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Retour sur les tweets de janvier 2015 (2)

La transmission culturelle : l’écriture, les symboles, l’espace et le temps

what makes me human

© Capture d’écran sur le site BBC Radio 4

Depuis quelques temps, l’émission britannique A History of Ideas de la chaîne de radio BBC Radio 4 – soit l’équivalent de France Culture au Royaume-Uni – réalise de courts clips vidéos pour illustrer et développer une partie des propos tenus dans l’émission.

FastNCurious vous propose de visionner le clip issu de l’émission Simon Schaffer on Humans, Apes and Carl Linnaeus dont la thématique est : qu’est-ce qui nous rend humain ? The Idea of Cultural Transmission.

L’émission opère des rapprochements avec les grands singes pour mieux dégager les caractéristiques spécifiques de l’être humain.

S’il est vrai que nous ressemblons pour beaucoup aux grands singes, nos différences de comportement sont nombreuses et portent surtout sur le rapport vis-à-vis de la technologie. Le terme de technologie est ici à prendre au sens large, il ne doit pas désigner ce que nous entendons aujourd’hui par les technologies électroniques ou numériques, mais bien par tout ce qui relève de la téchnē, c’est-à-dire de la technique et de l’outillage. Les singes fabriquent les mêmes outils depuis des centaines et des centaines d’années, quand ce n’est pas le cas des hommes.

Finalement le principal facteur de différence se trouve dans nos manières de communiquer. Les humains ont la capacité de pouvoir transmettre leurs connaissances et leur culture à travers les générations, l’espace et le temps. Les singes s’observent et se copient, mais ne sont pas capables comme nous de transmettre grâce à des symboles, des moyens mnémotechniques, des objets, des images ou encore des écrits de transmettre leur culture aux futures générations. Nous pouvons transmettre notre savoir à des individus qui vivront bien longtemps après notre mort. C’est ce qui permet l’évolution, et ce qui nous définit ; quand les singes sont voués à répéter éternellement les mêmes schémas.

Les héros de séries sont-ils nos nouveaux amis ?

héros séries

Adèle Van Reeth, Sandra Laugier, Pacôme Thiellement et Monica Michlin A.L © Radio France

 

Le 24 janvier dernier, l’un des débats consacrés par France Culture dans le forum L’année 2014 vue par la philosophie, s’est intéressé aux séries télévisées. Le titre de la conférence, True Detective : Les héros de séries sont-ils nos nouveaux amis ? a permis de prendre la série évènement de 2014 comme point de départ pour une discussion philosophique. Diffusée depuis le 12 janvier 2014 sur la chaîne HBO, la série en question – True Detective – rencontre un franc succès.

FastNCurious a récemment consacré un dossier complet sur la figure du héros et du anti-héros et c’est sur cette lancée que le blog vous recommande le podcast de cette conférence France Culture.

Animatrice du débat pour Les Nouveaux Chemins de la Connaissance, Adèle Van Reeth rappelle, avec ses invités, que les séries sont un objet d’étude philosophique très récent. Le tournant actuel est d’étudier des séries qui ne sont pas prises au sérieux par le genre – comme par exemple The Wire et Twin Peaks – et donc de s’intéresser aux séries plus populaires et grand public comme Lost et 24h Chrono.

Les séries sont une forme d’expression artistique qui, comme le feuilleton journalistique, se prêtent à une assimilation de ces œuvres au sein de notre quotidien, et soulèvent des questions. La pertinence philosophique des séries viendrait des personnages, d’où le titre de la conférence sur les « héros de séries ». On s’attache aux personnages avant de s’attacher à l’histoire. Les personnages de séries sont plus forts que les personnages de romans ou de film car ils traversent notre quotidien : on les rencontre régulièrement, dans notre intimité, et ils ont sur nous une force d’éducation morale. Leur vie nous apprend des choses sur la nôtre et nous transforme. Par exemple, la série à succès 24h Chrono – mettant en scène un président des États-Unis noir – aurait habitué les esprits à voir un président noir. En définitive, les séries nous interrogent sur nos propres représentations du monde, en nous confrontant à d’autres.

Comment Facebook est-il en train de dévorer l’industrie médiatique traditionnelle ?

facebook is eating the media

© Slate.com

 

Pourquoi la lecture automatique des vidéos postées sur Facebook est une fausse bonne nouvelle pour les médias institutionnels (les journaux, les radios, les chaînes de télévision…) ? C’est la question que se pose Will Oremus dans un article de deux pages : Facebook Is Eating the Media pour Slate Technology.

Il fut un temps où les internautes cherchant un article journalistique tapaient bien sagement l’adresse URL d’un site d’information ou simplement son nom dans le moteur de recherche. Ils se retrouvaient alors sur le site d’actualité via sa page d’accueil et naviguaient depuis, jusqu’à un article précis. Mais depuis quelques temps (cf l’étude Edelman sortie il y a quelques jours lors du sommet économique mondial de Davos) les internautes passent de plus en plus par des moteurs de recherche ou des agrégateurs de contenus, Google News en tête, sur lesquels ils tapent directement le sujet d’actualité qui les intéressent. Ils n’ont ensuite plus qu’à cliquer sur un lien qui leur a été donné en résultat et se retrouvent instantanément sur la page précise d’un article précis d’un site d’information. Ils en naviguent plus et n’entrent plus sur le site à partir de la page d’accueil, mais y arrivent précisément par un article.

