Société

BlackBerry Messenger : le coup de com de la dernière chance

 
Et non, aujourd’hui on ne parle plus de la chute du géant BlackBerry, mais du buzz inattendu de la firme canadienne qui a annoncé le lancement de son application BBM (BlackBerry Messenger) disponible pour les Smartphones Androïd et IPhone. Après un premier essai raté en Septembre, le constructeur a annoncé la reprise de son application avec plus de 10 millions de téléchargements en seulement 24h.

Les internautes n’ont pas eu à se faire prier pour prendre part à ce démarrage en force. Sans prévenir, les pages Facebook et autres fils d’actualité ont été envahis de postes pin BBM provoquant chez les internautes cet étrange sentiment de déjà vu. Sur Twitter, chacun y va de son commentaire critiquant tour à tour l’inutilité de l’application pour les téléphones androïdes et iPhone disposant déjà d’une quantité de messageries instantanées, ou encore  l’illégitimité du retour de BlackBerry considéré  comme dépassé.
Bien qu’au cœur des discussions, la firme canadienne n’aurait-elle pas vendu son âme au diable en voulant élargir sa communauté ? Les plus déçus sont les fidèles de la marque qui se voient désormais dans l’obligation d’ouvrir leurs  portes à de nouveaux utilisateurs de BBM appartenant à la concurrence. Néanmoins, malgré la critique dominante et le mécontentement général, chacun cède progressivement au mouvement et de plus en plus nombreux sont les adhérents.
Avec ce coup de com, il semblerait que BlackBerry soit revenu au devant de la scène. Mais malgré ce vent de fraicheur, l’avenir se présente incertain.
 
Filipine Guyonnaud

Société

Vend bébé pour un Iphone… ou pas !

« Ca coûte un bras », disait l’autre. Un couple chinois est actuellement poursuivi par le tribunal de Shanghai pour avoir vendu aux enchères leur fille tout juste née pour faire l’acquisition d’un IPhone dernière génération et de chaussures de sports de marque.
Selon le Jiefang Daily les parents au chômage, appelés M. Teng et Mme Zhang, ont posté en ligne juin 2013 une annonce qui laissait entendre qu’ils se sépareraient de leur bébé contre 50,000 yuans (3600€). Après une grossesse cachée, un accouchement maison et une petite transaction, ils ont utilisé leur carte bancaire fraîchement créditée pour une série d’achats sur internet, ce qui a permis aux enquêteurs chinois de les retrouver facilement.
Ce qui interpelle, c’est bien l’achat de l’IPhone, et on ne manque pas de rappeler dans la presse cet autre fait divers sordide du jeune garçon chinois qui avait vendu son rein pour pouvoir s’acheter un IPhone 5. Rapprochement maladroit ? En effet, un lien de causalité étrange apparaît : le prix de vente l’IPhone pousserait les gens, et particulièrement les Chinois à commettre le pire. Plus ? En Chine un smartphone coûte en moyenne 75 euros contre 5288 yuan (652 euros) pour le 5s et 4488 yuan (553 euros) pour le 5c.
« La faute à Apple » ?
Rimond Leïla
Sources :
www.telegraph.co.uk
www.lexpress.fr
www.washingtontimes.com
www.lefigaro.fr
Images :
www.gizmodo.fr
www.lci.tf1.fr

