Publicité et marketing

#MANNEQUINCHALLENGE: le défi viral, nouvelle arme de com

Né dans un lycée de Jacksonville, Floride en octobre dernier, le #MannequinChallenge est un défi lancé aux internautes. Il s’agit de filmer une courte vidéo durant laquelle les personnes enregistrées s’arrêtent immobiles au milieu de leurs actions, selon une mise en scène bien élaborée. D’une simple activité ludique à une véritable stratégie marketing, analyse d’une nouvelle arme de communication.
Affirmation d’un modèle
Ce défi tire son nom de la traduction et signification du mot « mannequin » en anglais. En effet, le mot renvoie au mannequin articulé qui sert de présentoir aux vêtements dans les vitrines et rappelle donc l’immobilité.

L’immobilité dans le #MannequinChallenge est très intéressante à commenter car très paradoxale : le format même de la vidéo implique un mouvement dans le temps, observable grâce à l’affichage des secondes qui défilent en bas de l’écran. La dimension virale qui caractérise le modèle du challenge entre elle-même en contradiction avec cette immobilité mise en avant.
Ce défi de l’immobile s’est ainsi répandu à la vitesse de la lumière sur tous les réseaux sociaux.
Le « challenge », ou illusion d’une « communauté internet »
Le « challenge » ou défi fait désormais partie des traditions autour desquelles les internautes trouvent une certaine cohésion de groupe. La présence de défis sur Internet est devenue la norme, une sorte de rituel de passage pour se sentir intégré au mouvement des réseaux sociaux, qui poussent à s’exposer toujours plus. On peut dès lors invoquer d’autres défis qui n’auront échappé à personne tant ils ont été omniprésents sur Internet pendant des semaines, tel que le #HarlemShake, premier défi devenu viral, mais également le #CalculChallenge, ou encore plus récent le #UNameItChallenge, qui consiste à associer une chorégraphie au remix d’une chanson dans laquelle sont énumérés les aliments essentiels au repas de Thanksgiving.
Les défis s’inscrivent dans une durée limitée, leur popularité s’estompe en général au bout de quelques semaines. Il est dès lors intéressant de noter le caractère éphémère de ces défis, face à ce qui semble devenir une permanence du phénomène du défi en tant que modèle et canal de la viralité.
Le format du challenge touche toutes les couches de la société, ce qui accentue encore une fois son rôle dans une cohésion de la sphère internet. En effet, sont impliqués dans le phénomène autant d’ « anonymes » que de stars du rang de Beyoncé. Cela constitue aussi l’attrait du modèle, car il donne l’impression d’une proximité. Il donne l’illusion que la vie des célébrités est à notre portée.
L’avènement de la toute-puissance de la viralité
Sans le vouloir, en choisissant la musique Black Beatles de Rae Sremmurd, les adolescents qui ont inventé le principe du #MannequinChallenge ont permis au duo d’atteindre la première place du Billboard #Hot100, le classement de singles le plus prestigieux et le plus emblématique de l’histoire de la musique américaine. Voilà qui montre la force irrésistible du modèle du challenge.

Bien sûr, récupérer ce challenge créé par des adolescents pour des adolescents, c’est apparaître jeune. En reprenant les codes de la génération Z, on s’y intègre forcément. Hillary Clinton l’a bien compris. La candidate démocrate a souffert tout au long de sa campagne aux présidentielles d’une image de femme distante, loin de la réalité des Américains. L’électorat que représentent les jeunes ne lui a jamais vraiment montré son soutien, lui préférant Bernie Sanders. Qu’à cela ne tienne ! Hillary Clinton et son équipe ont donc décidé de s’adonner au #MannequinChallenge. Elle en profite pour faire passer un message plus sérieux avec touche de dérision : « Don’t stand still ! Vote today. » (« Ne restez pas immobiles ! Allez voter aujourd’hui. »).

Les politiques et les marques ne sont pas les seules à se tirer la couverture, d’autres acteurs  entrent en jeu : les associations. La récupération du #MannequinChallenge par des organismes dont le but est de récolter des fonds pour la recherche sur diverses maladies rappelle évidemment le #IceBucketChallenge, né en août 2014. Ce défi avait été inventé par l’organisation ALS Association, qui œuvre pour la recherche sur le SLA, maladie dégénérative des neurones. L’initiative avait connu un véritable succès, mais avait aussi été l’objet de critiques de la part d’activistes du mouvement #BlackLivesMatter, qui venait alors d’apparaître. Les activistes #BlackLivesMatter accusaient surtout les médias de détourner l’attention en ne parlant que du #IceBucketChallenge et par conséquent d’ignorer les enjeux du mouvement.
Ayant retenu la leçon de l’impact que peut avoir un challenge, le mouvement #BlackLivesMatter utilise à son tour ce gimmick pour dénoncer un système judiciaire raciste et les violences policières.

