et exigent le retrait pur et simple des affiches de cette campagne sur lesquelles on aperçoit des couples homosexuels, au motif que ces dernières « troublent et indignent les familles ».
Dans l’affaire Gleeden, l’association entend se placer comme défenseur tout à la fois des plus faibles (les personnes trompées, les enfants des couples adultères), des familles « choquées » par ce type de publicités et des consommateurs qui subissent leur prolifération dans le métro, dans les rues, sur les bus… Et puis l’adultère, renchérit l’association, est interdit par le Code Civil, qui stipule que « les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance ».
Drôle de relation qui se noue ici, où une association catholique connue pour ses prises de position conservatrices et rétrogrades prétend venir au secours des valeurs républicaines… En réalité, et comme le rappelle l’avocate de Gleeden Caroline Mécary, l’adultère est dépénalisé en France depuis plus de quarante ans et ce détail du Code Civil à propos du mariage peut seulement être invoqué – ou non – par les époux lors d’un divorce, relevant ainsi d’un choix purement personnel. On ne peut donc pas considérer l’adultère comme un délit pénal au même titre que le meurtre ou le viol.
Autrement dit, affirmer que l’infidélité est illégale est mensonger, un peu hypocrite et opère un retour en arrière conservateur, somme toute assez gênant. Gleeden, à l’occasion d’un autre procès en 2015, dénonçait déjà une « instrumentalisation de la justice ».
Laïcité et familles modernes
En réalité, que défendent les AFC si ce n’est une conception particulière, à tendance moralisante et religieuse, de la famille et du couple ? Ces deux structures évoluent pourtant, et sont appelées à évoluer encore. S’attacher à des conceptions anciennes et sclérosées de la famille, du couple marié et de la fidélité ne convient pas à tout le monde et relève d’un choix. Et si les AFC se targuent de ne pas faire le procès de l’infidélité mais du « business de l’infidélité », on comprend bien cependant ce qui leur pose problème…
L’association, comme son nom l’indique, promeut la famille catholique, et cherche à faire rayonner voire prévaloir ce modèle, s’érigeant ainsi, comme le reproche l’avocate de Gleeden « en censeur, en porte-étendard d’une morale que toute la société ne porte pas ». Entrer dans des considérations qui visent à décider si l’adultère est « bien » ou « mal » est stérile et intrusif. Entre normes sociales, morale et valeurs dominantes, les AFC semblent vouloir élever en valeurs universelles ce qui ne relève finalement que du choix personnel, elles ne jouent donc pas sur le bon terrain.
Fausse subversion et vrai business

Pour en revenir à Gleeden, il parait assez évident que le site n’a pas inventé l’infidélité, qui existe comme le dit son jeune créateur Teddy Truchot – marié et père de famille – « depuis la nuit des temps ». Ses concepteurs ont seulement très bien su cerner un marché jusqu’alors inexploité : celui des personnes insatisfaites dans leur couple ou dans leur vie de famille. L’existence de sites comme Gleeden n’est qu’un symptôme moderne parmi d’autres, de la solitude qui peut frapper les individus dans une société mettant encore en avant comme modèle normatif – et seule voie d’accès à l’accomplissement personnel – la vie en couple, la famille nucléaire… et tendant de ce fait à présenter comme des anomalies le célibat, les familles mono-parentales ou encore les couples homosexuels.

