Médias

Le smartphone peut-il rendre heureux ?

« Tous les hommes recherchent d’être heureux. Cela est sans exception, quelques différents moyens qu’ils y emploient. […] C’est le motif de toutes les actions de tous les hommes, jusqu’à ceux qui se tuent et qui se pendent. »

Pascal, dans cet extrait des Pensées (1670), affirme une vérité qui rejoint le bon sens: le bonheur est la fin de toutes nos actions, peu importe le moyen. Qui, en effet, ne choisirait pas le bien-être face à la souffrance, quelle que soit la situation ?
Pour le philosophe, toutefois, seule la foi en Dieu permet d’atteindre un bonheur durable et véritable. Mais Pascal n’a vécu ni l’avènement du smartphone, ni la création de la psychologie positive. Or l’association de ces deux tendances apporte, à en croire certains, une solution pour tous à l’éternel problème de la quête du bonheur.

Com & Société

Les Pays-Bas et le vélo : une histoire qui marche comme sur des roulettes

Quand on pense à Amsterdam, ce qui vient immédiatement à l’esprit, après la fameuse plante médicinale et les jeunes femmes peu vêtues, c’est bien évidemment le vélo. Force est de constater que le vélo est bien plus qu’un mode de transport écologique et intéressant, c’est en effet un véritable mode de vie, une manière d’être. L’immense majorité des Néerlandais l’ont adopté et se déplacer à vélo fait désormais partie de la culture du pays et nous ne pourrions pas imaginer les Pays-Bas sans vélo. Pourtant, le gouvernement voit encore la nécessité de continuer à mettre en place des campagnes de sensibilisation afin de démocratiser encore plus ce mode de transport.
Le vélo : un véritable mode de vie
À Amsterdam, plus de la moitié des habitants se déplacent à vélo, preuve que cette pratique est bien inscrite dans les mœurs. Il n’est donc pas étonnant de constater que le gouvernement consacre chaque année un budget conséquent à l’amélioration des infrastructures dédiées aux cyclistes et à l’amélioration des conditions de sécurité. Il a d’ailleurs été montré qu’il y a avait très peu d’accidents mortels impliquant des vélos aux Pays-Bas puisque tout est fait pour garantir la bonne entente sur la route entre vélos et véhicules motorisés. Anecdote quelque peu cynique ; la majorité des accidents à Amsterdam est due à des touristes bien moins au fait de la conduite de vélos. Il est vrai que pour des étrangers qui ne sont pas des habitués des Pays-Bas, la place consacrée aux vélos peut être quelque peu surprenante. Il est en effet parfaitement courant de voir des immenses superficies uniquement occupées par des parkings réservés pour les vélos — parkings bien plus importants que ceux dédiés aux voitures, moins pratiques dans la ville des cyclistes.
Malgré le succès que rencontre le vélo, le gouvernement continue sa communication sur les bienfaits de la bicyclette. Ainsi, il encourage les écoles mais aussi les entreprises à sensibiliser les élèves et les employés. Un grand nombre d’entre eux viennent donc travailler à vélo et les entreprises l’ont bien compris puisque de plus en plus de bureaux mettent à disposition un vestiaire pour se changer et des douches afin de ne pas arriver ruisselant à la machine à café.

