Kalachnikov
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Publicité ciblée : Donne moi ton adresse IP, je te dirai qui tu es

 
A l’approche des fêtes de Noël, un habitant de la région de Marseille s’est vu proposer un pack « AK47 » contenant notamment une kalachnikov et deux chargeurs 30 coups, dans les publicités de son mur Facebook. En effet, l’homme résidant dans une zone connue pour ses multiples cas d’agressions à l’arme à feu, a pu apprécier l’efficacité du ciblage publicitaire, dont le but marketing est de proposer au consommateur le bon produit au bon moment. Il a ainsi reçu une offre promotionnelle en rapport direct avec l’actualité locale.
Le phénomène de vente d’armes sur des réseaux sociaux comme Instagram avait déjà été observé aux Etats Unis il y a quelques mois, mais il s’agissait alors de petites annonces de particulier à particulier. Traqué et géolocalisé grâce à son adresse IP, Cédric M. a quant à lui reçu l’annonce publicitaire d’une entreprise d’armement, Aset protection, qui proposait un pack « spécial Noël » des plus singulier. Bien que cette annonce ait été accompagnée d’un lien signalant les multiples conditions de vente d’un tel produit, il paraît légitime de se questionner sur la pertinence de la présence d’une telle promotion sur les réseaux sociaux.
 
Amandine Verdier
Sources :
Lemonde.fr

Mauboussin
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Un Noël de luxe (pour tous) !

 
Des campagnes de publicité affichant le prix, des partenariats avec des marques de grande distribution bon marchés, le lancement de gammes accessibles… Le luxe et son élitisme traditionnel serait-il aujourd’hui paradoxalement à la portée de tous ?
Rappelons d’abord que le luxe n’a cessé de se rapprocher du plus grand nombre : dans les années 1970 avec le passage au prêt-à-porter et aux accessoires, puis dans les années 1980/1990 avec la démocratisation du luxe et la recherche de cibles plus larges et diversifiées. Aujourd’hui, c’est autant de guests designer pour H&M que de magasins Zara. Stella McCartney, Lanvin, Versace, Marni, Jimmy Choo, Maison Martin Margiela et plus récemment Isabelle Marant, y sont passés, rendant leurs produits accessibles au consommateur moyen. Si les avantages pour la marque ne se comptent bien évidemment pas en termes de chiffre d’affaire, ce genre de partenariat permet un gain en termes d’image de marque et de notoriété, sous le thème du « accessible à tous » démocratique et tendance.

Cependant, un luxe accessible n’est-il pas justement impossible, le luxe étant par définition rare et réservé à une sorte d’élite économique ? Même si la qualité et la marque demeurent, le luxe se base encore sur des prix élevés et la promesse d’une certaine singularité du produit à l’inverse des fabrications en série. C’est le standing du « pas comme tout le monde » et de la série limitée qui attire tant dans une société de plus en plus uniformisée aux membres en quête d’affirmation individuelle. En outre, dans cette démocratisation du luxe, l’autre prise de risque des marques semble se situer au niveau de ces consommateurs de la première heure : ces classes supérieures vebleniennes à la consommation ostentatoire visant la différenciation par rapport au « reste » de la société. Quels pourraient alors être les arguments faisant pencher la balance vers un tel choix marketing ?
L’idée d’un luxe investi dans une cause sociale, celle égalitaire démocratique, ne colle pas. Le luxe a depuis longtemps fait le choix marketing du haut de gamme et surtout du haut revenu. Cette tendance d’accessibilité, même ponctuelle et éphémère, doit se comprendre autrement. La réalité est telle que ces collections capsules citées précédemment permettent davantage de donner envie au consommateur lambda d’avoir plus, de lui mettre « l’eau à la bouche » afin d’orienter ses futurs choix de consommation vers une « grande » marque, quitte à ce que l’achat du produit de luxe se fasse au détriment d’autres consommations. C’est le choix classique du « quantitativement moins  pour du qualitativement mieux ». C’est également un moyen de faire découvrir une marque par des prix d’entrée accessibles pour ensuite attirer le consommateur vers des produits plus chers. « Il faut au luxe une entrée de gamme et un haut de gamme… C’est de la « tension » entre les deux que naît le désir. » écrit Michel Gutsatz. Que cette entrée se fasse via un partenariat avec H&M pour Jimmy Choo ou la mise en vente de bagues Mauboussin en série limitée à 500€ l’unité, elle passe par un payement facilité. « La modernité du luxe, c’est le partage. » écrivait en 2010 Alain Némarq, président de la célèbre marque de joaillerie de la Place Vendôme.

