Fast shopping comptoir des cotonniers
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Cet article est une boutique : le fast shopping, une révolution ?

 

La dernière campagne médiatique de la maison de prêt-à-porter Comptoir des Cotonniers a apporté une vague de fraîcheur sur le monde du e-commerce, pratique commerciale aujourd’hui indispensable à toute marque, et banalisée dans les consciences collectives.

Ne mâchant pas ses mots, le teasing précédant cette opération publicitaire parlait de « révolution ». La curiosité de ses clients et autres prospects a été ainsi fortement attisée par le biais des réseaux sociaux et de la presse, notamment lorsque la maison annonçait l’ouverture prochaine de « 10 000 boutiques » et que les partenaires de l’événement se trouvèrent être le groupe industriel d’affichage publicitaire JCDecaux et l’application PowaTAG.

Fast shopping abribus

Le 28 mai, cette fameuse révolution s’est affichée, en toute évidence, sur divers supports publicitaires qui avaient alors la mystérieuse prétention d’être des boutiques : « Cet immeuble est une boutique », « Cet abribus est une boutique », « Ce magazine est une boutique »…

Le cœur de l’opération est en réalité le lancement d’une nouvelle application mobile qui relie un achat virtuel à un support physique. En effet, une sélection d’articles de la collection Printemps-Eté 2014, réapprovisionnée de quelques 5 000 articles pour l’occasion, est présentée sur ces panneaux ou pages publicitaires, et chaque article est relié à son propre code QR, ce fameux code-barre disposé dans un carré noir et blanc, décodable par un smartphone.

Il suffit alors au simple passant, pris d’un coup de cœur pour tel ou tel article de scanner son code à l’aide de l’application PowaTAG afin de pouvoir l’acheter directement, simplement et rapidement depuis son téléphone.

Par ce lancement de la société Fast Retailing, propriétaire de l’enseigne Comptoir des Cotonniers, on constate que le canal du commerce mobile répond intrinsèquement à une demande d’immédiateté dans le processus de la découverte du produit ou de la marque, à l’achat, la concrétisation matérielle de ce premier contact.

Plus rapide et plus tout terrain que le e-commerce, le commerce mobile se développe parallèlement à la performance de plus en plus poussée des téléphones portables et des applications qui s’y rattachent, poussant ainsi les consommateurs à y passer de plus en plus de temps, entre réseaux sociaux et flâneries en ligne.

Si l’apparition de cette nouvelle pratique d’achat illustre bien le développement d’une tendance ancrée de longue date dans les consciences des consommateurs, il ne faudrait pas voir là une nouvelle concurrence au e-commerce.

En effet, les chiffres du commerce mobile sont généralement associés à celui de son aîné : la structure logistique en interne de l’entreprise est la même pour deux canaux de vente différents. Le développement du commerce mobile ne fera donc que renforcer les fondements du e-commerce.

Cette nouvelle donne aurait peut-être, en revanche, de quoi effrayer les boutiques traditionnelles. D’une part le développement de marques d’envergures internationales exclusivement en ligne (ASOS, Sheinside, Romwe…), d’autre part le manque de temps et l’addiction au net de la génération digital native, tout sembler pousser les entreprises à investir de plus en plus le commerce en ligne, au détriment, peut-être, de leurs boutiques physiques.

fast shopping asos

Ainsi, on constate aisément un développement de politiques favorables à l’achat en ligne, e-commerce ou commerce mobile : frais de port offerts, frais de retour offerts, promotions répétées (indépendamment des périodes de soldes fixées), codes promo circulant sur la toile… Avec tous ces avantages, quel intérêt aurait donc le consommateur à acheter en boutique ?

La véritable innovation du « fast shopping » est en réalité la suppression de presque toutes les étapes du processus allant de la publicité à la vente, dans l’esprit du consommateur. L’hésitation n’a guère plus sa place : entre excitation et impatience, le fast shopping semble condenser en un laps minimal de temps les émotions d’une séance prolongée de shopping (en ligne ou en magasin), optimisant alors l’abandon impulsif à la tentation de l’achat.

 
Charlène Vinh
Sources :
Fashionmag.com
Lefastshopping.com
Asos.fr

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