Société

Les CV créatifs : quand les étudiants redoublent d’inventivité pour décrocher un stage

6 secondes. C’est le temps de lecture moyen d’un recruteur à l’égard d’un CV selon une étude menée par le cabinet de recrutement The Ladders. Véritable instrument communicationnel de persuasion, le Curriculum Vitae doit dresser un portrait cohérent du « parcours de vie » de son auteur sans pour autant tomber dans l’écueil d’une présentation prosaïque. Il est la première et parfois la seule impression qu’un recruteur aura d’une personne. C’est pour cela qu’il impressionne et fait même peur. 
personal branding - be a brand !
Publicité et marketing

Jacques a dit : « Brand Youself !! »

 
La notion de « Personal Branding » est introduite en 1997 par Tom Peters, un spécialiste américain du management. Il s’agit d’appliquer des méthodes de communication et de marketing non plus à un produit mais à soi-même.
L’exemple le plus connu et fameux est sûrement celui d’Alain Affelou qui capitalise son nom pour vendre ses produits. Dans les années 1980, Affelou casse les codes de la communication en se mettant en scène dans la saga publicitaire : « il est fou Affelou, il est fou !»

Le personal branding : une norme du XXIème siècle ?
Attention, n’oublions pas que le « personal branding » est vieux comme le monde. Repensez donc aux rois qui travaillaient leur image avec leur peintre.
Aujourd’hui, les hommes politiques ont un tas d’experts en communication à leur disposition, on parle de « marketing politique », les entreprises ont toutes un service de communication, de marque employeur, etc…
Mais le Personal Branding n’est plus seulement réservé à une petite partie de professionnels : avec l’arrivée du web 2.0 (les blogs, les pages persos et bien sûr les réseaux sociaux) tout le monde peut « développer sa marque personnelle ».
Le « Personal Branding » est très proche de l’e-réputation car il s‘agit de gérer son image, son nom sur la toile. Qui n’a jamais réfléchi à la manière dont il allait formuler un statut, ou à quelle photo de profil choisir ?
Le web 2.O : outil extraordinaire ou nid à catastrophes ?

L’instantanéité d’Internet semble merveilleuse car elle permet une réactivité phénoménale, un impact très important, une visibilité et un partage de contenus très rapide. Mais  à la moindre faute d’orthographe, photo inappropriée ou contenu douteux, c’est la catastrophe.
Il faut donc une maîtrise parfaite : on doit y être actif et réactif. Ainsi, on remarque que le double usage des réseaux sociaux s’est multiplié : un usage récréatif et un usage professionnel. Donc, il y a bien ici une stratégie de gestion de son nom et de son image.
Certains twittent de manière anonyme et possèdent un compte LinkedIn très complet. L’un n’empêche pas l’autre.
Ainsi « l’individu 2.0 » s’organise autour d’une double vie : la virtuelle et la réelle. Pour cela, rien n’est acquis. Cet individu est en perpétuel apprentissage du « comment communiquer » dans un monde immédiat qui ne pardonne rien.
On apprend tous de nos erreurs.
Où en est le Personal Branding aujourd’hui ?
Aujourd’hui, exister numériquement devient une norme. En effet, qui ne vous dit pas que vous vous tirez une balle dans le pied en n’ayant pas de compte Viadeo ou LinkedIn ?
Pour être plus fort, il faut des soutiens d’experts, donc se constituer un réseau. C’est bien lui qui permet d’exister numériquement et cela les réseaux sociaux l’ont bien compris. Rappelez vous de la campagne « BrandYou » lancée par LinkedIn en 2010. Un groupe avait été créé pour échanger avec des experts et un jeu ludique permettait d’évaluer votre attractivité sur le réseau.
La devise : « Understand how to brand yourself ».
Effectivement, savoir gérer son image et son nom sur la toile, mettre en avant ses compétences, expertises et expériences est devenu un passage presque obligé pour les étudiants en recherche d’emplois ou de stages par exemple.
Tout le monde doit avoir LinkedIn/ Viadeo, Facebook, Twitter, Google +… Pourquoi ? Pensez aux recruteurs qui n’ont plus du tout de CV papier entre les mains car tout se fait sur la toile : ils ne sont pas si marginaux !
Le problème du Personal Branding chez les jeunes est le suivant : comment se distinguer si l’on fait tous pareil et qu’on est tous sur les mêmes réseaux ?
Si le Personal Branding est partout, il faut « sortir du lot », être original :
En voici un exemple parmi tant d’autres :

N’oubliez pas chers Curieux, Internet c’est la visibilité à portée de clic. Alors soyez créatifs et intelligents dans l’usage de votre image et de votre nom sur la toile.
 
