Trick or Treat !
Le mois d’octobre est l’un des mois les plus importants pour l’économie américaine. Il s’agit en effet du mois d’Halloween, une fête devenue l’une des plus commercialisées aux Etats-Unis.
Au départ, Halloween n’était rien d’autre que la veille de la traditionnelle Toussaint chrétienne, partageant avec celle-ci son origine celtique. Désormais, Halloween est devenue la fête qui engendre les plus gros revenus annuels des compagnies de confiseries et de déguisements.
Au début du 20e siècle, les enfants américains ont commencé à se déguiser en monstres et sorcières et surtout, à utiliser une phrase restée iconique dans l’imaginaire américain : « trick or treat? ». Cette phrase, souvent traduite par « farce ou friandise ? », trouve ses origines dans la tradition celte. Conformément à cette tradition, les enfants se déguisaient en esprits avec des draps blancs et demandaient des fruits ou des gâteaux la veille de la Toussaint.
Au cours du 20e siècle, les compagnies américaines de confiseries se sont aperçues de l’immense opportunité économique que ce marché pouvait représenter et bientôt, les grandes surfaces ont commencé à recevoir des stocks supplémentaires de confiseries durant le mois d’octobre.
Aujourd’hui à peine passée la fête nationale américaine du 4 juillet que les magasins et les supermarchés commencent à changer leur offre saisonnière. Et, puisqu’il n’y a pas de fête entre la fête nationale américaine et Halloween, le processus de commercialisation qui, auparavant commençait seulement en octobre, a vite englobé tous les mois qui séparent ces deux fêtes, en quelques sortes afin que l’image d’Halloween reste gravée dans l’esprit des consommateurs.
Aussi, Halloween est-elle depuis longtemps devenue une fête essentielle pour l’économie américaine. Non seulement les compagnies de confiseries ont renforcé leur présence publicitaire et médiatique mais les compagnies de déguisements, les compagnies de décorations, les parcs d’attractions et même les agriculteurs considèrent désormais, eux-aussi, Halloween, comme l’une des périodes les plus importantes de l’année en terme de vente, sinon la plus importante.
Pourquoi Halloween est-elle autant commercialisée ? Des déguisements, des citrouilles, des bonbons, des décorations pour les fêtes : au fil des années, les médias ont utilisé des symboles pour faire référence à Halloween et assurer les ventes. Ainsi par exemple, les déguisements qui avant représentaient essentiellement des monstres font aujourd’hui référence aux phénomènes culturels actuels. Les décorations en forme de crânes, indispensables à toute soirée Halloween, à commencer par la citrouille orange à tailler et poser devant la maison ou les bonbons à donner aux enfants s’inscrivent également dans cette logique de marché. Les compagnies ont su non seulement ancrer ces symboles dans l’imaginaire américain, mais aussi les mettre à jour afin d’assurer leur pérennité et surtout de garantir les ventes. Un bon exemple est celui des déguisements : avant réservés aux enfants, ils sont aujourd’hui également portés par des personnes plus âgées parce que les compagnies ont introduit des déguisements appropriés pour chaque tranche d’âge.
Enfin, la citrouille orange est un autre symbole qui génère énormément de ventes. On peut la tailler avec des amis et mettre des bougies à l’intérieur pour en faire des lanternes, mais on peut aussi s’en servir pour faire du jus, des déguisements et d’autres articles marchands. Ce symbole a tellement accaparé les médias que presque tous les américains savent aujourd’hui non seulement ce qu’une citrouille représente, mais associent également sa simple couleur à Halloween.
C’est l’usage de symbole comme celui-ci qui a permis la marchandisation d’Halloween à un point tel qu’elle représente aujourd’hui environ 7 milliards de dollars annuel de l’économie américaine et environ 3 milliards de chiffre d’affaire pour les compagnies de confiseries. Avec une telle rentabilité, rien d’étonnant à ce qu’Halloween soit si sponsorisée.
Miguel Rayos
Sources et références :
The Book of Hallowe’en par Ruth Edna Kelley
http://www.nrf.com/modules.php?name=Dashboard&id=54