Société

#RoyalBaby It’s a girl !

L’Angleterre est en effervescence, l’Angleterre accueille une héritière, l’Angleterre pouponne. La future princesse, Charlotte Elizabeth Diana, quatrième dans l’ordre de succession au trône est née à Londres, le 2 mai à 8h34.
Cette naissance est orchestrée comme une véritable opération diplomatique, commerciale et médiatique. En effet, la famille royale s’illustre ici par la maîtrise quasi militaire d’un tempo médiatique rigoureux. Elle répond surtout au sentiment d’attente relayé sur les réseaux sociaux via le compte Kensington Palace, porte-parole officiel de la famille royale, et crée un buzz médiatique attendu : la naissance est l’événement qui a généré le plus de retweets et de favoris en 2015 (47 000 retweets pour la naissance, 45 000 favoris pour la sortie de la clinique).

Des enjeux qui dépassent la simple communication d’information : entre maintien de la sécurité et dopage de l’économie britannique
Le protocole d’annonce est clair et allie tradition et modernité : la famille proche est avertie de la naissance avant une annonce aux citoyens via une proclamation des médecins royaux placée sur un chevalet à Buckingham (ce chevalet a accueilli précédemment les proclamations des naissances de William et George). Aux réseaux sociaux, succède un message sonore : 62 coups de canons tirés depuis la Tour de Londres et 42 depuis Green Park, enfin le drapeau Union Jack sera hissé sur tous les bâtiments officiels.
 

 

En parallèle, la presse se prépare aux trois moments phares : hospitalisation, annonce de la naissance et sortie avec le nouveau-né. La mort de la princesse Diana a cependant introduit une rupture entre la presse et la famille royale. « Les gens ont peut-être une idée un peu obsolète de la meute de correspondants royaux. La réalité c’est que la presse britannique est devenue très respectueuse envers la famille royale, frileuse même, diront certains. » note Richard Palmer, correspondant royal pour le Daily Express.
Cet historique explique également la protection extrême de l’image du Prince George excepté lors de rares occasions. Le même sort attend la future petite princesse, après quelques instants de lumière éphémères, le rideau tombera.
 
L’annonce de cette naissance dépasse de simples enjeux d’information : cet évènement se veut également un important faire-valoir stratégique. En effet, elle promet un dopage de l’économie britannique, des marchés financiers et commerces divers. Si celle du petit Prince George a rapporté 247 millions de livres (344 millions d’euros) en vente de souvenirs, les prévisions cette année environnent les 70 millions de livres (97 millions d’euros). « Tout le monde voudra acheter les mêmes tenues que le bébé, ses jouets. Il y aura un impact long sur l’économie, surtout si c’est une fille, » remarque Joshua Bamfield sur le site Hello !. Des observateurs mentionnent également le lien entre le sexe de l’enfant et les indices boursiers, prouvé pour les naissances des princesses Anne (1950), Margaret (1930), Elizabeth (1926).
 
A Londres, l’effervescence gagne les foules, des célébrations s’organisent : baby shower royale au Park Lane Hotel, dégustation de champagne et pâtisseries au London Hilton ou croisière-conférence pour les bébés royaux sur la rivière Thames ?
Plus symboliquement, les enfants nés le 2 mai 2015 recevront, comme pour la naissance de George une pièce en argent sur laquelle figurera le portrait de la reine Elizabeth et la date du 2 mai. Ce symbole fait écho à la tradition anglaise consistant à déposer une pièce en argent dans la main du nouveau-né en gage de richesse et de bonheur.
Enfin, les bookmakers font des pronostics multiples sur le sexe, prénom, poids de l’enfant, sa date de naissance mais également le parent qui le portera en sortant de la clinique ou le lieu de sa première sortie officielle. Le prénom Charlotte était favori avec une cote de 3 contre 1, soit un gain de 3 livres pour 1 livre pariée.