Sophie Cleret
Sources :
Commentcamarche.net
LesEchos.fr
Crédits photos :
36creative.com
20 Minutes
Makemelaugh.com

Publicité et marketing

Lo-Fi, Toaster, Hefe, Earlybird, et… Publicité

 
Instagram ajoute la publicité à son édifice
C’est officiel, après son rachat il y a plus d’un an par Facebook pour 1 milliard de dollars, l’application célèbre de partage et de retouches de photos Instagram compte à présent 150 millions d’utilisateurs actifs dont 60 millions en dehors des Etats-Unis. Pour fêter ça, l’équipe commerciale vient d’annoncer l’arrivée de la publicité sur Instagram courant 2014, le but premier étant de monétiser le service après avoir fidélisé ses utilisateurs.
Depuis sa création en 2010, Instagram s’était plutôt focalisé sur l’amélioration des fonctionnalités de son produit avec un design épuré, des filtres à foison et une utilisation très simple, en faisant un leader sur le marché des applications mobiles. Le lancement de la capture vidéo (au grand dam de son concurrent Vine) depuis le mois de juin le confortait d’autant plus dans cette position de leader. Vouloir exploiter ce potentiel commercial via la publicité paraît donc, dans ce contexte, d’autant plus surprenant.
Des hipsters à ne pas faire fuir
Facebook ayant investi une somme qui paraissait démesurée à l’époque ne pouvait que préparer son retour sur investissement. S’il y a quelques mois seulement, Mark Zuckerberg insistait sur le fait qu’ils préféraient favoriser le développement de la communauté sur Instagram avant même de songer à une quelconque monétisation de ce service, il semblerait qu’il soit enfin prêt à sauter le pas comme l’a déjà fait Facebook auparavant, générant ainsi des millions de dollars chaque jour.
Emily White, la directrice des opérations commerciales chez Instagram a bien insisté sur le fait que sa société n’était pas pressée, mais qu’elle était tout de même prête à vendre des espaces publicitaires dès l’année prochaine. S’ils n’ont pas souhaité se presser et se développer, dans un premier temps,  dans le but de se rendre indispensable et irremplaçable aux yeux de leurs utilisateurs, leur stratégie reposait également sur le fait d’écraser une quelconque concurrence pour ensuite faire payer leurs utilisateurs d’une façon ou d’une autre.
Cette attente provient aussi du fait que la société redoute sûrement de subir un autre tollé. En effet, on se souvient tous de leur premier « fail » l’hiver dernier qui avait suscité un boycott général de tous les « hipsters » pourtant si fans de l’application lorsqu’on leur avait annoncé que l’application se réservait le droit d’utiliser leurs photos à des fins publicitaires et commerciales sans qu’ils ne soient avertis ou rémunérés.
L’année 2014 s’annonce donc haute en couleurs et pleine de challenges pour Instagram puisqu’ils devront trouver une manière judicieuse d’incorporer les publicités sans faire fuir leurs utilisateurs. Il semblerait même qu’ils doivent trouver une solution alternative à celle de Facebook, les utilisateurs d’Instagram n’étant probablement pas prêts à être victimes de publicités aussi intempestives et envahissantes, sur un réseau social loin d’être aussi incontournable que Facebook.
L’application risque même de faire face au même problème que Tumblr, qui après son rachat par Yahoo, avait rencontré quelques difficultés à préserver son image « cool » auprès de ses utilisateurs tout en essayant de faire plus de profits. Instagram devrait donc prendre son temps et bien réfléchir avant de faire la rencontre de nouveaux annonceurs puisqu’ils semblent être attendus au tournant par leurs concurrents mais également par leurs utilisateurs.
 
Sabrina Azouz