Non classé

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Woody Allen sans jamais oser le demander

 
Scoop
Il y a quelques jours, Dylan Farrow, fille adoptive du fameux cinéaste Woody Allen, a publié un témoignage dans le New York Times où elle raconte qu’il a abusé d’elle alors qu’elle avait 7 ans. Des allégations que le réalisateur juge « fausses et honteuses ». Retour sur une dénonciation qui fait polémique, à quelques semaines des Oscars pour lesquels le réalisateur est nominé pour son dernier film Blue Jasmine.
En janvier, lorsque Woody Allen s’était vu décerner un Golden Globe pour l’ensemble de son œuvre, son fils adoptif, Ronan Farrow, rédigeait un tweet pour le moins ironique : « Missed the Woody Allen tribute – did they put the part where a woman publicly confirmed he molested her at age 7 before or after Annie Hall ? »* Il fait ici référence à sa sœur, Dylan, qui déjà en octobre dernier affirmait avoir été victime d’abus sexuels lorsqu’elle était jeune.
La lettre ouverte de Dylan Farrow, parue dans le New York Times, explicite largement cette affirmation : « Quand j’avais sept ans, Woody Allen m’a prise par la main et menée dans un grenier sombre, qui ressemblait à un placard, au deuxième étage de notre maison. Il m’a dit de m’allonger sur le ventre et de jouer avec le train électrique de mon frère. Puis il m’a agressée sexuellement. Pendant ce temps-là il me parlait, me murmurant que j’étais une bonne petite fille, que c’était notre secret. » Ce récit, à la fois témoignage et accusation, par sa précision, n’est pas sans revêtir un caractère réaliste.
La question que pose une telle dénonciation est celle de la vérité : pourquoi l’accusation est-elle dévoilée aujourd’hui ? Simple cas de conscience ou perverse stratégie de communication à quelques jours des Oscars ? Mia Farrow, mère biologique de la victime, ne fait qu’attiser les braises en alimentant son compte Twitter. Vengeance d’une ancienne compagne, manipulation du cinéaste pour le voir évincé de la course aux Oscars, ou soutien d’une mère pour sa fille ? Autant de questions que l’on est en droit de se poser suite à cette révélation.
Woody dans tous ses états

Leslee Dart, porte-parole de Woody Allen, a affirmé que le cinéaste avait lu l’article et le considérait comme faux et honteux. Selon elle, une enquête avait déjà été menée par des experts indépendants mandatés par la Cour. Ceux-ci avaient conclu qu’il n’y avait aucune preuve crédible de l’agression. Et d’ailleurs, le réalisateur a reçu le soutien sans faille de l’un des enfants qu’il avait adopté avec Mia Farrow. Dans un entretien au magazine People, Moses Farrow accuse en effet sa mère d’avoir implanté de faux souvenirs dans l’esprit de sa sœur. Il lui paraît donc évident que Woody Allen n’a pas agressé sa sœur Dylan.
Mieux, le 7 février dernier, Woody Allen publie à son tour dans le New York Times une lettre ouverte en réponse à celle de Dylan Farrow en affirmant les propos qui suivent : « Bien sûr je n’ai pas agressé Dylan (…) J’espère qu’un jour elle saisira comment elle a été privée de la présence d’un père aimant et exploitée par une mère plus intéressée par sa colère putride que par le bien-être de sa fille ».
Ce conflit médiatique et médiatisé semble bien poser ces questions : à quelle fin faut-il utiliser les médias ? Permettent-ils de prescrire ou sont-ils le moyen de proscrire ? Doivent-ils informer, déformer ou bannir ?
La seule réponse qui soit pour le moment est la suivante : la course aux Oscars pour le réalisateur américain et son héroïne Cate Blanchett semble bien compromise.
Règlement de compte interconjugal ou dénonciation d’un crime juridique ? Telle est l’interrogation qui reste encore sans réponse à ce jour.
 
Juliette Courtillé
Sources :
Lefigaro.fr
Leparisien.fr
Francetvinfo.fr
Lemonde.fr
Crédits photos :
Actucine.com
Awfulannouncing.com
* « J’ai raté l’hommage à Woody Allen. Est-ce qu’ils ont mis le moment où une femme a publiquement confirmé qu’il avait abusé d’elle à l’âge de 7 ans, avant ou après Annie Hall ? »