Société

Stéréotypes : sous-estime-t-on le rôle des médias dans la création d’idées préconçues ?

Une partie de l’équipe Fast’n’Curious a pu se rendre, le 8 juin dernier, au siège du Défenseur des Droits, à l’occasion de la cérémonie de remise de prix du concours Zéro Cliché pour l’égalité filles-garçons, organisé par le CLEMI (Centre pour L’Éducation aux Médias et à l’Information). En donnant l’opportunité aux élèves de primaire, collège et lycée de s’intéresser aux clichés qui façonnent les mentalités dès l’enfance, ce concours a été l’occasion pour nous de réfléchir sur le rôle des médias dans leur création et banalisation dans les esprits.

Médias et espace public : leur impact sur la création d’idées préconçues chez les jeunes

Nous sommes tous les jours confrontés aux messages médiatiques : dans l’espace publique via les panneaux publicitaires, affiches et kiosques à journaux; dans nos foyers, via Internet, la télévision, la radio, etc.; sur notre lieu de travail… Tous les canaux de diffusion d’informations nous atteignent, et sont susceptibles de véhiculer des idées qui n’ont, parfois, pour fondement, que leur notoriété, ou leur existence passée.
La publicité en est un exemple très concret. Les publicitaires raisonnent en termes de retombées potentielles, et surfent volontiers sur les stéréotypes pour arriver à leur fin : il faut attirer l’attention du consommateur, en l’approchant par l’évocation d’images, de faits ou de réalités quotidiennes susceptibles de résonner dans leur esprit. La technique publicitaire suivante, utilisée pour les produits de nettoyage, est récurrente, presque paradigmatique, mais surtout très évocatrice : il s’agit le plus souvent de mettre en scène une femme, chez elle, qui s’attache à nettoyer une partie de sa cuisine ou de sa salle de bain, en vain. C’est là que le produit en question intervient, enlevant tâches, saletés et autres ennemis de la bonne ménagère, lui redonnant sourire et énergie. Le publicitaire s’assure ainsi des retombées nombreuses, en s’appuyant sur un des piliers sociétaux les plus anciens : la femme est femme au foyer, récure, balaie et éponge. Naviguer sur les stéréotypes, c’est s’assurer que le contenu produit parle à tous, en faisant appel à une culture commune. Si du côté de la production, le mot d’ordre est « efficacité », le public instruit et averti pense « cliché », « archaïsme » et « misogynie ».
Le jeune public, lui, n’interprète pas ; il intègre juste l’image de la femme qui lui est donnée. C’est particulièrement flagrant en ce qui concerne les produits ménagers, associés à la femme, donc, mais aussi pour les produits de bricolage, dont l’utilisation est mise en scène par des hommes, ou encore pour les jouets.

Insidieusement, les petites filles apprennent qu’elles doivent jouer à la poupée, à la dinette, et se déguiser en princesse. Les garçons jouent aux super-héros, au docteur, ou bricolent. En somme, ils se familiarisent avec le rôle qu’ils seront amenés à jouer dans la société, une fois adultes. En surfant sur des idées préconçues et jugées pertinentes parce qu’historiques, les publicitaires agissent sur les mentalités des plus vulnérables et des plus influençables, les pérennisant.
Un des lauréats du concours Zéro Cliché, le Lycée Louis de Foix, à Bayonne, dénonce ces pratiques par une vidéo, déclarant sur fond d’images publicitaires : « à toi publicitaire, qui ne véhicules qu’une image sexy ou niaise de la femme. Toi qui la condamnes à nettoyer, balayer, cuisiner, à longueur de journée ». On redécouvre des publicités pour parfum ou pour produits ménagers bien connues, dont la misogynie a pu, pourtant, passer inaperçue : le consommateur, devant sa télévision, activité souvent associée à un temps de repos, se trouve en position de vulnérabilité.

Les médias, réellement fautifs dans la création des discriminations sexistes ?

