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publicité coca cola
Publicité et marketing

Créer des arcs-en-ciel ? C’est possible avec Coca-Cola !

 
Pour célébrer les 20 ans de démocratie en Afrique du Sud, Coca-Cola a tenu à nous vendre un peu de bonheur et de couleurs en s’associant avec FCB Johannesburg.
Le contexte
Depuis la fin de l’apartheid, l’Afrique du sud est surnommée la « nation arc-en-ciel ». Ce beau surnom lui est attribué grâce à la diversité ethnique de sa population.
Ainsi, il y a 20 ans, en avril 1994, les premières élections multiraciales se déroulèrent, débouchant sur l’élection de Nelson Mandela, premier président noir de la République d’Afrique du Sud.
Pour célébrer cet événement, tenu à Johannesburg, Coca-Cola a souhaité y participer de manière originale en créant des arcs-en-ciel artificiels.
Le dispositif
L’opération a pu être réalisée grâce à des jeux de miroirs et de l’eau non potable. Autant dire, un procédé qui ne coûte que très peu à Coca-Cola mais avec des aboutissants bien supérieurs.
Une campagne puissante
En effet, l’objectif de cette campagne est de prôner la diversité mais aussi de rassembler différentes populations sous l’emblème de la marque. Coca-Cola, par ce type d’opération, arrive à créer une mixité sociale au sein de sa communauté et à la faire adhérer à ses valeurs.
Ainsi, Coca-Cola réussit une nouvelle fois à se placer comme le partenaire idéal pour célébrer les grands événements en mettant en avant la joie d’être ensemble.
On ne peut que penser à son slogan légendaire : « Ouvre un Coca-Cola, ouvre du bonheur ».

Adeline Reux
Sources
Laréclame

Fondation van gogh
Culture

Fondation Van Gogh Arles : une nouvelle source d'énergie pour la ville

 
Les Rencontres Internationales de la Photographie, Actes Sud, la Fondation Luma… depuis son ouverture le 7 avril 2014 s’ajoute à cette liste la toute nouvelle Fondation Vincent Van Gogh Arles.

Le symbole est fort : alors que Van Gogh n’y a pas passé plus de deux ans de sa vie, il a pourtant produit à Arles un série d’oeuvres aujourd’hui monuments de l’histoire de l’art. Accueillir de nouveau Van Gogh à Arles permet à la ville d’asseoir encore un peu plus son assise dans le monde culturel et de s’affirmer comme place forte, voire incontournable de la scène artistique mondiale. L’exposition Van Gogh Live ! commissionnée par Sjaar van Heutgen met subtilement en exergue les peintres qui ont influencé Van Gogh et des créations contemporaines directement influencées par l’artiste hollandais.

Le pari est à la fois pertinent et risqué : si le choix d’une installation monumentale de Thomas Hirschorn répond aux objectifs muséaux de s’inscrire dans le sérail de la créativité contemporaine jusqu’ici appréciée et connue, la fondation se place toutefois comme le moteur de la jeune scène artistique, en exposant notamment Guillaume Bruère, un jeune artiste époustouflant, méconnu jusqu’alors.
C’est encore une réussite pour Maja Hoffman, mécène des Rencontres, fondatrice de la Fondation Luma dont le bâtiment dessiné par Frank Gehry devrait ouvrir en 2018, et aujourd’hui présidente de la Fondation Van Gogh Arles. Elle a su s’entourer d’acteurs majeurs, comme Bice Curiger, rédactrice en chef de la revue Parkett et commissaire de la Biennale de Venise en 2011. L’ouverture de la Fondation Van Gogh souligne encore une fois le contexte extrêmement fertile et l’énergie dans laquelle se trouve la ville d’Arles.
 
Joséphine Dupuy-Chavanat
Sources :
Le site de la Fondation Vincent Van Gogh Arles
Le Monde.fr
Giom.info

1914-2014
Société

1914-2014 : célébrer le début de la guerre est-il absurde ?