Ces multiples détournements du #MannequinChallenge par différents acteurs sociaux sont la preuve que la stratégie de la viralité a pris le pas dans le domaine de la communication. Avec le #MannequinChallenge, la récupération d’un élément de culture internet populaire est officiellement devenue un outil marketing qui s’avère très efficace.
Mina RAMOS
@Mina_celsa
Sources :
• VICTOR Daniel, Mannequin Challenge is the new viral sensation you probably can’t avoid, New York Times, 7/11/2016, consulté le 29/11/2016
• KORNHABER Spencer, Finding meaning in the Mannequin Challenge, The Atlantic, 18/11/2016, consulté le 29/11/2016
• ENCALADA Debbie, Mannequin Challenge Video Spotlights Police Brutality, Complex Mag, 11/11/2016, consulté le 01/12/2016
• BRADLEY Diana, How 9 brands are taking part in the Mannequin Challenge, PR Week, 08/11/2016, consulté le 03/12/2016
Crédit :
• Hans Boodt Mannequins

 

Publicité et marketing

Du pareil au mème

Ci-dessus, l’enfant qu’on ne présente plus. A l’origine un bébé sur une plage, il a fait le tour de la toile et a été baptisé « Success Kid ». Les plus pessimistes l’ont surnommé « I Hate Sandcastles ». Quoi qu’il en soit son histoire ne s’arrête pas là. En février 2012 il devient la star d’une campagne de publicité de la marque britannique Virgin Media. Vous avez vu l’avant, voici l’après :

Récemment, Yomoni a lancé une campagne de publicité basée sur la rhétorique du mème, posant ainsi la question de la pertinence d’une telle stratégie, de plus en plus discutée et parfois préconisée dans le milieu du marketing.
Je suis bilingue web, viens on parle !
Le mème est « un anglicisme utilisé pour décrire un élément ou un phénomène repris et décliné en masse sur internet ». Il peut prendre la forme d’une vidéo, mais on le connait plus souvent sous celle d’une photo, reprise et détournée au moyen de phrases humoristiques surimposées. Il s’agit souvent d’images insolites ou drôles qui se prêtent à une multitude d’interprétations. Il ne tient alors qu’à l’internaute de faire preuve d’imagination, de créativité et d’humour. Ce dernier élément est essentiel au mème et constitue un des ressorts majeurs pour une campagne publicitaire. De plus en plus, les marques cherchent à établir une relation avec leurs publics plutôt que de vendre directement un produit. Passer par le rire ou le sourire est un moyen d’entrer en contact avec des publics potentiels ou déjà constitués. Le capital sympathie du mème est grand et favorable à la marque qui se le réapproprie.
Il est également pour la marque une manière de montrer patte blanche. Si elle s’adresse à un public plutôt jeune (les moins de 40 ans), l’utilisation du mème permet de lui fait comprendre qu’elle parle sa langue. En s’appropriant les codes de la culture web que ce public a en commun, la marque met en place les conditions d’une connivence qui ne peut que favoriser, ou même renforcer, le lien qu’elle entretient avec sa cible. En voici un exemple, qui repose sur l’utilisation du « Y U NO » Guy des Rage Comics, dont la popularité ne cesse d’augmenter.

Partage-moi…
Le mème dans une campagne d’affichage est l’irruption d’une rhétorique web dans un espace extérieur au web. C’est précisément cette hybridation qui constitue l’intérêt du phénomène : internet est en train de devenir le média le plus chronophage, reprendre ses codes semble être une évolution logique et évidente des discours publicitaires qui doivent s’adapter aux usages de leurs publics. Le mème permet de capter l’attention grâce à un effet de surprise double : le format d’une part – celui d’un panneau d’affichage dépasse largement celui d’un écran d’ordinateur et crée une impression de gigantisme amusante – et la présence encore rare des mèmes dans les espaces d’affichage. Sachant que la problématique principale pour les publicitaires est celle de capter et de retenir l’attention, les mèmes sont une réponse encore originale et pertinente.
Par ailleurs, le mème est un phénomène viral fondé sur la reprise et le détournement. En reprenant un même ou en créant un même, une campagne publicitaire incite à la reprise de son contenu et impulse une dynamique favorable à la marque. Celle-ci peut se reposer dessus pour créer le « buzz », une des façons les plus efficaces de faire parler de soi. Il s’agit de donner la parole à ses publics en les invitant à la réappropriation, tout en misant sur leur bienveillance du fait de la connivence instaurée.
De la pertinence de ce discours
En se reposant sur la réappropriation de son contenu par ses publics une marque s’expose cependant à l’éventualité d’un « bad buzz ». Il faut en effet accepter de perdre le contrôle sur le discours initial. Il faut également faire attention à ne pas faire du même pour du même (comme cela a été le cas pour Wonderful Pistachios… Faites-vous un avis :

 
Et de fait, les marques sont encore réticentes à l’utilisation des mèmes, surtout pour des campagnes d’affichage, en publicité. Pourtant, à en croire le nombre d’articles postés sur internet à ce sujet, le « memevertising » est une pratique qui prend de l’ampleur, surtout aux Etats-Unis pour l’instant, et qui commence à émerger en France.
Yomoni est un service de gestion d’épargne, exclusivement en ligne, qui s’est récemment fait connaître grâce à une campagne d’affichage dans le métro parisien, dont voici un échantillon :