La publicité n’est malheureusement qu’un canal de diffusion de ces clichés : la télévision ou Internet recèlent de multiples autres contenus (films, vidéo clips ou réseaux sociaux) eux aussi pétris de stéréotypes sexistes. Le Lycée Louis de Foix s’y intéresse également, en continuant : « à toi star de la pop qui prostitue ton image pour faire le buzz ». Shakira, Jennifer Lopez, ou Britney Spears, autant de stars mondialement connues, et références centrales dans la culture musicale des jeunes, déambulent dans leurs clips dans le plus simple appareil à coup de pauses lascives.

Emily Ratajkowski, que sa prestation dénudée dans le clip « Blurred Lines » de Robin Thicke a rendu célèbre, s’est paradoxalement attaquée à ces stéréotypes. Pour elle, qui a conscience des inégalités hommes-femmes et s’en estime être la victime, la discrimination ne se trouve pas tant dans l’usage que l’on fait du corps de la femme, mais plutôt dans la culpabilité qu’on l’incite à ressentir à la moindre mise en valeur de ses formes. Elle déplore que le terme « sexy » soit associé au terme « vulgaire » ; deux mots qu’elle positionne plutôt en antonymes. Une femme doit pouvoir s’afficher dans la tenue qu’elle veut, en bougeant son corps comme elle veut, sans se faire insulter ou juger. Partisane d’une désexualisation du corps de la femme, Emily estime que sa beauté doit pouvoir être exhibée sans être prise à parti. Etre sexy, c’est exprimer, d’une certaine façon, sa beauté, sa féminité. Au lieu de se dire « la prochaine fois, je mettrai un débardeur moins décolleté ! », elle pense que les femmes ne devraient tout simplement pas se sentir observées, épiées, objets de désir.
Ce discours féministe donne du fil à retordre aux conventionnelles ligne de combat adoptées contre les stéréotypes sexistes. Où placer la frontière entre liberté de la femme, et stéréotypes dégradants ? De plus, la vision d’Emily Ratajkowski, qui l’encourage à dévoiler sur ses réseaux sociaux des photos d’elles dévêtues, permet de relativiser la responsabilité des médias dans la création et la propagation des idées préconçues dans les mentalités. Internet par exemple devient alors une plateforme d’information, un moyen d’expression libre, permettant au contraire de dénoncer certaines injustices ou discriminations sexistes. En témoigne notamment le mouvement « free the nipple » (qui consiste à promouvoir l’exhibition des tétons sur les photos des femmes, dans l’idée de désexualiser la poitrine) qui s’est trouvé une place de choix sur Instagram. C’est également sur Internet que le nouveau blockbuster hollywoodien, Wonder Woman, réalisé par une femme, et mettant en scène une femme super-héroïne, a fait parler de lui et a été applaudi dans le monde entier en tant que succès mondial impliquant majoritairement des femmes.

L’éducation aux médias : la solution ?

Cette ambivalence du rôle des médias (instigateurs de stéréotypes et de préjugés, créateurs d’inégalités, ou moyen d’expression pour s’engager contre leur propagation ?) pose la question de l’attitude à adopter vis-à-vis de l’appréciation que l’on doit en faire.
« Le CLEMI s’efforce de donner aux médias un sens, un message, une portée, qui soient conformes à l’intérêt général, et surtout aux valeurs que nous portons, et aux principes juridiques que nous défendons tous. Le Défenseur s’est donc associé à cette première remise de prix Zéro clichés », a déclaré Jacques Toubon, alors qu’il s’exprimait devant l’audience réunie à l’occasion de la remise des prix.
Le Défenseur des Droits, qui désigne et l’institution dont la vocation est de « défendre les personnes dont les droits ne sont pas respectés » et de « permettre l’égalité de tous et toutes dans l’accès aux droits » (https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/institution/organisation/defenseur), et son fondateur, Jacques Toubon, compte parmi les acteurs principaux de l’éducation des plus jeunes au développement d’un sens critique vis-à-vis des médias.
« Quand un droit existe, il est proclamé », explique Jacques Toubon, que nous avons pu rencontrer lors de l’évènement organisé par le CLEMI. Mais il arrive que ce droit ne soit pas rendu effectif. Le rôle du Défenseur des Droits est donc d’essayer « de mettre la réalité de notre vie quotidienne en conformité avec le droit », ajoute-t-il. « Ceci est particulièrement vrai sur un sujet très important pour une société comme la nôtre : les discriminations. Il y a beaucoup de situations dans lesquelles des personnes sont traitées de manière inégale, sont victimes d’inégalités de traitement, parce qu’elles présentent certaines caractéristiques qui entraînent la discrimination dont elles sont victimes. L’une de ces discriminations les plus fréquentes et massives, c’est l’inégalité qui existe dans le traitement qui est fait au détriment des femmes par rapport aux hommes. »
Si le Défenseur des Droits œuvre pour la condamnation de ces discriminations, et leur sanction, il s’attache également à combattre le problème à sa racine : « Lutter contre les discriminations par la loi et par l’application du droit, ça n’est pas suffisant », explique Jacques Toubon. « Ces discriminations viennent (…) des représentations, des stéréotypes, des idées que nous avons sur les autres, ou sur la manière dont existent les rapports, par exemple entre les femmes et les hommes. » poursuit-il. « Par les moyens du droit, on ne réussira jamais à lutter contre les discriminations véritablement. C’est parce qu’on se mettra à penser autrement, parce qu’on aura des réflexes différents, qu’on pourra dire que les discriminations reculent. (…) Ce que fait le CLEMI sur Zéro Cliché participe à ça ».

