Brice de Nice
Société

Clasher pour ca$her

Parce qu’à côté de Yann Moix, même le Kass contre Kass de Brice de Nice ne ferait pas le poids. Aujourd’hui, c’est bien connu, le clash télévisuel fait vendre et devient même l’essence de certaines émissions. Ces dernières semaines, le fameux talk-show « On n’est pas couché » animé par Laurent Ruquier a été en permanence l’objet des zappings et buzzs télévisuels.

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Société

Mélanie, reviens parmi les tiens !

 

Mélanie is curious of everything, la vidéo (2min06)
Comme écrivait Gustave Le Bon : « Dans les foules, c’est la bêtise et non l’esprit qui s’accumule. (…) La foule étant anonyme, et par conséquent irresponsable, le sentiment de la responsabilité, qui retient toujours les individus, disparaît entièrement » (Psychologie des foules).
VRAI ! Quelle bande d’irresponsables sommes-nous pour rire devant ce montage compilant les meilleurs moments d’ego de l’actrice, chanteuse et réalisatrice Mélanie Laurent ? Qui n’a jamais été ne serait-ce qu’un peu exaspéré par la moue blasée de la jolie française, les yeux au ciel ? Mis en ligne il y a quelques jours par des anonymes sur le tumblr « Mélanie is curious of everything », ce montage rassemble les meilleures punchlines de l’actrice, dont un bientôt mythique « Je tue Hitler dans mes rêves depuis que j’ai 4 ans », ou encore « A 5 ans, je monte ma première pièce ». Dans cette controverse, le net joue un rôle de catalyseur, en mettant à jour une mauvaise e-réputation déjà existante, comme le confirme le succès de la vidéo.
Un peu d’humour ne fait de mal à personne
Célèbre, adulée, Mélanie Laurent ne semble pas pour autant particulièrement populaire et avait déjà soulevé de nombreuses moqueries. Tournages, albums, pièces de théâtre … elle a pourtant tout pour plaire, mais très nombreux sont les journaux (Les Inrocks, l’Express, Le Parisien) ou les chaînes de télévision a avoir diffusé l’information, LCI en a même fait le sujet principal de sa rubrique web. Populaire ou non, l’actrice est depuis quelques jours l’objet de ce que l’on appelle un « bashing » sur le web. A tel point que son label, Atmosphériques, a obtenu la suppression de la vidéo sur la majorité des blogs et sites internet, prétextant un litige : quelques secondes ne seraient pas libre de droits… Ou comment confirmer un cruel manque d’humour. En cette période de promotion de son deuxième film en tant que réalisatrice (Respire, sortie le 12 novembre), où la communication compte plus que jamais, cette réponse est bien pauvre. Elle confirme la rumeur de sa suffisance en montrant peu d’autodérision, et plus important, manque une occasion rêvée de transformer ce bashing en un buzz positif.
Une vidéo se caricaturant elle-même, une intervention comique dans les médias… enfin, quelque chose pour prouver qu’elle n’est pas ce monstre d’égocentrisme ! Si selon ses mots, « la création appelle la création » ca ne devrait pas être trop difficile pour ce petit génie du grand écran. Détourner cette vidéo à son avantage par une réaction surprenante et comique serait une stratégie de communication originale qui pourrait d’une part rétablir une meilleure image de l’actrice, et de l’autre accompagner d’un buzz positif la sortie de son dernier film.
Mélanie, la victime 2.0
Après tout, il n’y a pas de mauvaise publicité. La mise en ligne de ce montage juste avant la sortie de Respire pousse Mélanie Laurent au devant de la scène médiatique. En la critiquant, la toile du web renforce sa notoriété, et créé un sentiment d’attente autour du film : certains internautes seront peut-être intrigués par ce dernier, et iront le voir alors qu’ils n’auraient pas même remarqués sa sortie en temps normal. Trop de bashing tue le bashing. Les nombreuses moqueries dont l’actrice est l’objet jouent finalement en sa faveur, en créant une phénomène de victimisation, dont beaucoup d’internautes s’offusquent. Le Nouvel Obs appelle ainsi au débat sur son site internet, en recensant les tweets les plus engagés, dans la défense ou l’accusation de l’actrice.

