François, le pape 2.0.
Sur le podium des personnalités les plus recherchées sur Google dans le monde entier, on tombe sans grande surprise sur le boys band britannique One Direction, ainsi que Justin Bieber, dont la réputation n’est plus à faire… Rien de bien étonnant, somme toute : il nous est facile de le comprendre face à l’engouement ou au doute que sont capables de susciter ces jeunes pop stars faisant chavirer le cœur des adolescentes mais aussi couler l’encre de nombreux détracteurs.
Cependant, juste après ces jeunes célébrités à mèche, devançant même le si charismatique président Barack Obama, sur la troisième marche du podium, on trouve… Le pape François !
C’est en effet le Saint-Père qui arrive en tête des mentions sur Internet, et obtient ainsi le titre de personnalité politique la plus « googlée » – en tous cas ce mois-ci – selon une étude commandée par Aleteia, un site d’information catholique. Mais la question qui se pose est : est-ce réellement une surprise ?
Dans un premier temps, ne nous mentons pas : oui. Indéniablement. Cela faisait longtemps qu’un souverain pontife n’avait pas été la source d’autant d’intérêt de la part des internautes, qu’ils soient fidèles ou non. Peut-être, et même sûrement, à cause de l’image un peu « vieillotte » et traditionnelle que renvoie le Vatican en général ; et même si les jeunes catholiques sont nombreux et actifs (comme cela peut se voir lors des Journées Mondiales de la Jeunesse), il n’en demeure pas moins que les hashtags #vatican ou #pape n’avaient jamais été très hype.
Et voilà que depuis l’élection du nouveau représentant mondial de la religion catholique, le Vatican change de visage, au sens propre comme au sens figuré. Jamais un pape n’avait été aussi populaire et aussi inscrit dans son temps. Depuis son investiture en effet, on entend beaucoup parler du pape François, de ses mesures, de ses réflexions, de ses objectifs pour la religion catholique, du changement et du nouveau tournant qu’il incarne, mais aussi de son image positive qui contribue à augmenter son potentiel médiatique.
« Le changement, c’est maintenant ». Oui, c’est bien ce que semble aussi dire ce François-là, de manière plus ou moins explicite. Et quel changement : tandis que Benoît XVI prônait le « silence » et le recueillement pour une communication réussie, saluant de manière méfiante les nouvelles technologies et les réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter, le nouveau pape accueille avec bienveillance ces alliés qui participent grandement à sa popularité actuelle.
C’est donc allègrement que le Saint-Père surfe sur sa popularité nouvelle et sur le fait qu’il semble incarner une bouffée d’air frais au sein de la religion catholique, qui semble soudain frappée d’un réel renouveau. Ainsi, on assiste à une véritable série de clichés étonnants mais touchants du pape François : dans le métro, dans les favelas, faisant un selfie avec quelques-uns de ses jeunes fidèles… Cette nouvelle figure du catholicisme va même jusqu’à inspirer de nombreux « memes » sympathiques et positifs à son égard sur la Toile, tandis que son prédécesseur ne récoltait que des comparaisons physiques – qui, force est de le constater, étaient relativement pertinentes – avec Dark Sidious de Star Wars.
Cette omniprésence du pape dans les médias est telle qu’il a été récemment élu « personnalité de l’année » par le Time Magazine. Mais, plus surprenant encore, il fait la Une du magazine culturel américain Rolling Stone : la rédaction justifie ce choix en disant que le Pape François incarne un changement, et représente particulièrement bien un côté plus « humain » de la religion catholique, en plus d’être un homme humble et prêt à parler de questions d’actualité portant à débat et relatives aux droits de l’homme.
Alors, ce nouveau chef de file de la religion catholique est-il celui que les gens attendent pour révolutionner le Vatican ? Cette popularité exponentielle et cette soudaine sympathie du pape vont-elles durer et survivre face à des critiques qui restent présentes malgré tout ? Grâce à lui, va-t-il y avoir tant de changements que cela au sein de la politique de la papauté? « The times they are a-changin’ » chantait Bob Dylan, comme nous le rappelle si bien la couverture du Rolling Stone. Mais ne disait-il pas également que « The answer is blowin’ in the wind » ? Le temps nous le dira. Affaire à suivre, donc.
Camille Gross
Sources:
Le figaro
France tv info
9gag