C’est qu’en terme de luxe accessible, Mauboussin domine : que ce soit en vitrine ou sur ses affiches publicitaires, le prix est toujours renseigné, et ce depuis 2004. Cette pratique de mass-market, renforcée par des lieux privilégiés de diffusion de masse, à savoir le métro parisien et plus récemment la radio RTL, permet ainsi d’éviter au client d’avoir à subir le moment délicat de la demande et de l’annonce du prix, surtout si celui est au-dessus de ses moyens. Si cette pratique demeure très contestée, autant par les professionnels que par les consommateurs (qui aurait envie d’offrir une bague dont tout le monde connaît le prix ?), une autre stratégie d’accessibilité envahit aujourd’hui le marché du luxe pour attirer de nouveaux clients moins fortunés : celle du fameux « payable en x fois sans frais ». Chez le joaillier Mauboussin, on peut ainsi se payer une bague à 2 000 euros en 12 fois sans frais. Chez Porsche, on peut repartir au volant d’un bolide avec un crédit spécial « sans engagement ». Et la dernière tendance c’est la montre pour homme à 8 000 euros en crédit-bail.
Autant de pratiques destinées à agrandir le marché des enseignes du luxe en cette période de crise économique. Car si les riches ne suffisent plus à remplir les objectifs de chiffre d’affaire, les classes moyennes (supérieures), elles, n’y manquent pas. Tout le monde semble alors y trouver son compte. La question reste cependant la même : se rendre accessible à un plus grand nombre ne va-t-il pas à l’encontre même de la définition du mot luxe ? Comme le rappelle Michel Gutsatz l’étymologie du mot vient de « luxus » signifiant « qui ne pousse pas droit », « déviant ». Le luxe renverrait alors à un comportement du consommateur qui ne consommerait pas comme tout le monde, qui dévierait de la norme du plus grand nombre…
Eugénie Mentré
Sources :
Michelgutsatz.typepad.com
Webandluxe.com
Influencia.net
M6.fr

coca cola noel
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Le storytelling autour de Noël : la campagne Coca-Cola

 
La période de Noël est l’occasion pour les annonceurs de déployer des spots publicitaires aux scénarios inspirés des couleurs de Noël. Parmi eux, Coca-Cola a déployé une véritable narratologie autour de l’esprit de Noël dans le cadre de sa campagne « Raisons d’y Croire », qui marque sa nouvelle signature pour l’année 2014. Musique d’Elvis transposée sur fond de cloches retentissantes, effet vidéo slow motion, lumières scintillantes : le format publicitaire s’efface au profit d’une expérience quasi cinématographique et nous happe dans un univers fictionnel enchanteur.

Des larmes, un baiser fougueux, de la joie, des retrouvailles… Le scénario explore une palette d’émotions, avec au centre la figure de l’étoile filante dont les personnages sont témoins. On peut aisément interpréter celle-ci comme métaphore de la marque, veillant sur ses fidèles consommateurs et les accompagnant dans les grands moments de la vie.
C’est avec son slogan de clôture (« Moi aussi je crois en vous » – Le Père Noël) que Coca-Cola se meut sous les traits de Saint-Nicolas. Le récit allégorique déployé par la marque témoigne d’un mécanisme de détournement publicitaire : se décentrer de son produit pour mieux s’y recentrer, au moyen d’un message qui s’axe autour des valeurs de l’optimisme et du plaisir d’être ensemble.
A croire que la « magie de Noël » n’est opérante que si l’on boit une bouteille de Coca-Cola…
 
Alexandra Ducrot
Sources :
Stratégies.fr 
LaRéclame.fr 
Crédits photos :
Capture d’écran Coca-Cola.fr

ratp com
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RATP : Entre com' et comédie !

