les inconnus
Culture

Les inconnus les plus célèbres : le retour

 
Surfant sur la vague de la nostalgie, les Inconnus reviennent à l’occasion de la sortie du deuxième volet de ce qui fut l’un de leurs succès les plus marquants : Les Trois Frères.
 Bien que le film ne sorte que le 12 février, la promotion a débuté il y a maintenant deux mois. Fin décembre sur France 2, un prime time consacré aux trois comiques marquait le coup d’envoi d’une grande campagne de communication. S’en est suivi l’affichage massif dans la capitale de « portraits » de Bernard Campan, Pascal Légitimus et Didier Bourdon sur lesquels n’apparaît même pas le titre du film.
 Si ces affiches sont originales, les réactions du public à leur découverte ne le sont pas moins. Alors que les fans reconnaissent leurs comiques préférés et s’exclament : « ce sont les Inconnus ! », ceux qui au contraire n’ont jamais entendu parler du trio se demandent : « mais qui sont ces inconnus ? ». Dans les deux cas, l’affiche participe au développement d’un buzz autour de ce retour que l’on peut d’ores et déjà qualifier de gagnant.

 
Lisa Brunet
Crédit photo :
Cinemotions.com

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Culture

Le Google Lab, une nouvelle étape dans la domination du géant américain de la sphère culturelle ?

 
Plus de 32000 oeuvres dans 46 musées : c’est ce que propose le Google Art Project et son ambition de « démocratisation de la culture ». Tout un chacun peut désormais avoir accès numériquement aux collections du monde entier, se déplacer dans leurs salles et zoomer au plus près des pigments des peintures. Google a ouvert deux autres projets culturels dans le cadre de son Institut : le World Wonders permettant de visiter en Street View les sites du patrimoine international  et des vidéos et photos reconstituants des évènements historiques.
Une étape supplémentaire a été réalisée en décembre dernier : l’ouverture du Lab à Paris, où plus de 300m2 sont consacrés à la rencontre d’artistes et de directeurs d’institutions culturelles avec des ingénieurs du géant américain. Si ce Lab est aussi une résidence d’artistes, Google peut désormais trouver sa place dans la maîtrise de l’art contemporain, en offrant notamment aux résidents la possibilité de traiter avec les dernières technologies.
La marchandisation de la culture et du patrimoine mondial est-elle la visée à long terme de ce projet ? Ou est-ce la mise sous égide de l’art par Google, depuis l’époque médiévale jusqu’à l’art contemporain en train de se faire ou de s’inventer ? Cette « passion de l’art » selon le fondateur de l’Institut, Amit Sood, a un coût qui s’élève à 36,8 Millions d’euros. Si les questions restent ouvertes quant à la place désormais incontournable de Google dans le secteur culturel, pourquoi ne pas envisager une véritable collaboration de cette structure avec les musées, les galeries, les fondations, afin de leur donner l’occasion de trouver de nouveaux publics et des idées pour construire l’avenir du monde de l’art.
 
Joséphine Dupuy Chavanat

Culture

Justin Bieber : comm' un doute

 
Si Miley Cyrus a décidé d’opter pour les boules de démolition et les clips sans dessus dessous les draps , Justin Bieber a choisi les annonces d’une retraite prématurée pour attirer l’attention des médias.
Pour certains d’entre nous, Papa Noël avait déposé un joli cadeau au pied du sapin cette année : trois messages postés sur le compte officiel de la star en herbe annonçant la fin de sa carrière.

Ces derniers temps, il est de plus en plus difficile de savoir où en est le chéri des beliebers : maisons closes, insultes envers ses fans, provocations diverses et variées… Le 17 décembre, le jeune canadien avait même annoncé, lors d’une émission de radio, qu’il prendrait sa retraite une fois son tout dernier album dans les bacs. Son manager s’était alors empressé de mettre les choses au clair en assurant que seule une pause bien méritée était actuellement envisagée par l’adolescent. Alors, grosse fatigue ou stratégie de communication ?
C’est bien connu, les déboires des célébrités n’en finissent plus d’attirer l’attention des médias, et il n’est pas difficile d’imaginer les magazines people se pourlécher les babines à l’annonce de la dernière démonstration de twerk de Miley Cyrus ou de la pénultième rupture de Taylor Swift. Et puisqu’en définitive il semblerait que la retraite ne soit pas à l’ordre du jour pour le Biebs, il y a fort à parier qu’il se soit consciemment servi de cet attrait pour le commérage afin de promouvoir un album et un film qui, ô coïncidence, sortait tout juste en salle.
Ces tweets ont précédé la publication des chiffres concernant le second film consacré à la star qui se trouvent être plutôt mauvais. Appâter les médias en annonçant sa retraite pour blaguer est peut être préférable à la méthode de la perpétuelle provoc’, mais à force d’en angoisser certaines et d’en enchanter d’autres, l’enfant terrible ne risque-t-il pas d’y perdre ce qui reste de sa crédibilité ?
 
