Micro et chronomètre
Politique

Le CSA comme arbitre des joutes médiatiques de 2012

2012 ! La rubrique Asymétrie vous souhaite une très bonne année ! Profitez bien de ces trois centaines de jours à venir, on entend certains dire que ce sont les derniers… Mais avant la fin du monde, les citoyens prendront le temps d’élire celui ou celle qui présidera la  France jusqu’en 2017. Le pays ne prendra pas tant de temps que ça puisque le scrutin a lieu dans moins de cinq mois maintenant !
Dans un souci de démocratie et de représentation du pluralisme politique, le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) a défini les règles de la campagne de 2012. Elles sont entrées en vigueur hier !
 
Les règles* 
 
Pour les quelques temps à venir, l’opposition n’a donc plus seulement le droit à 50-70 % du temps de parole de la majorité (N. Sarkozy + UMP) :
• Jusqu’au 20 mars, les candidats « déclarés » et « présumés » doivent avoir un temps d’antenne (c’est-à-dire une visibilité médiatique) et un temps de parole (c’est-à-dire d’expression directe de leurs messages dans les médias) équitables (« en rapport avec leur notoriété et leur influence, leur représentativité et leurs activités de campagne » selon les mots de l’ancien président du CSA, Dominique Baudis).
• Ensuite, jusqu’au 9 avril, les candidats ayant obtenu au moins 500 signatures devront disposer de temps d’antenne équitables et d’un temps de parole égaux.
• Enfin, le 10 avril s’ouvre officiellement la période de campagne officielle pendant laquelle temps d’antenne et temps de parole devront être rigoureusement identiques. Les conditions de programmation devront évidemment être comparables (pas de candidat à 3h du matin pour compenser un prime time sur un autre candidat…).
Cette équité se fait au sein de chaque chaîne sur des périodes bien délimitées. En somme, ce sont les mêmes règles que pour la campagne de 2007 à cette différence près que ces règles avaient été appliquées un mois plus tôt lors du précédent scrutin présidentiel.
Ah non, il y a un changement !
 
Une nouveauté importante
 
Jusqu’à hier, les temps de parole des soutiens  des candidats n’étaient pas comptabilisés s’ils n’appartenaient pas au parti du candidat. Maintenant : si ! Toutes les expressions d’opinion, toutes les analyses exprimées qui sont « manifestement favorables » à un candidat, que celles-ci émanent d’un spécialiste politique ou non sont comptabilisées.
Cette règle peut contribuer à améliorer la visibilité des « petits » candidats qui ont moins de soutien de grande notoriété que les principaux candidats. Le CSA espère peut être ainsi rééquilibrer la visibilité de tous les candidats.
 
Les choses sérieuses démarrent
 
Jusqu’au scrutin, la distribution du temps de parole va être surveillée avec plus de précision par le CSA, et ce de manière accrue à mesure que l’on approchera des échéances. On peut donc espérer que les candidats tenteront de rationaliser leur temps d’apparition médiatique en jouant moins le jeu des petites phrases -parfois amusant, certes, mais dont l’aspect guéguerre est indigne de l’importance du scrutin à venir- et en insistant d’avantage sur les questions de fond. Autrement dit, avec l’arbitrage du CSA qui vise à plus d’équité puis à plus d’égalité, un candidat ne peut plus s’en tenir aux phrases futiles pour se démarquer. En ces temps de crise, peut-être faut-il mieux briller par les compétences plutôt que par le succès lors des joutes verbales parfois superficielles et enfantines.
 
Thomas Millard

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JWT Trends pour 2012
Société

Retour vers la future année 2012

 
Pour débuter cette nouvelle année, je vous propose, une fois remis de votre cuite d’hier soir, de découvrir les prévisions en matière de tendances pour l’année 2012. C’est la période vous me direz ! Tout le monde y va de son petit rapport, de sorte que l’on ne sait plus à quel saint se vouer. Après avoir procédé à un choix quasi cornélien, je me suis penché sur celui de l’agence américaine JWT.
En effet cela fait près de 7 ans que l’agence publie chaque année un cahier développé par  leur bureau de recherche JWT Intelligence à l’aide d’études quantitatives et qualitatives tenues durant l’année.  C’est donc début décembre que le rapport annuel a fait son apparition, à la fois en print et en digital avec un slideshare et une vidéo teaser de 2 minutes que je vous invite à visionner ci-dessous :
 

 
Parce que tout le monde n’est pas bilingue en anglais et que la synthèse d’idées, parfois complexes, n’est pas toujours accessible, je suggère de se prêter à une petite réflexion sur chacun des concepts abordés dans cette animation.
 