 
Et si la RATP parvenait à faire cesser l’incivilité la plus courante sur ses lignes grâce à une communication pour laquelle elle n’aurait pas versé un sou ? Depuis plusieurs mois une troupe de comédiens indépendants a investi nos rames parisiennes pour faire leur promotion, et ce pour notre plus grand plaisir de spectateur passager.
Imaginez : deux hommes en costumes-cravates, sac de sport à la main et badge RATP au côté, entrent dans votre wagon et se présentent comme les agents d’un nouveau service mis en place par le groupe pour vous apprendre à valider votre ticket. Mais très vite leurs gesticulations dans tout le wagon vous font douter. Le fou rire commence à monter quand ces joyeux comiques dégrafent théâtralement leurs costumes pour amener le dénouement. Le dernier acte est alors libérateur d’un rire franc qui sort tout seul de votre gorge : les deux troubadours grimpent désormais aux barres parallèles et s’y trémoussent dans tous les sens, le tout sur un remix de « Je t’aime moi non plus » mettant sous les projecteurs l’orgasme de la validation du ticket. Evidemment, l’annonce finale de leur véritable identité n’est plus vraiment un coup de théâtre.
Un show des plus hots dont vous vous souviendrez, ce qui explique sans doute que le très sérieux groupe RATP, qui jusqu’ici a mis la culture à l’honneur à travers ses expositions sous-terraines ou ses campagnes de poèmes, n’a pas censuré un tel spectacle et a accepté qu’il se joue sur ses planches. En effet, si certains grimacent devant les caleçons aux motifs des plans du réseau et en font tout un drame, la plupart des passagers applaudissent à pleines mains devant la performance et ne sont pas près d’oublier comment valider leur ticket.
 
Inès Garmon
Crédits photo :
panoramadelart.com

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The Chinese dream

Une campagne de lutte anti-corruption
La campagne de lutte anti-corruption bat son plein en Chine. En excluant la semaine dernière Liu Tienan, l’un des principaux conseillers économiques du parti, le président de la Chine populaire Xio Jiping affirme à nouveau sa volonté de mettre fin aux « énormes pots-de-vin » que reçoit la bureaucratie afin de prôner une vie plus saine, étrangère à toutes les décadences passées. Grâce aux révélations de sa maîtresse, les médias officiels avaient en effet publiés les trésors de cet homme qui possédait près de 25 diamants, 4,5 kg d’or et d’autres nombreux cadeaux. Cette lutte anti-corruption fut lancée par Xio Jiping à son arrivée au pouvoir, lorsqu’il a déclaré qu’il serait intransigeant sur le fait qu’il fallait désormais « frapper les petites mouches comme les grands tigres en matière de corruption ».
Mais loin de ne s’en prendre qu’à la bureaucratie, le président s’attaque également aux marques de luxe. Frappées de plein fouet par cette stigmatisation, celles-ci ont vu à l’approche des fêtes de Noël leurs chiffres d’affaires dégringoler à cause de cette nouvelle adéquation entre le luxe et la décadence réprimée par le pouvoir en place.
Une nouvelle stratégie de marque
La campagne anti-gaspillage incite ainsi les marques de luxe à envisager et à adopter une nouvelle stratégie de communication. Après le fameux « American Dream », voici « The Chinese Dream ». Ce rêve est synonyme de réussite, d’accomplissement, de gloire surtout, et tout cela par la simple force du poignet. Afin de véhiculer une image positive de leurs produits, les marques innovent en présentant dans leurs publicités non plus des égéries mais des « self made men ». Il est loin le temps des campagnes publicitaires clinquantes, où la célébrité du moment portait le dernier sac Vuitton. Désormais, le choix des célébrités repose principalement sur leur réussite professionnelle plus que sur un facteur luxe.
Mercedes-Benz a par exemple organisé une campagne de « Dream Makers » sur Sina Weibo, connue pour favoriser les professionnels de la création aux dépends des stars de cinéma. Cette campagne met ainsi en vedette un personnage adulé par les consommateurs, en cela qu’elle explique comment elle en est parvenu à un tel succès et qu’elle redonne espoir dans un marché économique mondial aujourd’hui en difficulté. Le dur labeur et la vision créative sont récompensés  à la place des paillettes et du glamour. On admire alors leur philosophie de vie. Pour plus de succès, Mercedes-Benz  demande même à ses utilisateurs de participer en racontant leurs rêves avec la possibilité ensuite de gagner une voiture.
Cette même stratégie a été utilisée par la marque Johnnie Walker, une célèbre marque de whisky, dans sa campagne intitulée « Game Changer » qui met en scène entre autre Ma Yonsong le fondateur de MAD architects, et le lauréat du prix du scénario de Cannes et réalisateur Jia Zhangke. Ces publicités sont innovantes puisqu’elles ne présentent plus simplement des produits mais proposent également des conseils pour bien réussir dans la vie.En plus des créatifs, ce sont également des athlètes professionnels qui sont utilisés. On peut citer le célèbre champion olympique d’escrime Lei Sheng, le couturier Guo Pei, le photographe Xiao Quan et le painiste Zhao Yinyin. La campagne « Pinnacle moment » contait ainsi le moment de couronnement de leur vie ainsi que le chemin emprunté pour y parvenir.
The Chinese Dream
Derrière l’emprunt de ces « self made men » se cache bien sur l’espoir des marques de s’éloigner de l’adéquation luxe / corruption martelée par Xio Jiping. L’effet recherché est de dissocier le luxe du délabrement moral, de la décadence et du vice pour le requalifier et l’associer à la beauté et à l’artisanat. Une image positive est alors véhiculée par leurs produits de qualité en faisant l’éloge du travail acharné et de la créativité. Ces publicités permettent alors de doter le produit d’une singularité propre : en effet, le consommateur peut plus facilement s’identifier à lui et se l’approprier. La richesse matérielle est donc sublimée par une satisfaction personnelle et par un sentiment d’accomplissement qui viennent se greffer à l’achat.
En utilisant les espoirs des consommateurs, cette nouvelle stratégie marketing érige en valeur suprême le travail. Elle polie également l’image des marques de luxe en donnant un revers positif à leur simple représentation de richesse, celle de réussite et de bonheur. On est donc bien en plein « Chinese Dream ».
Laura de Carné
 