Annabelle Fain
Sources
VanityFair
ParisMatch
HuffingtonPost

Barbie
Culture

I’m a Barbie girl

 
Quoi de neuf au pays merveilleux de Barbie ? Il y a quelques semaines, la plus célèbre poupée de 29 cm semblait se la couler douce avec son amie Victoria Beckham. Cette dernière s’est en effet lancée dans une vaste entreprise de revalorisation de son image ; et quoi de mieux pour Posh qu’une séance photo avec la copine de Ken pour paraître plus cool, décontractée, détendue ? « Life in plastic, it’s fantastic », isn’t it ? Ce genre de campagne de self-branding semble en tout cas témoigner d’une réalité indéniable : Barbie peut devenir un véritable outil de communication. Rien d’étonnant lorsque l’on sait que Mattel a vendu en 1997 sa milliardième poupée (apparue en 1959) et, qu’aujourd’hui, environ cent cinquante deux exemplaires sont achetés chaque minute.
Surfant sur ce succès mondial non démenti, le site américain Plus-size-modeling.com, spécialisé dans les mannequins rondes, a enflammé la Toile le 18 décembre en postant sur Facebook une photo comparant la Barbie traditionnelle avec son pendant XXL.

Dès le 18 décembre, donc, les réactions ne se font pas attendre. Pas moins de 37 000 likes accueillent la publication et nombre de commentaires s’y ajoutent. La question soulevée par le site – devrait-on commercialiser une telle poupée au physique moins conventionnel ? – est simple ; et pourtant, elle se heurte à un certain paradoxe qui alimente les débats houleux.
Les critiques classiques que reçoit Barbie tournent continuellement autour des mêmes sujets. Ce jouet contribuerait à répandre une image précise de la femme au physique stéréotypé. Difficile alors pour les petites filles d’accepter leur propre apparence lorsque les canons de beauté définis comme idéaux sont si strictes et difficiles à atteindre. Et que dire du rôle social réservé à une telle figure féminine qui a tous les traits d’un simple fantasme masculin, à la limite du pornographique ? « You can touch, you can play, if you say, I’m always yours » : Barbie est encore bien loin du modèle plus féministe de femme libérée. Mais cette poupée XXL n’est-elle pas la porte ouverte à toute une série de nouveaux clichés ? Ce double, voire triple menton -n’ayons pas peur des mots-  est-il réellement représentatif d’un physique plus standard ? D’après certains commentaires nous serions plutôt face à une caricature des femmes rondes. Et il y a encore plus grave.
Est-il nécessaire de rappeler que l’obésité est, parfois une maladie, du moins toujours dangereuse ? Ainsi, si on craint que les jeunes filles ne s’identifient à la Barbie taille XXS, est-il préférable qu’elles imitent la Barbie XXL ? A une autre échelle, pour soutenir une petite fille malade, Mattel avait créé il y a quelques années une Barbie chauve. Certaines associations encourageaient alors à la commercialisation de telles poupées. Mais si l’entreprise est louable et touchante lorsqu’elle reste ponctuelle, il devient bien plus malsain d’encourager les enfants à jouer avec des miniatures atteintes de cancer.

On pourrait alors même craindre que le projet de Barbie ronde n’ait plus de véritable portée éthique, mais devienne un simple objet de communication : à l’heure où les enseignes vestimentaires se doivent d’élargir leurs gammes de vêtements pour toucher des cibles plus corpulentes, ce genre de jouet pourrait devenir un support publicitaire idéal.
Face à ces dénonciations concernant les modèles qu’elle impose, l’entreprise Mattel pourrait rétorquer qu’il ne s’agit aucunement de communiquer un quelconque imaginaire et que Barbie reste un jouet, donc forcément une stylisation. D’ailleurs, ses proportions ne sont en rien réalistes : si Barbie sortait de son « Barbie World », elle ressemblerait à une espèce de monstre difforme, en rien désirable, comme l’a montré une étudiante américaine en 2011.