« Il faut que l’éducation qui est donnée [aux jeunes] soit une éducation qui systématiquement s’efforce de détruire ou déconstruire les stéréotypes et les préjugés. », conclut-il.
Alors, faut-il inculper les médias pour leur rôle dans la diffusion de stéréotypes sexistes, ou louer la liberté d’expression dont ils sont garants ? Le débat n’est pas tranché ; mais il éclaire sur la nécessité d’aider les jeunes à s’armer d’un sens critique vis-à-vis des informations qu’ils diffusent.
Alice DOMINE
Sources :
http://www.lennyletter.com/life/a265/baby-woman-emily-ratajkowski/
http://www.clemi.fr/fr/evenements/concours/concours-zerocliche-egalitefillesgarcons/palmares-2017.html

Société

Allo… rthographe ?

L’orthographe est un sujet épineux. Si elle est vue comme un simple outil de sélection par certains, elle est discriminante pour d’autres. En France, la tendance favorise le premier point de vue : écrire correctement va de soi, et l’opinion ne pardonne pas. La ministre de l’Éducation nationale en a récemment fait les frais.
À vos stylos…
La dictée est encore un exercice auquel se plient des millions d’écoliers. En novembre dernier, le ministère de l’Éducation nationale a publié une étude sur les performances en orthographe des élèves en CM2. La même dictée est soumise aux classes à plusieurs années d’intervalle : 1987, 2007 et 2015. Au fil de ces trois évaluations, il est indéniable que le niveau orthographique a chuté — considérablement chuté même. Sur une dizaine de lignes sans grande difficulté, 10,6 fautes étaient comptées la première année. À l’occasion du deuxième test, en 2007, on dénombrait 14,3 fautes. Jusqu’à 17,8 erreurs en 2015.
Ainsi, les élèves qui s’apprêtent à rentrer au collège ont une maîtrise de plus en plus faible de la langue française. L’exercice adoré ou redouté qu’est la dictée est ensuite relayé au second plan, et les fautes s’installent durablement dans les habitudes des étudiants. Comme le note Loïc Drouallière dans son ouvrage Orthographe en chute, orthographe en chiffres, les élèves ayant une moins bonne maîtrise en orthographe subissent une « spirale régressive ». Autrement dit, « les faibles deviennent encore plus faibles alors que les bons se maintiennent à leur niveau d’origine. »
Outil de sélection
Si l’orthographe se détériore pendant le collège, il en est de même durant les études supérieures. Quel que soit le niveau auquel l’élève arrête ses études, arrive le moment de l’entrée dans la vie active qui nécessite, de ce fait, les envois de lettres de motivation et du CV.
L’orthographe est un des critères sur lesquels l’employeur juge les candidatures. Tout simplement parce que l’orthographe apparaît comme un outil de sélection. Et la liste des arguments soutenant qu’il est normal de bien écrire est longue. L’orthographe n’est-elle pas essentielle pour toute personne voulant intégrer le monde du travail ? Pour être crédible, ou bien même compréhensible ?
Rappelons qu’à l’occasion de la réforme de l’orthographe, beaucoup de Français ont joué sur l’importance des accents. Ils ont rappelé celle de l’accent circonflexe, qui, s’il est omis, peut donner lieu à un changement de sens… radical. Un exemple cocasse a été ainsi très utilisé par les opposants à la réforme : « Je vais me faire un petit jeûne. » mis en parallèle avec « Je vais me faire un petit jeune ».
L’orthographe sinon le flop
Au-delà, tout comme un employeur ne prend pas au sérieux une lettre de motivation qui contient des fautes, les articles avec des coquilles sont moqués, et les campagnes de publicité avec la moindre erreur sont taclées. Le flop, lui, guette.
En 2013, le Bled, véritable ouvrage de référence, a lui-même perdu toute crédibilité en laissant passer une énorme faute de conjugaison sur une de ses affiches. « Bled en français, en langues, en philo, pour vous *accompagnez toute l’année », peut-on lire. Quand un « z » remplace le « r », le scandale éclate !