Chez Gleeden, les campagnes sont souvent drôles, avec une touche de provocation, des petits airs d’interdit… Autrement dit, tout ce qu’il faut pour retenir l’attention du consommateur éventuel. Cette communication extrêmement bien pensée leur a permis de bien se placer sur le marché très concurrentiel des sites de rencontres. La provocation est sans nul doute leur meilleure arme : des slogans placardés dans le métro du type « Par principe, nous ne proposons pas de carte de fidélité », à leur stand au Salon du Mariage, qu’ils avaient loué sous un faux nom avant de se dévoiler et de distribuer des pommes d’amour aux clients du salon, le site sait faire parler de lui en bien comme en mal. « Ce n’est pas normal que vous soyez là. » s’insurge une passante, observant avec effroi les autres clients du salon croquer dans leurs pommes d’amour…
Gleeden est avant tout une plateforme payante (l’inscription est gratuite mais il faut s’abonner pour pouvoir communiquer avec d’autres utilisateurs), qui réunit à l’heure actuelle près de 3,3 millions de membres à travers le monde (dont la moitié en France). Le « marché de niche » qu’elle a choisi, celui des personnes mariées, lui permet de se faire une place parmi les mastodontes que sont Meetic, E-Darling, AdopteUnMec et autres. Ses concepteurs exploitent le créneau jusqu’à la caricature. Entre leurs coups de com’ et leur marketing bien léché, ils n’ont pas fini de faire parler d’eux, ni de provoquer les tremblements d’associations catholiques en tous genres… Le jugement dans l’affaire du procès intenté par les AFC est en tout cas mis en délibéré fin janvier. Affaire à suivre…
Violaine Ladhuie
Sources :
• Annick Cojean « La promotion de l’adultère combattue au tribunal » – Le Monde 25/11/2016
• Daniel Schneidermann « Gleeden, un débat de l’après Charlie » – Rue89 20/02/2015
• « La provoc du site d’adultère Gleeden au salon du mariage » – vidéo BFMTV 13/02/2015
• Emilie Brouze « Gleeden au tribunal : « L’exploitation mercantile du malheur des autres » » L’Obs avec Rue89 22/11/2016
• teddytruchot.com

Agora, Com & Société

Michel et Augustin ne sont pas dans leur assiette

Au cours de l’année 2016, Michel de Rovira et Augustin Paluel-Marmont, les deux dirigeants de l’entreprise éponyme Michel et Augustin, ont dû essuyer plusieurs polémiques. La dernière en date porte sur leur soutien indirect à la manif pour tous. La proximité des deux dirigeants avec les milieux homophobes et anti-IVG a suscité la fronde de certains consommateurs sur les réseaux sociaux qui ont appelé au boycott de leurs produits. Ces réactions publiques risquent à terme de ternir l’image de marque du groupe agroalimentaire.
Une erreur de communication
Jusqu’à présent, le duo ne s’était pas prononcé politiquement et était resté fidèle à la ligne stratégique de son modèle entrepreneurial, Ben & Jerry’s. Le groupe s’était investi essentiellement au niveau social et sociétal, et tout particulièrement sur le terrain de l’insertion professionnelle, comme le suggère une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux montrant Anne-Claire Long, la Directrice des Ressources Humaines de Michel et Augustin, proposer aux passagers du métropolitain un poste de web designer au sein de l’entreprise ou la possibilité de préparer son CAP pâtisserie dans les locaux de la « bananeraie » (le siège social de l’entreprise). Ces deux initiatives mettent en exergue l’intention des trublions d’agir sur le marché du travail.
Cependant, les différentes prises de position politiques des deux dirigeants viennent porter atteinte, aux yeux de certains consommateurs, à l’image altruiste de la marque.
En mai 2016, Michel et Augustin ont fait parler d’eux en invitant à la « bananeraie », dans le cadre des rencontres « boire une vache avec… », François Fillon, personnalité politique choisie par le mouvement Sens Commun, lié à la manif pour tous. Ils avaient certes invité d’autres élus politiques de tous bords confondus, mais la rencontre avec François Fillon a marqué l’esprit des internautes dans la mesure où Augustin Paluel-Marmont, l’un des deux fondateurs du groupe, a ouvertement soutenu le candidat à la primaire de la droite et du centre en affirmant : « François Fillon est le seul homme politique à formuler un horizon politique pour la France. » .
D’autre part, une photo de Michel et Augustin en compagnie de membres de Gens de Confiance, une start- up proche du mouvement de la manif pour tous, a circulé sur Twitter. Cette photo n’a fait qu’attiser les accusations dont ils faisaient l’objet et a engendré de nouvelles réactions : certains consommateurs se sont organisés pour coller des post-it dénonciateurs sur les produits Michel et Augustin dans les supermarchés, tandis que d’autres ont appelés au boycott de la marque.

