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Sophia Aram, rien ne va plus pour France 2

 

Le talkshow, animé par l’ex chroniqueuse de France Inter, est un fiasco. Dans sa longue chute aux enfers, l’émission entraîne outre un bashing acharné contre la personne de Sophia Aram, un coût très significatif pour France 2.

D’abord en direct, puis enregistré durant l’après-midi et remodelé à maintes reprises. Cela ne suffit toujours pas pour faire de ce talkshow « hybride », hésitant entre un stand-up amateur et une revue d’actualité bâclée : l’Access prime time espéré de cette rentrée 2013.
Les 943 000 téléspectateurs du 16 septembre, première de l’émission, se retrouvent en cercle restreint un mois plus tard à 386 000.
Comble de malchance ? Erreur de casting ? Irresponsabilité du Directeur de l’antenne et des programmes, Philippe Vilamitjana qui a été limogé cette semaine ?
L’inquiétude est telle que certains accusent cette émission d’être à l’origine d’un effet domino, entrainant une baisse d’audience jusqu’au journal de 20h.

Une situation financière délicate :

Cette inquiétude est d’autant plus légitime, qu’avec la suppression de la publicité après 20 heures, ce créneau est plus que stratégique pour France 2. L’Access prime time rapporte habituellement à France 2 près de 30% de ses recettes publicitaires.
Mais, depuis le désastre entrainé par l’émission de Sophia Aram, le compte n’y est plus. Ainsi, alors que TF1 se targue de vendre les 30 secondes de publicité après son Access prime time entre 14 400 et 26 800 euros, à la même heure sur France 2 le prix est au rabais, entre 4 900 et 7 400 euros.

« France Inter, ce n’est pas la France »

Sophia Aram propulsée comme anchorman de ce talk-show « à la française » ne semble pas être autant à l’aise que lorsqu’elle était chroniqueuse sur France Inter.
Vous vous souvenez ? Le bon temps où elle pouvait médire sur le Tout-Paris, et faire de ses lynchages radiophoniques une tribune personnelle, ce temps est désormais révolu.
Tout comme la radio, la télévision demande une expérience bien particulière afin de capter son public. Il faut faire preuve d’adaptabilité, gage de durée, mais surtout de succès. Et c’est bien là où Sophia Aram a failli à sa mission, comme le rappelait Laurent Ruquier « France Inter ce n’est pas la France, c’est à dire que France Inter, c’est Télérama, les Inrocks … A France 2 il faut pouvoir toucher un public beaucoup plus large ».

L’irresponsabilité de France 2 :

« Le bashing » que connaît Sophia Aram est justifiable et ce n’est pas pour déplaire à certains, l’arroseuse est enfin arrosée. Cette dernière est pourtant loin d’être la seule fautive. Anne Roumanoff avait déjà échoué l’année dernière sur le même créneau horaire. La candidature de Sophia Aram a été retenue après un grand nombre de refus de la part entre autres de Stéphane Bern, Ariane Massenet ou Flavie Flament.

Pourquoi un tel choix, de la part du désormais ex Directeur de l’antenne et des programmes, Philippe Vilamitjana ? A l’heure où l’ambiance est plus à la « planification », afin de répondre aux contraintes financières qui s’imposent à tous les opérateurs publics.

Combien ça coûte :

D’après l’Observatoire des subventions, l’émission couterait par semaine 70 000 euros, avec un contrat représentant 14 millions d’euros pour la société de production Morgane. Cependant, il existe une clause de sortie si l’émission ne rencontre pas son public. Cette clause de 3 à 6 mois impose une indemnité à la société de production qui s’élèverait aujourd’hui à 50%, de dédommagements sur le contrat initial, soit 7 millions d’euros selon le syndicat de l’audiovisuel public. Un montant exorbitant, surtout lorsqu’il s’agit de nos deniers publics !

Là où la télévision devrait divertir, c’est un échec. Là où le service public devrait être performant et doublement exemplaire sur ses investissements, c’est raté.

Dites « Stop ou encore » :

Cette semaine vient d’être nommé un nouveau Directeur de l’antenne et des programmes Thierry Thuillier, excellent professionnel de l’information, mais saura-t-il relever le défi d’une grille des programmes digne de l’audiovisuel public ?
A savoir plus proche de la ligne éditoriale de la BBC avec des programmes de qualité et de divertissement. Comme avait su le faire avec talent l’ancien Président de France Télévision et présentateur de «  Des Racines et des ailes », Patrick de Carolis. Il est nécessaire pour France 2 de s’éloigner de ces talk-shows « délirants » dignes de la télévision italienne.

Cher Monsieur Thuillier, outre le désastre financier qu’elle engendre, cette émission ne redonne pas le moral aux français, il est encore temps de réagir ! Comme le rappelait, si justement, Georges Pompidou, « arrêtons d’emmerder les Français » ! Faites ce geste de salut public : Dites « Stop ou encore ».

 
Romain Souchois
Sources :
Europe 1
Le Monde
L’Observatoire des subventions
Le Parisien
Photo à la Une :
Le Huffington Post

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