Un lien symbolique entre le peuple et ses dirigeants assuré par une communication sans faute
Son prénom étant un hommage direct à la mère du Prince William, la naissance de la petite princesse nourrit la recherche d’une nouvelle Diana dans le cœur des anglais. Cependant, le journal The Guardian s’inquiète de ce lourd héritage pour les petites épaules de l’héritière : « Cet enfant serait non seulement le premier lien direct féminin avec le tsunami émotionnel que représentait Diana, elle aussi appartiendrait [dès sa naissance] au public ». Cette inquiétude laisse présager un avenir traqué et scruté par les médias.

A naissance royale, communication royale
Après une attente interminable sur les réseaux sociaux et aux abords de l’hôpital entre le 15 et le 30 avril, la naissance a été annoncée sur le compte Twitter @KensingtonPalace. De nombreuses célébrités ont félicité les parents, à l’instar de Barack et Michelle Obama : «Michelle et moi sommes ravis de féliciter le duc et la duchesse de Cambridge, sa majesté la reine et la famille royale, et tous les habitants du Royaume-Uni pour la naissance de la princesse royale», indique la Maison Blanche dans un communiqué.
 
A leur manière, les marques ont également célébré cette naissance sur les réseaux sociaux :

Une dizaine d’heures après l’accouchement et l’annonce de la naissance de l’enfant aux citoyens britanniques, le couple royal est apparu sur le perron de l’hôpital, accompagné de la petite princesse et du Prince George pour un premier bain de foule relayé par les médias du monde entier. Son prénom a été annoncé le 4 mai, plus de 48 heures après sa naissance, comme pour George (il a fallu attendre 7 jours pour connaître le nom de William et 1 mois pour celui de Charles).

Sur les plans marketing et médiatique, il apparait clair que tout est fait pour que les anglais adoptent et apprivoisent cette petite princesse comme, peut-être une future reine, 4ème dans l’ordre de succession, si son frère George n’a pas de fils. Pour finir, Welcome to Princess Charlotte Elizabeth Diana, and congratulations to her parents and family !
Clarisse De Petiville
Sources :
thisismoney.co.uk
theguardian.com
elle.fr
parismatch.com
vanityfair.fr I & II 
dailymail.co.uk
Crédits photos :
rtl.fr
lexpress.fr
huffingtonpost.fr
thestar.com
thestar.com
twitter.com
elleuk.com
francetvinfo.fr
ladn.eu
 
 

famille royale espagne
Société

Seize centimes de trop ?

 
Tout semble s’effondrer pour la monarchie de Juan Carlos. Seuls 57% des espagnols se disent ainsi encore favorables au régime monarchique, et 62% d’entre eux aimeraient que le roi abdique en faveur de son fils, selon un sondage publié dans le quotidien El Pais. En cause ? De nombreux scandales, allant d’une coûteuse chasse à l’éléphant secrète du roi au Botswana en une période où l’Espagne est frappée de plein fouet par la crise ; à la mise en accusation de l’infante Cristina dont le procès pour fraude fiscale et blanchiment d’argent s’ouvrira en ce 8 février.

La publication le 3 février dernier d’un communiqué de presse de la Zarzuela dans le journal conservateur La Razón intitulé « La Monarchie coûte à chaque espagnol 16 centimes par an » n’est donc pas anodine et vise à rassurer les espagnols sur la pertinence économique de leur régime politique tant contesté. Le communiqué insiste en effet également sur la baisse du budget consacré à la Couronne pour cette année 2014 et sur la modification du mode de rémunération de la reine et de sa belle-fille, qui toucheront non plus une somme décidée subjectivement par le roi mais un salaire évalué par un comité.
Reste à voir si cette initiative sera suffisante pour contenir l’exaspération ambiante envers la famille royale.
 
Héloïse Lebrun-Brocail
Sur le même sujet voir le Curious d’Inès Garmon
Sources :
CourrierInternational.com
LeFigaro.fr
LaVie.fr