Politique

Fascisme, propagande et communication – The Man in the High Castle

Pour faire réagir et créer un engagement, la communication use parfois de la provocation. En témoigne le marketing autour de la série The Man in the High Castle. La campagne d’affichage dans le métro new-yorkais ou encore le lancement de la webradio ResistanceRadio, ont créé la polémique. Une réelle mise en lumière pour la série diffusée par la plateforme vidéo Amazon qui nous invite à questionner notre rapport à la communication.
The Man in the High Castle, de quoi ça parle ?
Tirée du livre éponyme de Philip K. Dick, sorti en 1962, la série est produite par Ridley Scott et Frank Spotnitz (X-Files). Excusez du peu ! Le maître du haut château (en VF) est une série uchronique qui se demande à quoi ressemblerait la vie des Américains en 1962 si les Alliés avaient perdu la Seconde Guerre mondiale. Les États-Unis sont ainsi partagés entre les États Pacifiques Japonais, le Grand Reich Nazi et la zone neutre entre les deux.

On découvre ainsi La Statue de la Liberté faisant un salut nazi, Times Square au couleur du Reich et des svastikas sur la bannière étoilée. La série s’articule autour des conflits entre la Résistance, les Nazis et les Nippons pour récupérer une série de films (dans le roman, ce sont des livres, ils ont pensé à tout pour l’adaptation) montrant un autre passé – celui que l’on connaît – où ce sont les Alliés qui ont remporté la guerre.
Esthétique fasciste et communication.

Pour le lancement de la première saison, et en accord avec la Metropolitan Transportation Authority (MTA, l’équivalent de notre RATP), une rame fut repeinte pour reprendre l’esthétique fasciste et retranscrire dans le métro l’univers totalitaire de la série. La démarche montre l’énorme importance de la propagande dans l’espace public afin d’imposer la validité des théories de ceux qui dominent désormais.
Un choc pour certains usagers. Ces affiches étaient « irresponsables et offensantes envers les survivants de la Seconde Guerre mondiale et de l’Holocauste, leurs familles, ainsi qu’un nombre incalculable de New-Yorkais » pour Bill de Blasio, l’actuel maire de New-York. Et Adam Lisberg, porte parole de la MTA a déclaré : « À moins que vous pensiez qu’Amazon prône une invasion des États-Unis par les nazis, nos critères (d’affichage qui interdisent les affiches politiques dans les transports, ndr) sont remplis ».
Reste que la série réussit à faire parler d’elle avec ces affichages disruptifs qui manquent sans doute de contextualisation mais qui interrogent l’infraordinarité de ce qui tapisse nos transports en commun.
ResistanceRadio vs. le gouvernement Trump.

Après la deuxième saison, Amazon a lancé une webradio fictive afin de développer l’univers de la série via ce dispositif trans-media. Une référence au rôle important que joua la radio dans la Résistance avec, entre autre le célèbre « appel du 18 juin » du Général De Gaulle diffusé par la BBC. De plus, tout comme les livres du Maître du haut château du roman d’origine deviennent des films dans la série, la webradio témoigne de la remédiation et de l’intermédialité dans le travail d’adaptation. Marshall McLuhan aurait été ravi. Cependant, et tout comme pour Orson Wells et sa Guerre des Mondes, la réception donne lieu à des réactions inattendues.

 

En effet, les pro-Trump ont critiqué la webradio car elle attaquait selon eux l’actuel président. On notera ici l’ironie de l’amalgame que font ces propres soutiens entre Trump et les régimes fascistes de la série. Cette dernière se retrouve malgré elle dans la guerre contre les médias aux États-Unis.

Les opposants de Trump se tournent également vers la webradio et son appel à la résistance. Le traitement de la série et de sa communication change donc avec l’actualité géopolitique. Pourtant, comme nous le rappelle Brendan Brown, qui interprète un antiquaire, The Man in the High Castle cherche à imaginer une autre histoire et ne parle donc pas de l’usurpation des valeurs américaines. Si parallèle il peut y avoir donc, c’est avec n’importe quelle société où se joue un rapport de domination.
Une communication qui fait réfléchir !
Ce rapport de domination, justement, se retrouve dans la communication en deux temps autour la série. Si le marketing de la première saison se place du côté des dominants, la webradio est du côté des dominés. Il témoigne ainsi du rapport omniprésent dans la série entre les antagonistes et nous invite à questionner le lien entre média, espace public et espace privé. De plus, et si l’on se place dans une perspective anti-publicitaire, la communication de The Man in the High Castle dénonce un certain fascisme de la pub en démontrant le processus de normalisation. Oui, on aime les parallèles !

Mais plus sérieusement, la campagne nous rappelle également la naissance de la discipline des Sciences de l’Information et de la Communication et le traumatisme lié à la propagande. En témoignent les affiches de la campagne affublées de cette phrase : « Freedom is under control ». Un slogan aux accents orwelliens. On pourra ainsi faire un parallèle entre la série et 1984 (paru en 1949) où George Orwell montre le rôle de la propagande et de la novlangue pour assurer la soumission. À l’heure où les ventes du livre d’Orwell ont littéralement explosé, la série et sa campagne font sens aujourd’hui avec le phénomène de fake news. Bref, on a hâte de voir la promotion de la saison 3 !
Charles Fery
 
Crédits photos :
• Affiche The Man in the High Castle, Amazon.
• Carte de la répartition entre des Etats-Unis entre le Grand Reich Nazi, les Etats Japonais du Pacifique et la zone neutre, Wikipédia, The Man in the High Castle.
• Des svastikas sur Time Square, Euronews.
• Une rame du métro de New York le 24 novembre 2015 décorée des symboles de l’Allemagne nazie et de l’Empire du Japon pour la promotion de la série – TIMOTHY A. CLARY, AFP
• Capture d’écran https://resistanceradio.com/
• Capture d’écran du tweet de @ArriveBig
• Photo de l’affiche anti-trump avec l’esthétique nazie par Karen Fiorito, proudtobeademocrat.com
• Affiche de la série The Man in the High Castle, Amazon.
 
Sources :
• Delphine Rivet, La promo de The Man in the High Castle passe mal. Kombini.com. Consulté le 28/03/2017.
• Kyra, Le contexte de The Man in the High Castle. Kissmygeek.com. Publié le 25/11/2015. Consulté le 28/03/2017.
• Aochoa, Une promo étrange pour la série d’Amazon: The Man in the High Castle. Lesdessousdu7emeart.wordpress.com. Publié le 13/12/2015. Consulté le 28/03/2017.
• resistanceradio.com
• John McCarty, Amazon’s Resistance Radio The Man In The High Castle triggers Trump supporters. Thedrum.com. Publié le 13/03/2017. Consulté le 28/03/2017.
• Margaux Dussert, Amazon fâche les pro-Trump. Ladn.eu. Publié le 17/03/2017. Consulté le 28/03/2017.
• Michael Nordine, « The Man in the High Castle »: Fight the Nazis (And Piss Off Trump Supporters) by Listening to « Resistance Radio ». Indiewire.com. Publié le 12/03/2017. Consulté le 28/03/2017.
• Liz Shannon Miller, « The Man in the High Castle »: What It’s Like to Make A Show About Fascism in The Age Of Trump. Indiewire.com. Publié le 14/12/2016. Consulté le 28/03/2017
• Heather Dockray, Confused Americans thought Amazon’s fake radio station was real and starting fighting on Twitter. Mashable.com. Publié le 13/03/2017. Consulté le 28/03/2017.