Oui mais justement, c’est là que le bât blesse. Depuis sa création, Barbie s’est targuée de véhiculer une certaine image positive de la femme à travers le monde. Dès 1967, et plus fréquemment à partir de 1980, la poupée s’est par exemple diversifiée selon les types ethniques. Lorsque l’on se vante de symboliser la diversité, forcément, les impératifs et les controverses deviennent plus systématiques. De même, à partir des années 70, Barbie voit ses professions et ses loisirs se multiplier afin de symboliser le plus fidèlement possible la diversification du rôle de la femme.  Dans les années 80, on peut même lire le slogan « We, Girls, can do anything. Right Barbie ? ». Barbie féministe qui assure que les femmes peuvent avoir accès aux mêmes métiers que les hommes ? Laissez nous rire.
Pour échapper aux polémiques, il faudrait alors que la marque Mattel se positionne : sa Barbie est-elle un simple jouet innocent ou un vecteur de communication d’une certaine image de la femme ? C’est peut être la première question à se poser avant de se demander s’il est nécessaire de commercialiser des poupées de corpulence variée.
Mais si l’on en juge par le happening organisé par l’ONG Peuples Solidaires le 10 décembre, à savoir placer une poupée ouvrière de deux mètres de haut sur les Grands Boulevards pour sensibiliser les passants aux conditions de travail chez les sous-traitants de Mattel en Chine, il semblerait que la popularité de l’indémodable Barbie en fasse un support parfait de communication. Une Barbie engagée deviendrait un excellent moyen de toucher le grand public. Serait-il alors temps pour la « blond bimbo girl » de sortir de son « fantasy world » ?
 
Margaux Putavy
Sources
HuffingtonPost
LeFigaro 
Magrandetaille

Miley Cyrus
Culture

Miley is back

 
On l’attendait.
… Ou pas.
Le nouveau clip de Miley Cyrus a été dévoilé il y a cinq jours et a provoqué, comme prévu, une vague de réactions sur la toile.
Habituée à faire le buzz de manière plutôt équivoque et pas toujours -voire jamais- très honorable, la chanteuse américaine de 21 ans repousse un peu plus encore les frontières de l’acceptable avec le clip lascif de sa chanson « Adore You ».
Après le twerk avec un ours en peluche rose géant accroché dans son dos et la boule de démolition où elle se prélassait dans le plus simple appareil avec un naturel déconcertant, Miley se lance désormais dans le plus ou moins suggestif. Pendant quatre minutes trente, la chanteuse est  filmée sous la couette, où elle mime des gestes évoquant la masturbation sur fond de « musique » lancinante aux paroles un peu niaises. Il n’empêche que malgré toutes les critiques qui lui sont faites, la technique provocante de Miley Cyrus fonctionne, puisque la vidéo frôle les trente millions de vues sur Youtube depuis moins d’une semaine.
Décidément, il semblerait qu’espérer de bonnes résolutions de sa part pour la nouvelle année soit illusoire.
Néanmoins, nous pouvons nous réjouir d’une chose: pour un clip de Miley publié, attendons nous à une bonne dizaine de parodies toutes plus savoureuses les unes que les autres…
Camille Gross
Crédit photo :
hollywoodpq.com

wes anderson cineaste publicitaire
Culture

Castello Cavalcanti : Wes Anderson, cinéaste publicitaire ?

 
On a beaucoup glosé autour de La légende de Shalimar, une publicité pour parfum dont le budget astronomique avait défrayé la chronique à la rentrée 2013, mais on n’a pas assez parlé des publicités que de vrais grands réalisateurs ont pu faire. Le mystique David Lynch, l’insolent Jean-Luc Godard, et le perfectionniste Wes Anderson sont aussi des publicitaires. Ainsi, le dernier court-métrage de Wes Anderson réalisé pour Prada, qui répond au doux nom de « Castello Cavalcanti », invite à repenser la frontière ténue qui sépare l’art (pour l’art) de la publicité (pour l’argent): se pourrait-il que l’on puisse concilier les sacro-saintes exigences du 7e art à de supposées viles et matérielles visées publicitaires ?
Bien entendu, le style du réalisateur de Moonrise Kingdom (film présenté à l’ouverture du festival de Cannes en 2012), de l’impérissable Rushmore, de la cultissime Famille Tenembaum, et de l’inénarrable Darjeeling Limited, demeure intact. On retrouve dans une charmante petite ville italienne un des acteurs fétiches de Wes Anderson: Jason Schartzman. Rappelons que Wes Anderson avait déjà travaillé avec Prada en cosignant avec Roman Coppola une publicité pour le parfum « Candy L’Eau », où l’on pouvait apercevoir une Léa Seydoux méconnaissable (sans ses cheveux bleus).
En mars 2014, sortira le prochain film de Wes Anderson, The Grand Budapest Hotel, mais certains esthètes de la publicité attendent sans doute également, avec autant d’impatience, sa prochaine publicité.
 