Il s’agit d’une bonne illustration de la rhétorique du mème pour établir un premier contact (c’est la première campagne publicitaire du service) avec des cibles potentielles : humour, décalage, visuels, typographie, simplicité des messages. Par ailleurs, Yomoni fait ici preuve d’une très grande cohérence dans son discours. Etant un service exclusivement en ligne, l’utilisation d’un code du web apparaît comme naturelle et démontre ici son efficacité. Etant également un service de type nouveau, le recours à une campagne inhabituelle permet de démontrer par l’exemple son approche novatrice du monde de l’épargne.
Le même est une des évolutions que l’on peut observer dans le monde de la publicité. Il démontre la volonté de s’adapter aux usages des publics : le temps croissant passé sur internet et des phénomènes viraux qui démontrent l’appétit des internautes pour la réappropriation des contenus qui circulent. Cependant, les marques avancent avec précaution du fait de la difficulté de la mise en place d’une communication virale.
Sophie Miljkovic
Sources:
L’ADN, Yomoni, première campagne de communication. In : L’ADN. 18/01/2016
Bouilhot, Elodie, La réappropriation des mèmes internet dans la publicité est-elle légitime ? In Slideshare. Publié le 26/11/2014.
Cléry, Hugo, Quand la publicité récupère la culture internet. In : Blog du modérateur. 11/09/2012
Markowski, Jordan, The Best Examples of Meme Marketing. In : Sparksheet. 10/04/2013
Vaughan, Pamela, 10 Popular Memes Masquerading as Marketing Campaigns. In: Hubspot Blogs. 07/06/2012
Wikipedia, Mème internet
Crédits photo:
http://blog.hubspot.com/blog/tabid/6307/bid/33197/10-Popular-Memes-Masquerading-as-Marketing-Campaigns.aspx
https://www.yomoni.fr/blog/premi%C3%A8re-campagne-de-pub-pour-yomoni
http://knowyourmeme.com/memes/success-kid-i-hate-sandcastles

Guy Cotten
Publicité et marketing

Scrollez ou coulez !

Si vous n’êtes toujours pas allé sur ce site, je vous conseille de brancher votre casque, d’éteindre la lumière et de passer en mode plein écran pour vivre  totalement l’expérience étrange (et un chouïa traumatisante) de sortie en mer.
Vous vous trouvez mystérieusement plongé dans un film tourné en première personne où vous incarnez Julien, homme expérimenté en mer sur son voilier avec un certain Charles pas très débrouillard. Les deux français semblent partis pour une excursion au large entre amis sur un joli bateau avec une météo digne de la côte d’azur quand tout bascule…
Vous vous prenez la baume (erreur d’amateur) et tombez à l’eau.
On comprend assez vite que l’expérience a pour but de nous sensibiliser aux questions de sécurités vitales sur un bateau auxquelles on ne pense pas vraiment. La vidéo semble s’inscrire dans la veine des campagnes choc de sensibilisation qui marchent plutôt bien de nos jours.
Procédé pas très innovant donc, me direz vous, mais c’est sans compter le caractère immersif et interactif de l’expérience : vous n’êtes pas simples spectateurs de l’action, vous êtes virtuellement en train de vous noyer et devez vous battre pour rester hors de l’eau. Enfin, vous devez scroller sans relâche.
Finalement, vous vous noyez et les messages suivants apparaissent :
Vous vous êtes noyés au bout de X minutes.
En mer on se fatigue plus vite qu’on ne le croit.
Portez un gilet de sauvetage.
Par GUY COTTEN L’abri du marin.
Et c’est là qu’on découvre que tout le site à l’apparence d’un jeu vidéo immersif et très bien réalisé est en réalité une publicité pour Guy Cotten, qui ne s’avère pas être un artiste réalisateur s’essayant aux jeux vidéo mais une société bretonne spécialisée dans les vêtements de protection en milieu marin.
L’idée géniale du site mystérieux et de l’expérience interactive vient de l’agence de communication CCM BBDO qui réalise là un coup de pub magistral pour l’entreprise bretonne. La campagne n’a d’ailleurs pas tardé à devenir virale de la campagne (à ma dernière tentative, c’était quelques 2 924 027 internautes qui avaient virtuellement coulé), les boutons de partage sur les réseaux sociaux étant accessibles à tout moment en bas de la page et visibles à la fin.
Une campagne inspirée
 Les références au monde du jeu vidéo et des cinématiques interactives sont claires et c’est ce qui rend vraiment intéressant le procédé de communication. On ne partage pas le site pour prévenir des risques du non port de gilet de sauvetage mais pour voir combien de temps nos collègues ou amis vont tenir à scroller et accessoirement savoir à quel point cela a été perturbant pour eux.
Le côté « choc » d’incarner quelqu’un qui lutte pour se maintenir à la surface a tout du film d’horreur. Le procédé d’immersion par la caméra en première personne a fait le succès de nombreux films du genre tels que les célèbres REC et Cloverfield. Il n’est pas non plus sans rappeler les jeux vidéos d’horreur comme FEAR qui ont aussi un très grand nombre de joueurs. Avec un tel univers en toile de fond, il n’est pas étonnant d’avoir entendu parler de cette campagne sur un réseau social de gamers à la moyenne d’âge de 30 ans comme cela est mon cas. Si c’est là la cible de cette campagne, l’angle est d’autant plus intelligent que l’on va forcément repartager le site à nos amis, parents, connaissances au pied marin amoureux de la navigation ou au moins qui partent en vacances en bateau. Là sont les vrais potentiels acheteurs de superbes gilets orange et autres accessoires de survie fluorescents.
Chapeau bas pour cette idée géniale donc. En effet, exception faite des mordus de sports maritimes, la plupart d’entre nous n’aurions sûrement jamais entendu parler de Guy Cotten et de ses gilets de sauvetages sans une telle expérience.
 Rimond Leïla
 Sources :
Sortieenmer.com
Meltybuzz
 