Société

L’environnement pris dans tous les sens

À en croire les réactions sur les réseaux sociaux, cette nouvelle a provoqué hilarité, enthousiasme, choc, interrogation… Quoi qu’il en soit, la récente mobilisation de Pornhub pour la préservation des pandas suscite une certaine curiosité. Ce moyen marginal extrêmement osé pour sensibiliser les citoyens à la préservation des animaux en voie d’extinction rompt totalement avec les dispositifs classiques d’appel au don ou des campagnes « choc » des ONG. Néanmoins, nous allons voir que l’émergence de formes alternatives de mobilisation pour la planète n’en est pas à ses balbutiements.

Culture

La white trash, le futur du swag?

Devant une société de plus en plus sombre et incertaine, l’émergence d’un rap absurde, critique et ironique se fait entendre. A mi-chemin entre la noirceur et l’humour… Cette tendance rap, c’est la white trash.
La white trash, késako ? 
L’expression « white trash » (raclure blanche) est utilisée à l’origine pour décrire la part la plus pauvre de la population blanche américaine. Des gens pour qui la culture et l’éducation sont des mots étrangers, des gens sales, incestueux, drogués, ivrognes, tatoués et totalement « beaufs ». Bref, tout ce dont on peut rêver. La famille de Shameless en est peut-être l’exemple le plus emblématique.

Exemple stéréotypé de la famille white trash
Peu à peu, ce terme à été repris pour décrire une tendance en matière de rap. La white trash est un phénomène apparu à la fin des années 90 lorsque des rappeurs blancs ont désiré se faire une place dans le rap/hip hop, un milieu dominé majoritairement par des rappeurs d’origine afro-américaine. Aux States, le « papa » des rappeurs white trash, vous le connaissez tous, c’est Eminem, véritable ovni dans le monde du rap US, de par son talent et sa couleur de peau.
A l’époque, être blanc dans le rap était mal vu, antinomique, synonyme de « chétif » et d’ « intello ». Les rappeurs blancs ne semblaient pas légitimes mais plutôt ridicules, incapables d’une performance correcte comme si le talent d’un rappeur était proportionnel à son taux de mélanine. Un autre cliché du rap voulait qu’un rappeur gagne sa légitimité en prouvant qu’il avait souffert par le passé. Les Afro-américains avaient donc plus de raisons d’être légitimes en mettant en avant les blessures de leurs ancêtres et en dénonçant le racisme, la ségrégation, ou encore l’esclavage.
Ce phénomène est particulièrement bien illustré par le film 8 Mile avec Eminem (inspiré de sa vie) où celui-ci cherche à s’imposer dans des battles de rap où les participants et le public sont uniquement noirs. On lui fait alors comprendre qu’il n’est pas à sa place, il va dès lors devoir lutter contre les préjugés et ses propres démons pour se faire une place dans un milieu hostile.
Du côté de notre patrimoine rap français, DIAM’S, dénonçait elle aussi son mal-être, sa difficulté à percer dans un milieu où le simple fait d’être blanc était éliminatoire : « j’ai vite compris qu’on me prenait pour une conne, autant mes profs que mes potes, une petite blanche dans le hip hop…»  DIAM’S – Petite Banlieusarde 
Même si chaque rappeur blanc peut interpréter la white trash à sa façon, celle-ci consiste premièrement à parler de drogue et de sexe de manière très vulgaire afin « d’asseoir » sa notoriété et de démontrer sa street credibility, légitimer son côté « fils de la rue ». 
En France, Alkpote est considéré comme l’initiateur de ce mouvement. S’en suit une flopée de descendants comme Orelsan, Biffty, Vald… Blancs, souvent tatoués, pas particulièrement sexy et toujours un peu (ou beaucoup!) haineux, ces derniers montent dans la « rapshère » avec des paroles à prendre au 40ème degré, remplies de phrases grotesques aux rimes vulgaires. On remarque également chez eux une certaine volonté de « rapper sans thème », uniquement pour enchainer les punchlines provocantes et absurdes.
«  La chatte à ta grand-mère, on rentre par devant, et par derrière. Viens ici mon petit, on va voir si tu grossis, tiens un bifidus actif dans ton anus tu sens Biffty. » BIFFTY – SOUYON (produit par DJ Weedim)
« Je suis ingénieux comme Jules Verne, je t’asperge avec mon jus de verge, jusqu’à ce que ça te submerge. » Alkpote feat. Jarod & Tino | Les Marches de L’Empereur Saison 2 #10 #Triceratops | Daymolition 

La Prière du Poulet X 25G et Jean Floch sur le tournage du clip REDNECKS DU TERROIR
Pour preuve du succès des rappeurs white trash, Vald a écoulé en une semaine 5 355 exemplaires physiques de son album « Agartha », 3916 exemplaires digitaux et l’équivalent de 6 175 exemplaires en streaming. L’album sorti fin janvier se classe déjà disque d’or. Vald parle de sa vie de jeune, des drogues, de l’amour, et critique la surconsommation dans des textes parfois très tranchés et sans aucun filtre.
Incontournable, Orelsan est un autre « white trasher » qui a su conquérir le public français. Celui-ci s’appuie sur des textes tout en provocation et surfe sur le buzz qu’il génère grâce à des phrases choc et à un langage cru, insultant, avec un style d’ado attardé affiché fièrement.
Un autre phénomène rencontre un succès considérable : celui des rappeurs parodiques. En tête de liste, on retrouve Lorenzo. Celui-ci a généré un buzz considérable il y a quelques mois avec le titre « Le Freestyle du sale » qui compte plus de 32 millions de vues sur Youtube. Son dernier clip, « Le son qui fait plaiz » a fait 2 millions de vues en moins de deux jours.

Comment expliquer un tel succès ?

Ce rap qui, au vu de la particularité des paroles et du rythme lancinant voire saccadé, peut être considéré comme étant réservé a à un public de niche, tend en fait à se démocratiser. Il envahit nos télévisions et nos radios. Certains de ces rappeurs white trash, comme Vald, sont même en tournée à travers toute la France.
A l’origine, le rap était un moyen d’exercer une critique du monde d’aujourd’hui en dénonçant des injustices. Les thèmes principaux étaient le sort des minorités critiquant leurs « ghettos », leurs difficultés à s’intégrer dans une société qui les rejette. À partir des années 2000, le rap commence à basculer vers un style « gangsta, bling-bling » représenté par Fifty Cent aux Etats-Unis ou Booba en France. Ce rap, exclusivement masculin, met en scène des hommes bodybuildés, entourés de femmes légèrement vêtues et fiers d’une richesse amassée grâce à des trafics illicites, mais qui leur ont permis d’obtenir un succès inespéré.