Les choses ne cessant jamais d’évoluer, on remarque que de plus en plus d’internautes présents sur les réseaux sociaux se servent de ces derniers comme portails d’information, notamment Facebook, second site de trafic vers articles d’actualité derrière Google News. Ils sont abonnés aux flux de sites d’informations et découvrent l’actualité par les flux que ces sites postent sur leurs murs, ou timeline… L’an passé, Facebook a inclus à sa plateforme un algorithme de lecture automatique des vidéos. Désormais, vous n’avez plus besoin de cliquer sur un message du NYTimes pour lire la vidéo qu’ils ont posté sur le grand blizzard, mais elle se met en route toute seule, depuis votre page FB. Le problème est que cela ne rapportent rien aux sites d’informations – ni sur les vues, ni sur les revenus publicitaires – étant donné que la visibilité est hébergée par des sites extérieurs.

Pour lutter contre cela et contrer l’algorithme de Facebook qui lance automatiquement par défaut les vidéos, il suffit de se rendre dans les paramètres de son compte, l’onglet vidéo et de les désactiver.

facebook paramètres

© Capture d’écran Facebook

 

Les réseaux sociaux dans la bouche d’un adolescent

réseaux sociaux

© Back Channel, Teen Talk

Ces derniers jours, un article fait sensation dans le milieu tech, A Teenager’s View on Social Media, sous-titré « Written by an actual teen » : Andrew Watts. Suivi par What Teens Really Think about YouTube, Google+, Reddit and Other Social Media, du même jeune homme.

Ce qu’il dit en quelques mots ? Facebook, c’est déjà du passé. C’est quelquechose qu’on avait quand on était au collège, ou au lycée. Les gens y restent seulement parce que c’est devenu vraiment trop marginal de ne pas y être inscrit. Dorénavant FB n’est presque plus utilisé que pour ses fonctionnalités de groupe, relativement pratiques. FB est manière de rester en contact avec des personnes avec qui tu ne te sentais pas suffisamment proche pour demander un numéro de téléphone. L’attrait d’Instagram est dans qualité des supports photos, et dans le fait que le réseau ne soit pas encore fréquenté par les générations aînées. Snapchat permet d’être soi-même sans être rattaché à son identité sociale, c’est addictif et libérateur. Il n’y a aucune pression sociale, les échanges se passent dans l’intimité, dans le réseau des amis. Et il y a aussi un côté très storytelling, où l’on crée l’histoire de notre journée. Tumblr c’est une sorte de société secrète, tout le monde en fait partie mais personne n’en parle. On suit des pseudos et on est suivi par des pseudos. Il n’y a aucune identité sur le site, et on peut même changer l’URL de son blog autant de fois qu’on le souhaite. Linkedin, on doit être dessus alors on est dessus. Youtube a radicalement changé le monde, tout le monde l’utilise, on y va tous les jours, il est pratiquement impossible de ne pas passer par YouTube. C’est un grand marché où il y a de tout, et chacun trouvera toujours quelque-chose qui l’intéresse. Google+, je ne connais personne qui l’utilise, j’ai laissé tomber parce que je trouve que c’était trop compliqué, il faut à chaque fois attribuer une personne à un certain cercle…

Et si les journalistes n’avaient plus besoin de cameramen ?

stick selfie cameramen journalistes

© Capture d’écran meta-media.fr et branchez-vous.com

Canne à selfie, perche à selfie, bâton-selfie, selfie stick… Ces multiples expressions désignent le même objet, mais à l’heure d’aujourd’hui, aucun consensus n’a été adopté, que ce soit autour de son nom, de son utilisation, ni même de son utilité…

Le blog de la Prospective de France Télévision Meta-Media nous a permis de découvrir une petite nouveauté dans le monde du journalisme : l’usage du « bâton-selfie » pour les petits reporters. En effet, il ne s’agit pas encore de se filmer avec son smartphone dans un contexte de guerre en Syrie ou encore Irak. Pour l’instant, le phénomène ne touche que les petits reporters, ces journalistes envoyés spéciaux pour une chaîne toute info ou dépêchés sur une manifestation ou un grand salon. Ce fut le cas d’Aura Lopez (que l’on voit ici tout en bas à droite de la photographie), lors du CES (Consumer Electronics Show), évènement consacré aux nouvelles technologies. Ce nouvel objet a fait son entrée sur le marché grand public depuis à peine un an mais sa pratique s’est déjà diversifiée. Ce dispositif permet de faire des selfies du nouveau genre, en accordant une place beaucoup plus grande à l’arrière-plan. C’est donc tout naturellement que ce nouveau gadget a été accaparé par les touristes, histoire que tout le monde sache bien où ils sont partis en voyage…

Rapidement, les journalistes lui ont trouvé un nouvel usage : permettant de se filmer soi-même, le bâton selfie devient un formidable outil pour tous les journalistes freelance en manque de moyen ou les rédactions en pleines coupes budgétaires s’économisant le service d’un véritable cameraman de profession.

Cela nous renvoie une fois de plus au processus de démocratisation de la production de l’information. Cela a commencé par Internet avec l’apparition des blogs, puis a été suivi des photos d’amateurs que l’on a accusés de tuer le métier de JRI (journaliste-reporter d’images), pour maintenant en arriver à une mise en danger de la profession de cadreur…

Marie Mougin
@mellemgn

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