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Time’s Up et MeToo : une communication en noir et blanc

Time has come
« À tous ceux qui voudraient essayer de nous faire taire, nous offrons deux mots : c’est fini ». « C’est fini », « time is up » en anglais. En trois mots, lors de la cérémonie des Grammy Awards le 28 janvier, la chanteuse Janelle Monae a repris dans son discours le flambeau d’Hollywood, se l’appropriant et passant ainsi le témoin à l’industrie musicale américaine. Une rose blanche au col, comme ses consœurs Lady Gaga, Pink ou Rihanna, la chanteuse a ouvert la voix sur un sujet jusqu’à maintenant peu traité par le milieu de la musique. L’industrie du cinéma avait amorcé le mouvement aux Golden Globes, en s’habillant tout en noir par solidarité avec les victimes de harcèlement et d’agression. Une action qui a inspiré les labels Roc Nation et Interscope/Geffen/A&M Records, proposant la rose blanche, « symbole de résistance » inspiré du mouvement des Suffragettes, toutes habillées de blanc.

Les Fast

Daft Punk aux Grammy Awards : Harder Better Faster Stronger ?

 
Célébrée dimanche 26 janvier à Los Angeles, la cérémonie des Grammy Awards s’est d’emblée présentée comme un évènement planétaire. En plus des traditionnels remises de prix aux artistes les plus prestigieux, le show a mis en place des performances dantesques, comme celles de Beyoncé & Jay-Z ou encore un plateau rock rassemblant les chanteurs de Nine Inch Nails, Queens of the Stone Age et Foo Fighters.
C’est cependant le retour des Daft Punk qui était le plus attendu. En effet, le groupe français n’avait fait aucune performance ni apparition officielle depuis la sortie de leur album Random Access Memory en 2013. Cette absence a généré les rumeurs les plus folles et a renforcé la légende Daft Punk.
Les Daft Punk se sont donc produits avec Nile Rodgers, Pharell Williams et Stevie Wonder dans un décor de studio d’enregistrement devant un parterre de stars enthousiastes et des millions de téléspectateurs. Ce retour par la performance live joue sur la rareté de telles représentations du groupe tout en faisant un clin d’œil à leurs anciens succès et bénéficie de fait d’une couverture médiatique très développée.
À l’opposé de ce succès aux Grammys (5 prix remportés), le duo français n’est pas nominé aux Victoires de la Musique. Là encore, les rumeurs se multiplient, certains évoquant un refus du groupe d’y figurer quand la raison principale semble le fait qu’ils aient signé avec un label non français, Columbia Records. Cependant, cette absence remarquée vient renforcer leur stratégie de retrait médiatique, qui pose la question de la rareté dans un contexte d’hypersollicitation.
La meilleure communication serait-elle dans une absence paradoxale nourrissant une attente démesurée ?
 
Astrid Gay
 
Sources
grammy.com