Culture

Les Revenants envahissent FastNCurious, Conclusion

 

Après tous ces jours consacrés aux Revenants, l’on peut aisément dire que la série présente les caractéristiques d’une série novatrice, unique en son genre. Les différents angles d’analyse montrent tous à quel point elle occupe une place à part dans le paysage télévisuel français.

L’usage du fantastique lié à un certain traitement de l’intime à l’intérieur même du scénario donne un réalisme qui sera repris dans la stratégie de communication marketing et médiatique. D’un point de vue interne à la série, la caméra s’intéresse aux relations entre revenants et vivants. La question du pourquoi est mise au second plan, simplement mentionnée grâce à quelques symboles qui traversent la série, comme l’eau. L’intérêt porté aux relations donne au thème fantastique un hyperréalisme. D’un point de vue externe à la série, le site Internet nous immerge dans un village sur lequel planent de sombres nuages menaçants, un village profondément réel, mais traversé par des éléments fantastiques (ce verre qui se reconstitue dans le snack, ces ombres lumineuses dans un pré.) Par le virtuel, Canal+ nous présente paradoxalement un monde qui paraît réel mais qui, au-delà des apparences, plonge le téléspectateur dans une « inquiétante étrangeté ».

L’entre-deux thématique, outre son exploitation au sein de la série, est utilisé dans les stratégies marketings et médiatiques (bien malgré Canal+, BETC et Haut & Court.) Si la série fascine autant, c’est justement parce que cet aspect se remarque de manière inconsciente dans l’ensemble de ce que nous pourrions appeler « l’univers Revenants. » Le spectateur est sans doute séduit par le fait que la série en elle-même et tout ce qui l’entoure ne se positionnent jamais de manière évidente et catégorique. Facteurs de très nombreuses questions, le téléspectateur se plonge lui même dans une quête du savoir. Le fait est que depuis tous les points de vue étudiés, « l’univers Revenants » ne donne aucune réponse claire. Or ceci est notamment un facteur d’addiction auprès du téléspectateur et pourrait donc expliquer le succès de la série.

La dernière question que nous nous poserons est pourquoi n’ont-ils pas poussé le potentiel de « l’univers Revenants » jusqu’au bout ? La communication faite en amont de la série, le soin des journalistes, l’actualité de l’intrigue, la mise en place du site Internet : tout a contribué à créer un événement cérémoniel. Pourtant, la ferveur est vite redescendue durant la diffusion, tant ces logiques mises en places en amont furent peu prolongées. Les indices, peu nombreux, n’ont pas participé à la création d’une stratégie transmédia aboutie. Si la celle du bouche à oreille a très bien fonctionné grâce aux soins apportés aux journalistes, on peut déplorer l’absence de suivi des autres leaders d’opinion durant la diffusion (comme les blogueurs) ainsi que le silence médiatique de la chaîne.

Cependant Canal+ occupe une place tout à fait particulière dans le paysage audiovisuel français. Si le potentiel de « l’univers Revenants » n’a pas été poussé jusqu’au bout c’est peut être pour la juste raison que la chaîne ne se place pas dans une logique de production de blockbusters. Cela permet à la série, finalement, de garder un aspect mythique et noble.

Enfin, la fascination engendrée par Les Revenants chez les téléspectateurs lui permet de se placer dans une position unique au sein de la famille des séries françaises. Il y aura sûrement un avant et un après.

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Camille Sohier
Arthur Guillôme

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