Pourquoi une polémique d’une telle ampleur ?
La dissonance entre les valeurs affichées par la marque (l’humanisme, le dialogue, la sincérité, l’humour), celles imaginées par une partie de ses consommateurs (la tolérance, l’esprit jeune, le cool) et les convictions des individus Michel de Rovira et Augustin Paluel-Marmont (le libéralisme économique et le conservatisme social) est devenue patente.
La stratégie de communication de l’entreprise a agi comme une caisse de résonance suite à ces révélations, étant donné que la communication de Michel et Augustin s’appuie sur la notion de friendship marketing. Il y a à la fois une hyper-personnalisation des deux créateurs, qui deviennent eux-mêmes un argument de vente à travers l’outil du storytelling (leur scolarité commune, le vélo de Michel, la kangoo bleue d’Augustin, les plantes vertes de Michel, la fille d’Augustin…) et une place considérable prise par les consommateurs dans la communication digitale du groupe : le feedback est sans cesse sollicité pour mieux cerner les attentes du consommateur en l’interrogeant sur le format de tel produit, la couleur de tel packaging, ou encore sa recette préférée. La participation des consommateurs renforce l’attachement de ces derniers à la marque et leur donne l’impression de faire partie de
l’aventure Michel et Augustin. Les consommateurs prennent part, de fait, à l’identité de la marque et une véritable relation se tisse entre eux et le groupe, ce qui correspond à un dépassement du modèle de l’échange marchand traditionnel.
Or, comme l’a mis en exergue Paul Ricoeur dans Soi-même comme un autre, la relation avec
autrui implique une sollicitude critique qui tient compte de la morale, et de fait engendre une
affection pour l’autre et suppose, en filigrane, des similarités éthiques.
Il n’en demeure pas moins qu’une telle stratégie marketing peut se retourner contre ses géniteurs : lorsque l’identité de ceux qui incarnent la marque ne correspond plus aux attentes morales des consommateurs, ceux-ci ont le sentiment de s’être fourvoyés sur ce qu’ils pensaient être leurs semblables, ce qui engendre de l’amertume.
La communication de crise
Dans un premier temps, le community management s’est organisé sur les réseaux sociaux, en répondant aux différents tweets afin de mettre un terme aux polémiques. Le 14 octobre 2016, ne constatant pas l’arrêt des offensives, Michel, Augustin et la tribu ont pris la parole dans un premier communiqué de presse. Ils démentent d’emblée être homophobes et ré-contextualisent les rencontres qui sont à l’origine de la polémique en rappelant leur ambition d’ouverture et d’échanges.
S’en suit un deuxième communiqué de presse publié le 18 octobre, dans lequel le groupe réaffirme son leitmotiv, « #liberté, #différence et #fraternité » et ses valeurs : l’entrepreneuriat au sens très large, l’importance du savoir-faire manuel, l’attention à l’autre, le sens de l’effort, le respect de notre planète, le partage, le sport, la solidarité envers les plus démunis. Ils joignent au communiqué un lien de la vidéo du Palmashow, le duo d’humoristes qui avait fait une parodie de Michel et Augustin, « les internets » se jouant des haters. Ils confirment ainsi leur sens de l’humour et leur sens de l’autodérision. Un numéro de téléphone est aussi mis à disposition pour plus d’informations au sujet des valeurs de l’entreprise. Il s’agit, en définitive, de rétablir le dialogue et la confiance entre la firme et le consommateur.
Cependant cette stratégie de communication se retourne contre ses élaborateurs, puisque le communiqué de presse a été relayé par les médias traditionnels (Libération, Capital, 20
minutes, Europe 1 et l’Obs) qui ont remis le sujet sur la table et se sont davantage penchés sur les origines de la polémique plus que sur la plaidoirie des trublions du goût. Ils ont sorti le sujet de la sphère Twitter, quelque peu étriquée, pour l’exposer à la vue de tous. En somme, leur stratégie de communication a agi comme une caisse de résonance et n’a fait qu’envenimer la situation.
Judith Grandcoing
LinkedIn
Twitter
Sources :
Taupin Benjamin. Michel et Augustin au-delà du « fun ». Le Monde, le 25.06.2015.                         Consulté le 29.10.2016
Le Roy Le Marrec Manon. Michel et Augustin, des gâteaux étouffe-bobos. Libération, le 22.10.2016. Consulté le 22.10.2016
Dancourt Anne-Charlotte. Michel et Augustin accusés de soutenir la Manif pour tous. Les
Inrockuptibles, le 18.10.2016. Consulté le 18.10.2016
micheletaugustin.com Consulté le 06.11.2016
Crédits :
webzinedemaelie.wordpress.com
yzgeneration.com
 

