Orgasme de Jim dans American Pie
Culture

Le cinéma français fait sa crise

En décembre dernier, plusieurs journaux annonçaient que le groupe Quinta Industries, entreprise de post-production audiovisuelle de nombreux films français tels que Astérix et Obélix au service de Sa Majesté, ou La Vérité si Je mens 3, était en faillite. La sortie dans les salles de ces films s’en voyait donc très compromise, bien que certains films avaient déjà commencé leur campagne de communication, comme La Vérité si je mens 3, dont les affiches sont visibles partout dans la capitale.
En réalité, plus de 61 films étaient concernés par cette crise.
Le 2 janvier dernier, Le Figaro publiait un article sur son site web pour annoncer que plus de la moitié de ces films avaient déjà « résolu leur situation positivement ».
L’article annonçait également la mise en place d’une réunion le 9 janvier afin de discuter de la situation avec les organisations professionnelles du secteur, toutefois aucune information n’est sortie sur les résultats de cette réunion.
Mais cette situation soulève un problème de fond qui a été identifié dès la seconde moitié de 2011, et pas uniquement en France. En effet le cinéma américain se trouve dans une crise similaire.  L’année dernière, la fréquentation des cinémas avait chuté de 10% au premier trimestre en France. Elle a certes fini par atteindre un record fin 2011, tirée par les films français Intouchables et Rien à déclarer par exemple, ainsi que la sortie d’autres franchises très attendues (Harry Potter et Tintin pour ne nommer qu’eux). Mais d’autres films se sont révélé être décevants en termes de résultats. Des superproductions comme Reel Steel n’ont pas crée l’engouement attendu, et cela est révélateur d’une tendance : les « Blockbusters » (les films à très gros budget) marchent moins. La fièvre de la 3D amorcée par Avatar n’a pas séduit les publics à la hauteur des espérances des producteurs. Au final, ce sont les films à budget plus timide qui ont su gagner le cœur des spectateurs.
Ce constat peut être fait également pour Hollywood. Durant les années 2000, les producteurs américains ont décidé de ne plus juger que par les franchises et les suites à répétitions. Les succès du Seigneurs des Anneaux et des premiers Harry Potter ont très probablement donné envie à toutes les maisons de production américaines d’avoir leur part du gâteau. Mais si l’on regarde les films qui ont le plus marqué la fin des années 2000, ce ne sont pas les plus gros budgets. En ce qui concerne les récompenses, on observe que des films comme Le Discours d’un Roi, ou même Slumdog Millionaire ont été largement préférés par les critiques et les professionnels du cinéma. En France les exemples ne manquent pas non plus. En 2008 sortait Astérix et Obélix aux Jeux Olympiques, qui est passé presque inaperçu, et s’est vu voler la vedette par des films comme La Môme ou Le Scaphandre et le Papillon.
Plus récemment, le cinéma américain s’est pris d’affection pour The Artist, tout juste récompensé de 3 Golden Globes.
Alors, est-ce la fin des superproductions débordantes d’effets spéciaux et aux castings regroupant plus de superstars qu’un magazine people ?
L’enjeu est de taille, surtout quand on sait que beaucoup de films prévus pour 2012 sont des suites, comme le nouveau American Pie (prévu pour mai 2012) ou le troisième volet de Men in Black (prévu en mai également), pour ne citer qu’eux. Dans le cinéma, le flop n’est jamais là où on l’attend.
 
ER
 
Crédits photo : ©Universal Pictures