Société

Les intelligences conversationnelles : la mutation des liens sociaux ?

Nous entrons aujourd’hui dans une nouvelle ère : l’ère conversationnelle. Depuis la création des machines, l’Homme ne cesse d’évoluer avec elles, les utilise au quotidien pour rendre sa vie plus facile, et les améliore pour assouvir ses besoins. Depuis peu d’années, une nouvelle étape a été franchie : nous pouvons dorénavant converser avec nos machines. Les enceintes portatives, les téléphones portables, les ordinateurs, les systèmes informatiques se dotent de plus en plus d’une intelligence conversationnelle. Cette dernière entre en interaction avec les êtres humains et les aide en fonction de leurs besoins. Ainsi, la machine n’est plus accessoire, elle devient une personne à part entière.
Pour créer ces machines futuristes, les industriels se sont inspirés des auteurs de science-fiction et de leur vision d’un monde hyper-technologique et connecté. En parallèle, ces auteurs nous expliquent que cet univers utopique est semé d’un danger prépondérant : la fin des liens sociaux et des relations humaines telles que nous les connaissons aujourd’hui.
Quelle place ont alors ces machines intelligentes dans notre société ? En quoi changent-elles notre perception du monde et bouleversent-elles notre connexion aux autres ?

Com & Société

« Et pour quelques tweets de plus » ou la passion de Trump pour Twitter

Ce n’est un secret pour personne : Trump utilise de manière privilégiée les réseaux sociaux — et en particulier Twitter — pour communiquer sur des sujets très variés : politique intérieure comme extérieure, actualité internationale, et même pour commenter les actions de certaines célébrités. Au risque de se montrer impertinent à l’égard de la fonction qui est la sienne, voire de déclencher des polémiques et des tensions diplomatiques. Mais quels sont les véritables ressorts de cette communication trumpienne presque intempestive sur Twitter ? En quoi celle-ci lui est parfois plus nuisible que bénéfique ? FastNCurious a mené l’enquête !

Société

 Journalisme participatif et communication : le Club Med entre deux eaux

A l’issue de l’OPA la plus longue de l’histoire de la Bourse française (plus de dix-huit mois), le Club Méditerranée a été acheté, le 2 janvier dernier, par le conglomérat chinois Fosun. Si la décision de l’autre acheteur potentiel, l’homme d’affaires italien Andrea Bonomi, de retirer son offre a été saluée par la direction du Club et a suscité l’ire du Front National, ce sont les stratégies de communication à l’éthique douteuse mises en place à l’occasion de ce rachat qui nous intéressent ici. En effet, le Journal du Net a repéré sur plusieurs sites d’information en ligne (Challenges, Les Echos-Le Cercle, Mediapart, le Journal du Net lui-même…) des articles défavorables à l’offre de M. Bonomi, écrits non pas par des journalistes, mais par des contributeurs extérieurs à leurs rédactions sous la forme de tribunes libres.
Après enquête, le JDN a déterminé que ces tribunes étaient écrites sous de faux noms : leurs auteurs sont des prête-nom créés pour l’occasion, avec des profils LinkedIn ou Google+ et de faux diplômes. Il semble donc qu’une des parties prenantes de l’OPA ait tenté d’influencer les marchés en utilisant la désinformation. La tentative de désinformation, si elle est prouvée, pourrait faire l’objet d’un procès pour diffamation et faux et usage de faux, et d’une sanction de l’AMF qui contrôle les opérations boursières. Le propos de ce billet n’est pas d’accuser, qui plus est sans preuves, mais d’interroger à la lumière de cette affaire la pratique des espaces de libre expression sur Internet et les limites éthiques des relations publiques.

L’une des tribunes incriminées
L’expression libre, pour le meilleur et pour le pire
Pour les médias en ligne, les tribunes libres et autres blogs participatifs répondent à plusieurs objectifs : proposer des contenus plus nombreux et plus variés face à une concurrence pléthorique, donner la parole à des contributeurs experts sur des sujets pointus, intéresser leur lectorat par l’effet de proximité ou encore expérimenter des formes de journalisme citoyen. Comme l’illustre l’affaire du Club Med, ces formes d’expression sont plus vulnérables à la manipulation que les articles publiés par des journalistes, dont les auteurs sont connus, les sources vérifiées et qui mettent directement en jeu la crédibilité du média qui les publie. Mais pour l’usager des médias en ligne, il n’est pas toujours évident de différencier les deux types d’articles : Les Echos-Le Cercle ou les blogs du Journal du Net utilisent par exemple la même charte graphique que les articles de la rédaction de ces médias. En conséquence, les contributeurs invités profitent de la réputation du média qui les accueille, sans être soumis aux mêmes contraintes.
En outre, il est manifestement difficile pour les rédactions de contrôler l’ensemble des articles publiés sur leurs plates-formes participatives : la subjectivité de leurs auteurs est assumée, elle fait notamment partie intégrante de la forme éditoriale du blog. Dans ces conditions, et en particulier lorsqu’un article traite d’un sujet complexe, comment déterminer s’il est volontairement manipulateur ou seulement l’expression d’une opinion tranchée ? On peut supposer que dans l’hypothèse d’une manipulation, les rédacteurs, conseillers en communication rompus au style journalistique, soient habiles à camoufler leur intention trompeuse.
Relations publiques contre journalisme ?
La deuxième question soulevée par cette affaire concerne justement le rôle des relations publiques dans la production de l’information. Tout comme la publicité, pour capter l’attention et l’intérêt de ses cibles, cherche à adopter l’apparence de l’information ou du divertissement (le publi-rédactionnel en est un exemple), les relations publiques, qui promeuvent des intérêts politiques ou économiques, agissent avec davantage d’efficacité si les prises de positions qu’elles défendent sont relayées par des sources non intéressées, comme des journalistes, des blogueurs ou des experts. L’anonymat et l’identité virtuelle caractéristiques d’Internet permettent donc à des professionnels peu scrupuleux, comme le montrait une série d’articles du Journal du Net parue en 2013, de créer des experts fictifs qui bénéficient d’une présomption d’objectivité.
Mais cette pratique, outre sa légalité douteuse, est doublement néfaste sur le long terme aux professionnels de la communication. D’abord parce qu’elle nuit à la confiance des usagers dans les médias sur Internet, alors que ceux-ci souffrent encore d’un déficit de crédibilité notamment face à la presse papier ; mais aussi parce qu’elle court-circuite les journalistes, interlocuteurs privilégiés des relations publiques, accroissant leur méfiance vis-à-vis des métiers de la communication.
Emmanuel Bommelaer
 
Sources :
Challenges.fr 1 & 2
Journaldunet.com 1, 2, 3 & 4
bfmbusiness.bfmtv.com
Lemonde.fr
Tns-sofres.com
Lefigaro.fr

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