Booba, prêt à niquer des mères

50 Cent, en mode beau gosse
La white trash bascule vers l’absurde et renverse les codes précédemment établis par les rappeurs afro-américains ou « bling-bling ». C’est un courant plus discret et alternatif, entre dénonciation d’injustices obsolètes, virilités accentuées, et haine gratuite. Avec l’émergence de ce rap à la limite de l’absurde, on se demande si beaucoup s’identifie  réellement à ces textes, plus particulièrement les jeunes. Qui est le public de ce rap volontairement glauque et provocant qui se créé une place dans l’industrie musicale française ? Sans autre forme de communication que des vidéos diffusées sur Internet, les « white trasher » du rap français, bien loin du charisme d’Eminem et avec un style beaucoup plus caricatural, sont parvenus à acquérir une renommée et ont réussi à faire émerger une tendance rentable.
Au rap « bling-bling » et white trash s’oppose désormais des rappeurs au style plus « vulnérable », comme Nekfeu, séduisent le grand public. Ces rappeurs privilégient des textes chantés avec des paroles qui s’adressent aux jeunes et des clips qui montrent une vie plus quotidienne.
Le premier couplet de la chanson « On verra » de Nekfeu en est particulièrement représentatif : « On sèche les cours, la flemme marque le quotidien /Être en couple, ça fait mal que quand t’y tiens / Même si j’ai rien à prouver, j’me sens un peu seul / J’ai toujours pas trouvé la pièce manquante du puzzle / En possession d’drogues, les jeunes sont fêtards / Quelle ironie d’mourir en position fœtale / Je viens à peine de naitre, demain j’serai vieux / Mais j’vais tout faire pour être à jamais ce rêveur. »
Alors, quel type de rap réussira à s’imposer dans les prochaines années ? Quels sont les éléments qui pourront faire la différence, et remporter la majorité dans le cœur du public français ? Que vous soyez plutôt poète, trash, ou bling-bling… la réponse vous appartient !
Alice Rolland
En collaboration avec Vincent Decoust
Crédits  :
noisey.vice.com – https://noisey.vice.com/fr/article/vald-interview-nqnt
industrie-culturelle.fr – http://industrie-culturelle.fr/industrie-culturelle/skyrock-emergence-rap-francais/
prieredupoulet.com -ttp://prieredupoulet.com/2016/03/01/rednecks-du-terroir/
pinterest.Com – https://fr.pinterest.com/pin/260575528409806783/
generations.fr – http://generations.fr/news/coulisse/34610/50-cent-ne-veut-pas-payer-l-ex-de-rick-ross
Source:
• F.Dordor, White trash, la raclure blanche vous salue bien, Les Inrocks, le 28/02/2012, consulté le 04/04/2017
• Genono, Rap français : la grande tendance du white trash, lemouv.fr, 15 juillet 2016, consulté le 04/04/2017
 

Publicité et marketing

C’est la crise dans le milieu de la publicité programmatique

Le 20 mars 2017, Havas UK annonce la suspension de la diffusion de ses campagnes publicitaires sur Youtube à la suite de captures d’écran montrant que ses clients apparaissaient sur des contenus offensants. Une décision importante lorsque l’on sait que l’agence avait investi plus de 200 millions d’euros dans la publicité digitale. Mais c’est surtout un coup dur pour Google, qui depuis fait face à de nombreux retraits de grandes marques. Le début d’une crise, qui remet en question l’efficacité de l’algorithme de programmation Google et sa capacité à contrôler ses contenus.

Politique

La photographie politique : une communication par l'art qui nuit aux politiques ?

La photographie politique se situe au croisement de l’art et de la communication, et cette hybridité en fait un subtil vecteur de significations fortes. L’œil du photographe fait jaillir une beauté de l’image qui n’est pas innocente, tout en restant sujette à l’interprétation. Ce pouvoir de l’image ne vient-­il pas déranger et contrarier l’ethos des hommes politiques ?
Loin des clichés, une ouverture du sens par l’image-message
Habitué de certains politiques, le photojournaliste connaît leur gestuelle et attend de figer dans l’objectif la plus emblématique et la plus signifiante. Jeux d’ombres et de regards, mais aussi de positions, la photo peuvent matérialiser des tensions ou bien se faire métaphore prophétique. L’image permet de signifier, plus directement et plus fortement. Sa qualité doit permettre une réception plus favorable des citoyens et étrangers. « J’ai souvent remarqué que, sans doute livré à sa fougue, ce premier ministre [Manuel Valls] respecte rarement le protocole en laissant le président marcher devant lui. Je considère ce «coude-­à-­coude » comme une photographie prémonitoire, depuis l’instant où je l’ai faite », déclare Jean-­Claude Coutausse, photojournaliste pour Le Monde. La beauté de la photographie peut se montrer cruelle quand elle vient dénoncer un comportement ou une attitude… A chaque fois elle vient en effet traduire une opinion: la parole muette du photographe.
Parce qu’elle est image, qu’elle donne à voir de manière uniforme, totale et directe, la photographie politique est une communication subtile et subite. C’est en cela qu’elle est indicielle, et participe de cette « couche primaire » de la communication qu’évoque Daniel Bougnoux. Mais son message ne se lie pas uniquement, il est aussi à déchiffrer.

Les portraits d’Obama mis en regard sont saisissants et contribuent à la nostalgie ressentie suite à son départ. Après huit ans de présidence, ce diptyque frappe par l’évolution qu’il signifie. De face, l’ancien président semble s’adresser directement aux citoyens, ses traits durcis et ses cheveux blanchis matérialisant le travail effectué. Le président neuf, empli d’idéaux et d’espérance qu’il semble incarner dans le premier portrait, n’existe qu’au regard du second où les traces de fatigue, d’usure, mais également de maturité sont perceptibles. Tout le sens de cette photographie ressort de l’association de ces deux portraits en miroir, symboliquement fort, marquant le début et la fin d’une ère. Elle permet également de souligner le parti pris du photographe politique, visiblement attaché à sa muse, qu’il voit s’éloigner avec nostalgie.
C’est en tout cas l’une des interprétations que l’on peut faire de ce diptyque, puisque les stratégies de communication reposant sur les œuvres d’art jouent de cette polysémie. La photographie politique cherche donc à servir certains intérêts, mais n’ancre pas totalement un sujet dans une réalité précise.
Du subjectif à l’objectif : la destruction d’un ethos ?
Mais la photographie politique pose la question de l’ethos de l’homme politique. Elle peut remettre en question l’ethos officiel qu’il s’est construit et que lui construisent conseillers et communicants. C’est en cela qu’elle est crainte, et que chaque homme politique cherche à la maîtriser, pour maîtriser à travers elle leur image. A propos d’un cliché qu’il a fait de François Hollande, Jean-­Paul Coutausse dira que « L’autofocus de [sa] caméra se bloque sur l’encadrement de la portière de la voiture officielle. L’image qui est ainsi suggérée correspond mieux au personnage qu’[il] connaît. Le physique de cet homme ne raconte pas bien sa complexité ». Le photojournaliste d’intérêt est en effet celui qui dévoile un pan de réalité oblique, qui s’intéresse à l’homme. A l’homme tel qu’il est, et donc sous un angle peu habituel. Ainsi, « pas question de [se] placer sur l’axe officiel de prise de vue, trop bien préparé par la communication» pendant le meeting que Nicolas Sarkozy fera au Trocadéro en mai 2012.
Depuis « l’hyperprésidence » de ce dernier, le contrôle des images présidentielles en France s’est trouvé renforcé. Ce contrôle se traduit d’abord par un protocole, qui cantonne les journalistes à un seul angle de vue autorisé uniformisant les photos de chacun ; par l’AFP ensuite qui sélectionne les clichés diffusés selon leur pertinence à l’égard de l’actualité.
Alors le photojournaliste se faufile, déjoue parfois les attendus pour obtenir des images défendues. Discret, il parvient à s’immiscer dans le quotidien de la vie professionnelle des politiques, et parce que « la présence du photographe est admise, assumée, oubliée », il saisit non plus des personnages qui se mettent en scène mais des images subtiles et porteuses de sens.