Sources:
–       Le Figaro magazine
–       Le Monde magazine
–       L’agence marketing chine
Photo Carlos Barria, reuters

Marre de la publicité dans le métro
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Touche plus à mon métro !

 
« Réclamons un métro sans publicité »
Tous les habitués en auront fait le constat : difficile de prendre le métro sans remarquer les nombreuses publicités (affiches ou vidéos) présentes dans les couloirs, dans les escaliers, sur les quais, en géant sur chaque côté des rames (entre les panneaux des stations et quatre mini panneaux entre chaque rame) et même pendues au plafond de ces dernières.
Ce qui passe également de moins en moins inaperçu depuis quelques années, ce sont les actions anti-pubs dans le métro.
Depuis le mois d’octobre il est possible d’y voir des post-it et des affiches colorées des « reposeurs »* qui clament haut et fort que « la pub fait dé-penser » et réclament « un métro sans publicité ». Les derniers mois ont été marqués par des actions des « déboulonneurs »*, un collectif polémique qui n’hésite pas, quant à lui, à dégrader les affiches et à se retrouver devant les tribunaux. Ces derniers, accompagnés d’autres collectifs, ont par exemple vandalisé des écrans publicitaires type ACL le 30 novembre à l’aide de bombes aérosols. On pouvait y lire des messages tels que « La publicité pollue nos rêves », « Trop d’intérêts privés dans l’espace public », « Pollution visuelle et mentale » ou encore « Libérez nos regards ».
Ces nouveaux panneaux publicitaires vidéos sont les plus décriés : pour dénoncer leur présence à la station Montparnasse, une mise en scène de la RATP* représentait un Père-Noël qui « pédalait pour la pub », fouetté violemment par un homme déguisé en Séguéla.