 
2014 marque le début d’un cycle de célébrations qui devra durer quatre ans et qui a pour thème la Première Guerre mondiale. Célébrer ? Fêter ? Cela n’est-il pas un peu fort pour le début d’une guerre ?
Commémorer pour rassembler : « un temps d’introspection civique et de réflexion historique autour d’une mémoire unificatrice porteuse de valeurs. »[1]
Créé en 2012, le groupement d’intérêt public “la mission 14-18” a pour vocation de stimuler et mettre en valeur les différentes actions liées à la commémoration de la Grande Guerre. Et il est important, en effet, de donner un sens à ces célébrations diverses. Épaulé par divers ministères, le groupement a donc bien une vocation publique, prouvant que l’État est fortement partie prenante du sens donné à la célébration. En effet, il est essentiel de donner une direction commune à ces projets commémoratifs. Or, insuffler des valeurs, des imaginaires, passe fortement par la communication du propos. La création du label “Centenaire” permet par exemple de rassembler des projets les plus divers.
Ne peut-on pas alors penser que dans une France éclatée, commémorer la Première Guerre mondiale est un formidable levier de rassemblement ? Dans « commémorer » on entend d’ailleurs bien le préfixe « co » qui signifie “avec” ; on « fait mémoire avec ». Rassembler autour d’une mémoire commune n’est-il pas le meilleur moyen de faire société ? On peut tout à fait mettre en perspective la mission 14-18 la question de « l’identité nationale » très en vogue lors du mandat de Nicolas Sarkozy. Loin de moi l’idée de faire l’amalgame et de mettre tout le monde dans le même panier, mais la mémoire commune est un moteur fort de l’unité nationale. Comme un vieux groupe d’amis, on se raconte les mêmes histoires à chaque rencontre afin de se rappeler que oui, on est soudé, et que oui, on a quelque chose en commun.
Malgré les débats qui divisent les historiens spécialistes, la majorité de la population française fait consensus sur les imaginaires liés à la Première Guerre mondiale. L’image du poilu protégeant femme et enfant de l’ennemi allemand a fait long feu. Et même si celle-ci est fausse, elle permet de rassembler. Contrairement à la Deuxième Guerre mondiale – et encore moins à la Guerre d’Algérie, encore taboue -, où la France n’apparaît pas aussi victorieuse, la Première Guerre mondiale rassemble.
« On ne peut « célébrer » aucune guerre. »[2]
Mais n’est-il pas suspect de commémorer, de célébrer le début d’une telle boucherie ? Lancer un tel cycle n’est-il pas absurde ? En effet, il est essentiel pour le groupement de faire preuve d’intelligence et de pédagogie. Car à fêter le début, la fin, les diverses batailles et actions militaires, on risque fortement de perdre le sens de la commémoration. Que commémore-t-on lorsque l’on commémore le début d’une guerre ?
Pour prendre  un contre-exemple parlant, le projet de Nicolas Sarkozy de faire du 11 novembre une journée de souvenir de tous les morts pour la patrie était complètement absurde. Elle mélangeait en effet des problématiques complètement différentes. En ceci, une journée du 11 novembre aurait fait de la commémoration un moment de pathos plus qu’un moment de réflexion commune. Comme le dit l’historienne Anne Jollet, « les enjeux politiciens poussent à des schématisations ou des omissions par rapport à des savoirs scientifiques, eux-mêmes soumis à leur temps. »[3] Si la mission est soutenue par des organes ministériels, il semble tout de même qu’elle fasse preuve d’une réelle force de communication tant dans sa clarté que dans la pertinence de ses propositions.
Il est en effet aisé de trouver des informations claires sur les objectifs de la mission et ses différents aspects, sans que le site ne soit larmoyant. Au contraire, il semble valoriser tant les projets d’archives que la création contemporaine (le théâtre en particulier) et de fait, ouvre de larges horizons de réflexion.
En somme, si “fêter” le début de la Grande Guerre est absolument étrange, il convient d’une part de différencier fêter et commémorer. La distinction de l’historien Antoine Prost est succincte tout autant que claire : « Célébrer, c’est se réjouir, se féliciter. Commémorer, c’est se rappeler »[4]. D’autre part, il est essentiel de prendre le temps de la réflexion plus que celui du pathos inutile.
 