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Simpler is better

En cette rentrée 2013, les présentations des différentes firmes high-tech se multiplient. Cette période est charnière, car elle permet de définir les tendances à venir, notamment en matière de devices. Bref, c’est la période qui nous régale, nous, les utilisateurs sans cesse plus nombreux de ces concentrés de technologie.
Lors de cette période, nous avons été habitués à des promesses plus chatoyantes les unes que les autres de performance, d’ergonomie, de nouvelles fonctionnalités. Plus généralement, les produits high-tech se sont toujours démarqués, et ont toujours concouru sur ces domaines. A un tel point que la course paraissait effrénée, et l’obsolescence programmée toujours plus menaçante.
Jugez plutôt : un Iphone nouveau est sorti toutes les années depuis 2007. L’utilisateur doit alors suivre la voie dictée par le constructeur, et racheter un appareil fréquemment, d’autant plus que ces derniers ne brillent pas par leur longévité. Selon  l’Ademe (l’Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie), seuls 44% des appareils électroniques sont réparés après avoir été endommagés.
Mais ce qui frappe cette année, c’est la timide nuance qui vient peu à peu freiner cette tendance. Les firmes et produits high-tech se sont passés le mot en ce début d’année : il faut faire simple. Le terrain sur lequel se joue la concurrence n’est plus l’innovation à outrance, mais l’accessibilité, la robustesse. On ne joue plus sur le haut de gamme, mais sur le milieu de gamme. Le jeu a changé.
En témoigne la récente annonce de l’Iphone 5C. Le but avoué d’Apple est de proposer un Iphone plus ludique, qui garde la simplicité de son « grand frère », tout en y ajoutant des couleurs. Il n’est pas question de nouvelles innovations, à rebours de l’autre Iphone (le 5S) annoncé.

Le secteur du jeu vidéo, poids capital dans l’industrie du high-tech, va aussi fourbir ses armes selon les mêmes règles. Pour compléter son offre, Nintendo va offrir une 2DS, version simplifiée et amputée de sa 3DS qui peine à trouver un succès auprès de son public potentiel : les jeunes. Elle sera plus large, moins fragile que le produit haut de gamme, et moins performant techniquement parlant. Le prix sera en conséquence moins cher.

Un pari que Nintendo n’est pas le seul à prendre, son concurrent direct Sony a annoncé une nouvelle version de sa PSVita, elle aussi amputée de quelques fonctions, pour un prix amoindri.
Pourquoi un tel choix alors qu’il va à l’encontre de ce que ces entreprises avaient proposé jusqu’alors ?
Il s’agit d’abord et avant tout d’un choix marketing. Ces produits sont, pour plusieurs raisons, plus faciles à vendre pour les marques. Le premier constat est que le marché technologique commence à arriver à saturation. Une grande majorité des français possède un smartphone, et la quantité d’objets high-tech par famille a explosé. La lutte sur le prix de ces bijoux de technologie le prouve : il ne s’agit plus d’équiper les ménages, mais bien de les fidéliser. Or un appareil moins cher, plus rudimentaire permet de rester en bonne place dans cette course au prix.
Le second volet est lié à la segmentation. Miser sur la simplicité, c’est nier une idée reçue selon laquelle la technologie serait un monde compliqué, accessible simplement à une minorité de la population, souvent née avec ces nouvelles innovations. Et donc toucher un public plus important : les personnes plus âgées, ou au contraire les plus jeunes (les enfants notamment, ce n’est pas un hasard si l’Iphone 5S ressemble furieusement à un jouet coloré).
Cette simplicité facilite également la communication autour du produit. Fini les chiffres à gogo, et les spécifications données quant aux aptitudes des machines. Il suffit de présenter le produit. Car le pendant de cette perte de vitesse du culte de la performance, c’est l’attention capitale accordée au design. Ce design devient un argument de vente, même pour un instrument technologique aussi familier qu’une box internet, dont la publicité ressemble maintenant à une présentation d’un produit Apple.
En bref, le marché des nouvelles technologies a adopté la stratégie du caméléon : en cette période de disette, l’ère du culte de la performance semble s’éloigner. Mais on peut se demande si ce changement est une simple tendance, dictée par les nécessités de la baisse de la demande et du changement de profil des consommateurs, ou le signe d’un réel basculement, qui va bouleverser le jeu des devices et de ceux qui les font. Dans les deux cas, le futur des innovations s’annonce passionnant.

