Sauver la presse masculine ? Oui, mais en première !
Yes, the good life, to be free and explore the unknown,
Like the heartache when you learn you must face them alone,
Explorer l’inconnu, timidement, craintivement, mais toujours avec un certain panache, une curiosité indéniable… Voilà tout le charme du voyage, de l’exploration.
Le goût de l’ailleurs est intrinsèque à tout bon veilleur médiatique, et il ne fait aucun doute que la mondialisation a renversé la tendance : il n’y a plus besoin d’acheter un billet à un prix exorbitant pour rencontrer l’autre: celui-ci, désormais, se déplace jusqu’à nous.
Cela, «The Good Life», un nouveau magazine bimestriel masculin qui a choisi pour cible l’homme d’affaire ouvert sur le monde, l’a bien compris.
«Bienvenue sur Good Life Airways, merci de bien vouloir attacher vos ceintures et relever vos tablettes. Décollage immédiat»… C’est ainsi que nous accueille une voix féminine et suave sur le site de «The Good Life», accompagnée de l’image animée d’un avion en plein envol.
Le ton est annoncé: la lecture de ce magazine s’imposera comme un voyage. Le clin d’oeil à Frank Sinatra et sa chanson «The Good Life» se lit comme une volonté d’afficher un charme rétro, celui du voyage dans le temps. Mais clairement, la tendance est dans l’envol: le magazine prend pied en France, mais il ne compte pas s’y laisser embourber ; et compte faire parcourir le monde au lecteur à travers 354 pages qui brassent les tendances internationales.
On y découvre tout ce qui pourra faire rêver le citadin du XXIème siècle: des expositions à dénicher «autour du monde», des «city guides» bien garnis, des interviews de décideurs internationaux… Car oui, le directeur de «The Good Life», Laurent Blanc, a sans nul doute saisi une chose : désormais, le citadin moderne ne s’identifie plus à un espace restreint, celui de son quartier, de sa ville, ou même de son pays; mais à un désir d’exotisme et de reconnaissance qui se passe bien de frontières.
Avec ce magazine, la France poursuit une lancée insufflée par la Grande-Bretagne, qui avait elle-même lancé le périodique «Monocle» en 2007. Sage résolution, lorsque l’on sait à quel point la presse masculine actuelle se désinhibe et perd en substance au regard des besoins toujours plus variés des consommateurs.
La première «Une» du magazine, quant à elle, marque bien la ligne de conduite du magazine: la carte de Bombay figure l’exotisme; de même que le cactus implanté dans un Leica. La voiture de collection rappelle que la cible est bien masculine, et le modèle réduit de l’avion Air France évoque également la cible (l’homme d’affaire) mais se veut aussi autoréférentiel: et si le voyage, c’était le magazine lui-même ?
Alors, amoureux de l’étranger… Vous n’avez plus qu’à décoller !
Lucas Vaquer
Merci à Mikael Zikos et The Good Life pour leur coopération
Crédits photo : ©IDEAT/The Good Life