Mathilde Vassor
Sources :
Le site du Centenaire
L’Humanité
[1] Dossier de presse “le centenaire de la première guerre mondiale”, disponible sur www.centenaire.org
[2] L’historien Antoine Prost dans Entretiens croisés réalisés par Pierre Chaillan « Peut-on célébrer la guerre de 14-18 ? », 11 octobre 2013, l’Humanité, http://www.humanite.fr/debat-peut-celebrer-la-guerre-de-14-18
[3] Entretiens croisés réalisés par Pierre Chaillan « Peut-on célébrer la guerre de 14-18 ? », 11 octobre 2013, l’Humanité, http://www.humanite.fr/debat-peut-celebrer-la-guerre-de-14-18
[4] Ibid.

Politique

Nouveau look pour un nouveau poste

 
Cristina Cordula travaille-t-elle tapie dans l’ombre de la classe politique ? C’est ce qu’on pourrait penser aux vue des efforts de nos politiciens. On se souvient du régime drastique de François Hollande avant la campagne présidentielle et des lunettes vertes d’Eva Joly. Aujourd’hui, c’est au tour de Ségolène Royal de changer.
En effet, la nouvelle ministre de l’écologie arbore depuis son arrivée au gouvernement un nouveau chignon. Un détail pourrait-on penser. Mais le diable est dans les détails, particulièrement lorsqu’il s’agit de communication politique. L’image et l’apparence en politique sont parties prenantes de la popularité.

Fini les cheveux aux vents et les tenues blanches et rouges de 2007 qui lui donnaient des airs de de jeunesse fonceuse et de Marianne souvent moqués par les Guignols.
Ségo a désormais muri et tente de le prouver en arborant un look à base de chignon, d’étole sobre et de discrètes perles blanches, qui lui confère une image rassurante et assagie, presque maternelle. Des atours qui rappellent ceux de Simone Veil, icône progressiste.
Elle se positionne d’ailleurs comme une « femme d’Etat » selon son expression. Le coté maternel du look s’accorde avec son intention d’« écouter les gens, de faire attention à eux ». Un attachement à l’apparence, à l’image et aux mots qui porte ses fruits ; La troisième du gouvernement a fait un bon de douze points dans les sondages.
L’apparence est donc en politique plus que jamais reliée à une personnalité et une ligne idéologique que l’on cherche à défendre. Il en va de même pour le style vestimentaire de notre premier ministre. Ancien champion de la chemise et de la cravate colorée, Valls joue maintenant la carte de la sobriété. Il en va de sa réputation de sérieux.

Avec une ambition peu cachée de reconquérir le Sénat, à quand le régime de Gérard Larcher ?
Sources
LeTélégramme
HuffingtonPost
Closer
LeNouvelObservateur

Publicité et marketing

Une affiche un peu gourde

 
En vous promenant récemment dans la rue vous aurez peut-être remarqué l’affiche du Ministère des droits des femmes. Cette affiche représente une gourde rouge, sur laquelle on peut d’ailleurs lire « gourde », accompagnée de la légende « Ceci n’est pas une femme ».
Référence directe à l’œuvre de Magritte intitulée « La Trahison des images », où l’on voit un dessin de pipe avec en dessous cette fameuse légende « Ceci n’est pas une pipe », cette affiche se révèle assez troublante, et ce pour une multitude de raisons.
Tout d’abord voici les deux œuvres :