Clément Francfort

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C is for Cheeky

 
Il y a une petite semaine, Microsoft uploadait sur Youtube une énième vidéo parodique envers Apple et ses Smartphones : deux minutes de montage frénétique, faisant se succéder des réunions fictives où Tim Cooks et Jony Ive [1] recevaient les explications ridicules et humoristiques de deux designers sur les fonctionnalités controversées des nouveaux Iphones.
Car comme pour toutes les sorties attendues, la mise en vente des Iphones 5s et 5c était une occasion trop belle pour ne pas se fendre d’une pique, et certainement attirer l’attention sur un Windows Phone qui ne dépasse pas les 4% du marché. Après tout, la dernière image de la vidéo affiche un fringant « #timetoswitch ».
Qu’il ait été stratégique ou machinal, l’humour lesté de la vidéo n’aurait pas pu causer grand mal, si l’acteur choisi pour représenter Cooks de dos n’avait pas furieusement évoqué Steve Jobs. Or, il n’y a rien de plus vulgaire que d’entacher l’aura christique du regretté fondateur de la marque à la pomme.
Un enragement de la twittosphère et quelques émois journalistiques plus tard, Microsoft en était réduit à s’excuser et à retirer le clip de la chaîne Youtube du Windows Phone.
(Nulle crainte cependant, car de grandes âmes sont parvenues à la sauver et la garder en ligne) :

Il n’y a rien de surprenant à ce que le manque de tact de la référence ait causé une si vive réaction. Mais que dire de l’aveuglement de Microsoft ? Le support tenait certes plus du Community Management que de la publicité à proprement parler, mais il était légèrement naïf de penser que la réaction des fans de la marque éclipserait celle des internautes choqués.
Moralité : la diffusion sur Internet ne touche pas que les fanboys. Cette bête vérité semble pouvoir échapper même à des structures aussi rompues aux stratégies digitales que Microsoft, mais trahit une nouvelle fois un essoufflement intéressant dans la bataille infinie entre les deux géants. Outre une relative fébrilité de la part d’Apple dans ses choix de positionnement (les moqueries sur l’orientation résolument cheap – voire hypocrite – du Iphone 5c ne manquent pas), ce fail laisse à penser que Microsoft est lui aussi à court d’idées lorsqu’il s’agit de relancer l’intérêt autour de produits qui sont continuellement repoussés par Android.
Les imaginaires geeks, toujours friands d’anecdotes cocasses sur la rivalité médiatique entre constructeurs de Smartphones, en sont devenus suffisamment prometteurs pour que Microsoft risque l’hallali sur du simple contenu Youtube ; et ce dérèglement finit par créer une collision improbable entre communication digitale et marketing. Il y a toujours des leçons à tirer des plus grands.
 
Léo Fauvel
Sources :
Mashable
The Verge
Computer World.com
Comscore.com
 
[1] respectivement PDG et Vice-président du design de la compagnie

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Windows ne tient plus la chandelle

 
Le pitch
C’est un fait, aujourd’hui les smartphones sont préférés aux appareils photos lors des gros événements. Microsoft et les agences Crispin Porter et Bogusky Boulder jouent sur cette affirmation dans le dernier spot télévisé pour Windows Phone, « Don’t Fight ».
Lors d’un mariage, tous les invités sortent leur téléphone pour immortaliser le moment. De chaque côté de l’allée, tous lèvent les bras, mobile en main, jusqu’à ce qu’un membre de l’assistance (allée de droite) ose se lever pour un meilleur angle de vue. Une première remarque (allée de gauche) fuse, sur la taille démesurée du Smartphone de l’autre : « Excusez-moi, pouvez-vous bouger votre énorme téléphone ». Ni une ni deux, l’allée de droite se défend « vous voulez dire l’énormément génial Galaxy ? ». Et le mariage vire alors à une bataille acharnée entre détenteurs d’Iphone versus détenteurs de Galaxy. Aucun Windows Phone à l’horizon. Remarques acerbes et ironie agressive sont mises à l’honneur, reprenant les immuables répliques que l’on entend souvent, quand deux personnes vantent les mérites de leur mobile et déprécient celui d’en face.