Un modèle à l’étranger
Ces incitations ne sont pas uniquement faites dans le but de pousser les Néerlandais à faire du sport, bien que, comme pour la plupart des pays occidentaux, ils sont en moyenne 10% à souffrir d’obésité. En effet, le vélo fait intégralement partie de l’image du pays à l’international, tout comme la baguette et la Tour Eiffel pour la France. Le vélo constitue une sorte de vitrine pour les Pays-Bas, vitrine qui montre bien l’engagement du pays tout entier au service du développement durable et d’une économie plus respectueuse de l’environnement. Cette image est grandement bénéfique pour l’économie touristique du pays car les préoccupations environnementales touchent un public de plus en plus large et pour ce public, quel pays européen représente mieux les avancées écologiques que les Pays-Bas ?
Dans un contexte politique et social, où la question du respect de l’environnement est de plus en plus présente, il n’est pas étonnant de voir que les Pays-Bas font figure de modèle pour leurs voisins et notamment pour la France. Cette figure de pionnier est loin de déplaire aux Pays-Bas puisque cela fait partie des ambitions du pays à l’international. En effet, le Ministère des Transports avait mis en place une grande étude analysant les effets de la pratique du vélo depuis 1993. Les résultats sont sans appel ; le vélo c’est bon pour tout. Le bilan élogieux de cette étude a donc poussé les Néerlandais à vouloir exporter leur modèle et force est de constater qu’ils ont un public de plus en plus important.
Les autres pays européens, conscients des enjeux liés aux transports et à la santé, font fréquemment appel à la contribution du gouvernement néerlandais lors de l’élaboration de politiques cyclables. Parmi ces pays il y a la France ; cette dernière tente de mettre en place des mesures similaires, comme les systèmes de location de vélos en agglomération ; par exemple Vélib’ à Paris ou Métrovélo à Grenoble. Cependant, le manque d’infrastructures se fait cruellement sentir et les problèmes de sécurité freinent quelque peu le développement de ces projets qui ne parviennent pas toujours à avoir l’ampleur escomptée.
Si les Néerlandais semblent gérer parfaitement la problématique des vélos, cela n’est pas encore le cas pour leurs voisins européens qui peinent encore à effectuer leur transition. Ce constat ne doit pas pour autant occulter l’avenir radieux que le vélo a devant lui. Mettre toute une nation sur une selle cela ne se fait pas en une poignée d’années et il faut bien plus que la construction d’infrastructures ; c’est bien un changement dans les mentalités et dans les habitudes qui est nécessaire à cette mutation sociétale.
Laura Laarman
Sources :
Elles font du vélo ; Consulté la 01/03/2017, écrit par La Rédaction le 29 août 2014 http://ellesfontduvelo.com/2014/08/la-bicyclette-est-reine-des-debats-politiques-en-hollande/
Veille action ; Consulté le 01/03/2017, écrit par Veille Action le 13 mai 2014 http://veilleaction.org/fr/laveille/transport-actif/2051-pour-des-deplacements-a-velo-plus-securitaires-exempleamsterdam.html
Le vélo aux Pays Bas Consulté le 01/03/2017 Édité par le Ministère des Transports, des Travaux publics et de la Gestion des Eaux Directorat-General des Transports des Passagers, publié en 2009 http://www.fietsberaad.nl/library/repository/bestanden/Leveloauxpaysbas2009.pdf
Photos :
Photo ebay ; http://www.ebay.fr/itm/Publicite-velo-Pays-Bas-Amsterdam-vintage-REPRO-AFFICHEART-PRINT-792pylv-/400989989170?rmvSB=true
Pop my bike ; http://weboptimisation.fr/minutecom/wp-content/uploads/2014/04/POP-MY-BIKE-hollandepays-bas-paris-v%C3%A9lo-minute-com-blog-communication-marketing-publicit%C3%A9-event-4.jpg

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Société

Le lait est-il vraiment ton ami pour la vie?

Depuis quelques années, les produits laitiers et tout particulièrement le lait de vache perdent de leur superbe. Autrefois glorifié comme aliment santé par excellence, synonyme de croissance et de vitalité, le lait pose désormais de nombreuses questions sanitaires, éthiques et même économiques. Alors entre souillure et pureté, comment s’y retrouver entre deux discours totalement opposés sur le lait ? Peut-on parler de propagande d’un côté ou de l’autre ?
C’est quand même vachement bon !
Il est difficile d’envisager que cet aliment à la blancheur immaculée puisse avoir une quelconque incidence néfaste sur notre santé, et même sur celle des vaches. C’est vrai, elles ont BESOIN de se faire traire, non ? Et puis, comment résister au bonheur d’un grand verre de lait le matin ou avant d’aller dormir ?
Si la consommation de lait nous semble aujourd’hui si naturelle, c’est parce que les industriels, soutenus par l’Etat français, nous travaillent au corps depuis des dizaines d’années. « Les produits laitiers sont nos amis pour la vie » : ne mentez-pas, vous l’avez lu en chantant. Et c’est bien normal, car cette rengaine accompagne les Français depuis les années 80. Accompagnés d’une injonction à manger « au moins trois produits laitiers par jour », ces spots semblent faire partie d’une politique généreuse de santé publique.