Rien de surprenant à ce qu’à l’approche de Noël, – période traditionnelle de « matraquage publicitaire extrême »- les actions anti-publicitaires se multiplient. Une tendance assez spontanée : des passagers lambdas s’arment de feutres noirs pour taguer les affiches qu’ils rencontrent tous les jours…
Une manière de se réapproprier le métro parisien en marquant sa désapprobation face à l’omniprésence de la publicité et ainsi sortir de la passivité ?
Les contestations sont diverses. En premier lieu l’agression visuelle causée par la taille et le nombre trop important d’affiches et de panneaux publicitaires dans le métro, mais également la défense de la notion d’espace public, les stéréotypes véhiculés par la publicité, les campagnes de plus en plus décomplexées (cf. les violentes réactions face à la récente campagne du site de rencontre extra-conjugale Gleeden dans le métro et les nombreuses dégradations spontanées de ces affiches), le « bourrage de crâne » du consommateur et l’absence d’échappatoire… Difficile en effet de ne pas voir ces affiches géantes et omniprésentes. Dans le métro il n’existe pas, comme sur Internet, de petite croix rouge sur laquelle cliquer pour fermer une publicité, ni de logiciel Adblock, capable de nous prévenir de la pollution visuelle.
Bwin, le site de pari en ligne l’a récemment souligné, non sans malice :

Il semble, de plus, important de rappeler que les dispositifs publicitaires dans le métro ne rapportent à la RATP que 100 millions d’euros par an, soit seulement 2% du chiffre d’affaires.
Ces actions sont d’autant plus intéressantes qu’un très récent sondage exclusif du CSA nous apprend que 48% des franciliens utilisant tous les jours les transports en commun remarquent une augmentation du nombre d’affiches et de dispositifs publicitaires. Parallèlement, 40% de ces franciliens considèrent que ces dispositifs constituent une « agression visuelle ». Le CSA en conclue donc que « les franciliens ne sont pas intrinsèquement opposés à la publicité dans le métro mais peuvent occasionnellement ressentir une gène quand celles-ci deviennent trop intrusives par leur nombre ou leur dimension ».
Rien d’étonnant donc à ce que 57% des franciliens réclament une réglementation de l’affichage dans le métro en limitant le nombre d’affiches et leur format (à 50x70cm).
Le matraquage publicitaire comporte des risques : selon une étude publiée par Australia & TNS Sofres en octobre 2013, la publiphobie a gagné 8 points en 10 ans (33% des français sont publiphobes en 2013) et 85% des répondants déclarent qu’il y a trop de publicité.
Pourtant, selon 52% des franciliens, certaines des publicités que l’on trouve dans le métro sont encore « dignes d’intérêts ». Il est vrai que face au « trop plein », les franciliens se font plus exigeants et intransigeants. Néanmoins, ils ne sont pas totalement hostiles à la publicité dans le métro. En effet, elles apportent de la couleur, distraient le passager et l’instruisent sur l’actualité culturelle à travers les nombreuses affiches pour le cinéma, les concerts, les spectacles, les pièces de théâtres et autres expositions…
A défaut de pouvoir vous émanciper des publicités qui vous plaisent le moins, vous pourrez apprécier certaines actions originales des collectifs anti-pub qui deviennent de nouveaux « créatifs » (parfois adeptes du « brandalisme », une nouvelle sorte de street art engagé) au service d’une communication d’un autre genre.
Rue 89 : « Quand les casseurs de pubs sont plus créatifs que les créatifs »
Quant à la publicité chez les plus idéalistes des « curieux » de fastNcurious, on l’espère globalement plus drôle, surprenante, esthétique et inventive que jamais en 2014 !
 
Maud Espie
Quelques pubs qu’on a plaisir à pub-lier

personal branding - be a brand !
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Jacques a dit : « Brand Youself !! »

 
La notion de « Personal Branding » est introduite en 1997 par Tom Peters, un spécialiste américain du management. Il s’agit d’appliquer des méthodes de communication et de marketing non plus à un produit mais à soi-même.
L’exemple le plus connu et fameux est sûrement celui d’Alain Affelou qui capitalise son nom pour vendre ses produits. Dans les années 1980, Affelou casse les codes de la communication en se mettant en scène dans la saga publicitaire : « il est fou Affelou, il est fou !»

