Kate et William Mariage Baiser balcon
Politique

Noblesses et royautés

 
Il y a quelques mois, les yeux rivés sur le petit écran, nous Français, fervents admirateurs de Lady Di, regardions Kate, roturière, dire « oui » au célibataire le plus convoité du gotha. Consécration ultime pour cette « fille du peuple ». Il y a quelques jours, à la veille de leur premier anniversaire de mariage, les médias se sont emparés à nouveau de cette histoire qui a fait rêver tant de jeunes filles.
Premiers pas d’une princesse en devenir, premières sorties officielles, premier discours, sens aiguisé de la mode, les médias se sont littéralement emparés du phénomène « Kate ».  La duchesse de Cambridge n’échappe pas à l’exposition médiatique due à son titre, tout comme les autres têtes couronnées.  Aujourd’hui, envisager les monarchies régnantes revient à les considérer comme un produit médiatique. Charlène, jeune épouse du prince Albert de Monaco, Mathilde de Belgique, la famille Monégasque ou  encore les Bourbons d’Espagne, personne n’y coupe.
La monarchie, véritable symbole constitutif d’un pays, agit sur le sentiment et l’imagination des sujets. Véritable instance, symbole de cohésion et d’unité, la royauté doit être perçue avant tout comme humaine. Du moins c’est ce à quoi s’attèlent les différents services presse des palais.  Incontestablement, la stratégie d’image est un enjeu majeur. Semblable à un produit que l’on markète, chaque détail est minutieusement pensé, planifié. Un vrai ballet. Les activités officielles sont alors indubitablement mises en scène. Mise en scène du couple, mise en scène de la famille, mise en scène de la royale progéniture. La reine, les princesses héritières et chacun des membres de la famille deviennent de véritables atouts du tandem royal. La présence des épouses sur le devant de la scène est donc indéniable. Elles viennent compléter l’image du roi et apportent une dimension maternelle. Kate s’occupera donc des dimensions sociales dans le royaume et d’activités autour de la petite enfance pendant que son cher mari s’occupera des missions économiques à l’étranger. La royauté doit elle aussi chercher à gagner les faveurs de sa cible. Pas étonnant que la reine Elizabeth se serve de Kate pour insuffler un vent de modernité à la monarchie britannique, que Mathilde de Belgique et son mari contribuent à apporter un peu de sérénité en Belgique, que Charlotte Casiraghi contribue à perpétuer le mythe de beauté de sa légendaire grand-mère Grace Kelly.
Sang bleu ou roturiers, les journalistes sont toujours à l’affût de la nouvelle qui fera mouche. Et les familles royales ne se privent pas de mettre en avant les joyaux de la couronne et de les tourner à leur avantage : Kate la roturière devenue princesse, Letizia, divorcée et ex-présentatrice TV, désormais princesse des Asturies, Victoria de Suède épousant son coach sportif… Les journalistes savent où puiser dans les histoires familiales et ne s’en privent pas. Demeure l’éternel dilemme : jusqu’où aller pour satisfaire le besoin des lecteurs curieux ? Droit à l’information certes, et le respect de la vie privée ?
Une chose est sûre, les têtes couronnées font vendre.
 
Rébecca Bouteveille