Invités

Entretien avec Virginie Descoutures : Communication & sociologie de la famille

Virginie Descoutures est docteur en sociologie, spécialiste de la famille et du genre. Elle est l’auteure de Les mères lesbiennes (2010) et d’ouvrages collectifs: Sous les sciences sociales, le genre (2010) & Mariages et homosexualité dans le monde (2008).

Cet entretien est divisé en trois parties, d’abord Virginie Descoutures nous parle du rôle de la communication dans son travail de sociologue. Elle souligne l’importance des outils de communication pour rendre visible les travaux de recherche. Elle explique qu’en tant que fonctionnaires, les chercheurs se doivent de fournir des traces de leurs travaux aux citoyens.
Virginie Descoutures parle ensuite de l’utilisation des moyens de communication en faveur de l’égalité. Elle explique que de nombreuses campagnes sont pensées pour l’égalité. Elle-même utilise des objets de communication pour illustrer ses propres cours « une affiche, un média, ça dit des choses ». Ces supports permettent de déconstruire des normes, des préjugés. Elle revient sur la possibilité d’attribuer le nom des deux parents aux enfants et dit :  « Je suis assez surprise qu’il n’y ait aucune campagne du gouvernement, de l’Etat qui permette de rendre compte du dispositif légal qui permet qu’il y ait plus d’égalité entre les hommes et les femmes. » Et elle termine en disant que cela relève des pouvoirs publics, pas du métier de sociologue.
Sur l’emballement médiatique autour du Mariage pour Tous, Virginie Descoutures trouve que « le débat a manqué de débat » et que « c’est la première fois que des gens vont dans la rue, vont manifester, pour interdire des droits à d’autres […] cela témoigne d’un moment réactionnaire. » Et cet engouement révèle l’importance du mariage en tant qu’institution.
L’équipe de FastNCurious tient à remercier Virginie Descoutures et Olivia Foli qui nous a permis de réaliser cet entretien.

Flops

De l’usage du stéréotype en communication

Lancée il y a quelques jours, la campagne d’affichage du mouvement de La Manif pour Tous a fait l’objet d’un amusant détournement sur les réseaux sociaux, et notamment sur Twitter. Des internautes ont en effet parodié les nouveaux visuels de la campagne, habillés aux couleurs d’un message stéréotypé (« Pas touche à nos stéréotypes de genre »), pour le moins déconcertant. À tel point qu’il devient même difficile de distinguer les affiches officielles de celles qui ont été parodiées…
Retour sur un dispositif communicationnel au slogan volontairement provocateur.
Stéréotypes et communication : à utiliser à bon escient