Matthieu Parelon
Sources :
Le Nouvelobs.com
Crédits photo :
rarenorm.com

manifestations foot
Culture

L’image du football en danger

 
A 6 mois de la Coupe du Monde de football au Brésil, l’image de ce sport tend à se dégrader de jour en jour : que ce soit son image en France ou son image mondiale. Le football est le sport le plus populaire au monde. La dernière finale de la Coupe du Monde (Espagne – Pays-Bas) a été suivie par 700 Millions de téléspectateurs ! En France, nous avons 2 millions de licenciés. Autant dire qu’il est primordial que le ballon rond montre l’exemple.
La FIFA donne l’image d’un football au-dessus de tout
C’est paradoxal. La mauvaise image du football est véhiculée par l’instance footballistique suprême : la FIFA. C’est elle qui départage les candidatures pour l’organisation d’une Coupe du Monde. Ainsi, nous savons qu’en 2018, elle sera organisée en Russie et en 2022 au Qatar. En terme de communication, choisir ces 2 pays pour une Coupe du Monde, c’est déjà se mettre dans une position inconfortable. Dès l’annonce des lieux d’organisation, la FIFA est déjà fortement critiquée. Organiser une Coupe du Monde dans un pays où les gays n’ont pas droit de cité . Organiser une Coupe du Monde au Qatar alors qu’en été les températures peuvent atteindre les 50 degrés ! Néanmoins, une solution apparaît : créer des stades climatisés. Quoi de plus écologique ! Tout cela véhicule une image d’un football qui se moque des problèmes sociétaux.
En témoignent les manifestations qui ont eu lieu lors de la Coupe des Confédérations en juin dernier au Brésil. Si cette compétition devait à l’origine être une répétition de la Coupe du Monde 2014, elle est devenue un signal d’alarme ! Ce pays qui ne vit que pour le football a osé, pendant une compétition internationale, reléguer celui-ci au second plan. L’enjeu, protester contre les sommes colossales investies pour le Mondial : 11 milliards d’euros ! Des sommes qui auraient pu (dû) être utilisées dans le domaine social. Pendant les manifestations, Sepp Blatter, Président de la FIFA, met en place une communication surréaliste et affirme les propos suivants : « Je suis sûr que les manifestations vont s’apaiser. Le football est plus fort que l’insatisfaction des gens . La FIFA, au lieu de tenter de justifier les sommes investies et ce qu’elles peuvent apporter au Brésil, décide par la voix de son Président de provoquer les Brésiliens. Le message est le suivant : le foot est plus fort que vous. Le foot plus important que l’éducation. Pourquoi ne pas avoir communiqué en montrant que les deux pouvaient être intimement liés ? A l’inverse, ici, le football semble être une arme de manipulation.
Veille de sa déclaration : 250 000 Brésiliens dans les rues. Quelques jours après : 1 million de Brésiliens manifestaient ! Sepp Blatter découvre alors que le foot passe après l’éducation, le coût des transports en commun, la sécurité, la qualité des services publics… Eh oui ! Le football, même au Brésil, passe après de nombreuses conditions essentielles à toute population.
Cet évènement aura servi à prévenir la FIFA : pour les trois prochaines Coupes du Monde il est nécessaire de mettre en place un système communicationnel qui permettra de prévoir tout aléa. Par conséquent, une communication de crise dont le but n’est pas de communiquer pour se sortir d’une crise mais de l’éviter, même pour la Coupe du Monde 2022, peut (doit) dès aujourd’hui débuter !
Communiquer à travers les femmes
De plus, une communication locale doit se mettre en place en partenariat avec les Fédérations de football nationales. En France, l’image du football est de plus en plus négative : reportage de Cash Investigation (France 2), interview (en partie censurée) sur fond de règlement de compte de Patrice Evra, affrontements au stade entre des supporters de Saint-Etienne et Nice. Aujourd’hui, plusieurs stades peinent à se remplir. Mais avec cette image négative, comment attirer de nouveaux supporters ?
Certains clubs ont trouvé la parade. Améliorer l’image du foot à travers la Femme. Le foot est le sport le plus populaire au monde, mais est connoté comme un sport masculin