Rémi Gaillard
Société

Est-ce en riant de tout qu’on fait n’importe quoi ?

 
La nouvelle vidéo de Rémi Gaillard, intitulée « Free Sex », fait partie des derniers bad buzz en date sur la toile. Cependant, le concept de la vidéo en question, somme toute assez simple, fait débat : par un jeu visuel de perspective dont il a le secret, l’humoriste montpelliérain du web mime l’acte sexuel avec des inconnues qui ne savent pas de quoi il en retourne.

Si au vendredi 28 mars la vidéo a déjà enregistré 1,8 millions de vues sur YouTube, elle est loin de faire l’unanimité. En témoignent les articles sur le site de Libération Next ou du Plus du Nouvel Obs, mais aussi les commentaires très partagés, et souvent cinglants, des internautes, dans un français certes pas toujours très correct, sur la vidéo et les réseaux sociaux. Sur YouTube, la vidéo a même été interdite au moins de 18 ans.
Deux types de polémiques concernant la vidéo, relativement distinctes et totalement liées, peuvent ici être identifiées.
D’abord, une polémique qui rejoint en bien des points le « slut-shaming » déjà traitée par FastNCurious la semaine dernière. Elle oppose celles et ceux qui voient dans cette vidéo une énième provocation sexiste et une culture du viol à ceux qui y voient un nouveau pied de nez de l’humoriste anticonformiste et une blague franchement drôle.
Le deuxième type de polémique qui ressort des articles et commentaires semble plus essentielle à la nature même de la grande majorité des buzz et clashs sur le web et tient dans la question suivante : peut-on rire de tout ? Les partisans du oui se réclament souvent d’un Desproges et s’en prennent de façon véhémente sur le web à celui et ou celle qui osera critiquer la vidéo, en lançant un absurde quoiqu’efficace « tu n’as qu’à aller voir ailleurs si ça ne te plait pas ». A l’inverse, les partisans du non, qui sont ici, pour la plupart, des partisanes mais pas seulement, se réclament de principes dits supérieurs en rapport avec la dignité humaine et la libération de la femme, et s’en prennent avec dédain à ceux dont l’humour est affublé du qualificatif d’écervelé. Des exemples ci-dessous – parmi tant d’autres :

Il ne s’agit pas ici de dire qui a tort ou a raison, pas plus que de dire si oui ou non on peut rire de tout. Nous ne pourrons tout au plus que vous renvoyer à une vidéo de Minute Papillon qui apporte quelques éléments de réponse intéressants à cette dernière question.
Car ce qu’il faut peut-être vraiment voir dans cette vidéo, c’est le virtuose de Rémi Gaillard, non pas tellement dans son humour, mais dans son utilisation et dans sa compréhension de la nature du web 2.0, sur lequel il a fondé tout son succès. Moqueur des plateaux télé et autres émissions, l’humoriste s’est toujours tenu à distance du petit écran, plus à l’aise sur son terrain de jeu initial dont il maitrise les ressorts.
Celui-ci ne semble en effet pas du tout s’émouvoir des réactions négatives, et semble même désireux d’alimenter la polémique :

En effet, le web 2.0 se focalise sur la relation et les utilisateurs. C’est le principe même des réseaux sociaux et de l’user-generated-content, qui sont les clés de voute de l’humoriste, mais aussi de toutes les autres stars actuelles du web. Mais avec la relation vient toujours sa dégénérescence, et c’est souvent le conflit et sa mise en spectacle qui prennent le pas sur le partage. Pas étonnant que fleurissent sur Internet des commentaires injurieux dans des clashs collectifs en tout genre, qui s’éloignent souvent toujours un peu plus des thèmes de départ.
Or, peut-être faut-il rappeler ici que l’humoriste a récemment sorti un film, « N’importe-qui », qui n’a malheureusement fait que 130.000 entrées. Un échec commercial qui n’a rien d’étonnant si l’on considère la nature de la notoriété de Rémi Gaillard, consubstantielle de l’avènement de cette nouvelle ère du Web.
Alors, l’humoriste en mal de popularité, qui maitrise largement les arcanes de ce vaste espace médiatique, aurait-il volontairement orchestré le Bad buzz ?
Mais plus important encore : l’avènement du web 2.0 se conjuguerait-il avec celui d’une interactivité essentiellement conflictuelle ?
 