Ma première réaction fut un froncement de sourcil.
Malgré son esthétique et le logo du Ministère du droit des femmes, l’affiche m’a agacée et, quelque part, agressée. Probablement parce qu’il m’a semblé qu’un tel message avait quelque chose de dégradant en soi. Comme si cette affiche obligeait la société à revenir de nombreuses années en arrière et que la lutte féministe recommençait tout depuis le début? comme si en 2014 pour un défenseur du droit des femmes l’objectif majeur était encore de contrecarrer un préjugé qu’on pourrait croire totalement dépassé, celui que « la femme est une gourde ».
Ce retour en arrière semble nier tous les progrès sociétaux qu’a connus la femme – et l’image de la femme – depuis plus de soixante-dix ans. Si l’affiche tente de démontrer qu’une femme n’est pas une “gourde” cela revient à partir du principe que c’est la doxa. plutôt : cela revient à partir du principe que, pour la doxa, la femme reste une gourde.
Une caricature qui génère plus de pessimisme que d’optimisme donc, tout en rabaissant insidieusement la femme.
Mais revenons plutôt à la référence à Magritte. En effet, il est troublant de remarquer à quel point la première impression de malaise se conforte après une analyse plus poussée du sens de l’affiche.
L’œuvre de Magritte tend à mettre en exergue la différence entre l’objet matériel – l’objet réel pour l’artiste – et la représentation de cet objet. Ainsi la pipe de son œuvre n’est pas une vraie pipe, mais seulement une représentation d’une pipe. Une œuvre qui, sous ses airs faussement naïfs, invoque de grands questionnements philosophiques. Elle invite à réfléchir afin de saisir la subtilité et le bon sens qui naît du dépassement d’une double contradiction-opposition : celle entre signifié et signifiant ; entre une image et sa légende.
Or l’affiche du Ministère des droits de femmes reprend exactement les mêmes codes visuels et langagiers que l’œuvre de Magritte. La personne qui la regarde se retrouve donc implicitement invitée à appliquer la même gymnastique intellectuelle que requiert l’œuvre de référence.
Si « ceci n’est pas une femme », c’est parce que c’est seulement une représentation de femme… La femme est donc une gourde. L’opposition entre texte et image invite à réfléchir, mais elle n’atteint pas le résultat espéré. L’affiche se révèle alors contre-productive et dessert sa cause.
En pleine période de débat autour sur la théorie du genre et sur l’existence même d’un tel ministère cette affiche ressemble finalement a une opération… Qui tombe légèrement à côté. L’affiche avait pourtant tout pour elle : une esthétique irréprochable et un clin d’œil intéressant. Trop de maladresses annihilent la portée du message que le Ministère du droit des femmes cherche à véhiculer à travers cette affiche, qui avait pourtant le mérite d’être originale.
Retrouvez ici une gourde pas si gourde… ou un exemple de campagne particulièrement réussie.

Si le sujet vous intéresse, FastNCurious a creusé la question du ridicule comme arme pour communiquer contre le sexisme
Maud Espie

Zoo
Société

Jacques a dit : Le sauvage nous enchante !

 
Il est temps de faire un petit bilan de cet événement qui a fait le buzz pendant des jours, que vous avez pu voir dans les rues de Paris, à la télé, sur votre ordinateur ou même depuis votre Smartphone si vous trainiez sur votre compte twitter…
Le zoo de Vincennes a réouvert ses portes le 6 avril. 25 000 personnes sont venues lors du 1er week end pour faire un parcours de près de 4 kilomètres, traverser 5 biozones et espérer apercevoir près de 1 000 animaux.

Inauguré officiellement en 1934 par Albert Lebrun, ce zoo faisait déjà parlé de lui avec ses enclos non grillagés. L’exposition universelle de 1931 avait donné le ton, il était bien question de pouvoir faire le tour du monde en une journée.
Aujourd’hui le zoo réouvre ses portes après 6 ans de fermeture, 170 millions d’euros de travaux et avec un plan de communication béton.
Il faut bien le dire, le Musée National d’Histoire Naturelle a mis le paquet. La célèbre agence Publicis Conseil lance la campagne d’affichage le 2 avril. Celle-ci est composée de quatre visuels en noir et blanc, mettant en scène de vrais animaux sauvages dans Paris. Le sauvage investit donc la ville avec classe et sobriété.