Cette phrase de Raymond Depardon prend ici tout son sens: « La photo est essentielle dans l’image des hommes politiques. Devant une photo, les gens peuvent mieux ressentir leur vérité ». C’est pourquoi l’auteur de la photo officielle de F. Hollande a voulu le montrer comme mal à l’aise dans son corps, voire timide, les bras ballants, afin de donner plus de naturel et de transparence à la pose.
Toutefois, le photographe demeure un intermédiaire : ses choix sont ceux d’une mise en scène de la situation et de la réalité. Sa subjectivité artistique, son but et ses intérêts rentrent en compte dans son travail et dans la photo qu’il soumet à notre regard. De même que le politique peut influer sur les choix scénographiques des portraits réalisés, à l’image de ces clichés de Donald Trump (pas encore Président des Etats-­Unis), homme d’affaire et homme politique qui a une main mise sur sa communication. Que l’on soit raillé ou bien couvert d’éloges suite à un cliché, la puissance de l’image est telle que les enjeux autour du photojournalisme sont grandissants, et que ses libertés parfois remises en question.

Ici, nous voyons clairement que D. Trump n’est pas le même homme.
Rappelons enfin que l’objectif premier du photojournaliste n’est pas tant de nuire ou soutenir, mais de porter un regard singulier sur l’actualité et de partager sa vision du monde politique. Ses clichés font part d’une réflexion sur la vie politique, ils attirent notre attention et la retiennent en saisissant l’imperceptible. Par son regard décalé, le photojournaliste fait émerger une nouvelle compréhension de l’actualité et de ses enjeux.
Lucie Couturier
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Sources :
­‐ « Jean-­Claude Coutausse, douze années de photographie politique au Monde », Le Monde, juin 2016.
‐ « La photographie, entre art et politique », Paul Grunelius, Profondeur de champs, janvier 2014.
­‐ Emission « Com en politique » (LCP), via CSA, « L’image présidentielle dans les médias ».
Crédits :
‐ Le Times
‐ L’Internaute
‐ Le Monde

Société

La social food ou comment fabriquer du bonheur au travail

Digitalisation, ubérisation… À l’heure de l’économie de partage et du co-working, des outils de networking et de réseautage remettent au goût du jour le partage d’un bon repas pour favoriser les rencontres et l’épanouissement, notamment professionnel. Le food devient aujourd’hui un prétexte à la rencontre et tisse du lien social. En effet, les acteurs du digital s’emparent d’un moment de la quotidienneté des individus pour en faire une condition du bien-être de chacun. Comment l’entreprise peut-elle renforcer sa puissance d’interface sociale au cœur du système sociétal ? La réponse est dans l’assiette !

Politique

État et EDF : la schizophrénie de la transition énergétique

En vue de l’échéance électorale, les médias et les candidats à l’élection présidentielle se sont emparés de grands thèmes de débat. Parmi ceux-ci, l’environnement et surtout la question du nucléaire sont aujourd’hui centraux. Le quinquennat Hollande avait pour mesure phare d’entamer sérieusement la transition énergétique vers le renouvelable. Il s’agissait d’une part de réduire la production d’électricité via le nucléaire en France, en passant de 75% à 50%, et d’autre part d’augmenter le pourcentage d’énergies renouvelables jusqu’à 32% (contre 14% actuellement). De quoi commencer à rattraper partiellement le retard de la France dans ce domaine par rapport à ses voisins européens.
La double implantation du lobby nucléaire
Dans le cadre de la loi de transition énergétique, on se souvient que l’un des engagements premiers de François Hollande était de fermer les deux réacteurs de Fessenheim, plus vieille centrale du pays. Aujourd’hui, elle est toujours en activité. La principale raison de cet échec provient, comme souvent, des pressions exercées par les grands groupes du secteur énergétique. Dans le domaine, Areva et EDF remportent la palme.
EDF, entreprise publique (c’est-à-dire dont le capital est détenu à 80% par l’Etat), étend sa présence à de multiples niveaux : depuis les think-tanks sur l’énergie jusqu’aux  sièges du Parlement, en passant par les syndicats (dans lesquels les employés d’EDF sont sur-représentés). Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement (1995–1997), affirmait pour cette raison: « le lobby, c’est l’Etat lui-même ». La pression en faveur du nucléaire est double puisque ses défenseurs diffusent leurs idées tant dans les institutions étatiques que dans les agences spécialisées comme l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEM) ou l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN).
Le lien qui unit EDF et l’Etat est porteur d’une contradiction qui rend la politique énergétique schizophrène. Il permet au lobby du nucléaire de se fondre dans les hautes sphères de l’Etat pour influencer le débat depuis la racine. A noter que le rapporteur de la loi énergétique, François Brotte, aussi dépositaire de l’amendement en faveur du chauffage électrique, est nommé en 2015 Président du directoire de RTE, la filiale électrique d’EDF. Le principal communiquant d’une loi en faveur de l’écologie se retrouve ainsi en position d’infiltré au sein de l’Etat pour le compte d’EDF. Autre exemple de l’ambiguïté de statut dont profite l’entreprise: les représentants de l’Etat n’ont pas été en mesure de voter lors du conseil d’administration d’EDF sur la fermeture des réacteurs de Fessenheim, pour éviter tout conflit d’intérêt. Yves Marignac, consultant sur les questions énergétiques, déplore la création d’une « espèce de monstre hybride, à la fois entreprise nationale et firme privée ». EDF joue sur deux tableaux incompatibles: le premier censé être au service de l’intérêt général quand le second favorise le profit avant tout.
La filière nucléaire comme fleuron de l’industrie française
La France fait partie des champions mondiaux dans le domaine du nucléaire. Le poids économique de ce dernier est très important. En 2011, lors du dramatique accident de Fukushima, le Japon est un partenaire clef de l’industrie nucléaire française. Il représente 7% de l’activité d’Areva, leader mondial du secteur. Au lendemain de la catastrophe, l’empereur du pays annonce la nécessité imminente de sortir du nucléaire. Dans les jours qui suivent, Nicolas Sarkozy, alors Président de la République, fait le déplacement au pays du Soleil Levant et affirme : « Le problème est un problème de norme de sûreté plus que de choix de l’énergie nucléaire, pour laquelle il n’y a pas d’alternative à l’heure actuelle ». Aujourd’hui le Japon a laissé en suspens l’idée de sortir du nucléaire. Libre à chacun de tirer les conclusions de cet épisode…
L’argument de l’incertitude sociale et économique
Pour défendre sa culture du nucléaire, « l’Etat-EDF » s’appuie sur les grandes incertitudes sociales, notamment celles qui touchent à l’emploi. Dans le cadre de sa communication pro-nucléaire, l’entreprise fait valoir que tous les postes nécessaires au fonctionnement d’une centrale nucléaire ne pourront être reclassés ou transférés en cas de fermeture de celle-ci. EDF fait consciemment planer la peur du chômage au-dessus des travailleurs concernés, une stratégie qui s’avère payante comme l’a montré le tollé provoqué par l’annonce de la fermeture anticipée de la centrale alsacienne Fessenheim en 2014, et l’hostilité que ce projet avait généré parmi les salariés.
Parallèlement, EDF souligne le coût exorbitant de la fermeture d’une centrale (plusieurs milliards). Pourtant, il a été prouvé qu’entretenir une centrale au-delà de sa durée de vie initiale (passée récemment de 40 à 60 ans) coûte plus cher à terme, que de cesser l’activité et d’investir dans des énergies propres. Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF, a réaffirmé l’année dernière que l’entreprise ne comptait pas fermer davantage que les deux réacteurs de Fessenheim. Ce sont les piliers mêmes de la loi énergétique qui sont remis en cause par cette annonce. Anne Bringault, chargée du dossier « transition énergétique » pour plusieurs ONG, assure qu’il s’agit pour EDF d’une « grave erreur stratégique ». Une demande qui stagne associée à une surcapacité de production entraîne une diminution du coût de l’électricité et donc, des bénéfices d’EDF. Le maintien du parc nucléaire est non seulement dangereux d’un point de vue écologique, mais n’autorise pas non plus de vision économiquement viable.
Une première étape pourrait pourtant consister à former progressivement les salariés aux métiers des énergies renouvelables afin de développer un nouveau système économique et social dans le secteur de l’énergie.
Le greenwashing épinglé
Pour mieux dissimuler son puissant lobbying, EDF tente de se construire une image écologiquement responsable. Néanmoins, la stratégie ne prend pas toujours auprès des publics. Au printemps dernier, l’accident de Tchernobyl célébrait tristement son 30ème anniversaire. Voici la campagne promotionnelle d’EDF pour l’occasion :