Clarisse Roussel
Sources :
Leplus.Nouvelobs.com
Next.liberation.fr
Leparisien.fr
Unejeuneidiote.tumblr.com
Cinetelerevue.be

Scarlett Johansson
Publicité et marketing

Super Bowl 2014 : l'avènement de la conscientisation de la publicité virale

 
Véritable institution pour les passionnés de football américain aux Etats-Unis, le Super Bowl est aussi devenu au fil des ans un événement important pour les publicitaires et les annonceurs désireux de bénéficier d’un écran publicitaire inestimable en termes de visibilité. Ainsi, c’est à ceux qui auront eu les moyens de dépenser quatre millions d’euros pour quelques secondes de spot que reviendra l’honneur d’être diffusé lors du championnat. Et l’enjeu est de taille, puisque l’évènement retransmis à la télévision américaine réunit chaque année plus d’une centaine de millions de téléspectateurs et est aussi massivement commenté et relayé sur les réseaux sociaux. Un pic d’audience annuel dont les annonceurs ont tout intérêt à profiter !
Chaque année, les heureux élus conçoivent donc un spot spécialement pensé pour sa diffusion lors de l’évènement, rivalisant d’inventivité et de moyens. Les films publicitaires sont ainsi conçus et annoncés comme de véritables points d’orgues d’une campagne. Une guerre marketing qui pousse les marques à proposer des spots assurément efficaces et dans lesquels on retrouve des éléments récurrents : animaux parlants, bébés à l’humour décapant, actrices les plus connues…
C’est dans l’optique de se moquer de ces codes que Volkswagen a décidé de les rassembler dans le teaser du spot que la marque proposera durant l’évènement. Destiné à piquer la curiosité du public avant la diffusion du véritable film lors de la finale, il rassemble chiots, poneys, bébés, célébrités et sumos afin de tourner en dérision les spots habituellement présentés lors du Super Bowl. La marque de voiture allemande n’a pas été la seule à jouer avec cette recherche du viral à tout prix et sa conscientisation (1). Puisque la course à la diffusion virale est ici explicite et sciemment revendiquée par la marque, elle se retrouve donc face à un public prévenu et conscient de la stratégie qui est ici mise en œuvre. Mais le propre d’une stratégie publicitaire n’est-il pas que celle-ci ne soit pas décelée par le public ? Dès lors, il devient possible de se demander dans quelle mesure un tel paradoxe peut être mis au service de la stratégie des marques concernées.

Du partage spontané à l’incitation, une nouvelle forme de marketing viral ?
Rappelons que le marketing viral  est un mode de promotion par lequel le public assure l’essentiel de la diffusion du message publicitaire en le recommandant spontanément à ses proches ou à un réseau de connaissances. L’effet de buzz sensé être produit par cette légère satire est donc paradoxalement une illustration de ce que tente de dénoncer Volkswagen. En effet, le film relayé par les aficionados sur les réseaux sociaux, a été pensé dans une stratégie de marketing viral, au même titre que les publicités qu’il dénonce. Et si l’ambivalence de ce spot soulève bien l’hypothèse que la conscientisation de la logique de marketing viral pourrait devenir une nouvelle stratégie, le film réalisé par la marque Sodastream nous permettrait de l’affirmer.
Cette dernière a en effet récemment signé un contrat avec l’actrice Scarlett Johansson qui devient donc sa première égérie, obtenant en prime une apparition remarquée dans le spot qui sera diffusé lors du SuperBowl 2014. Le film commence par une présentation pour le moins sérieuse du produit et de ses bénéfices par la belle blonde vêtue d’une blouse blanche, rappelant un simple discours de prescription. Mais même si l’image véhiculée par l’actrice est sans conteste plus vendeuse que celle de Mac Lesggy dans une publicité pour une célèbre marque de brosse à dents, la présentation du produit n’est en fait ici qu’un prétexte et le spot prend véritablement toute sa profondeur lorsque S. Johansson lance d’un air faussement candide : « If only I can make this message go viral… ». S’ensuit donc un show sexy sans réel rapport avec le produit où l’actrice met à profit tous ses atouts charme, avec en prime un petit message aux concurrents directs de la marque : « Sorry Coke and Pespi ».
Un spot plein d’autodérision où la conscientisation de la recherche du viral par la marque devient une stratégie à part entière. Un phénomène marketing nouveau puisque même si le principe d’une diffusion virale est déjà perçu par les annonceurs comme un moyen peu coûteux et avéré d’augmenter sa visibilité, il n’avait jusqu’ici jamais fait l’objet d’un détournement. Pour autant, cette stratégie semble pertinente au regard de la prise de conscience par les consommateurs des moyens mis en œuvre par les marques pour attirer leur attention. De plus, étant donné que les consommateurs sont aujourd’hui passés maîtres dans l’art de déjouer les codes publicitaires, le pari de la transparence peut sembler être une réponse judicieuse.