Et pourtant, ces publicités apparues dans les années 80 s’inscrivent dans une politique économique de l’Etat. Au sortir de la guerre, Mendès-France avait rendu obligatoire la consommation de lait dans les écoles, officiellement pour redynamiser la France d’après-guerre mais surtout de manière plus officieuse, en raison d’une surproduction de lait à écouler.
Encore en 2015, la campagne « N’oublions pas le plaisir » nous rappelait à quel point le lait était notre ami. Mais ce qui dérange, ce sont bel et bien ces recommandations aux allures très officielles prônant une consommation forte et régulière au nom d’une bonne santé. En effet, l’ouvrage Lait, mensonge et propagande de Thierry Souccar révèle que le lobby laitier finance la recherche publique, et notamment l’INRA (Institut National de Recherche Agronomique). La désinformation est ici largement en œuvre pour contrer la divulgation d’informations compromettantes pour l’industrie du lait.
La face obscure du lait
Il suffit de prendre un peu de recul sur notre rapport au lait pour constater l’étrangeté de notre consommation : l’humain est le seul mammifère à consommer le lait d’une autre espèce, et ce, même après sa période de sevrage. De plus, il choisit de consommer le lait de la vache qui est naturellement destiné à un veau, c’est-à-dire un mammifère qui lors de sa première année prendra environ un kilo par jour ! Cela explique le fait que le lait soit un aliment difficile à digérer car non-adapté à nos besoins humains. A côté de cela, la véritable intolérance au lactose existe, et elle est source de troubles intestinaux sévères et beaucoup plus répandue qu’on ne le croit.
On accuse le lait des industriels d’être chargé des antibiotiques donnés à la vache, de perdre toutes ses qualités nutritionnelles lors de la stérilisation à haute température mais pire encore, d’être un facteur de diabète, de cataracte, de maladies cardio-vasculaires et même de cancers.
Mais qu’en est-il du sacro-saint calcium, la star des pubs pour le lait ? Là encore, l’industrie du lait en prend pour son grade car de nombreuses recherches démontrent que nos besoins en calcium ne sont pas aussi importants que l’on voudrait nous le faire croire, et que l’argument selon lequel le calcium préviendrait les risques de fracture est faible et sans fondement. De plus, les pays qui consomment le plus de lait, comme par exemple le Canada, les Etats-Unis ou encore les pays scandinaves sont ceux dénombrant le plus de cas d’ostéoporose (fragilité excessive du squelette).
Enfin, l’industrie du lait étant de plus en plus critiquée, on apprend que des aliments comme le chou, le radis, le persil, les fruits à coque, ou encore une eau riche en calcium peuvent très bien combler nos besoins.
Crise communicationnelle et crise de confiance
Tous ces aspects peu reluisants du lait, auxquels s’ajoutent le développement du mode de vie vegan et la dimension éthique que questionne l’industrie du lait, commencent à avoir un impact réel sur les consommateurs. En une dizaine d’années, les Français sont passés d’une moyenne de soixante litres de lait par an et par personne à une cinquantaine. Ce sont les petits agriculteurs laitiers qui pâtissent de ce désamour et pas encore les géants industriels, comme le montre l’affaire Lactalis qui oppose le géant à ses petits producteurs depuis plusieurs mois. Le prix du lait descend de façon extrême, au point que les agriculteurs se retrouvent forcés de produire à perte. Lactalis a renvoyé certains de ses employés ayant témoigné lors d’une émission de France 2 « Lactalis : le beurre et l’argent du beurre », ce qui contribue encore plus à la mauvaise réputation de ces grands groupes français.