Même si certaines publicités sont osées, les clubs communiquent enfin vers ou à travers la Femme.
Casser cette image pour attirer les supportrices au stade et communiquer à travers le football féminin, davantage associé à ce qui relève du sport amateur. Et ce n’est pas péjoratif ! Car cette représentation donne l’impression d’un football sain, non soumis aux lois de l’argent. Communiquer à travers l’image stéréotypée de la Femme : douce, aimante. Loin de celle des supporters qui s’insultent et se battent.
Nul doute que la Coupe du Monde sera suivie par de nombreux spectateurs. Peu importe le pays, le nombre de morts et les conditions de travail pour la construction des stades, nous serons devant notre télé pour supporter l’équipe de France. Et c’est précisément ce comportement qui conduit la FIFA à ne pas changer de stratégie. Attention ! Au foot tout va vite. On croît à la victoire, et à la dernière seconde on peut tout perdre.
 Pierre-Yves Halin
Sources :
Lemonde.fr
Libération.fr
Huffingtonpost.fr
Crédits photos :
Paris St Germain Féminines
Stade Rennais
Le Figaro

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Culture

Who runs the world ? Beyoncé !

 
Un retour inattendu
Personne ne s’y attendait. Alors que les critiques musicaux annonçaient le retour dans les bacs de Beyonce en 2014, l’artiste a surpris ses fans en publiant son nouvel album dans la nuit de jeudi à vendredi.
Uniquement proposé en téléchargement légal sur la plate-forme Itunes (qui avait négocié l’exclusivité), l’opus s’est hissé en quelques minutes à la première place des ventes. En seulement 72 heures, 828 773 unités ont été vendues. Bien plus qu’un succès, il s’agit d’un record. Mardi 17 décembre, la compagnie Apple a d’ailleurs fait paraître un communiqué annonçant qu’il s’agissait de l’album vendu « le plus rapidement de toute l’histoire de l’iTunes Store dans le monde entier », dépassant la performance de Justin Timberlake, dont le disque intitulé 20/20 s’était écoulé à 580 000 exemplaires en l’espace d’une semaine.
Habituée à faire parler d’elle, Beyonce avait déjà fait le buzz en publiant en 2008, l’album I am… Sacha Fierce, vendu sous la forme d’un coffret composé de deux disques, représentant deux aspects de sa personnalité : l’un plus romantique avec des ballades pop et l’autre plus « fierce » (sauvage) avec des chansons dansantes aux accents électro. Quelques semaines avant le lancement de ce disque, Beyonce avait été multiplié les apparitions médiatiques et les deux singles choisis pour porter l’album (If I were a boy et Single Ladies) avaient été diffusés en boucle sur toutes les radios.
Mais pour promouvoir son nouvel album, la star a décidé d’adopter une toute autre stratégie. Aucun teaser n’a été publié sur internet.  Aucun single n’a été envoyé aux radios. Aucune interview n’a été accordée à la presse. Comment cette absence de communication a-t-elle abouti à un tel succès ?
Un album hybride
Dans une vidéo publiée sur sa page Facebook, Beyonce explique à son public à quel point elle regrette l’époque où la musique primait sur les stratégies marketing. Se revendiquant plus artiste que business woman (ce qui semble quelque peu ironique sachant qu’elle a créé une ligne de vêtement, lancé un parfum à son nom et a été égérie pour des marques telles que Pepsi, H&M ou Nintendo), la chanteuse a pris la décision de garder secrète la date de lancement de son album. Elle a justifié ce choix en indiquant qu’elle ne souhaitait pas que sa maison de disque informe la presse de la sortie de l’album afin qu’elle puisse directement l’annoncer à ses fans. Vendredi matin, elle a donc publié un message sur ses comptes Facebook, Twitter et Instagram pour signaler que l’album était disponible en téléchargement sur Itunes. Mais en refusant d’avoir recours à des pratiques communicationnelles et promotionnelles dont la finalité est de faire le buzz, Beyonce a justement fait buzz.
Intitulé BEYONCE, le disque est en lui-même un instrument du buzz. Qualifié par la presse « d’album visuel », il comprend 14 chansons et 17 vidéos. Si la star n’a cessé de clamer ces derniers jours que la musique devait passer au premier plan, l’album BEYONCE semble pourtant être en contradiction avec cette idée. Le disque revêt ici une nouvelle forme : il ne s’agit non pas d’un contenu purement musical, mais plutôt d’un mélange de sons et d’images mettant nos sens en éveil. Beyonce a déclaré avoir voulu offrir au public une représentation de ses chansons : « Je voulais que les gens entendent les chansons avec l’histoire qui est dans ma tête. ». La chanteuse a notamment avoué s’être inspirée de la fameuse chanson de Michael Jackson, Thriller, dont le succès repose en partie sur le vidéoclip. Beyonce, nouvelle Queen of Pop ? Queen of marketing, c’est certain.
 