Les fautes d’orthographe peuvent également coûter cher… Très récemment, la librairie du Congrès a dû arrêter la vente en ligne du portrait officiel de Donald Trump car une erreur s’était glissée dans la citation. Un « o » manque et c’est le flop présidentiel.

Outil de discrimination
L’orthographe est une aptitude, au même titre que savoir compter. Cette capacité fait appel à la mémoire visuelle, plus ou moins développée en fonction des individus. Certains ont des difficultés pour retenir des règles de grammaire, d’autres sont mauvais en calcul mental. Et pourtant, le calcul mental n’est pas un facteur déterminant dans l’embauche !
Mais le fait est que la langue française apparaît comme un patrimoine qu’il faut défendre, protéger, et respecter. Récemment, la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud- Belkacem, s’est, malgré elle, réessayée à la dictée. Un ancien professeur de français a collecté ses fautes d’orthographe, les a mises en ligne sur Twitter, et a souligné l’ironie de la situation.
Mal écrire est mal vu. L’orthographe confère une valeur sociale. Selon un sondage, 84% des Français sont en effet gênés lorsqu’ils commettent une faute : cela renverrait une mauvaise image. Presque autant d’individus sont choqués de repérer une erreur dans un texte officiel (enquête Ipsos pour les Editions le Robert). De l’exigence d’une graphie irréprochable est née cette discrimination.

Eh bien… Après avoir écrit cet article, une seule envie m’anime. Celle de vous avouer que je discrimine moi-même. Au menu des restaurants, j’aime chercher la faute d’orthographe – car il y en a souvent une. Et fréquemment, je la trouve en commandant des profiteroles écorchées.

Victoria Parent-Laurent
Sources :
• DEBORDE Juliette, « Réforme de l’orthographe : ce qui change vraiment », Libération, 04/02/2016, consulté le 21/02/2017
• 20 minutes, « Etats-Unis : Une faute d’orthographe dans le portrait officiel du président Donald Trump », 20 minutes, 14/02/2017, consulté le 21/02/2017
• RATOUIS Alix, ROLAND-LEVY Fabien, « La grande injustice de l’orthographe », Le Point, 27/08/2009, mis à jour le 03/09/2009, consulté le 21/02/2017
• LE GAL Thibaut, « L’orthographe est un marqueur social qui donne une image de soi », estime le linguiste Alain Rey, 20minutes, 04/09/2014, mis à jour le 05/09/2014, consulté le 22/02/2017
Crédits  :
• Photo 1    de    couverture    :    L’Obs
• Photo 2 : saramea
• Photos 3 et 4 : captures d’écran Twitter

Publicité et marketing

La publicité pour éduquer Trump

Le 12 Février dernier, John Oliver, présentateur de l’émission politique américaine, Last Week Tonight, fait part d’une idée brillante : « glisser des faits utiles dans [le] menu media »¹ du président des États-Unis.
Comment s’y prend-il ? En rachetant des espaces publicitaires pendant les matinales de Fox News, MSNBC et CNN — des chaînes que Donald Trump semble regarder, d’après son compte Twitter, pour diffuser des infomercials².

marketing genré
Publicité et marketing

Fillettes, devenez ingénieurs !