Navigating the new normal // Chérie j’ai rétréci les gosses
Restons sur le sujet de l’accessibilité avec cette première tendance et sa signature pas si évidente.  Loin de moi l’idée de vous en fournir une traduction exacte, cependant il semble pertinent d’y associer l’ouverture. Celle-ci s’opèrera au niveau de l’entrée de gamme grâce à des marketeurs prêts à jouer sur des mini prix et des mini tailles. Autant dire que l’on aura bientôt tout en miniature dans notre cuisine. De quoi reconstituer une vraie maison de poupées !
 
Live a little // Un peu de « laisser-aller » n’a jamais tué personne
Les consommateurs trouveront leur compte dans le tout miniature, car en cette année 2012 difficile, ils vont s’accorder plus de plaisir mais à petites doses. Marre de se serrer la ceinture, de courir le matin, de manger sain et d’être un saint !
 
Generation go // La génération entrepreneuriale
Pendant ce temps, les jeunes, contrairement à ce que l’on peut penser, ne vont pas se tourner les pouces. Face à un marché du travail gelé et bouché, ils n’ont plus d’autre choix que de créer leurs propres opportunités. Cette année va voir fleurir des start-up qui vont peut être, à leur façon, relancer l’économie. Qui sait ?
 
The rise of shared value // Synergie et valeurs pour tous
Avant de s’inquiéter de la montée en puissance des start-up, les entreprises vont surtout s’inquiéter de leur image citoyenne. Renflouer les associations ne suffit plus, il faut maintenant intégrer des problématiques sociales à son business model.  Mais si les entreprises doivent sauver le monde, qui va sauver les entreprises ? Super-État ?
 
Food as the new eco-issue // Manger mieux pour dormir mieux
Les entreprises ne seront pas les seules à mettre la main à la pâte. Les consommateurs vont faire plus attention à leurs choix de nourritures et à ce qu’ils peuvent entrainer comme conséquences pour l’environnement. Les marques vont trouver de nouveaux moyens d’inciter à une consommation toujours plus responsable.
 
Marriage optional // Le mariage, c’est en option ?
Plus responsables en matière d’alimentation mais pas forcément quand on en vient à l’engagement suprême. Des femmes, de par le monde, redéfinissent le concept du « happily ever after » a.k.a.* « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». De toute façon, depuis que la valise à roulettes existe à quoi bon se marier ?
 
Reengineering randomness // Laisser le hasard faire les choses
On contrôle tout, si bien que plus rien ne nous étonne. On se constitue un monde personnalisé pour marquer notre individualité. On se renferme sur soi jusqu’à devenir soi-même plus étroit d’esprit. Cette année sera celle de l’ouverture à une vie faite de découvertes aléatoires et de points de vue divergents, synonymes de « nouveau souffle ».
 
Screened interactions // Miroir, mon beau miroir, qui est la plus belle ?
L’écran s’incrustera partout ! Dans les tables de restaurants, dans les murs, dans les panneaux publicitaires… Le tactile prendra le pouvoir en faisant de chaque écran un pur outil interactif afin de découvrir, commander, acheter, et cela partout, sans oublier, tout le temps.
 
Celebrating aging // L’âge rend plus sage
C’est officiel, on vit plus longtemps qu’avant ! Les mentalités vis à vis de l’âge vont s’en trouver changées. Nous allons y voir les bons côtés et redéfinir à quel moment on devient véritablement « vieux ». Quand vieillir devient « cool »…
 
Objectifying objects // L’objet « objet »
Dans un monde de plus en plus digital, des objets de tous les jours comme les cartes de vœux (c’est la saison) ou les cartes postales disparaissent au profit de leur équivalent numérique. Cependant, les consommateurs sont en demande de matérialité. Un objet que l’on puisse toucher, faire tourner et, pourquoi pas, coller à son frigo.
 
Maintenant vous savez à quoi vous en tenir pour 2012 !
 
Marion Mons
 
Sources :
JWTIntelligence
Slideshare Trends 2012
*c’est-à-dire.