La roux tourne
Roux ! scande l’affiche de l’exposition du musée Jean Jacques Henner dans la grisaille des couloirs du
métro parisien. Mais il s’agit moins ici, des roux que du roux, cette couleur incandescente qui teinte la
chevelure de nombreux personnages du peintre.
Le Christ mis à part, Jean Jacques Henner semble, en effet, affectionner les femmes rousses qu’il représente
nues dans des paysages verdoyants. Le musée met en lumière cette couleur atypique portée fièrement
– ou non – par 2% de la population et plus précisément, les préjugés qui lui sont associés.
Symbole du diable et de la luxure, une personne rousse est toujours suspecte :
alors si un Jésus rouquin est une provocation ; une femme rousse, assurément une sorcière.
Un extrait du film « Dans la peau d’une rousse » propose ainsi une série de témoignages
de personnes qui, ayant souffert dans leur enfance expliquent, qu’elles essayent aujourd’hui d’en faire
une force. Tel un retournement du stigmate, les répliques invitent à rire autant qu’elles interrogent
notre imaginaire collectif.
En 2013, nous avions déjà remarqué l’émergence de ce phénomène, de ce retournement dans la
sphère médiatique, à l’occasion de cette exposition, nous vous invitons à relire l’article sur ce sujet.
Exposition du 30 janvier au 20 mai 2019 au Musée Jean Jacques Henner, 43 Avenue de Villiers 75017
PARIS http://www.musee-henner.fr/musee-atelier/roux-de-jean-jacques-henner-sonia-rykiel
Film « Dans la peau d’une rousse », Giraf Prod : https://vimeo.com/59724878