Qui offrirait un camion à une fillette de trois ans ? Personne sans doute …  Pourtant, l’air du temps et la teneur des discours pourraient nous faire espérer le contraire. A l’heure où les médias nous serinent avec la parité à coup d’articles tels que « Les femmes face aux discriminations salariales » Les Echos 24/03/2014, « Municipales : pourquoi la parité a échoué » le Monde 3/04/2014 ou encore « la femme est un homme comme les autres » Elle 17/10/2007, n’aspirons nous pas à une plus grande égalité entre les sexes ? Or, celle-ci devrait commencer dès le plus jeune âge. En effet, dans Hommes, femmes : construction de la différence, Françoise Héritier montre que la socialisation des enfants est déterminante dans la construction des rôles sociaux. Les différences d’éducation entre garçons et filles sont au fondement des inégalités. Ainsi, les filles intériorisent très rapidement le rôle que la société leur a attribué. Calme, soigneuse et presque maniaque, la fillette est incitée à faire des coloriages, à ranger ses affaires et reçoit en cadeau des aspirateurs en plastique. Alors que l’hyperactivité, l’insouciance voire l’indiscipline sont valorisées chez les garçons. Leurs mères sont plus permissives et moins exigeantes. Quant à leurs cadeaux, ils sont davantage liés à l’univers du jeu qu’à celui de l’utilité. Le jeu est ainsi un vecteur privilégié de cette socialisation genrée.

Alors, dans ce contexte, comment les marques de jouets envisagent-elles les choses ? Bien que le marketing genré soit adopté par la majorité des marques, certaines résistent. Toutefois, Lego a pu en faire les frais : colorier sa célèbre brique en rose n’a pas suffi. En 1994, le lancement de Lego Belville se solde par un cuisant échec plongeant l’entreprise dans quatre ans de recherches intensives. Des études qualitatives ont été menées durant cette période afin de mieux cerner la psychologie et le comportement des petites filles. Finalement, la conclusion est sans appel. Les petites filles aiment les jeux de construction et de rôles, comme les garçons. Une nouvelle gamme respectant l’ADN de la marque tout en s’adaptant aux attentes de cette nouvelle cible est lancée en 2012. Ainsi, plutôt que de proposer une figurine top model, Lego use du storytelling pour amorcer l’histoire de cinq copines qui vivent des aventures trépidantes et laisse la possibilité aux fillettes d’inventer la suite. Grâce à une communication 360, créant un univers cohérent entre tous les supports, cette gamme devient rapidement un pilier de la marque. Au rayon des jouets pour filles, elle se classe troisième des meilleures ventes après l’indétrônable Barbie et la star montante Monster high introduit en France en 2011. En 2013, la gamme Lego Friends représente 13% des ventes et a encore une belle perspective de croissance devant elle.

A contrario, la start-up américaine GoldieBlox rejette cette approche genrée. La marque a bien évidemment été créée par une femme, Debbie Sterling, en 2012. Son objectif à long terme est d’ouvrir le marché des jeux intellectuellement stimulants aux petites filles. Révélée à plus de cent millions de spectateurs à l’occasion du Super Bowl, la marque a choisi un positionnement on ne peut plus différenciant et inédit, en affirmant sa volonté de former la prochaine génération d’ingénieurs. Sa dernière campagne de publicité vise donc à susciter des vocations chez les fillettes. Elle n’a pas fini de faire parler d’elle puisque le premier spot avait généré plus de huit millions de vues en une semaine. (https://www.youtube.com/watch?v=ZVCC83cDch0)
Alors la prochaine fois que vous vous planterez devant le rayon jouet, réfléchissez !
Miléna Sintic
Crédits photos :
The Pink Project – Songmi & Gayoung and Their Pink Things>
Light jet Print, 2007. – <The Blue Project – Cole and His Blue Things>
Light jet Print, 2006
LEGO® Friends 2012 TVC