La cascade, en forme de tour de refroidissement, accompagnée du jeu de mots mal venu « L’électricité bas carbone, c’est central » a attiré les foudres du Réseau Sortir du Nucléaire et de France Nature Environnement. Le Jury de Déontologie Publicitaire (JDP) avait alors été saisi. Il a sanctionné une communication mensongère qui laisse suggérer que l’énergie nucléaire est écologique. Le greenwashing semble être une spécialité du géant qui affirme générer une production électrique française à 98% sans CO2, prenant le soin de n’avancer aucune preuve et alors même que selon un rapport de l’Observatoire des Multinationales, EDF se positionne 19e dans le classement des plus gros pollueurs mondiaux. Il en va de même pour Engie qui se plaît à mettre en avant pléthore de panneaux solaires et d’éoliennes dans ses campagnes publicitaires quand les énergies renouvelables ne représentent que 4% de son mix énergétique.

Malgré une bonne volonté qui a pu exister, les engagements écologiques prônés par le gouvernement Hollande auront été une vitrine plus qu’une réalité. L’alternance probable qui approche risque fort de remettre en cause les faibles avancées opérées. Si cela se confirme, l’action obstructionniste du lobby nucléaire aura finalement payé.
Déborah MALKA
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Couverture: http://www.artistespourlapaix.org/
Campagne promotionnelle d’EDF
Campagne promotionnelle d’ENGIE
Sources:
DEDIEU Franck & MATHIEU Béatrice, « Les lobbies qui tiennent la France », L’Express, mis en ligne le 25/04/2012, consulté le 24/03/2017. http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/les-lobbies-qui-tiennent-la-france_1409758.html
JANICHE Mathieu, « Greenwashing en cascade pour EDF », Influencia.net, mis en ligne le 15/06/2016, consulté le 24/03/3017. http://www.influencia.net/fr/actualites/in,conversation,greenwashing-cascade-pour-edf,6438.html
LAURENT Samuel, « Le lobby nucléaire existe à gauche comme à droite », Le Monde, mis en ligne le 17/03/2011, consulté le 24/03/2017. http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/03/15/le-lobby-nucleaire-existe-a-gauche-comme-a-droite_1493284_823448.html
LUCET Elise, « Climat : le grand bluff des multinationales », Cash Investigation, diffusé le 25/05/2016, consulté le 21/03/2017. http://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/cash-investigation/cash-investigation-du-mardi-24-mai-2016_1454987.html
PETITJEAN Olivier, « Comment le lobby nucléaire entrave toute transition énergétique », Socialisme Libertaire, mis en ligne le 28/01/2017, consulté le 24/03/2017. http://www.socialisme-libertaire.fr/2017/01/comment-le-lobby-nucleaire-entrave-toute-transition-energetique.html
SCHAUB Coralie, « Le PDG d’EDF flingue la loi de transition énergétique », Libération, mis en ligne le 16/02/2016, consulté le 24/03/2017. http://www.liberation.fr/futurs/2016/02/16/le-pdg-d-edf-flingue-la-loi-de-transition-energetique_1433805
YONNEL, « EDF épinglé par le JDP : un signe fort », Le Blog de la Communication Responsable, publié le 19/10/ 2015, consulté le 24/03/2017. http://www.communicationresponsable.fr/edf-epingle-par-le-jdp-un-signe-fort/

Publicité et marketing

Le « jeu » du marronnier : parler pour ne rien dire.

Ici nous ne parlons pas d’arbre ni de botanique, mais bien d’un outil journalistique et communicationnel. Il remplit les blancs des planning éditoriaux en période creuse et nous rappelle les évènements incontournables comme la migration saisonnière des grenouilles. Mais plus que de combler des trous, le marronnier va même jusqu’à se transformer en un véritable support publicitaire, comme ce fut le cas lors de la Journée internationale des droits des femmes.
Le marronnier à la rescousse de la page blanche
Késako ? Dans le jargon journalistique, le marronnier est un sujet qui revient de façon cyclique au fil des saisons. Vous ne voyez toujours pas ? Ce sont ces infos sans grand intérêt et ces petites histoires de quartier si bien racontées par Jean-Pierre Pernaut le mercredi midi. Elles reviennent généralement en boucle pour combler le manque d’inspiration des marques et des journalistes lorsque les nouvelles fraîches se font rares. Un peu comme la rentrée des classes, le rush des cadeaux de Noël ou les premiers Marcel en été.