Lisa Brunet
Sources
Lemonde
Chartsinfrance
Crédits photos : Thecorner 

Masterpiece
Culture

Masterpiece : la télé réalité qui tourne la page ?

 
Qui n’est jamais tombé en zappant sur une des innombrables émissions de télé-réalité mettant en scène danseurs, chanteurs, cuisiniers, experts en tous genres, ou autre phénomène abrutissant ? A y réfléchir, on aurait l’impression d’avoir fait le tour…L’Italie nous prouve le contraire avec un programme de reality-show encore inédit qui mêle deux terrains que l’on imaginait jusqu’ici peu cohabiter.
En effet, « MasterPiece, talent scrittori » (littéralement « Chef d’œuvre, écrivains de talent »), la première télé-réalité consacrée aux écrivains, se met en quête de dénicher le succès littéraire de demain. Le premier épisode diffusé le 17 novembre dernier, sur la célèbre chaîne Rai3, a permis de faire connaissance avec les 12 premiers candidats sélectionnés.
Un principe de télé-réalité pas si extraordinaire…
Si MasterPiece se détache des nombreuses autres émissions, c’est uniquement par son angle d’attaque, la littérature, car le principe d’organisation et de fonctionnement reste similaire à celui des habituelles télé-réalités. Les candidats ont répondu en masse à l’appel et c’est parmi plus de 5000 manuscrits envoyés, que la Rai a sélectionné les 70 finalistes. Et les téléspectateurs seront à peine surpris en constatant que les concurrents recouvrent des profils très variés, allant de la serveuse, à l’adolescent prodige, ou encore l’ouvrier, la retraitée, jusqu’à l’handicapée…Un large panel qui se veut refléter la société « globale » et dans lequel nous sommes susceptibles de nous identifier. Jusqu’ici, l’émission ne dépasse en rien ses consœurs internationales.
Le direct est bien évidemment de mise : les textes rédigés par les candidats sont retransmis et visibles par les téléspectateurs qui peuvent suivre l’évolution du processus d’écriture. Et MasterPiece ne serait pas un véritable talent-show sans sa salle de confessionnal, haut lieu de la révélation, de l’exacerbation des sentiments : des doutes sur son manuscrit, un reproche envers un autre candidat, la réaction à son élimination, rien n’échappe au téléspectateur, invité là encore à rentrer dans la sphère intime de ceux qu’il se plaît à examiner, de l’autre côté du petit écran.