Jouer sur les stéréotypes peut être un moyen efficace de communiquer, puisqu’il s’agit de jouer sur des cadres de référence communs pour garantir la transmission rapide d’un message. Les clichés utilisés comme leviers de communication permettent ainsi d’entrer en résonnance avec des représentations socialement partagées et culturellement ancrées. Mais fonder une campagne entière de communication sur les seuls stéréotypes, en les affirmant comme vérité établie et en l’absence de ton décalé, s’avère une démarche périlleuse. Et encore plus quand celle-ci prend part à un débat social houleux.
La Manif pour Tous justifie sa campagne d’affichage comme se voulant provocante avec pour objectif de susciter l’intérêt autour de la question du genre et des modèles familiaux. Il est clair que s’appuyer sur de tels stéréotypes est un moyen affiché de provoquer, mais jusqu’à quel point est-ce une stratégie efficace de provoquer pour diffuser son message et faire parler de soi ? Peut-on aujourd’hui « provoquer pour provoquer » ? Sans nul doute que la provocation gratuite peine à faire sens et se révèle vite creuse.
Il apparaît aussi que le ton de cette campagne manque de subtilité, comme en témoignent les amusantes parodies qui ont surgi sur Twitter (cf. Bannière) dès la révélation des affiches par la Manif pour Tous. Appliqués aux adultes, les « stéréotypes de genre » prennent un tout autre sens, se révélant profondément drôles et absurdes : la femme est montrée comme affairée aux tâches ménagères, en contraste avec une figure masculine assise voire avachie – ou encore, l’homme promenant sa femme en laisse, traduisant la domination masculine sur une prétendue faiblesse du sexe féminin. Ce jeu de détournement des visuels par les internautes souligne le caractère quasi absurde des affiches de LMPT, faisant apparaître leur potentiel parodique intrinsèque.

Nouveau slogan de #manifpourtous ! « Pas touche à nos stéréotypes de genre » J’apporte ma contribution à leur combat ! pic.twitter.com/mD8GpJZPbm
— Allan BARTE (@AllanBARTE) 14 Janvier 2014

Cette appropriation parodique par les internautes révèle un certain rejet du message véhiculé par la campagne de LMPT. En effet, on peut analyser ces tweets jouant sur la parodie et l’humour comme des manières d’affirmer une opinion de désaccord, à l’image de La Fontaine qui utilisait le procédé de la métonymie animalière pour se moquer et dénoncer certains comportements de la Cour sous Louis XIV.
 
Le stéréotype : une fonction rassurante mais désuète ?
Jusqu’où l’usage des stéréotypes est-il pertinent dans une campagne de communication ? Ceux-ci peuvent en effet apparaître comme des archaïsmes communicationnels s’ils ne sont pas traités avec un second degré, lequel leur permettrait de revêtir une dimension contemporaine et moderne. L’argument du stéréotype de genre apparaît comme désuet, dans la mesure où il évoque un certain repli communicationnel, qui va à l’encontre de la « société ouverte » dans laquelle nous vivons (1). K. Popper avait bien analysé cet aspect de notre monde contemporain globalisé, caractérisé par le changement ainsi qu’un mouvement continu d’ouverture communicationnelle. Dans un contexte de dispersion et de discontinuité, se poser comme défenseur des « stéréotypes de genre » traduirait alors une volonté de retour à des valeurs originelles.
La campagne de LMPT peut se comprendre à l’aune de la pensée de D. Bougnoux (2) : le mouvement de LMPT aurait l’impression d’une perte de repères du fait des caprices d’une économie-monde qui n’est plus encadrée par l’Etat protecteur. La Manif pour Tous pourrait s’analyser comme l’une de ces communautés « aux identités manifestes » qui ressent le besoin de réaffirmer des valeurs qui s’inscrivent dans un mythe des origines du genre homme/femme, face à la dévastation des valeurs traditionnelles et aux désordres individualistes causés par le marché capitaliste mondial. La revendication de « stéréotypes de genre » semble exprimer comme une peur du changement, de la confrontation culturelle, des différences (ici sexuallo-identitaires).
Si la campagne de La Manif pour Tous a été parodiée aussi rapidement, c’est sans nul doute parce qu’elle brandit des stéréotypes socialement catégorisants qui s’opposent aux valeurs d’ouverture que prône notre société globalisée et ouverte au changement. D’un point de vue communicationnel, ce qui avait pour but d’être une campagne encourageant une lutte claire et affirmée, s’est mué en une campagne en contradiction avec son époque.
S’il est d’abord question dans cette campagne de légitimité des identités sexuelles/sexuées, il est aussi question de légitimité des identités mêmes qui nous fondent en tant qu’êtres particuliers.
 