L’essor des laits végétaux est la preuve de cette crise de confiance envers le lait de vache. Lait de soja, de riz, de chanvre, ou encore d’amande… Qu’ils soient le symptôme d’une prise de conscience et d’un vrai dégoût pour le lait ou bien une conséquence de la mode « healthy » très en vogue en ce moment, ils n’en restent pas moins les symboles d’une communication pro-lait de vache en sérieuse difficulté. Le secteur des machines pour réaliser son propre lait végétal est même en pleine croissance. Ce sont désormais les laits végétaux qui apparaissent comme les aliments santé par excellence et qui sont les stars des réseaux sociaux, en témoignent la recrudescence de comptes Twitter, Instagram ou Pinterest affichant ces laits comme des symboles  de leur healthy-veganisme ! Attention tout de même à la marque Bjorg et à ses liens étroits avec Monsanto…

Alors, entre les risques pour la santé des hommes, le respect du bien-être animal, les conséquences économiques et humaines désastreuses de l’industrie laitière… Les raisons de prendre de la distance avec le lait sont nombreuses, c’est donc un véritable défi communicationnel qui attend les grandes marques distributrices.
Camille Frouin
LinkedIn
Sources:
• Chaîne YT On n’est plus des pigeons, vidéo Faut-il encore boire du lait de vache ?, mise en ligne le 14 janvier 2016, consultée le 17/02/2017
• Mulot Rachel, Les produits laitiers, nos « amis pour la vie » ?, sciencesetavenir.fr, mis en ligne le 29/03/2015, consulté le 17/02/2017
• Lamothe Jérémie, Entre les producteurs de lait et Lactalis, des contrats de défiance, lemonde.fr, mis en ligne le 03/09/2016, consulté le 17/02/2017
• Lamothe Jérémie, Lactalis met fin aux contrats de producteurs de lait ayant témoigné sur France 2 contre le groupe, lemonde.fr, mis en ligne le 28/01/2017, consulté le 17/02/2017
• Le mythe du lait, sante-nutrition.org, mis en ligne le 19 août 2014, consulté le 17/02/2017
Crédits :
• Magazineenligne.net
• Photo AFP / Frank Perry
• FB: @HealthyStudent (lien photo)

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La publicité, une fois encore menacée

Le 8 décembre 2016, le Sénat a adopté en deuxième lecture le projet d’enlever la publicité dans les programmes télévisés des moins de 12 ans, après une première lecture en janvier 2015 par l’Assemblée Nationale.
Cette législation a été proposée par l’écologiste André Catolin dans la volonté d’assurer « la protection et le devenir des enfants ». Pour cela, le sénateur envisage l’arrêt de la diffusion des messages commerciaux (sauf ceux d’intérêt général) quinze minutes avant et après les programmes pour enfants sur les chaînes publiques de France Télévisions et ses dérivés numériques.
Loi d’ailleurs votée en demi-teinte puisque les socialistes et communistes ont séché le vote. La France est loin d’être pionnière dans ce domaine puisque ce genre de loi est déjà appliquée au Royaume-Uni, en Suède, en Espagne, en Belgique et en Irlande, mais notre pays est-il prêt et le sénateur a-t-il bien étudié tous les enjeux de cette loi ?

L’Etat salvateur
En votant ce projet, l’Etat se veut protecteur des enfants. France Télévisions ne peut en effet se permettre de diffuser tout et n’importe quoi sur ses chaînes car l’Etat doit répondre à l’application des services publics ; depuis la loi de 1982 proclamant la fin du monopole des chaînes publiques, l’Etat a un mot d’ordre dans ses programmes télévisés : « informer, distraire, instruire » et encore plus quand il s’agit d’un public jeune. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, sous l’ère de l’ORTF, la loi du 16 juillet 1949 place le jeune public sous haute surveillance.
André Catolin veut diminuer l’influence de la publicité sur les enfants notamment dans le domaine alimentaire. Déjà à l’époque de l’ORTF et de De Gaulle, des militants traditionnels et catholiques mettaient en garde contre l’impact de la télévision sur la santé, la scolarité et la qualité de vie familiale et alertaient les parents sur le danger des valeurs véhiculées par les programmes télévisés.