Accusation, défense, commentaires passionnés, c’est le jeu des médias de malmener les célébrités, vendant leur image au domaine public et les transformant peu à peu en monstres sacrés. Le Petit Journal ou Les Guignols de l’Info contribuent largement à façonner des réputations dans l’imaginaire collectif. Dans ce yoyo médiatique infernal, il faut savoir répliquer, jouer son personnage jusqu’au bout. Si ces quelques années de célébrité ont fait de Mélanie Laurent une experte en « Moi je » et storytelling, il lui manque encore du répondant pour en sortir indemne.
 
Chloé Duval
 
Source :
leplus.nouvelobs.com

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Politique

Trop de bashing tue le bashing

 
Si vous avez lu la presse en 2013, si vous avez écouté la radio, allumé votre télévision, ou si vous êtes simplement sorti de chez vous, vous n’avez pas pu passer à côté de ce terme mille fois rabâché, le « bashing ». Le verbe « bash » est un mot anglais qui signifie « cogner ». Pour faire simple, si l’on vous dit que vous allez vous faire « basher », c’est que vous allez prendre une raclée. Mais l’attaque ne sera pas nécessairement physique, le terme est plus souvent utilisé pour parler d’agression verbale. Dans notre cadre médiatique moderne, on pourrait  définir le « bashing » comme étant l’art du dénigrement systématique.
Le bashing est un mot un peu magique, qui a la faculté de pouvoir être accolé à n’importe quel nom de personnalité politique, de personnalité médiatique, de personnalité tout court. Cette année, on a beaucoup lu dans les médias des expressions telles que le « Fillon bashing », le « Taubira bashing », le « Hollande bashing » ou encore le « Ben Affleck bashing ». Quel est le point commun entre le futur acteur de Batman vs Superman et notre président ? Ils ont tous deux été victimes de propos virulents sur les réseaux sociaux.

Après tout, qu’y a-t-il de répréhensible à se moquer un peu des « people » ? Pourquoi les internautes n’auraient-ils pas le droit à une liberté d’expression absolue ? Exprimer son mécontentement à propos d’un homme politique ou du mauvais choix d’un acteur pour un blockbuster de 2015, c’est légitime. Mais ce qui peut poser problème, c’est que le propre du bashing est de ne pas être une critique constructive. Basher c’est insulter, harceler, pousser l’incivilité à son maximum.
Prenons l’exemple de la plateforme Ask.fm. Le principe est simple. Créer une page. Attendre que des anonymes posent des questions. Y répondre. Le site est investi principalement par des adolescents, qui se « trollent » ou se « bashent » souvent mutuellement. En août dernier, David Cameron avait appelé à son boycott, car des adolescents se seraient suicidés après avoir été la cible de commentaires dégradants.

Cet exemple est extrême, mais il nous rappelle que chez les adultes, les propos sont parfois aussi immatures que chez les adolescents. Sur Twitter, le bashing est une déferlante qui ne cesse de prendre de l’ampleur et qui touche tous les milieux : le politique d’abord, mais aussi le culturel ou le milieu économique. Ce qui est inquiétant dans cette pratique, ce n’est pas qu’un individu passe ses nerfs sur une personnalité médiatique, mais c’est qu’il le fait dans l’anonymat d’un groupe. Je bashe, mais bon, tout le monde le fait. Dans Psychologie des foules, Gustave Le Bon écrit : « Dans les foules, c’est la bêtise et non l’esprit qui s’accumule. (…) La foule est toujours intellectuellement inférieure à l’homme isolé. (…) La foule étant anonyme, et par conséquent irresponsable, le sentiment de la responsabilité, qui retient toujours les individus, disparaît entièrement. »
Ces derniers mois, en France, on a beaucoup entendu parler de « French bashing ». Les politiques et les grands patrons, comme par exemple Xavier Niel (le patron de Free), dénoncent « l’auto-flagellation » qui sévit en ce moment sur les réseaux sociaux. Ils crient au scandale car ils sont les principales victimes de la pratique du bashing. Ils ont probablement raison en ce point : c’est une pratique contre-productive, elle favorise la propagation du défaitisme, et dans un cadre économique, elle ne peut que faire fuir les investisseurs.
Espérons qu’en 2014, les « boucs émissaires collectifs », pour reprendre l’expression de François Jost consacrée à Nabilla, auront un peu de répit.
 
Camille Frilley
Sources :
Socialmediaclub.fr
Nouvelobs.com
Huffingtonpost.fr
Allocine.fr
Crédits photos :
News.com
Lagauchematuer.fr
Ozap.com