Pour les marques, ces dates chroniques sont devenues des prétextes pour communiquer autour de leurs produits et services en faisant des offres promotionnelles ou du brand content*. Ainsi, à la Saint Valentin c’est l’occasion de communiquer autour de l’amour, des couples et de s’engager pour la cause LGBT tandis que les marques nous rappellent annuellement, lors de la Journée internationale des droits des femmes, que le combat ne fait que commencer pour l’égalité entre les sexes. Cependant, ces dates ne devraient pas être des rendez-vous ponctuels utilisés pour combler des pages blanches ou comme des espaces commerciaux.
Effet mouton et dérapage : alerte à l’originalité !
L’engagement c’est à plein temps, un peu comme les relations de couple vous me direz. Théoriquement, la Saint Valentin n’est pas nécessaire pour prêter attention à son conjoint puisque l’amour c’est tous les jours et pas une fois par an. Enfin, chacun sa vision du couple. Alors pas besoin de périodes creuses pour parler des causes importantes car comme le dit si bien G. Perec dans L’infra-ordinaire, « Les « malaises sociaux » ne sont pas « préoccupants » en période de grève, ils sont intolérables vingt-quatre heures sur vingt-quatre, trois cent soixante-cinq jours par an ».
Les lecteurs finissent par devoir choisir entre du beurre et de la margarine puisque les médias et les marques parlent de la même chose au même moment. En voulant attirer les consommateurs par la publication de contenu en phase avec le calendrier, les marques deviennent invisibles dans le flot continu d’opérations et de campagnes dédiées. Les consommateurs finissent par fuir un refrain monotone qu’ils connaissent par cœur. La marque Yves Saint Laurent a essayé – à sa manière – de casser les codes et bien mal lui en a pris. Il faut dire qu’on ne comprend toujours pas à quoi elle pensait lorsque qu’elle a lancé une campagne d’affichage sexiste et archaïque mettant en scène des mannequins filiformes dans des postures plutôt vulgaires et suggestives à la veille de la Journée internationale des droits des femmes. À choisir, c’était peut-être plus judicieux de suivre le mouvement au détriment de la visibilité, en valorisant les femmes comme l’ont fait Nike Women ou Contrex. La marque YSL a donc été immédiatement épinglée sur les réseaux sociaux par le hashtag #YSLRetireTaPubDegradante et a fini par être condamnée par l’ARPP* suite à la réception de 200 plaintes jugeant la campagne comme « dégradante » pour l’image de la femme. Finalement, à vouloir sortir du troupeau on tombe dans le ravin …

« Pas de pub, merci »
Pour certains, le marronnier peut apparaître comme une redondance inévitable et un sujet d’ennui, alors que pour d’autres c’est un problème sérieux qu’il faut régler. Plutôt que de mettre en valeur des grandes causes pendant une journée dédiée, le marronnier contribue à les banaliser jusqu’à alimenter des stéréotypes. Ainsi, Raphaëlle Rémy-Leleu, la porte-parole de l’association Osez le féminisme ! dénonce la commercialisation de la journée internationale des droits de la femme : « La plupart de ces campagnes sont en outre sexistes : les clichés sur les femmes sont un vieux ressort publicitaire et sont encore, malheureusement, largement employés, résultat, on décrédibilise une journée qui est censée servir les droits des femmes. »

Les journalistes, mais surtout les marques ont donc des responsabilités à prendre quant aux contenus qu’ils publient notamment pendant la trêve des confiseurs et doivent s’interroger sur la pertinence d’entretenir un tel système de publication répétitif qui n’attire plus grand monde voire même qui agace le lectorat. S’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, ne dites rien, on ne vous en voudra pas d’alléger notre fil d’actualité.
PS : Merci à Intermarché de ne PAS avoir publié le spot #lamourlamour signé par l’agence Romance le jour de la Saint Valentin. Résultat : une visibilité incomparable et un buzz réussi avec plus de 2,7 millions de vues en moins de deux jours.

Bonus pour briller en société : pourquoi appelle-t-on un marronnier « un marronnier » ?
Flore Voiry
Glossaire
Brand content
Terme anglais qui désigne les contenus éditoriaux qui sont créés ou diffusés par une marque dans une logique de marketing des contenus. Généralement, la marque adopte un discours non commercial, mais informatif, divertissant, engagé ou humoristique pour créer du lien avec les consommateurs et les mener à l’achat.
ARPP ou Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité
Organisme déontologique de régulation visant à promouvoir une publicité saine, véridique et loyale ainsi qu’une communication responsable.
 
Crédits photo
Image 2 : dessin de James via @michel_denisot @instagram
Captures d’écran : Etam, Birchbox, Twitter, affiche STB Le Havre
 
Sources
Marie-Violette Bernard « La Journée des droits des femmes n’est pas une opportunité commerciale » : des marques épinglées pour leurs pubs sexistes francetvinfo.fr http://www.francetvinfo.fr/societe/droits-des-femmes/la-journee-des-droits-des-femmes-n-est-pas-uneopportunite-commerciale-quand-les-marques-se-font-epingler-pour-leurs-publicites-sexistes_2085459.html
Rédaction l’EXPRESS.fr « Une publicité Yves Saint Laurent jugée « dégradante » pour les femmes » lexpress.fr http://www.lexpress.fr/actualite/societe/une-publicite-yves-saint-laurent-jugee-degradante-pour-lesfemmes_1886102.html
Rédaction de Midi Libre « Une pub pour Intermarché fait le buzz sur internet » Midilibre.fr http://www.midilibre.fr/2017/03/14/une-pub-pour-intermarche-fait-le-buzz-sur-internet,1478602.php
Philippe Vandel « Pourquoi dans la presse appelle-t-on un marronnier un « marronnier » ? » Les Pourquoi francetvinfo.fr http://www.francetvinfo.fr/replay-radio/les-pourquoi/pourquoi-dans-la-presse-appelle-t-on-un-marronnierun-marronnier_1791805.html

Politique

Marine Le Pen veut remplacer la Marseillaise par une chanson de JUL

Oups, pardon, on m’informe dans l’oreillette que cette information est erronée. Mais l’internaute qui se contenterait de lire le titre de cet article ne le saura jamais. Il pourrait donc décider d’en parler à son entourage lors d’une pause café et diffuser ce qui s’appelle UNE RUMEUR.
Quel est donc ce mal sociétal qui semble toucher particulièrement la sphère politique à l’approche des élections présidentielles ? Quel chemin tortueux empruntent les ragots pour se diffuser dans la société ? Comment savoir si une rumeur est fondée et comment réagissent les principaux intéressés à ce type d’agression ? Faisons l’effort de faire ce que ceux qui perpétuent les rumeurs ne font pas : remontons à la source.
Trois p’tit chats, chapeaux de paille, paillasson, somnambule … Bulletin de vote ?
Avez-vous déjà joué au « jeu du téléphone » ? Vous choisissez une phrase que vous confiez à votre voisin, qui la répète à son voisin, qui fait de même, jusqu’à ce que la phrase vous revienne, généralement complètement transformée. Et pourtant, chaque participant fait de son mieux pour retransmettre l’information dans son intégralité. De même, la rumeur se répand et se transforme sans que l’origine de la déformation soit volontairement malveillante. Une rumeur est donc par essence en constante mutation car chaque personne qui la relaie y apporte sa propre modification. « La rumeur provient à son début de médias non officiels : elle circule par les réseaux d’affinités personnelles et de proximité. » explique Jean-Noël Kapferer. L’auteur de Rumeurs, le plus vieux média du monde souligne également la verticalité de la diffusion des ragots dans le débat politique. « Les rumeurs et potins politiques nous arrivent par ceux qui s’intéressent plus que nous à la vie de la cité, aux affaires municipales. » Les rumeurs sur des personnages politiques viendraient donc des proches de la victime ? Enquête.
Les candidats à la présidentielle en ligne de mire
Les primaires de droite comme de gauche l’ont déjà montré, l’approche d’élection entraine irrémédiablement l’éclosion de rumeurs sur les candidats. Accusé de compromission avec une frange extrême de l’islamisme, Alain Juppé a fait les frais d’une campagne de diffamation orchestrée par l’extrême droite en novembre dernier. Surnommé « Ali Juppé » sur Twitter, l’ancien candidat a vu son avance dans les sondages s’effondrer pendant les élections des primaires de droite. Cette rumeur absurde prend néanmoins sa source quelque part. Le maire de Bordeaux a annoncé en 2008 être en discussion avec la communauté musulmane pour trouver un terrain d’entente sur un projet de centre culturel lancé en 2000. Il n’en fallait pas plus pour enflammer la « fachosphère ». La formule semble efficace puisque le phénomène se reproduit avec François Fillon quelques mois plus tard. Surnommé « Farid Fillon », le candidat de la droite est dans la ligne de mire des militants d’extrême droite pour avoir inauguré en 2010, une mosquée à Argenteuil.