 
L’enfant-consommateur perdu ?
A l’inverse des chaînes privées qui ne vivent que grâce à la publicité, les chaînes publiques de France Télévisions bénéficient d’autres moyens de financement comme la redevance (taxe prélevée auprès des téléspectateurs pour contribuer au financement des chaînes de télévision publiques), qui a d’ailleurs été déjà augmentée depuis la loi interdisant les publicités après 20 heures. Mais du fait notamment de cette interdiction, le groupe est en difficulté financière et économique. Alors, le projet voté au Sénat ne risquerait-il pas de fragiliser davantage France Télévision, déjà sur une pente glissante ? Obviously not selon André Catolin. Bien sûr, présentant le projet, le sénateur ne va pas hurler sur tous les toits les risques financiers qu’il entreprend pour le groupe. D’après lui, les pertes liées à l’application de ce projet ne ferait perdre à France Télévisions que dix ou onze millions d’euros. Mais, aurions-nous oublié quelque chose … ? Qu’en est-il des annonceurs ciblés sur le public enfantin ? Vont-ils accepter de continuer leur collaboration avec le groupe si ce dernier lui met des bâtons dans les roues ?
Ces questions ne doivent pas être prises à la légère par les votants car l’enfant représente un véritable consommateur potentiel.
Selon une enquête de Médiamétrie, un enfant entre 4 et 14 ans passe en moyenne 2h30 par jour devant la télévision et moins d’une heure sur les tablettes. Également, la multiplicité des écrans et les changements dans les pratiques d’usage et de consommation des programmes télévisés représentent une mine d’or pour les annonceurs, puisque les formats publicitaires se multiplient comme par exemple les vidéos sur Youtube.
Dès la deuxième moitié des années 1960, la télévision devient une culture transmédiatique et se tourne vers la promotion de l’enfant-consommateur. Fabrice d’Almeida et Christian Delporte disent dans leur ouvrage Histoire des médias en France : « Conscients que l’enfance constitue un important potentiel de consommateurs, le monde des affaires exploite le succès des émissions, en lançant des produits dérivés ou des journaux qui nourrissent l’identification des jeunes téléspectateurs à leurs héros préférés ». La télévision alimente un consumérisme croissant car elle use des héros de télé pour vendre des magazines, des jouets, ou encore des albums. La publicité devient alors un véritable relais aux programmes télévisés car elle permet de montrer les nouveaux dérivés puis les nouveaux produits susceptibles de plaire aux enfants.

Il faut sauver l’enfant Ryan

Chaque enfant serait exposé à 2000 signaux commerciaux par jour. Cette loi viserait alors à éviter la surexposition publicitaire et le consumérisme à outrance. Le sociologue américain John Hartley parle de « pédocratie », c’est-à-dire que l’enfant doit être protégé de « la contamination par la culture de masse ».
L’influence de la publicité sur les enfants, on le sait, peut avoir des impacts sur les pratiques voire même sur les comportements sociaux. La publicité a tendance à rendre naturel ce qui était à l’origine culturel, pour citer Roland Barthes et ses fameuses Mythologies. Alors, les filles s’identifient « naturellement » à la couleur rose de leurs Barbies préférées tandis que les garçons s’orientent vers les voitures ou les pirates.
Selon le psychiatre et psychanalyste Serge Tisseron, les enfants de moins de sept ans reçoivent « le programme publicitaire comme une vraie information ». Et ne font pas la différence entre ce qui est montré et ce qui est bon pour eux.
Du fait de ce risque d’identification des enfants aux images diffusées à la télévision cette loi permettrait de seconder le rôle des parents c’est-à-dire : apprendre aux enfants à appréhender les images télévisées non pas comme une reproduction véridique de la réalité, mais comme des constructions.
Alors, pour ou contre cette loi ? La suite, au prochain épisode…
Maëlys Le Vaguerèse 
@lvgmaelys
 
Sources :
– Sonia Devilliers, L’instant M, France Inter, 9/12/2016
– Eugénie Bastié, Le Figaro, 8/12/2016

– Mégane Gensous, e-marketing.fr, 9/12/2016
Crédits photos :
– Joanna Zielinska, fotolia.com, 6/03/2016
– Maxim Kabb, 4/02/2014
– Chouchou Brandley, 2/12/2012

Gluten
Société

Gluten : pourquoi tant de haine ?