Pour autant, le fait d’aller à l’encontre du fonctionnement même du marketing viral en cherchant à pousser au partage ne pourrait-il pas créer un phénomène de rejet de la part du public ? En effet, rappelons que le principe du viral est basé sur le partage d’un contenu pour sa qualité, son originalité ou encore son caractère divertissant. Une propagation qui est donc bien sensée se faire d’elle-même et non sur la recommandation du créateur du contenu. Il s’agit ici d’un renversement du principe du viral qui voudrait que ce soit au public de juger si un contenu est assez bon pour être partagé. Le danger de l’utilisation du paradoxe entre la recherche du viral et sa conscientisation dans des spots comme celui de Sodastream pourrait donc bien être le fait que la marque décrète elle-même son film comme étant viral, et pousse en quelque sorte le spectateur à partager pour partager.
En conclusion, le tour de force des publicités les plus partagées durant les éditions précédentes du SuperBowl, à l’image de celles de Pepsi ou de Coca Cola, ne serait-il pas d’avoir réussi à susciter l’engouement nécessaire au partage par le public sans avoir à l’y inciter ?
Amandine Verdier
(1)  Conscientisation : Ici, action de conscientiser, de faire prendre conscience de la stratégie de marketing viral qui a été mise en place.
Sources :
Forbes.com
Theguardian.com
Adweek.com
Crédits photos :
Businessinsider.com

1
Culture

Le buzz aveugle, c’est risqué. La preuve.

 
Le titre vous aura probablement aiguillés. Le sujet du jour est l’honnie vidéo virale « Ça sent le sapin », mise en ligne par Cuisinella le mercredi 12 Décembre.
Qu’y voyait-on ? Une fausse caméra cachée (enfin, si l’on ne se fie pas au message d’ouverture) dépeignant d’innocents quidams frappés sans crier gare par un sniper, en pleine rue. Les balles du tireur n’étaient que des paint balls, mais alors que les victimes criaient leurs grands dieux qu’elles n’étaient pas blessées, une équipe urgentiste venait les enlever. Quelques plans – et une séance d’électrochocs bien sentie – plus tard, elles étaient jetées dans un cercueil, livrées à une panique mollement jouée avant de bondir de leur prison soudainement déverrouillée. Tout ça pour se retrouver face à un poster clamant « N’attendez pas pour en profiter », les « piégeurs » surgissant pour applaudir une victime finalement assez amusée par la situation. Vous je ne sais pas, mais personnellement je n’aurais pas exactement souri.

Tout cela visait évidemment à générer un buzz instantané, et buzz il y eut. L’ennui fut qu’en quelques heures, Twitter se mit à bruisser de condamnations abondantes et variées. Les consommateurs potentiels dénonçaient l’aspect sordide du clip tandis que les professionnels sautaient sur l’occasion pour expliquer à quel point leur propre approche aurait été meilleure. Un fail de l’ordre du cas d’école, en somme, que l’on a immédiatement comparé à l’homme nu de La Redoute déjà mis à l’honneur sur FastNCurious.
L’opération était donc tout à fait désastreuse. Mais rien n’empêchait d’élaborer une communication de crise. Rien, sauf peut-être l’inexistence de Cuisinella sur les réseaux sociaux. La marque a opté pour la solution la plus radicale, et a tout bonnement rendu sa vidéo privée, sans grand effet comme en atteste le lien ci-dessus. Cette reculade vite ridiculisée était accompagnée d’un mea culpa guilleret dont le smiley final devait ajouter au tollé général. Reconnaissons cependant une certaine bravoure à la marque, qui a pris le risque le 20 Décembre d’être de nouveau mise en scène dans une vidéo. Il s’agissait cette fois-ci d’une interview d’Anne Leitzgen, PDG de la marque, par le blogueur Cédric Deniaud. La présidente y justifiait la mise en ligne de « Ça sent le sapin » sans beaucoup changer la ligne de défense déjà établie. Mais elle se démarquait en osant revenir sur un bad buzz qui était pourtant presque retombé, et en assurant que  la communication de Cuisinella n’en serait pas plus timorée en 2013.
Mais quelle fut la véritable erreur de Cuisinella et de son agence, Change ? Comme le communiqué le souligne, les publicités de la marque (presque uniquement télévisuelles jusqu’ici) avaient toujours affiché un goût certain pour le décalage. Lequel était parfois douteux, ici en ce qui concerne l’image de la Femme. Le plan global était également mûrement réfléchi : au clip coupable, inspiré selon Change par l’imaginaire des digital natives (entendons un mix de Call Of Duty, Dexter et The Walking Dead) devaient succéder deux autres, respectivement inspirés du SAV d’Omar et Fred et de Bref, avec le fameux « N’attendez pas pour en profiter » comme fil conducteur.
La marque comptait donc faire une entrée fracassante dans la communication digitale, touchant au gros des centres d’intérêts des internautes français et installant au passage un slogan qui aurait peut-être pu servir de base déclinable à l’avenir. La première faille dans cette logique était évidemment le risque pris. Il s’agissait ici de buzzer pour buzzer, sans disposer, comme nous l’avons vu, d’une présence virtuelle suffisante pour amortir l’impact d’un échec. En outre, aussi provocantes soient-elles, les publicités habituelles de Cuisinella montrent toujours… une cuisine, et se raccrochent à tout le moins à la thématique du couple pour évoquer la vie de famille. L’évidence dicte que toute marque communique en premier lieu sur des valeurs connues et familières. La tentation de les abandonner à l’occasion de ce saut numérique est compréhensible, puisque les cibles étaient ici les fameux digital natives. Et en particulier les vingt-trente ans, logiquement peu sensibles au thème de la famille. Mais voilà, le reste de la population dispose également d’une connexion Internet.
Second pied-bot : la perception des digital natives eux-mêmes. Certes, la violence et les scènes de pure terreur sont monnaie courante dans la majorité des fictions que nous consommons quotidiennement. Mais elles ne sont que cela. Des fictions. Les publics de Cuisinella ont précisément rugi parce que la « réalité » du clip annihilait le recul moral que chacun concède en regardant un film ou une série. La soudaineté de la scène a causé l’effet de surprise voulu, mais son contenu a donné la nausée.
Et de manière plus pragmatique, ces mêmes publics se sont certainement un peu sentis pris pour des cons. La caméra cachée est une recette efficace, mais elle a comme impératif de mettre immédiatement le spectateur dans la confidence. Or Cuisinella a menti sur la réalité du piège lui-même, trahi par un jeu d’acteur trop peu poussé – peut-être intentionnellement, justement pour ne pas aller trop loin dans le choquant.
A titre d’exemple, rappelons le « Push to add drama » de la TNT Belge, qui avait exploité presque exactement les mêmes voies en évitant chacun des écueils vus ici. Peut-être que tout cela manquait simplement de motardes en bikini.
 