Les épreuves ne manquent pas pour démarquer les participants et une nouvelle fois, l’inspiration envers les formes actuelles de télé-réalité est flagrante : les candidats sont notamment invités à vivre une « expérience en immersion » de type mariage ou retrouvailles avec des amis, qu’ils doivent ensuite retranscrire par écrit. A l’issu des différentes épreuves, le jury devra éliminer celui ou celle qui lui aura semblé le moins compétent. Et pour trancher, trois personnalités reconnues dans l’univers du livre*. A côté de cela, le suspense tient le spectateur en haleine avec la fameuse épreuve du « repêchage » permettant à l’un des candidats désignés pour l’élimination, de se rattraper illico presto. Une motivation, quand on sait que le grand gagnant verra son texte édité à 100 000 exemplaires par la maison d’édition Bompiani. Verdict en février pour Masterpiece.
La Télé-réalité : un genre fourre-tout ?
Ainsi donc, la télé-réalité aura épuisé une bonne partie de nos centres d’intérêts pour se consacrer à présent à la littérature. Mais peut-on vraiment parler de tout à l’occasion d’un talent-show ? Le principal défi ici pour les réalisateurs est d’entremêler l’intime de l’écriture et la brutalité du direct. L’époque de l’écrivain solitaire, tapis dans sa chambre au-dessus de sa machine à écrire, semble alors révolue, pour laisser place au désir de notoriété convoité par tous. A l’époque de la mise en avant de soi, le talent ne s’arrête plus aux frontières du local. De la réflexion, à la mise en ordre, jusqu’à la mise à l’écrit du texte, la promesse de tout nous dévoiler peut nous laisser dubitatifs. Nous attendons de pénétrer la pensée de l’écrivain en herbe, de comprendre ses mécanismes intellectuels avant de découvrir l’objet matériel, achèvement ultime l’émission. « Le vrai défi était là » nous confirme Andrea de Carlo : ne pas brusquer le processus par essence lent et réfléchi de l’écriture par les exigences du direct, avide de faux-pas et de rebondissements suivant les ficelles d’une trame se disant spontanée.
De la promotion de l’auteur à la promotion de la lecture…
Ce qui vaut ici la peine d’être noté repose sur la confrontation du succès de l’individu face à celle de l’activité de la lecture. En clair, nous avions jusqu’ici l’habitude d’être servis par des émissions de télé-réalité répondant aux aspirations majeures d’une société –pour ne prendre qu’un exemple, nous pourrions ici citer la passion bien française pour la cuisine, que l’on retrouve à foison dans nos télés avec MasterChef, TopChef, Le meilleur pâtissier, etc… Dans le cas de MasterPiece, la logique inverse paraît servir la population italienne. Et pour preuve, dans un pays où seulement 46% des italiens ont déclaré avoir lu au moins un livre sur toute l’année 2012, faute n’est pas d’essayer d’y remédier. Les promoteurs de MasterPiece espèrent donc inciter les italiens à la lecture. Allier littérature et divertissement : un inédit qui aura le mérite de montrer si le succès associé aux gagnants des reality-show peut véritablement faire se précipiter les italiens vers les librairies.
Quant à l’arrivée d’un reality-show de ce type en France faisant côtoyer un Marc Lévy à Nabilla, ceci est une autre histoire…
 
Laura Pironnet
*Il s’agit de Giancarlo De Cataldo, auteur de Romanzo Criminale et scénariste, Andrea de Carlo -également écrivain, récompensé- et Taiye Selasi, auteure et photographe britannique.
Sources :
L’Express
Vanitiy Fair.it
Crédits photos :
Candidats finalistes : Rai3
Jury : Europa Quotidiano

Pixar
Culture

PixArt, since 1920

 
La cité de la mode et du design accueille depuis le 16 novembre un nouvel arrivant : le musée des Arts Ludiques. Lancée par Jean-Jacques Launier, la nouvelle institution se propose de mettre en avant les arts de « l’Entertainment », trop longtemps mis au ban par les acteurs du monde artistique traditionnel.
Afin d’ouvrir en grande pompe, c’est le travail de Pixar qui a été choisi comme exposition de lancement. Créée conjointement avec le MoMa de New-York, le studio y présente tous les travaux ayant été nécessaires à l’élaboration de ses 14 longs métrages et fait démonstration de sa puissance artistique. Plus qu’une exposition, Pixar monte une véritable opération de branding et travaille son image de marque.
Racheté par Disney en 2006 –date du lancement de l’exposition à New-York-, Pixar profite de cette exposition pour créer une image de marque tournée vers l’art de l’animation et se placer comme le véritable continuateur d’un Disney vieillissant et en perte de génie. Les petites-mains de Pixar présentent leurs travaux préparatoires, constitués de dessins et d’esquisses de grande qualité, rapprochant ainsi leur travail de celui de la maison mère et de ses films d’animations traditionnels. Tout est fait afin de créer une continuité entre les deux sociétés. Même John Lasseter, ex directeur créatif de Pixar et aujourd’hui patron de Disney, est présenté comme le digne descendant de monsieur Walt Disney, himself.
Pixar démontre la brillance de sa communication, utilisant de manière magistrale le médium de communication original qu’est l’exposition artistique. Ce medium, déjà présent dans le monde de la mode (exemple de l’exposition Chanel au Palais de Tokyo), va t-il lui aussi se développer dans d’autres domaines plus prosaïques ?
 
Adrien Torres
Sources :
Lemonde.fr
France3.fr