« Est ce que c’est sans-gluten? » : ou comment résumer en 6 mots, dont un composé, la tendance qui sévit dans nos assiettes depuis quelques années. Car oui, nous avons tous, dans la file d’attente d’une boulangerie, à table dans un restaurant et même en attendant notre BigMac (ressentez le vécu qui s’exprime) entendu cette question. Mais comment la mode du gluten-free a-t-elle pu se répandre au point de s’intégrer complètement dans nos quotidiens ?
Gluten, qui es-tu?
Le gluten est une des protéines contenues dans le blé. Son intolérance, prouvée scientifiquement, est appelée « maladie coéliaque » et détruit progressivement la paroi de l’intestin grêle. Cependant, il existe également une forme d’hypersensibilité au gluten, c’est-à-dire que l’on observe une amélioration de l’état de santé des individus qui stoppent ou réduisent la consommation de cette protéine, sans pour autant que ceux-ci ne soient atteints de la maladie coéliaque. Aucune preuve absolue n’a aujourd’hui été apportée à cette thèse, ce qui n’empêche pas 5 à 10% des Français de s’auto-déclarer hypersensibles.
Il y a quelques années encore, les partisans du sans-gluten étaient assez marginaux, et pourtant, à voir la multiplication des enseignes de restauration et les marques qui se targuent de proposer des produits « gluten-free », un constat s’impose : le sans gluten est devenu un argument de vente solide et aguicheur, au même titre que le bio ou le local. Bien qu’aucune étude n’ait pu démontrer de façon indubitable que réduire ou stopper notre consommation de gluten ait une incidence positive sur notre santé, il faut bien l’avouer : le sans gluten, niveau marketing, a fait ses preuves. Le nombre d’intolérants au gluten est estimé à 1% de la population Européenne et Nord-Américaine et le marché génère plus de 2 milliards de dollars par an aux Etats-Unis. Autrement dit, c’est un marché bien foisonnant pour si peu de véritables intolérants au gluten …

 
Le gluten: partout sauf dans nos assiettes
Pourtant, malgré le flou scientifique qui plane sur la question du gluten, on retrouve le label « sans gluten » dans de plus en plus d’endroits, toujours plus insolites. Qu’il s’agisse de marques célèbres comme Cheerios, qui a lancé une gamme de céréales gluten-free, ou de toutes jeunes marques spécialisées dans le sans-gluten. C’est évidemment le secteur alimentaire et les cosmétiques qui sont les plus touchés par cette tendance. Plus surprenant, on la retrouve également sur des sites de rencontre comme Glut’aime, ou encore dans the Gluten Free Campaign, un projet dont le but est de réunir assez d’argent pour pouvoir acheter une île paradisiaque (oui, oui) où le gluten n’aura pas sa place.

 
Less is more…
Pour expliquer ce succès, il faut le lier à une tendance plus générale qui est celle du « sans » : la chimiste Ni’Kita Wilson explique au magazine Pure Trend : « Nous sommes dans une ère du marketing « sans » : sans parabens, sans parfum, sans huile, et maintenant, le petit dernier de la famille, le sans gluten ». Il semble que nos produits du quotidien ne peuvent devenir sains que par un retour aux sources. Il faut donc qu’ils se débarrassent de tous ces additifs qui ont été intégrés dans l’imaginaire collectif comme néfastes. Les marques ont bien compris qu’une grande partie des consommateurs (et généralement celle qui dispose d’un plus grand pouvoir d’achat) choisit ses produits en fonction de cette nouvelle variable. La santé et le bien-être sont les nouveaux critères de sélection de notre société d’abondance occidentale.
Comment le gluten-free vous envahit
Comment toute cette histoire a-t-elle commencé ? C’est en 2011 que le docteur Peter Gibson publie une étude, affirmant l’existence d’une forme d’hypersensibilité au gluten, créant maux de ventre et autres migraines. A partir de ce moment, c’est l’engouement et on voit se multiplier les formes de régime qui excluent la méchante protéine, notamment chez les people … Gwyneth Paltrow, guru du « healthy lifestyle » n’hésite pas à partager sur les réseaux sociaux ses nouveaux choix de vie (elle crée d’ailleurs la polémique en affirmant avoir supprimé les pâtes et le pain de l’alimentation de ses enfants). Elle finit même par publier un livre de recettes sans gluten, permettant aux intolérants et hypersensibles de se régaler en prenant soin de leur santé. Et c’est surtout ce type de personnalités, avec une forte présence médiatique, qui a pu donner de l’importance à ce mouvement. Novak Djokovic (qui a d’ailleurs sorti un livre sur son régime sans gluten), Oprah Winfrey, Lady Gaga ou encore Victoria Beckham sont tous adeptes de cette tendance et n’hésitent pas à le partager … A chacun la figure people qui le convaincra peut-être de franchir le cap de l’alimentation gluten-free.