Léo Fauvel
Sources :
Huffington Post
Le Plus – Le Nouvel Observateur, ici et là
BugsBuzz
Twitter

Image du film de la sécurité routière sorti début 2012 par Publicis Consultants sur les dangers de la route
Publicité et marketing

Un conducteur choqué en vaut deux

Voici le troisième volet d’une campagne en 3 temps menée par la Sécurité Routière, toujours bien décidée à nous rendre plus responsables ! En effet, même si le nombre de tués baisse d’années en années en France, elle n’en reste pas moins un des pays les plus concernés par les accidents de la route (encore 3 970 accidentés en 2011). C’est pour cette raison que la Sécurité Routière continue son travail et investie aujourd’hui dans des campagnes toujours plus transmédia. Il est donc possible de voir un nouveau film à la télévision depuis janvier, au cinéma depuis le 1er février, ainsi que sur facebook, sur msn et sur youtube (sans parler des relais média gratuits).
Après « Insoutenable » et ses 3 millions de vue sur Youtube en 2011 :

Et le film « électrochoc » décembre dernier :

Voici donc le premier film de Publicis Consultants pour l’organisme : 45 secondes pour « réveiller les consciences » et rappeler les principales causes des accidents de la route. Ce film fait partie d’une nouvelle campagne de sensibilisation demandant à chacun d’être acteur de la sécurité routière avec ce message « Tant qu’il y aura des morts…il nous faudra agir pour une route plus sûre ». Découvrez, en noir et blanc, 45 secondes d’images réelles mêlées à des images de fictions plus poignantes les unes que les autres :

Pour soutenir le film, l’agence a également prévu un espace de dialogue sur ce site. Le tout formant une campagne numérique conséquente.
 
Marion Mons
Sources :
©Le Parisien – ©Stratégies – ©Sécurité Routière – ©Publicis Consultants – Communiqué

2
Twisted Metal "Shoot my truck" Capture d'écran
Société

Quand le digital devient trop érotique

Être digital, tel est le mot d’ordre de tout bon communiquant désireux de percer aujourd’hui. Le terme revient partout : il est tout aussi bien substantif qu’adjectif, nous sommes tous des « digital natives » ou « digital immigrants », les plus jeunes sont nés dedans, les autres évoluent à ses côtés en tentant de l’apprivoiser. Tant et si bien que l’on commence à avoir un peu de mal à distinguer clairement ce qu’il renferme. L’émergence d’un nouveau « mot besace » ? Peut-être.
Suis-je digital si j’ai un Smartphone et que j’utilise tous les jours mes applications favorites ? Suffit-il d’être sur Facebook et Twitter pour être digital ou faut-il au contraire maîtriser parfaitement la technicité de ces nouveaux outils pour pouvoir vraiment se dire acteur du concept?
Tirer sur un camion au milieu du désert, à balles réelles, simplement en appuyant sur la touche espace de son clavier, ça aussi c’est possible grâce au digital. Les mots ne trompent pas, c’est bien dans le Digital Post n°86 de l’agence DDB° que j’ai pu trouver le sujet de cet article.
Le jeu vidéo de combat motorisé Twisted metal, sorti en 1995 sur PlayStation chez Sony Computer Entertainment, va bientôt être réédité sur PlaySation 3. En attendant sa sortie, la marque lance donc une forme de jeu via un site internet créé à cet effet. « Shoot my truck », invite ainsi les internautes à s’inscrire afin d’avoir peut-être la chance de pouvoir tirer à balles réelles, avec une vraie mitraillette sur un camion en plein désert. Le concept est ici de reprendre la base du jeu qui consiste grosso modo à survivre dans une arène à bord d’un véhicule blindé et massivement armé. Pour être le dernier pilote en lisse, il faudra donc détruire tous les véhicules concurrents d’où l’idée d’illustrer « réellement » le jeu vidéo.