Le personal branding : une norme du XXIème siècle ?
Attention, n’oublions pas que le « personal branding » est vieux comme le monde. Repensez donc aux rois qui travaillaient leur image avec leur peintre.
Aujourd’hui, les hommes politiques ont un tas d’experts en communication à leur disposition, on parle de « marketing politique », les entreprises ont toutes un service de communication, de marque employeur, etc…
Mais le Personal Branding n’est plus seulement réservé à une petite partie de professionnels : avec l’arrivée du web 2.0 (les blogs, les pages persos et bien sûr les réseaux sociaux) tout le monde peut « développer sa marque personnelle ».
Le « Personal Branding » est très proche de l’e-réputation car il s‘agit de gérer son image, son nom sur la toile. Qui n’a jamais réfléchi à la manière dont il allait formuler un statut, ou à quelle photo de profil choisir ?
Le web 2.O : outil extraordinaire ou nid à catastrophes ?

L’instantanéité d’Internet semble merveilleuse car elle permet une réactivité phénoménale, un impact très important, une visibilité et un partage de contenus très rapide. Mais  à la moindre faute d’orthographe, photo inappropriée ou contenu douteux, c’est la catastrophe.
Il faut donc une maîtrise parfaite : on doit y être actif et réactif. Ainsi, on remarque que le double usage des réseaux sociaux s’est multiplié : un usage récréatif et un usage professionnel. Donc, il y a bien ici une stratégie de gestion de son nom et de son image.
Certains twittent de manière anonyme et possèdent un compte LinkedIn très complet. L’un n’empêche pas l’autre.
Ainsi « l’individu 2.0 » s’organise autour d’une double vie : la virtuelle et la réelle. Pour cela, rien n’est acquis. Cet individu est en perpétuel apprentissage du « comment communiquer » dans un monde immédiat qui ne pardonne rien.
On apprend tous de nos erreurs.
Où en est le Personal Branding aujourd’hui ?
Aujourd’hui, exister numériquement devient une norme. En effet, qui ne vous dit pas que vous vous tirez une balle dans le pied en n’ayant pas de compte Viadeo ou LinkedIn ?
Pour être plus fort, il faut des soutiens d’experts, donc se constituer un réseau. C’est bien lui qui permet d’exister numériquement et cela les réseaux sociaux l’ont bien compris. Rappelez vous de la campagne « BrandYou » lancée par LinkedIn en 2010. Un groupe avait été créé pour échanger avec des experts et un jeu ludique permettait d’évaluer votre attractivité sur le réseau.
La devise : « Understand how to brand yourself ».
Effectivement, savoir gérer son image et son nom sur la toile, mettre en avant ses compétences, expertises et expériences est devenu un passage presque obligé pour les étudiants en recherche d’emplois ou de stages par exemple.
Tout le monde doit avoir LinkedIn/ Viadeo, Facebook, Twitter, Google +… Pourquoi ? Pensez aux recruteurs qui n’ont plus du tout de CV papier entre les mains car tout se fait sur la toile : ils ne sont pas si marginaux !
Le problème du Personal Branding chez les jeunes est le suivant : comment se distinguer si l’on fait tous pareil et qu’on est tous sur les mêmes réseaux ?
Si le Personal Branding est partout, il faut « sortir du lot », être original :
En voici un exemple parmi tant d’autres :

N’oubliez pas chers Curieux, Internet c’est la visibilité à portée de clic. Alors soyez créatifs et intelligents dans l’usage de votre image et de votre nom sur la toile.
 
Sophie Cleret
Sources :
Commentcamarche.net
LesEchos.fr
Crédits photos :
36creative.com
20 Minutes
Makemelaugh.com

calendrier prêtres Vatican
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Les prêtres les plus sexy du Vatican réunis dans un calendrier

 
Plus original que le traditionnel calendrier des pompiers, plus facile à assumer que celui des Dieux du Stade, le calendrier 2014 des prêtres les plus séduisants du Vatican n’a pas fini d’émoustiller les fidèles en cette période de fin d’année…
Au programme de cette onzième édition ? Un photographe vénitien, Piero Pazzi, sous l’objectif duquel douze fils d’Adam accomplissent un bel exploit : faire oublier leur soutane à grand renfort de sourires en coin et de regards ténébreux.
L’objectif de l’artiste ? Susciter l’intérêt du grand public pour mieux dépoussiérer l’image du Saint Siège et promouvoir la Cité Eternelle.
L’attractivité du support est parfaitement exploitée puisqu’elle permet d’intégrer les moments clefs de l’histoire papale ainsi que l’inventaire des meilleurs musées de l’enclave romaine à une mosaïque de jolis minois !
Interrogé sur son succès, Piero Pazzi a néanmoins tenu à rappeler son indépendance à l’égard du Vatican. Si son initiative ne manque pas d’offrir une jolie vitrine à l’Eglise catholique, elle n’en demeure pas moins personnelle et libre de toute influence.
Bien qu’étonnant et bien mené, ce projet doit surtout son renouveau à la déferlante « spirituelle » qui semble s’être emparée des médias.
Quand la religion emprunte les codes de la communication, elle surfe sur la tendance avec raison. Après le triomphe des Borgias sur les écrans ou le raz-de-marée « The Priests » sur les ondes, le mannequinat clérical pourrait bien avoir de beaux jours devant lui….
 
