L'euro 2012 Poland Ukraine
Publicité et marketing

L’Euro 2012 de la pub’

 
Imaginez un peu que le 8 juin prochain, en parallèle de l’ouverture de l’Euro 2012, un organisme lance une compétition alternative avec une structure similaire à l’illustre championnat (compétition, groupe, et dimension internationale) à cette différence près qu’elle ne ferait pas s’affronter des équipes de football mais des publicités ?
Voyons un peu ce que ça donnerait…
Règles du jeu
Pour faire simple, et parce que cet article a tout d’une « uchronie », et que par conséquent la science-fiction me donne le pouvoir d’écrire ma propre réalité, je vous fais grâce des étapes éliminatoires (tirage au sort, phase de groupes et matchs de barrages) pour attaquer le vif du sujet : la phase finale.
Les conditions des « matchs » :
– 8 groupes de 4 équipes
– Match aller uniquement
– Conditions de match aléatoires : la pub a pour seul impératif d’avoir pour sujet l’Euro 2012
– Temps du match : temps de la publicité
Groupe B bis
Dans ce monde parallèle, le tirage au sort aurait été tout différent de celui que nous connaissons actuellement. Zoom sur cette pool inédite.
Les Pays-Bas, où la pub la plus « beauf ». Une pompe à bière devrait vous éviter bien des tracas.
Ce spot est celui du fournisseur d’énergie NLénergie qui choisit de jouer sur la peur des néerlandaises face aux « bombes » ukrainiennes pour encourager leur compagnon à rester au pays pour voir les matchs. En contrepartie, pour tout abonnement au fournisseur, une pompe à bière vous sera offerte et vous garantira de bons moments de camaraderie et de virilité devant les matchs de l’Euro.
La vidéo ici…
Des femmes, de la bière et du foot, un ensemble bien classique mais pour le coup, le résultat est un peu au ras des pâquerettes, si vous me passez l’expression.
L’Angleterre est, dans cette pool imaginaire, la deuxième équipe à concourir avec pour fier représentant la marque de bière Carlsberg, qui multiplie les publicités ayant pour sujet direct l’Euro 2012. Le spot en question met en scène les gloires du foot devenues, pour l’occasion, professeurs à la Fan Academy : cours de supporter, master class de pénalty, diplôme du meilleur buveur de bière-de-la-victoire, bref comment devenir « the great fan ».

De l’humour, de l’idée, et des guests (Maradona entre autres) : l’Angleterre n’a peut-être pas la meilleure équipe de foot mais se place à coup sûr sur le podium en ce qui concerne les publicités.
La France et la pub d’Orange « Be prepared » proposent une des publicités qui jouent le plus la carte de l’international. La marque met ainsi le paquet sur ces spots car pour la première fois de son histoire, Orange est sponsor officiel de ce championnat et rejoint ainsi la liste des 12 mastodontes sponsors officiels de la compétition parmi lesquels : Coca-Cola, Hyundai, McDonald’s, Continental, Adidas…

Comme pour Carlsberg, l’accent est mis sur les supporters et leur préparation située à mi-chemin entre le marathon et l’activité clandestine, mais qui dans les deux cas n’en font que de meilleurs chemins pour apprécier à sa juste valeur la communion presque céleste qu’est un match de football, en tout cas pour ces adeptes du ballon rond.
La Chine, évidemment totalement hors sélection, propose néanmoins une publicité vantant l’Euro 2012 pour la chaîne Now TV, qui obtiendrait sans nul doute le prix de la pub la plus polémique.
Si le début s’annonce bien, avec ces footballeurs/personnages de mangas jouant gaiement aux couleurs de l’Euro, on est de plus en plus sceptiques devant un spot –osons le dire- des plus sinistres : des monuments emblématiques tels que le Colisée ou Big Ben en proie aux flammes, des bombes, des tanks, un ciel noir et des créatures maléfiques en tout genre surgissant dans le stade. Au final le malaise est perceptible et on ne peut qu’être circonspect devant ce spot. Quel était le message à comprendre ? L’espace interprétatif est large, mais une chose est sûre, c’est qu’une publicité un peu plus classique aurait largement fait l’affaire…
De l’insolite au classique, du vulgaire à la célébration des sentiments les plus nobles, l’Euro 2012 aura, cette année encore, stimulé la créativité des publicitaires de tous les horizons. Preuve, s’il en fallait, d’un marché porteur et fédérateur qui intrigue, amuse et attire nombre de spectateurs pour qui le foot n’est pas la panacée.
Qui sait, le vainqueur  de l’Euro 2012 de la pub ne se trouve peut-être pas dans cette  sélection. Le challenger a jusqu’au 1er juillet 2012 pour créer la surprise.
NDA : à tous les fans de foot qui liront cet article-fiction, qu’ils ne soient pas outrés. La plongée d’une novice dans le monde complexe du foot ne se fait pas sans erreurs…
 
Marie Latirre