L’internaute se trouve alors en mesure d’agir sur le réel de façon violente par l’intermédiaire d’internet et de l’outil digital. Il a la possibilité de se déresponsabiliser de son acte, de se cacher derrière cette barre d’espace devenue mitraillette.
En conséquent, la frontière entre le monde virtuel et le monde physique devient, par le prisme numérique, de plus en plus réelle. N’oublions pas que dans digital, il y a chiffre mais il y a surtout « doigt » avec cette notion de touché. Et si le tact est une forme de « touché sans toucher » selon le mot de Derrida, alors cette utilisation du digital fait preuve de mauvais tact en créant une puissance hypocrite chez le participant, ne servant ni plus ni moins qu’à étancher sa soif de violence facile et sans conséquence. L’idée n’est pas ici de condamner mais bien de mettre en garde. J’ai d’ailleurs été moi même le premier à être tenté par l’expérience quand j’en ai appris l’existence.
 Mais s’il est mauvais de considérer la dichotomie entre monde numérique et monde réel comme étant trop prononcée, il peut s’avérer dangereux, ou du moins discutable, de la rendre trop perméable.
Pour finir, revenons sur les deux principes fondamentaux de la communication énoncés par Sybille Krämer dans son article « Appareils, messagers, virus : pour une réhabilitation de la transmission » paru en 2008 dans la revue Appareil. Entendons par le « principe postal », une communication fondée sur le processus de transmission du message faisant appel à un voire plusieurs médias ; et par « principe érotique » la dimension dialogique de la communication, non instrumentale, cette pragmatique universelle d’Habermas dans laquelle la réciprocité évince le rôle du média.
Dans le cas de Twisted metal, nous assistons à la dérive d’un des aspects de la communication digitale, pourtant essentielle aujourd’hui, qui comme la viralité, tend à superposer le principe érotique sur le principe postal.
Oublier le média, fenêtre ouverte sur le réel, ou pire encore, nous cacher derrière lui : voilà l’inquiétude naissante face à certaines utilisation du digital.
 
Ambroise

1
Publicité et marketing

Curb, ou comment les anglais réinventent l'affichage

 
Le dernier coup de pub de l’agence Curb ; un « viral billboard » qui a fait le buzz ces dernières semaines sur internet. En cause, un panneau entièrement composé par des bactéries et autres sémillants germes qui dévoileront au terme de leur pourrissement… le titre d’un film. La Warner a en effet décidé de frapper fort pour promouvoir le film Contagion de Steven Soderbergh.

Les non-initiés penseront certainement à une blague de mauvais goût, une campagne anglaise « so yucky » ! Mais pourtant derrière ce petit buzz (twitter, facebook, et youtube relayent l’opération !)  qui  fait son chemin se cache une agence de pub londonienne qui n’en est pas à son premier coup d’éclat. Vous noterez évidemment la totale cohérence du plan de com’ (contagion-germes-bactéries)  sur cette campagne. Toutefois le but de l’agence n’était pas de marquer les esprits avec une campagne choc et isolée, mais bien d’affirmer, au moyen de cette campagne, sa philosophie.
C’est en effet dans ce créneau qu’a décidé de s’engouffrer l’agence Curb en créant des publicités qui respectent au maximum l’environnement ! Intéressant donc quand on sait que la publicité est un milieu hautement énergivore. Curb s’emploie à prendre le contre-pied de ces excès et rompt avec l’imaginaire des boîtes à lettres débordantes de prospectus, de brochures et autres  panneaux lumineux en innovant toujours davantage vers le respect de la nature.
Celle qui se définit comme « The Natural Media Company » propose de réenchanter notre environnement avec par exemple le premier billboard vivant pour la publicité de la société Banrock (cet été en Angleterre) qui voulait promouvoir son action en faveur de la préservation de la nature.
Une nouvelle forme de publicité participative aussi puisqu’il est demandé au passant d’arroser l’installation, pour que cette dernière survive et histoire de donner, concrètement, un petit « coup de main » à la planète…
Pour voir en images, en vidéos les actions de l’agence : direction le site qui explique en détail les initiatives de l’audacieuse petite anglaise => L’agence Curbmedia
 
Marie Latirre

1