Plus que du simple affichage, une opération de street marketing originale menée par l’agence Ubi Bene se fait remarquer. Des grandes caisses d’animaux ouvertes et vides dans les rues symbolisaient l’arrivée tant physique que symbolique de ceux-ci.

Une fois encore le sauvage investit l’urbain, comme si les animaux avaient été lâchés dans la ville.
Mais la campagne ne s’arrête pas là, celle-ci nous accompagne jusque chez nous, sur nos écrans avec une série de films documentaires co-produits et diffusés par France Télévision et bien évidemment le digital avec notamment le compte Twitter de la star du zoo : Adeline la Girafe

A son ouverture initiale, Vincennes a vite été qualifié de « révolutionnaire », aujourd’hui pourrions-nous faire ce même constat ?
Sans doute pas, car les campagnes de communication crossmedia sont partout. De plus, il semble que la stratégie de Vincennes s’aligne sur des exemples tels que celui du zoo de San Diego, qui a un compte Twitter, Pinterest, Instagram, Facebook, et même une chaine Youtube
 En effet, utiliser les réseaux sociaux lors d’une campagne de communication n’a rien de nouveau… Par ailleurs, les animaux et le 2.0 ont toujours fait bon ménage : n’oublions pas le succès des « cute cats », des loutres ou encore des pandas sur Twitter.
Mais quel est l’intérêt de solliciter les réseaux sociaux pour un zoo ?
Une publicité gratuite ? Une sorte de bouche à oreille du 2.0 ? Une invitation à la participation, qui n’est plus seulement virtuelle mais qui peut devenir concrète. Il est en effet possible aujourd’hui de « parrainer » un animal ou même de faire un don. Ainsi derrière l’aspect participatif ludique des réseaux, peut-on parler d’une véritable tentative de sensibiliser les esprits à la cause animale ?
Si un zoo est un paradis pour les enfants, le gros de la campagne digitale s’est faite pour séduire les adultes, les faire rire, les émouvoir. Ainsi, par sa campagne de communication le zoo de Vincennes a voulu réunir petits et grands autour d’un émerveillement partagé.
En cette période chargée en événements politiques : élections, tensions en Europe, remaniement ou autres réjouissances, la réouverture du zoo fait la une. Elle est partout dans la rue, dans les intimités, sur nos écrans, à la radio…
Les animaux sauvages s’infiltrent dans le quotidien urbain, dans la ville et cela fait du bien. Une touche d’émerveillement  au milieu d’une morosité ambiance.
Nous savions que les animaux communiquaient entre eux, qu’ils ont leur langage mais nous ignorions encore qu’ils communiquaient aussi bien, tout court.
 
Sophie Cleret
Sources :
Piwee.net
Lemonde.fr
Blogs.rue89.fr
 

Journal Le 1
Société

Le papier encore number one ?

 
Un seul sujet, une fois par semaine et imprimé sur une seule feuille. Le nouveau défi d’Eric Fottorino est un pied de nez aux pessimistes qui voient le journal du futur privé de son support traditionnel, le papier. Ancien directeur du géant Le Monde, il lance le 9 avril le premier numéro du journal Le 1 avec comme fil rouge « La France fait-elle encore rêver ? ». Et c’est à l’aide de contributeurs de choix – comme Edgar Morin, Elisabeth Badinter ou encore Régis Debray – que l’hebdomadaire entend répondre à « la crise des contenus » qui menace le « quatrième pouvoir » : plus que de l’information brute et immédiatement consommable, il offre une pause littéraire et des regards critiques inspirants.
Autre nouveauté ?
Le journal Le 1 ne veut pas être de ceux que l’on retrouve piétinés à la sortie du métro ; tel un « livre-objet » dépliable – il s’agit en fait d’une feuille A1 pliée en trois –, il se donne à lire en moins d’une heure. Côté argent, ce petit dernier de la presse papier prend le risque de se vendre à 2,80 euros quand les autres titres peinent à s’écouler. Tiré à 250 000 exemplaires et dépouillé de publicités en tous genres, Le 1 marque définitivement une petite révolution. Jusqu’à s’en tenir à un seul actionnaire : Henry Hermand, qui a déjà financé Le Matin de Paris, un quotidien désormais disparu.
Avec une place inédite sur le marché médiatique, Eric Fottorino arrivera-t-il à signer le retour en force du papier avec Le 1 ?
 
