Alain Finkielkraut
Les Fast

Communiquer sur Finkielkraut : reconnaître un talent ou prendre parti ?

 
La nouvelle : Alain Finkielkraut a été élu à l’Académie française dès le premier tour, jeudi 10 avril, avec  16 voix sur 28. Si sa nomination a suscité des polémiques, c’est sans nul doute du fait de sa réputation de réactionnaire et de sa personnalité « clivante. » Néanmoins, de grands esprits louent cette élection et font de cet « intellectuel incontournable » un « profil idéal » pour prendre le siège qui appartenait précédemment à Félicien Marceau. En effet, Pierre Nora, Max Gallo, Frédéric Vitoux ou encore Hélène Carrère d’Encausse ont soutenu Alain Finkielkraut et voté pour lui.
Les faits : Malgré l’engouement manifesté par ces intellectuels, d’autres académiciens, furieux, sont allés jusqu’à évoquer en coulisse l’entrée à l’Académie du Front National. Certains médias semblent s’accorder quelque peu avec cette position, comme par exemple l’Agence France-Presse qui ne diffusait pas le communiqué envoyé par Aurélie Filippetti le 10 avril au soir pour féliciter l’essayiste.
On pouvait y lire  «Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, salue l’élection à l’Académie française du penseur et philosophe Alain Finkielkraut qui succède au siège de Félicien Marceau, décédé voici plus de deux ans. Les jurés ont distingué, avec Alain Finkielkraut, un intellectuel renommé, ayant le souci affirmé de pouvoir donner toute sa place au débat d’idées et à la pensée dans la sphère publique.»
La raison de cette non diffusion ? Simple oubli de l’AFP, retard dans la diffusion d’un communiqué nécessaire mais peu sincère d’une ministre qui n’apprécie guère les positions de l’élu ? Ou peut-être encore choix délibéré de ne pas divulguer un communiqué dans lequel la ministre félicitait un philosophe souvent assimilé à ses seules opinions politiques ?
Une question semble surgir : la communication est-elle seulement au service d’un quatrième pouvoir idéologisant  ou peut-elle profiter également à la reconnaissance politique d’un intellectuel ?

Juliette Courtillé
Sources :
Le figaro.fr
Lemonde.fr