Marine Bryszkowski
Sources :
LeFigaro.fr
L.A.Times.com
News.Yahoo.fr
Tvanouvelles.ca
MarieClaire.fr

Coca-Cola Journey
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Coca-Cola Journey, voyage au cœur du brand-content

 
Jadis rares et estimés[1], les contenus web ont été considérablement désacralisés consécutivement à la naissance d’outils grand public permettant à quiconque de produire et de publier du contenu sur internet. Les utilisateurs sont désormais de plus en plus exigeants.
De nombreuses marques ont ainsi été amenées à revoir leurs stratégies de communication digitale, et donc leurs sites corporate. Le message axé sur le seul couple marque/produit n’étant plus jugé suffisamment intéressant par les internautes pour être consulté ou partagé, il convint alors de créer des contenus nouveaux, ne se centrant plus sur ce couple, mais l’intégrant au contraire dans un véritable « dispositif narratif ».[2]

Dans le sillon de Red Bull, expert en la matière, Coca-Cola se lance à son tour sur le périlleux terrain du brand-content, dévoilant le mois dernier son nouveau site corporate : Coca-Cola Journey .
Plus qu’un simple site corporate ne relayant que des informations relatives à la marque, Coca-Cola Journey se veut être un média à part, une véritable source de contenus, d’informations, faisant partie du quotidien des internautes, lesquels, trouvant les contenus intéressants, les partageront spontanément. Ce faisant Coca-Cola affirme avec ambition vouloir – et pouvoir d’ici 2020 – « tuer le communiquer de presse » et se constituer une plate-forme liant directement et intimement la marque à ses consommateurs auxquels elle pourra transmettre un message dont elle seule a le contrôle.
Ludiques et informatifs en façade, les articles publiés sur la plate-forme n’en restent pas moins avant tout des outils communicationnels permettant à Coca-Cola de tendre à la satisfaction d’objectifs de communication corporate, d’une part via le rappel par la marque de ses valeurs et de son engagement ou encore par la publication de contenus tendant à contrer des affirmations allant à l’encontre des intérêts de la marque. D’autre part – et la méthode employée est très habile – ils rendent possible la satisfaction d’objectifs de communication commerciale, via la promotion des sodas au travers de recettes publiées sur la plate-forme, ou encore celle des produits dérivés de la marque au sein de « guides cadeaux » les regroupant.
Si la firme a bien compris les immenses bénéfices qu’elle pouvait retirer de la production de contenu[3]. L’idée de se séparer des intermédiaires que sont les médias indépendants et les journalistes pour transmettre son message tel quel est certes séduisante sur le papier, pourtant, en pratique, le ton excessivement promotionnel associé au manque de confiance que placent les consommateurs dans les sites corporate par rapport à ceux des médias traditionnels risquent de miner les résultats de cette opération.
 
Teymour Bourial
Sources
CarrémentPlus
Illustrations : Coca-Cola Journey

[1] Voir étude Netcraft relative à l’évolution du nombre de sites internet enregistrés de 1995 à decembre 2013

[2] Plus de détails sur la notion de brand-content @ FrenchWeb

[3] Voir à ce sujet cet excellent article de thecatalyst.ca

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Le cercle des femmes mécènes : un renouvellement et une féminisation du mécénat

