Mitt Romney Style Parody
Culture

Do you have the Romney Style ?

 

L’Amérique a voté : Barack Obama a été préféré à son concurrent Mitt Romney. Mais revenons sur cette élection qui a tenu en haleine le monde entier. Campagne présidentielle oblige, la parodie était à l’honneur sur le web, où tous les coups sont permis. La Toile proposait alors aux spectateurs de cette course à la présidence de déterminer qui des deux avait le meilleur style.

Collegehumor, le must du divertissement et du détournement de vidéos en tout genre, a su encore une fois surfer sur la vague de l’humour. Le blog s’est penché sur la politique américaine en diffusant une parodie du clip « Gangnam Style » du rappeur coréen Psy, mettant en scène Mitt Romney, à voir sur :

Pour les pourfendeurs de la musique « commerciale », quelques éclaircissements sur ce hit issu de la culture virale qui a littéralement explosé l’audience. Créé par le rappeur coréen Park Jae Sang, alias Psy, le clip, sans pour autant porter une critique sérieuse, moque la vie bling-bling d’un district huppé de Séoul, Gangnam. Psy y danse de manière insolite dans divers endroits du quartier. Véritable révélation, le clip diffusé sur YouTube est rapidement devenu le plus aimé et la huitième vidéo la plus vue de toute l’histoire du site.

Un succès opportun semble-il, au détournement.

Le procédé est simple : mélangez argent, bling-bling, une bonne dose de mépris et d’extravagance … et vous obtenez une caricature grossière de Mitt Romney. Grossière, mais après tout, c’est bien comme ça qu’on les aime.

Un sosie du candidat républicain vante le « Mitt Romney Style » en respectant l’essence du Gangnam Style « Dress classy, dance cheesy ». La chorégraphie de Psy est en effet reprise dans cette parodie fonctionnant en miroir, reprenant chaque élément du clip initial en les adaptant: lorsque Psy marche sous la neige, Romney déambule sous une pluie de dollars. Sa fortune, estimée à 250 millions de dollars, est en effet l’élément central de la caricature. Chevaux de course, dîners mondains, cigares, champagne, polo, tout y passe.

Son slogan : « Richesse, extravagance, c’est Mitt ! Profits, investissements, c’est Mitt ! Vous devriez m’élire tellement j’ai d’argent ». Sa religion mormone n’y coupe pas non plus. Comme l’a dit l’autre, on peut rire de tout.

L’actuel président n’a pas non plus échappé à ce déferlement. Une vidéo le visant a rapidement suivie celle de Romney. Dans le même ordre d’idée, Obama y est présenté comme un menteur jetant l’argent des Américains par les fenêtres. Mais le procédé est différent ; ce n’est non pas un acteur qui intervient dans le clip, mais un chanteur parlant d’Obama. Il est intéressant de comparer les deux procédés : l’intention est la même et, dans le fond, les dispositifs sont proches. L’effet créé est également différent : l’incarnation de Mitt Romney donne un sens plus direct à la critique puisque le personnage lui-même chante ses goûts honnis et vante un style qui déplaît profondément. Dans le clip visant Obama, l’intervention d’un personnage extérieur se rapproche davantage d’une simple critique émise par n’importe quel artiste, comme on en voit régulièrement. L’efficacité du « Romney Style » est intrinsèquement liée cette incarnation.

La satyre du politique ne date pas d’hier, mais aujourd’hui les évènements sont plus faciles à détourner et à diffuser. N’importe qui peut poster sa vidéo, sa parodie et la partager. Dans ce cas précis, on observe l’apparition de plateformes spécialisées dans la parodie et le détournement en tout genre, tels Collegehumor. L’impact de cette parodie a bien sûr été quasiment inexistant sur la scène politique et s’inscrit dans la longue liste des reprises du Gangnam Style, qui se prête apparemment bien à la parodie en tout genre ! La prolifération de telles vidéos est davantage intéressante car elle amène un premier constat : la parodie est devenu un mode de communication répandu et populaire.

Elle a aussi permis d’illustrer les nombreux impairs de la communication électorale de Romney : ses gaffes répétées (rappelons-nous de son pari « à 10 000$ » avec Rick Perry ), ses phrases cultes « J’aime virer les gens », « Je ne me préoccupe pas des pauvres »  , « Ma femme a quelques Cadillac » mises hors contexte ont permis la construction d’une image désastreuse au niveau des relations publiques, conduisant à tout occulter de sa réussite professionnelle et de ses talents de businessman. Le Romney Style illustre ce que ses erreurs de com’ lui ont coûté : l’association à une image d’homme ultra riche, extravagant, méprisant. Et cela suffit à la parodie : le rire n’a pas besoin d’argumentation.

Quoiqu’il en soit, Gangnam style, Romney style ou Obama style, si vous ne connaissez pas encore la choré, il n’est pas trop tard pour vous y mettre.

 

Bénédicte Mano

Sources :
Collegehumor

« AVEC STYLE – Barack Obama et Mitt Romney parodiés » – Bigbrowser
Minutebuzz
Newsone

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