Alexandra Ducrot
(1) La société ouverte et ses ennemis, Karl Popper (1945) : il y défend l’idée d’une société qui ne se tient pas à des connaissances établies mais reste ouverte à la réactualisation des connaissances avec l’idée d’un possible changement de la réalité qui nous entoure. En effet se revendiquer de vérité unique ou immuable dénierait le caractère profondément pluraliste et multiculturel de toute société démocratique.
(2) Introduction aux sciences de l’information et de la communication, Daniel Bougnoux (1993)
 
Sources :
Il était une pub : « Affiches Manif pour Tous : A peine dévoilées déjà parodiées »
Yagg : « Stéréotypes et escargots géants : Les affiches de la «Manif pour tous» parodiées »
Crédits photos :
Bannière : Il était une pub
 

1
Agora, Com & Société

Com' pour tous, tous pour un

 

C’est le sujet qui fait le quotidien des Français depuis quelques mois : l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, dont le texte a été voté à l’Assemblée Nationale et au Sénat. Les pro et les anti (sous les appellations très similaires de « Mariage pour tous » et « Manif pour tous », au point que parfois, on pourrait les confondre) sont plus que jamais mobilisés pour défendre leurs positions. Dimanche 21 avril encore, les manifestants opposés au projet de loi étaient entre 45 000 (selon les estimations des autorités) et 270 000 (d’après les manifestants) à battre le pavé dans les rues de la capitale. D’autres mobilisations sont prévues, notamment le 5 mai.
C’est néanmoins avec beaucoup d’étonnement qu’on a pu voir une France en colère, venue en famille, défiler dans la rue contre le projet du gouvernement, criant « Hollande, démission !» allant même jusqu’à forcer les grilles de l’Assemblée Nationale. Le mouvement, dont la communication est infiniment bien rodée et qui bénéficie de l’image et de la médiagénie de Frigide Barjot, personnage devenu emblématique, a cependant dépassé le simple cadre de contestation du projet de loi : récupération politique, débordements, escarmouches à l’Assemblée Nationale, radicalisation…Chacun reprend le mouvement pour son compte et mitonne sa propre recette communicationnelle, au risque donc de brouiller les pistes et d’alimenter un sujet qui passionne le pays, mais qui divise les Français. En effet, ceux-ci sont d’autant plus sensibles à la réponse apportée aux problèmes économiques et sociaux latents que c’est en partie la conséquence de ce raz-de-bol généralisé qui a hissé la gauche au pouvoir. Retour sur quatre actes de cette tragédie 2.0.
1ère épisode : Frigide Bardot, trublion engagé ou redoutable communicante ?
 Dans un très bon article du Plus du Nouvel Observateur, Philippe Moreau Chevrolet décrit Frigide Barjot avant tout comme « une amuseuse publique qui cultive son réseau ». Mais elle est aussi une communicante politique aguerrie, militante du RPR déjà engagée à l’époque où elle chantait dans le groupe humoristique « Jalons », avec son compagnon Basile de Koch, frère de Karl Zéro. Philippe Moreau Chevrolet souligne d’ailleurs qu’elle a gagné la bataille médiatique là où de nombreux conservateurs de droite ont fini au rang de personnages ringards et décrépis : « Frigide Barjot a mieux compris que Christine Boutin, Philippe De Villiers ou autres figures ringardisées de la politique française, comment fonctionnait le système médiatique. Elle se rapproche davantage, par sa gouaille et sa capacité à se forger un personnage, de figures comme Nadine Morano ou Marine Le Pen. » L’auteur souligne en ce sens la propension de Frigide Barjot à avoir recours à ce qu’on appelle l’infotainment, en mâtinant ses saillies politiques d’humour, à l’image de ce fameux slogan de la Manif’ Pour Tous : « Y’a pas d’ovules dans les testicules ».