Laura Pironnet
Sources :
L’Express
Libération
Le Monde
Crédit photo :
Bertrand Guay / AFP

Alain Finkielkraut
Société

Communiquer sur Finkielkraut : reconnaître un talent ou prendre parti ?

 
La nouvelle : Alain Finkielkraut a été élu à l’Académie française dès le premier tour, jeudi 10 avril, avec  16 voix sur 28. Si sa nomination a suscité des polémiques, c’est sans nul doute du fait de sa réputation de réactionnaire et de sa personnalité « clivante. » Néanmoins, de grands esprits louent cette élection et font de cet « intellectuel incontournable » un « profil idéal » pour prendre le siège qui appartenait précédemment à Félicien Marceau. En effet, Pierre Nora, Max Gallo, Frédéric Vitoux ou encore Hélène Carrère d’Encausse ont soutenu Alain Finkielkraut et voté pour lui.
Les faits : Malgré l’engouement manifesté par ces intellectuels, d’autres académiciens, furieux, sont allés jusqu’à évoquer en coulisse l’entrée à l’Académie du Front National. Certains médias semblent s’accorder quelque peu avec cette position, comme par exemple l’Agence France-Presse qui ne diffusait pas le communiqué envoyé par Aurélie Filippetti le 10 avril au soir pour féliciter l’essayiste.
On pouvait y lire  «Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, salue l’élection à l’Académie française du penseur et philosophe Alain Finkielkraut qui succède au siège de Félicien Marceau, décédé voici plus de deux ans. Les jurés ont distingué, avec Alain Finkielkraut, un intellectuel renommé, ayant le souci affirmé de pouvoir donner toute sa place au débat d’idées et à la pensée dans la sphère publique.»
La raison de cette non diffusion ? Simple oubli de l’AFP, retard dans la diffusion d’un communiqué nécessaire mais peu sincère d’une ministre qui n’apprécie guère les positions de l’élu ? Ou peut-être encore choix délibéré de ne pas divulguer un communiqué dans lequel la ministre félicitait un philosophe souvent assimilé à ses seules opinions politiques ?
Une question semble surgir : la communication est-elle seulement au service d’un quatrième pouvoir idéologisant  ou peut-elle profiter également à la reconnaissance politique d’un intellectuel ?

Juliette Courtillé
Sources :
Le figaro.fr
Lemonde.fr

Société

Flop informationnel : l’annonce erronée d’un crash d’avion sur Twitter

 
La Toile s’est enflammée ce jeudi 27 mars suite à la publication d’un tweet par le 112, le service d’urgence des Canaries, qui a annoncé la « chute d’un avion en mer ». Or celle-ci s’est avérée être une erreur… n’empêchant cependant pas une reprise massive de cette information erronée par la presse locale, les réseaux sociaux, puis les médias internationaux.
Ce déluge informationnel peut, certes, trouver son explication dans le mystère du vol MH370, fraîchement sur-commenté par les médias nationaux et internationaux. Mais il souligne surtout une question intrinsèque à nos circuits d’information actuels : dans quelle mesure les journalistes peuvent-ils relayer les informations diffusées sur les réseaux sociaux et sur le Net en général ?
Sur le site de France Info, un internaute s’indigne à propos de la précipitation des journalistes qui ont réagi à chaud à l’annonce publiée sur Twitter :