La bonne vieille tactique de l’humour
Microsoft se sert des deux clans assis et affirmés qui se sont formés parmi les consommateurs du marché Smartphone pour mettre en valeur son nouveau produit, Le Nokia Lumia 920. Plus que cela, la marque ridiculise ses deux concurrents, Apple et Samsung, en pointant du doigt les défauts de leur produit dans des mises en scène minutieuses. Car la réussite de ce spot réside aussi dans la subtilité des dénonciations. L’humour permet d’amoindrir l’attaque de la marque. Ainsi peut-elle se défendre de chercher à faire rire plus qu’à critiquer. Les défauts ne sont pas seulement affichés tels quels, mais aussi cachés dans des scénettes cocasses noyées d’humour. Remarquez : lorsqu’un invité donne un petit coup sur son ennemi, ce dernier parcourt la moitié de la salle de réception dans un vol plané faramineux… il avait en effet une arme de qualité dans la main, l’ « énorme » Galaxy, que l’on entraperçoit seulement.
Rien de tel que des petits clins d’œil aux partisans de chaque clan pour mettre tout le monde dans son panier. Entre « Isheep » ( Imouton) et « Copymachine » (photocopieuse) chacun s’y reconnaît (en termes d’insultes), et c’est Windows Phone le gagnant. La signature de ce spot reste très simple : « Ne vous battez pas. Changez de téléphone. » Telle la Suisse proposant une alternative à ces disputes sempiternelles et lassantes.
Un petit peu d’air frais dans les publicités de Smartphones
Stratégiquement, Microsoft a très bien joué. Car comment attirer l’attention sur ce podium où l’on ne remarque que l’or et l’argent ? l’Iphone et le Samsung Galaxy S3 sont les deux smartphones les plus vendus au monde, et leur rivalité fait souvent le buzz (cf l’article de Pauline Legrand) Et bien, se servir de la notoriété de ces deux marques est une technique payante. Dans un combat qui ne se joue qu’à deux depuis de nombreuses années, Microsoft réussit une percée remarquable. Le challenge reste osé car sur une minute de spot, 45 secondes sont réservées aux produits des concurrents… Mais les spectateurs ont bien compris l’enjeu de cette publicité et sa créativité puisque, depuis sa publication sur Youtube le 29 avril dernier, la vidéo montre un nombre de vues et commentaires très satisfaisant. Et cette note humoristique détone dans les publicités de smartphones souvent très minimales et portées sur la modernité technologique. Ici le 
Nokia Lumia 920 est jaune ou rouge, et la vidéo mise sur l’action et l’énergie. Chez Windows, on ne se prend pas au sérieux, et ça fait plutôt du bien.
 
Marie-Hortense Vincent
 
Sources :
La réclame.fr

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Feel Me Tender !

 
Il semblerait que nous soyons de plus en plus connectés et pourtant de moins en moins proches. C’est le constat de Marco Triverio, l’inventeur d’une nouvelle application pour le moins surprenante nommée Feel Me*. Le concept est simple : en plus d’une interface de Live Chat similaire à celle des textos sur Iphone ou à Whatsapp, l’utilisateur peut également signaler à son destinataire qu’il touche l’écran, où il le touche et de quelle ‘ »façon ». Alors que les nouvelles applications tendent majoritairement à faire appel aux sens de la vue et de l’ouïe, celle -ci se concentre sur le toucher.
Quand l’émetteur appose son doigt sur l’écran du smartphone, son récepteur peut voir s’inscrire sur le sien un cercle à l’endroit choisi lui signifiant un contact tout autre qui se veut plus émotionnel, plus tactile que jamais. Sans compter que le téléphone émet lui aussi une vibration qui décuple la sensation. Tout cela associé au Chat Video pourrait sonner le glas de l’afterwork au profit de la soirée « canapé téléphonée ».
Découvrez la video d’une application à surveiller :

Plus d’infos sur le site…
 
Marion Mons
*Ressent mon toucher
Sources : psfk.com
Crédits photo : ©Marco Triverio