Photomontage représentant François Fillon coiffé d’un turban.

De droite comme de gauche, les candidats ne sont pas épargnés. Les rumeurs attaquent leur religion, leur patrimoine, leur sexualité, déforment leurs propos… Mais le plus inquiétant est qu’elles soient relayées suffisamment pour faire parler d’elles.
Attention : risque d’intoxication informationnelle
Il est vrai qu’il est parfois difficile de faire la part des choses entre l’information et l’intox. Lorsque Le Canard enchainé publie ses premières révélations sur le PenelopeGate, les autres médias n’ayant pas accès à leurs sources, ont relayé l’information en la qualifiant de « rumeur ». Pourtant après quelques semaines d’interrogations, les emplois fictifs de la femme du candidat font l’objets d’une enquête du Parquet National Financier. Internet et les réseaux sociaux rendent paradoxalement plus difficile le démêlage du vrai et du faux. La véracité d’une information dépendant surtout de sa source, Internet donne, en théorie, un accès plus rapide à l’origine de l’information. Mais dans la pratique, peu de personnes cherchent à vérifier l’identité de l’auteur, l’origine des chiffres, d’un article ou d’une image. Et certains journalistes ne se donnent même plus cette peine ! Le 14 février dernier, le journal algérien El Hayat relayait l’information selon laquelle Marine Le Pen voudrait construire un mur entre la France et l’Algérie et que cette dernière devrait le financer. Malheureusement pour eux, leur source était le Gorafi…

Entre lanceurs d’alerte et fausses rumeurs, les personnalités visées ont recours à différents discours pour rétablir la vérité.
« Mais puisque je vous dis que vous avez tort ! »
« Si dans les dîners en ville, si dans les boucles de mails, on vous dit que j’ai une double vie avec Mathieu Gallet ou qui que ce soit d’autre, c’est mon hologramme qui soudain m’a échappé, mais ça ne peut pas être moi ! » Emmanuel Macron à propos de son homosexualité présumée le 7 février 2017 à Bobino.
Humour, silence, réponse rationnelle ou énervement, à chaque homme politique sa manière de réagir aux rumeurs qui lui collent aux basques. Mais en coulisse, il semble surtout que ce genre de propos calomnieux fasse des ravages. En effet, impossible de contrôler la diffusion de la rumeur. Celle-ci se propage d’autant plus rapidement que les algorithmes des réseaux sociaux nous proposent les sujets qui nous intéressent à partir de mots clés. Internet permet également la diffusion de fausses preuves qui alimentent la rumeur, comme la fausse carte d’identité de Najat Vallaud-Belkacem la présentant comme s’appelant Claudine Dupont. « Et plus la rumeur a une forte réalité sociale, plus elle est difficile à 5 réfuter, plus elle marche, et moins son auteur risque d’être épinglé » explique Laurent Gaildraud, auteur d’Orchestrer la rumeur.

Petit clin d’œil d’Emmanuel Macron

Il n’y a rien de plus difficile que de lutter contre la croyance par la preuve rationnelle. Il persistera toujours dans le cerveau de votre interlocuteur le doute. Voilà, le mal est fait, le poids de la foule qui a répandu la rumeur pèse beaucoup plus que la voix la plus sage, puisqu’elle est seule. Que penser alors de personnalités politiques comme Donald Trump qui diffusent de fausses allégations, comme le fait que la Suède ait subi un attentat le 19 février dernier … ? Ou en 7 accusant l’ancien président Barack Obama d’avoir mis la Trump Tower sur écoute.8 Sommes-nous en train d’entrer dans une époque où la politique n’aurait plus rien à voir avec les faits ? Ce phénomène de « post-truth politics », pour reprendre les mots du chercheur Jayson Harsin, fait la part belle aux rumeurs. A chacun donc, lorsque l’envie lui prend de diffuser un potin croustillant, de faire un effort pour vérifier ses sources !
Alice Jeanpierre
Sources :
Jean-Noël Kapferer, Rumeurs, Le plus vieux média du monde. Points, 2009.
Libération, Laure Equy et Dominique Albertini, 22 novembre 2016, http://www.liberation.fr/france/2016/11/22/qui-veut-la-peau-d-alijuppe_1530262
Le Monde, un blog de la rédaction, Big Brother, 15 février 2017 http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2017/02/15/le-bon-vieux-canular-a-lere-des-fake-news-un-journal-algerien-reprend-le-gorafi_5079958_4832693.html
L’internaute, La rédaction, 9 février 2017 http://www.linternaute.com/actualite/politique/1343638-emmanuel-macron-sondouble-homosexuel-le-lobby-gay-autopsie-d-une-rumeur/
Le Figaro, Roland Gauron, 8 septembre 2014 http://www.lefigaro.fr/politique/2014/09/08/01002-20140908ARTFIG00288-les-sixingredients-d-une-rumeur-en-politique.php
Laurent Gaildraud, Orchestrer la rumeur, Eyrolles, mars 2012
Le Monde.fr avec AFP et Reuters, 4 mars 2017 http://www.lemonde.fr/donald-trump/article/2017/03/04/donald-trump-accusebarack-obama-de-l-avoir-mis-sur-ecoute_5089358_4853715.html
Le Monde, Anne-Françoise Hivert, 21 février 2017 http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/02/20/stupefaction-en-suede-apresl-attentat-fictif-suggere-par-donald-trump_5082216_3214.html
Crédits photo :
Le Point, Saïd Mahrane, 3 janvier 2017 http://md1.libe.com/photo/976624-farid-fillon.jpg?modified_at=1482254010&width=750
Compte Twitter de Rahim Bellem, capture d’écran. https://twitter.com/rahim_bellem/status/831508747289784320
Radio VL – Portrait d’Emmanuel Macron
Novopress.Info – Portrait de Marine Le Pen
Lavisqteam – JUL extrait de son nouveau clip