Une chose est sûre : quand bien même la tendance s’essoufflerait (notamment à cause de son prix relativement élevé), une autre prendrait sa place et le cycle merveilleux des modes et tendances de consommation continuerait… Après le sans gluten, who’s next ?
En attendant : bonus !

Sana Atmane
Sources : 

http://www.lexpress.fr/styles/saveurs/faut-il-ceder-a-la-folie-du-sans-gluten_1106427.html
http://okmagazine.com/get-scoop/gwyneth-paltrow-shares-how-going-gluten-free-changed-life-her-family/
http://www.puretrend.com/article/des-cosmetiques-sans-gluten-pour-quoi-faire_a80429/1
http://www.lsa-conso.fr/gerble-et-novak-djokovic-s-associent-autour-du-sans-gluten,170541
Vanity Fair n°26 (août 2015)

Crédits images : 

– Cheerios
– Gerblé
– Alimentation Générale

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Marisol Tourraine, ministre de la santé
Les Fast

Problème de « MST »

 
L’indifférence de Marisol Touraine face aux revendications des sages-femmes a provoqué un mouvement d’hostilité massive. Excédées par le mutisme de leur ministre de tutelle, elles ont entamé une grève le 16 octobre. Gênées par la présence des forces de l’ordre, le sit-in initialement prévu devant le Ministère de la Santé et des Affaires Sociales a eu lieu deux rues plus loin.
En guise « d’armistice », Mme Touraine (surnommée depuis « MST ») leur a concédé une entrevue. Mais sans elle.
Quelques représentants inconnus du ministère les ont reçues et les ont assurées de la prise en compte de leurs demandes. Une participation à la loi de périnatalité et l’ouverture d’un atelier sur la grossesse sont envisagées. De plus, la loi de santé 2014 a augmenté leurs droits de prescription, en ajoutant à la liste les chewing-gums à la nicotine.
Ces promesses vides n’ont fait qu’enflammer le mouvement. Les maïeuticiennes revendiquent une considération professionnelle et salariale par l’obtention du statut de praticien hospitalier. 80% des maternités sont désormais en grève illimitée.
La profession, composée à 98% de femmes, s’est ensuite tournée vers Madame Vallaud-Belkacem, ministre des droits de la femme. En vain. Elle reste imperturbablement sourde-muette.
Point positif pour « MST » :  son image de féministe active n’a pas été entachée.
Malgré leur importante mobilisation sur les réseaux sociaux et un regroupement devant les locaux de France Télévision, le silence de la presse demeure. Mais n’en sont-elles pas en partie responsables ?
En effet, l’abondance de termes techniques et médicaux dans les communiqués et les slogans des sages-femmes rendent leur message incompréhensible et inintéressant pour l’opinion publique, qui serait plus sensible à  leurs problèmes de chômage ou aux avantages qu’y gagnerait la Sécu.
Le mutisme médiatique, une réponse au verbiage médical ?
Caroline Dusanter
Sources
Laparisienne
L’express
Onssf
Anesf
Lenouvelobservateur
Ordresagesfemmes
Vidal