Début septembre, le club de football de la capitale a signé un contrat de partenariat avec l’enseigne américaine Mcdonald’s. La marque de fast food vient ainsi s’ajouter à la longue, et lucrative, liste des sponsors officiels de ce nouveau PSG « made in Qatar ». Cet accord entre les deux partis qu’a priori, et a priori seulement, tout oppose, vient mettre sur le devant de la scène une question communicationnelle évidente : dans quelle mesure deux marques – puisque c’est dans ce cadre que s’inscrit désormais le PSG –, aux profils opposés, peuvent-elles tirer profit d’une opération de partenariat ?
Association (d)étonnante
Le premier, populaire à souhait, distribue des calories en menus et se voit constamment raillé par des hordes d’opposants à la malbouffe. Ce qui ne l’empêche pourtant pas, soyons honnêtes, de servir plus d’1,7 millions de repas chaque jour en France.
Le second, figure récente mais déjà emblématique du football franco-qatari, véhicule, par définition, l’idée que vie saine et réussite sont intimement liées.
Et pourtant, preuve peut-être que les contraires s’attirent, Mcdonald’s et le PSG viennent de se dire oui, signatures à l’appui.
Après Emirates, Nike, Qatar National Bank, Orange ou plus récemment Ooredoo – une grande compagnie de télécommunication qatarienne – et Qatar Tourism Authority, c’est donc le géant américain qui vient agrandir la famille des « Fournisseurs officiels du PSG ».
Au menu ? En contrepartie d’une somme financière plus que conséquente, qui reste pour l’instant sous silence, « Macdo » pourra proposer dès le 1er décembre 2013, et ce dans 209 de ses restaurants franciliens, un Menu PSG. Grâce celui-ci, et pour 5€ supplémentaires, les clients pourront repartir avec un ballon ou un chèche aux couleurs de leur club. La marque de fast food pourra également apposer son célèbre logo jaune sur la panneautique du Parc des Princes lors de rencontres importantes.
Gagnant-gagnant
Mais parce que « business is business », et que les géants financiers tels que ces deux-là ne font jamais rien au hasard, l’accord commercial scellé profite très largement aux deux partis.
Si les deux groupes se différencient quant aux produits proposés, ils se réunissent néanmoins sur leurs valeurs phares. Fabrice BUISSON, Directeur Mcdonald’s de la région Ile-de-France explique ainsi : « Associer notre marque à celle du Paris Saint-Germain était pour nous une évidence tant nos publics se retrouvent à la fois dans leur diversité et leur recherche de sensations fortes et de vrais moments de plaisir partagés ».
Par là même, l’enseigne américaine vise certes à réaliser un profit important, mais également à poursuivre sa politique – de communication ? – consistant à promouvoir le sport, et la pratique d’une activité physique régulière, notamment chez les jeunes. Dans cette optique, Mcdonald’s est par exemple partenaire des Jeux Olympiques depuis 1976, et sera l’an prochain sponsor officiel de la coupe du monde de football. Ce partenariat avec le PSG n’est pas non plus son coup d’essai dans la capitale puisque que la marque est déjà sous contrat avec le Stade Français et la JSF Nanterre.
Côté PSG, on explique ce choix par le fait qu’il « associe le Paris Saint-Germain à une marque dynamique qui a su séduire un très large public partout en France ». Outre donc, de nouveau, l’aspect financier, qui évidemment prime, le club souhaite profiter de ce partenariat pour atteindre un public toujours plus nombreux et hétérogène. Exit l’image de l’inaccessibilité matérialisée par le prix élevé des places au stade ou des maillots floqués, le PSG se veut populaire et fédérateur.
Réactions sauce piquante
Sur la Toile, les critiques quant à la mise en place du partenariat en question ne se font pas attendre et très vite, les amateurs de football ont répondu. Tous ironisent sur cet improbable duo et lancent les pronostics quant aux appellations potentielles des futurs produits macdo.
La parole la plus sage reste sûrement celle de Laurent Blanc, actuel entraîneur du Paris Saint-Germain, qui espère simplement que certains joueurs n’aient pas accès à des « prestations personnelles » de la part de Mcdonald’s puisqu’ils se battent pour les faire maigrir, « et que là, ce n’est pas la meilleure façon de maigrir ». Indéniablement.
A l’instar du blanc et du noir, de Laurel et Hardy, d’Astérix et Obélix, Mcdonald’s et le PSG forment un duo étonnant mais auquel, il est fort à parier, l’avenir sourira.
Céline Male
Sources
LeFigaro
RTL
France3
PSG