Politique

Asselineau : Le conférencier connecté

Difficile de développer une communication politique lorsqu’on a peu la parole dans les médias. Et pourtant, vous avez sûrement déjà croisées les affiches d’un candidat alors qu’on l’y entendait encore peu : François Asselineau.
Comment être audible par le plus grand nombre lorsqu’on est « petit » ? Les canaux grands publics étant fermés, il vous reste le développement sur des réseaux propres : par emailing, ou via un service de vidéo à la demande comme Youtube… La chose n’est pas nouvelle, les extrêmes, par exemple, se sont toujours servis d’Internet pour contourner le problème de l’inaccessibilité des médias traditionnels.
Mais il faut l’avouer, rarement communauté d’un « petit » candidat n’y aura été si vigoureuse que celle du fondateur de l’Union Populaire Républicaine (UPR). Avec plus de 33.000 abonnés sur Youtube, la chaîne de l’UPR est la deuxième chaîne politique Française, derrière celle de Jean-Luc Mélenchon. C’est la pierre de touche de la communication du parti. Un succès qui peut même s’observer dans les tendances relevées par Google. En étudiant celles-ci, on réalise le rôle clé de la chaîne Youtube dans la popularité du candidat François Asselineau. En effet, les recherches sur une plate-forme de vidéos sont réalisées par un public informé, susceptible de s’abonner et d’échanger avec une communauté sur le long terme, quand la recherche sur Google est bien d’avantage liée à l’actualité, à la conjoncture. Posséder sa propre chaîne Youtube a permis à François Asselineau de se créer une véritable communauté de viewers, transformés pour la plupart en sympathisants.

L’intérêt pour les vidéos Asselineau est resté en moyenne plus fort que l’intérêt conjoncturel révélé par les recherches Google

Youtubeur, mais pas trop
Nous parlions, dans un précédent article , de la chaîne de Jean-Luc-Mélenchon. François Asselineau est un autre exemple de réussite politique sur Youtube, mais dans un registre différent. Car alors qu’on pouvait repérer chez Jean-Luc Mélenchon une réelle appropriation du média, François Asselineau et la chaine de l’UPR ont pris une certaine liberté avec les codes de ce dernier. Si quelques-uns sont respectés, les vidéos étant par exemple toutes vignettées, d’autres, et c’est remarquable pour un parti qui s’est essentiellement développé en ligne, sont mis à bas. C’est notamment le cas de la longueur des vidéos. Un détail important à relever, car il éclaire sur le format, la manière qu’à le Youtubeur de s’adresser à ses viewers. En faisant le compte des contenus originaux mais en ligne par l’UPR depuis un mois (hors passages médiatiques et reprises de ces derniers, donc), on relève une durée moyenne de 70 minutes par vidéo sur la chaine Youtube de l’UPR, avec un format phare, « Asselineau analyse l’info » d’une durée moyenne de 40 minutes.
Par comparaison, les durées moyennes chez Jean-Luc Mélenchon sur la même période sont de 43 minutes, et pour son format phare, une vingtaine de minutes. Florian Philippot, qui, lui, semble miser sur le respect total des codes du média, fournit des vidéos d’une moyenne de 11 minutes. Quant aux durées des vidéos uploadées par les Youtubeurs, elles dépassent rarement les 20 minutes. Chez Asselineau, le discours n’est pas coupé, « punchy », ou entrecoupé de passages musicaux. Dans l’émission « Asselineau analyse l’info », le décor est celui d’un journal TV. Présentateur, Asselineau termine son intervention par un rituel « vive la république, et vive la France ». Son style est grave, professoral. A contrario, certains formats comme « Quel est le programme ? » proposent en quelques minutes, un point du programme du candidat à grand renforts d’icônes, d’infographies et dénotent d’une vraie maîtrise de l’outil Youtube. Pourtant, ce ne sont pas ces formats qui ont le plus de succès. Ces formats les plus populaires ? Des conférences, d’une ou plusieurs heures, dignes d’un universitaire. La plus vue : une conférence donnée en 2012 : « Qu’avait donc découvert F. Mitterrand après 14 années passées à l’Elysée ? » qui vise à éclairer l’ingérence des Etats-unis sur toute l’époque moderne.


A partir d’éléments historique, Asselineau déplore une « stratégie de domination Américaine »

Pousser à « l’analyse »
Au-delà du message véhiculé, ces vidéos prises en tant qu’objet fonctionnent comme autant de preuves du bien-fondé des discours du candidat. En associant son image, son identité numérique à des conférences de plusieurs heures, il se pose plus en analyste qu’en professionnel de la politique, et qu’importe si seulement une infime partie de la population accomplit la tâche (herculéenne) de regarder ses conférences en entier. Elles sont disponibles et les regarder devient un préalable à toute critique. Cette stratégie se poursuit lors de ses interventions dans les médias – dans lesquels il est désormais invité. Asselineau s’est déplacé lors de ses premières interventions dans un « grand » média avec un dossier, interpellant journalistes et spectateurs sur les contenus des documents officiels. Une manière, encore une fois, de montrer que son discours est fondé sur un matériel concret, tangible, qu’il s’agisse d’histoire ou de ressources documentaires.


François Asselineau : « Moi, je voudrais que l’on parle du rapport des grandes orientations de politique économique de l’U.E »

A l’heure de la tendance politique que certains commentateurs appellent la post-vérité, le discours construit d’Asselineau se veut, lui, ancré dans des « analyses ». C’est le terme récurrent utilisé par le candidat pour donner une identité à sa campagne, à l’instar du « projet » dans la stratégie d’Emmanuel Macron. D’ailleurs ce terme d’analyse se retrouve en très bonne place dans l’architecture du site internet UPR.fr. C’est le troisième lien cliquable après les informations générales, et les vidéos. Des analyses qui renvoient aussi vers Youtube ou les conférences d’Asselineau sont disponibles.
Et pour ceux qui le suivent, on constate à la clef une forme réelle d’adhésion. Une adhésion active qui explique que l’UPR soit le quatrième parti politique Français en terme d’adhérents , derrière le PS, LR et FN mais devant le Modem, Europe Ecologie-Les verts ou encore Le Front de Gauche. Et on peut trouver sur Youtube des vidéos, expliquant comment les analyses ont convaincues, ou, à défaut, ont intéressées.

https://youtu.be/enRG5vWvxaA?t=3m8s
Vidéo de la Youtubeuse Meitopi : « Si tu m’avais dit avant que je regarde les quarante heures de vidéos de l’UPR que je prendrais cette carte [d’adhérent] … je t’aurai franchement ri au nez »

« Voyez par vous-mêmes, faites l’effort de comprendre ce qui se passe réellement » semble nous dire la campagne d’Asselineau. Un conseil salutaire pour aller au-delà des rhétoriques partisanes. Mais c’est aussi l’argument éculé des complotistes, un mal dont on l’accuse allègrement. Pour le « candidat du Frexit », le challenge va être désormais de s’adresser au plus grand nombre en très peu de temps. Si sa stratégie professorale a réussi à créer autour de lui une base solide de militants, il lui va falloir convaincre des indécis qui ne sont pas nécessairement prêts à participer à ses colloques présidentiels.
Gaël Flaugère
Sources:
Upr.fr
Youtube : Chaine de l’UPR, Chaine de Meitopi
France Info, Yann Thomson François Asselineau vu à travers sa chaîne YouTube, 12 Mars 2017, http://www.francetvinfo.fr/elections/presidentielle/video-presidentiellefrancois-asselineau-vu-a-travers-sa-chaine-youtube_2090537.html

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