2ème épisode : Le Printemps Français, entre mobilisation et radicalisation
Après les nombreux rassemblements qui ont eu lieu depuis le 17 novembre, des scissions ont pu apparaître dans le rang des opposants, et ceci s’est très bien vu le 24 mars. En effet, un groupe de manifestants a décidé de passer au-delà des consignes préfectorales en voulant investir les Champs Elysées. En marge des militants trop « bisounours » derrière Frigide Barjot, ceux que l’on considère comme une agrégation de mouvements disparates sous le label « Printemps Français » se sont lassés des simples marches officielles et ont cherché à multiplier les opérations de type « happening », plus marquantes, mais aussi plus violentes. Élus socialistes chahutés, local d’association LGBT vandalisé, activisme forcené sur les réseaux sociaux : ce sont eux. C’est bien parce que leur matraquage communicationnel est efficace que le mouvement a pris autant d’ampleur : en reprenant des codes soixante-huitards (une initiative déjà repérée dans les campagnes d’affichesde la Manif Pour Tous) voire même de gauche (le poing levé et le slogan « on ne lâche rien », à un mot près celui utilisé par le Front de Gauche). Selon Jean-Yves Camus, politologue, la récupération des symboles de la gauche s’inscrit pleinement dans une stratégie communicationnelle :
« Le mouvement tente de dépasser le clivage droite/gauche pour éviter de se restreindre au peuple de droite. Il utilise donc des symboles audibles, réutilisables, pour faire de son combat une question de société et positiver le mouvement en faisant appel aux valeurs humanistes. (…) En France, quand on veut gagner un capital de sympathie auprès du public, on utilise des symboles de gauche. (…) Le Printemps français veut acquérir une image de modération et de non-conformisme, et le premier code de la gauche, c’est la manifestation.  »
Ce que confirme Thomas Guénolé, politologue lui aussi et maître de conférences à Sciences Po : « Ce qu’il y a de bizarre avec ce mouvement, c’est qu’il y a une vraie démarche de communication visuelle qui ne se soucie pas de la cohérence. On est dans l’émotionnel. Le message en lui-même n’est pas rationnel, mais la cohérence émotionnelle est là. »
En recyclant de tels codes ancrés dans l’imaginaire français comme celui de la contestation (légitime), le Printemps Français cherche donc à éviter la stigmatisation. Petit bémol : les composantes, disparates comme nous l’avons dit précédemment, de ce mouvement ne sont pas aussi modérées que le laisse entendre Béatrice Bourges, l’égérie du mouvement. Parmi elles, on retrouve des associations catholiques extrêmes, comme le Renouveau Français ou Civitas, mais aussi des groupuscules d’extrême-droite à l’instar du GUD, des Jeunesses Nationalistes ou du Bloc Identitaire qui donnent donc du fil à retordre aux dirigeants du mouvement en terme d’image auprès de l’opinion publique.
3ème épisode : « Ils ont gazé nos enfants » ou le bienfait des chaînes d’info en continu
Le 24 mars, les manifestants contre le mariage gay n’ont pas le droit de pénétrer sur l’avenue des Champs-Elysées mais ces images, mises en ligne sur Internet, montrent de manière accablante le comportement provocateur, agressif voire irresponsable – je pense au monsieur qui, prenant son enfant sur ses épaules, hurle « On va mettre les enfants devant ! » – de certains individus énervés.