 
Le paysage du mécénat à la rentrée 2013 a vu apparaître une nouvelle forme de philanthropie. Le Cercle des Femmes Mécènes, une organisation comprenant le Cercle InterElles, les Femmes Chefs d’Entreprise et la Fédération Pionnières, s’est associé au Musée d’Orsay pour soutenir les projets artistiques dont la femme serait l’objet central. L’objectif : allier l’image de la femme dans la culture et celle de la femme d’entreprise. Cette initiative est portée par les figures féminines d’influence comme tout un chacun, en remplissant un formulaire en ligne. Les différentes organisations du Cercle portent les valeurs d’innovation, d’excellence et de créativité tout en affirmant leur combat envers la cause féminine. Si la femme dans l’art est souvent associée à la Muse et non à la Peintre, elle n’a pas non plus une place majeure dans le monde de l’entreprise, puisqu’elle ne représente que (pour accentuer la proportion minime des femmes) 30% des chefs d’entreprises en France et seulement 5% des acteurs du secteur de l’innovation.

Les engagements et la communication
Outre les déductions fiscales propres aux politiques de mécénat (66% de la somme rétrocédée), le Cercle s’engage à soutenir les expositions du Musée d’Orsay et de l’Orangerie en échange de laissez-passer, d’organisation de vernissages dans des salles du musées, de visites privées ou encore de petits-déjeuners net-working.
Au programme, le soutien financier du Cercle à l’exposition de Frida Kahlo, et en 2014 une rétrospective de femmes qui ont marqué la photographie.
En terme de communication, l’image de la femme est forte. Certes, dans l’art, elle est omniprésente. Mais dans les débats actuels sur l’égalité homme-femme dans l’entreprise, elle y est encore plus marquante. C’est ainsi le monde même du mécénat qui se féminise, alors que ce secteur a souvent été lié aux figures décisionnaires de la compagnie, avant de devenir des départements plus indépendants. Ici, le Cercle communique sur la force féminine, sans tomber dans les clichés féministes, dû à l’excellence de son réseau : Cercle InterElles et les entreprises scientifiques et technologiques (Air Liquide, EDF, IBM, Areva etc), Fédérations Pionnières et les femmes entrepreneurs ou encore Femmes Chefs d’Entreprises, le « premier réseau féminin d’intelligence économique ». La culture est ainsi ce qui relie les différents domaines d’expertises de ces organisations et qui en fait une unité homogène. L’art est donc leur coeur de résonance et le Cercle devient un mouvement fédérateur autour de la question sociale de la femme dans la culture et dans l’entreprise, et plus généralement de l’égalité entre la femme et l’homme. D’après Marie-Christine Oghly, présidente de l’association Femmes Chefs d’entreprise, c’est par le détour de l’art « qu’on peut évoquer des problématiques managériales telles que le leadership, la relation à l’autre, l’innovation et la concurrence positive, l’inter-culturel… »
Frida Kahlo : un engagement révélateur 
L’exposition Frida Kahlo est extrêmement significative de l’engagement du Cercle des Femmes mécènes et représente un enjeu de communication de premier plan. Femme engagée, créative et figure de l’art du XX°s, l’exposition est une aubaine pour le Cercle. Elle montre à quel point la femme relève les défis d’une société où elle a trop longtemps été stigmatisée. Les thèmes de Frida Kahlo sont universels : l’accouchement, la solitude, la violence conjugale, la douleur intérieure, sujets alors inédits dans les années 1930-1950. Frida Kahlo a peint son identité, mais aussi l’identité de toute femme et de sa représentation dans la société. C’est bien cela le point d’appui du Cercle des Femmes Mécènes. Il ne faut cependant pas oublier que la place de cette exposition faite à Diego Rivera est capitale, puisque plus de la moitié des oeuvres présentées sont du muraliste mexicain. Là encore, c’est la parité homme-femme qui est en jeu.
Un renouvellement des formes du mécénat français ?
Cette initiative est une des voies que prend actuellement le mécénat français et constitue une véritable piste d’avenir : celui d’un partenariat durable au delà de projet de mécénat qui le plus souvent ne dure que le temps d’une saison. Il est aussi le moyen de fédérer des associations, entreprises et institutions culturelles autour d’une thématique sociale forte.
Il ne manque plus que les personnes individuelles, hommes ou femmes, motivées par cet engagement philanthropique novateur.
Joséphine Dupuy Chavanat
Sources
Muséedel’orangerie
Interelles
Atlantico