Ce point d’actualité soulève effectivement un paradoxe inhérent au métier de journaliste. Celui-ci se trouve aujourd’hui recomposé avec la montée en puissance des réseaux sociaux qui ont fortement accéléré la vitesse de circulation de l’information. Nos circuits d’information contemporains semblent se caractériser par le paradoxe suivant : visant une information immédiate, les acteurs du monde de l’information s’engouffrent dans une course à l’information et au sensationnalisme, et tendent à négliger la qualité de l’information qu’ils fournissent.
Aujourd’hui, entre immédiateté et fiabilité, entre précipitation et vérification, le défi de nos circuits d’information réside ainsi dans cette double exigence d’une information à la fois réactive et fiable.
 La reprise massive de l’information erronée du crash d’avion en Espagne met en lumière un constat : l’abondance de l’information qui nous entoure se fait souvent au détriment d’une qualité de son contenu.
Ainsi peut-on voir l’émergence de nouvelles pratiques de la part des producteurs d’information, qui s’attachent à suivre une méthodologie précise qui respecte l’exigence d’une information hautement fiable et vérifiée. A ce titre, la méthode du « fact-checking », après avoir été massivement promue comme principe de vérification de la parole publique sur Twitter, commence à être utilisée comme méthodologie journalistique dans certaines rédactions.
Les Décodeurs du Monde sont l’une de ces plateformes qui s’attachent à publier du contenu de qualité. Ses journalistes s’appuient sur une démarche d’investigation basée sur des analyses strictes des données données élaborée autour du concept même du « fact-checking ».
Après avoir été un blog dédié au « fact-checking », Les Décodeurs se sont institutionnalisés en une rubrique à part entière sur le site du Monde.fr : ici.
Les journalistes « Décodeurs » affirment vouloir « traiter des rumeurs et des intox qui circulent sur la Toile pour, là encore, distinguer le vrai du faux », tout en associant réactivité à une démarche de vérification factuelle :
 Les Décodeurs du Monde, ce sont des vérifications factuelles, des explications et du contexte autour de l’actualité du moment, au rythme des réseaux.
 Une telle démarche de décryptage mérite-t-elle pour autant d’être étendue à tout média souhaitant interpréter les informations qui circulent sur la Toile ?
Quoiqu’il en soit, en cette ère de déluge informationnel, la clef pour délivrer une information fiable et de qualité réside peut-être après tout dans l’application du précepte : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point ».
A bon entendeur.
Alexandra Ducrot
Sources :
La Tribune : “Un crash d’avion annoncé par erreur enflamme la toile”
Latribune.fr
Franceinfo.fr
Crédits photos :
TwitteRadar.com 
 

Bush
Politique

Le Bush s’enflamme pour la peinture

Ils sont nombreux ces artistes  à être descendus des hauteurs du Parnasse pour s’engager dans l’action politique. Mais lorsque c’est un homme politique, un grand homme de la cité, à l’instar de Georges W Bush, ancien président des Etats-Unis, qui se reconvertit dans l’art, on ne peut s’empêcher de se demander s’il s’agit réellement d’une passion qui s’est révélée tardivement ou d’un simple coup de communication destiné à rappeler sa présence au monde et à entretenir un mythe autour de sa personne.
Bien qu’ils aient pour réputation de vivre en dehors de la cité et de ses problèmes, voire même d’en être exclus, les artistes aiment frayer avec la politique. Qu’il s’agisse d’Aimé Césaire, poète de la négritude devenu grand homme politique  martiniquais, de Youssou N’Dour, actuellement ministre sénégalais, ou même d’Arnold Schwarzenegger, acteur de film de série B élu pour deux mandats gouverneur de Californie, les artistes d’aujourd’hui aiment à se mêler au commun des mortels, mettre talent et génie au service du public. L’artiste, l’écrivain, le comédien, ont perdu depuis longtemps cette image de personnage maudit désintéressé des hommes et de leurs soucis et  personne ne semble plus s’en étonner.
Cependant, quand George W Bush révèle dans une interview spéciale accordée à sa fille, Jenna Bush lors de l’émission « Today » du 4 avril dernier, l’inauguration de sa première exposition intitulée « L’art du leadership: la diplomatie personnelle d’un président », la réception de l’information, comme de l’œuvre peut laisser perplexe. Ce n’est pas tant son apprentissage rapide de la peinture et des couleurs comparé à la somme conséquente de ses toiles, une vingtaine au moins qui pousse à l’interrogation du point de vue technique et esthétique. Ce n’est pas non plus le sujet de ces peintures, des portraits de ses homologues internationaux ou sa signature, le numéro 43 comme 43e Président des Etats-Unis qui laissent pantois. Non, c’est bien plutôt cette ambivalence entre homme de peinture et homme politique, dont le mandat reste entaché par le 11 septembre et la guerre en Irak notamment, qui n’est pas sans rappeler celle de grands dictateurs et criminels de ce monde restés incompris, pour leur génie artistique comme leur lignes politiques.