Bruno Roger-Petit souligne dans son article le fossé qui existe entre la réalité des images et des comportements, et le discours que les organisateurs, les manifestants et les politiques de droite ont tenu contre l’État et le gouvernement par la suite. En regardant la vidéo, on s’aperçoit très bien que les manifestants sont en situation de provocation délibérée des forces de police, se rendant dans des zones qui leur sont interdites ; la police réagit certes, mais en ciblant les individus excités et en les gazant à l’aérosol. Les chaînes d’info en continu, répétant inlassablement les mêmes images d’un manifestant excédé hurlant « Mais pourquoi vous nous gazez ? », ont ainsi fait la lie de la récupération politique. Dans cette bataille du 24 mars, c’est évidemment Frigide Barjot et ses acolytes qui gagnent sur le terrain de la communication, car en adoptant une position froide et technique, le gouvernement a parfaitement alimenté le discours du mouvement, qui joue sur l’émotion. Cela laissait donc un boulevard si ce n’est une autoroute aux personnalités de l’UMP, qui n’ont évidemment pas raté le coche, de Jean-François Copé, en passant par Laurent Wauquiez, aux députés Philippe Meunier et Philippe Cochet :

4ème épisode : Cendrillon a perdu sa ballerine
La nuit du 18 au 19 mars 2013 restera certainement dans les mémoires : cette nuit d’échauffourées à l’Assemblée (où une malheureuse huissière a fini par écoper d’un malencontreux coup), où des députés épuisés et survoltés s’écharpaient une dernière fois sur le texte ouvrant le mariage aux couples de même sexe est aussi la nuit où la politique communicationnelle (par opposition à la politique politicienne) s’est dévoilée sans ambages. On connaissait le flacon d’anthrax de Colin Powell brandi à l’époque en pleine séance de l’ONU, ou de la bible de Christine Boutin pendant le PACS. La ballerine (qui appartenait en fait à une jeune militante de l’UDI), brandie comme un trophée de guerre, est pour Philippe Meunier (qui semble découvrir que les CRS sont en fait garants de l’ordre public et peuvent, éventuellement, ne pas être très gentils avec les manifestants) le symbole d’un État qui lance des CRS casqués sur des jeunes filles pacifiques et sans défense.

La ballerine qui a mis le feu à l’Assemblée… par lemondefr
On peut donc se demander quel sera l’avenir de ce mouvement, alors qu’aujourd’hui la loi a bel et bien été votée. Frigide Barjot annonçait déjà il y a quelques jours qu’elle comptait maintenir une dynamique jusqu’aux municipales (dans plus d’un an tout de même) et faire ainsi de son mouvement un phénomène politique à part entière. Une petite épine dans le pied de la droite française, qui au FN comme à l’UMP, ont tant bien que mal essayé de se positionner et de surfer sur la vague communicationnelle de toute cette affaire. Le sujet du mariage pour tous a en effet ouvert une brèche dans la société française, qui l’a rendue beaucoup plus perméable au discours politique. C’est au détriment cependant d’autres préoccupations de l’opinion publique, qui se cristallisent aujourd’hui en dangereuses frustrations.
Laura Garnier
Sources :
La manif pour tous, une opération de com réussie
http://babelon.babel31.com/la-manif-pour-tous-une-operation-de-communication-reussie/
Manif pour tous : gaz lacrymo, images choc et une victoire pour Frigide Barjot sur Le Plus du Nouvel Observateur
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/805559-manif-pour-tous-gaz-lacrymo-images-choc-et-une-victoire-pour-frigide-barjot.html
Violence à la manif pour tous : des réactions démesurées à l’UMP, la preuve en image sur Le Plus du Nouvel Observateur
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/805336-violence-a-la-manif-pour-tous-des-reactions-demesurees-a-l-ump-la-preuve-en-images.html
Frigide Barjot à l’Elysée : une redoutable femme politique à la com’ bien huilée sur Le Plus du Nouvel Observateur
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/768440-frigide-barjot-a-l-elysee-une-redoutable-femme-politique-a-la-com-bien-huilee.html
Qui se cache derrière le printemps français ? Sur Libération
http://www.liberation.fr/societe/2013/04/13/qui-se-cache-derriere-le-label-printemps-francais_895764
Le printemps français et le symbolisme de gauche sur Slate
http://www.slate.fr/story/71511/printemps-francais-symbole
Mariage pour tous : une ballerine met le feu à l’Assemblée sur Le Monde
http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/04/19/nouvelle-manifestation-anti-mariage-pour-tous_3162599_3224.html