En effet, cette double palette est commune à bien des hommes qui se sont pris pour des dieux créateurs autant que destructeurs. Il semble même qu’il y ait une sorte de malédiction à voir des génies incompris devenir de sombres criminels de guerre. On se souvient, ou pas, du revirement subit de Mao Zedong, connu d’abord pour ses poèmes, ou encore,  de Muhamar Kadhafi, facilement comparable à une rock Star puisque le dirigeant libyen en avait tous les attributs, des costumes aux lunettes noires et au sens de la mise en scène,  de ses caprices de diva à ses coups d’éclats. Mais surtout, c’est à Adolphe Hitler que l’on songe, et amèrement, à l’idée de penser ce qu’il aurait advenu s’il avait été accepté aux Beaux-Arts de Vienne. La liste des incompris et des ratés qui se sont finalement illustrés dans leur art de l’oppression est longue. Quid alors de George Bush et où le placer dans cette galerie de criminels-artistes ?

En ce qui concerne l’ex président américain, le rapprochement semble exagéré et trop grossier, sinon pour les opposants à la guerre en Irak et les anti-Bush, qui restent nombreux à travers le monde et continuent de le dépeindre ainsi. Si on ne peut le cataloguer parmi cette pléiade d’artistes « engagés », on peut certainement féliciter ses conseillers en images, sans doute à l’origine de ce coup de maître, pour ce coup de com. La légende raconte d’abord qu’il aurait, en tout modestie, affirmé à son professeur de peinture qu’il « Il y a[vait] un Rembrandt qui sommeill[ait] en [lui] » et qu’elle n’avait qu’à révéler. Et voilà les journaux qui s’emparent de la phrase qui devient le slogan de l’exposition. Cette passion serait née à la lecture de l’œuvre de Monsieur Winston Churchill lui-même, Painting as a Pastime : et voilà qui la légitime de façon fortuite. Enfin, le sujet de sa peinture, des dirigeants étrangers pour qui le cow-boy aurait beaucoup « d’admiration »  est une manière aisée de se rappeler à leur bon souvenir et de retrouver une place dans le débat politique après s’être fait oublier quelques temps. De là à affirmer que George Bush n’aurait finalement pas grand-chose à dire par sa peinture, il n’y a qu’un coup de pinceau, rapidement esquissé.

Quoiqu’il en soit, selon les dires de l’artiste, la signature vaut plus que le dessin lui-même : une vérité qui montre que l’image du président ne sera jamais supplantée par celle d’artiste peintre, une image qui fait vendre, comme lorsqu’il paradait en armes, et prouve sans doute qu’il est davantage question de génie de communication politique que de génie créateur.

Le retour en politique par la peinture ? Voilà qui pourrait donner des idées à certains s’ennuyant dans l’oisiveté post-présidentielle  et qui peinent à se refaire une place dans le débat. En attendant que les critiques artistiques se prononcent, le buisson américain ne cesse d’étonner la galerie et de générer des bénéfices.
Inès Garmon
Sources
LeMonde
HunffingtonPost
CourrierInternational