Scarlett Johansson
Publicité et marketing

Super Bowl 2014 : l'avènement de la conscientisation de la publicité virale

 
Véritable institution pour les passionnés de football américain aux Etats-Unis, le Super Bowl est aussi devenu au fil des ans un événement important pour les publicitaires et les annonceurs désireux de bénéficier d’un écran publicitaire inestimable en termes de visibilité. Ainsi, c’est à ceux qui auront eu les moyens de dépenser quatre millions d’euros pour quelques secondes de spot que reviendra l’honneur d’être diffusé lors du championnat. Et l’enjeu est de taille, puisque l’évènement retransmis à la télévision américaine réunit chaque année plus d’une centaine de millions de téléspectateurs et est aussi massivement commenté et relayé sur les réseaux sociaux. Un pic d’audience annuel dont les annonceurs ont tout intérêt à profiter !
Chaque année, les heureux élus conçoivent donc un spot spécialement pensé pour sa diffusion lors de l’évènement, rivalisant d’inventivité et de moyens. Les films publicitaires sont ainsi conçus et annoncés comme de véritables points d’orgues d’une campagne. Une guerre marketing qui pousse les marques à proposer des spots assurément efficaces et dans lesquels on retrouve des éléments récurrents : animaux parlants, bébés à l’humour décapant, actrices les plus connues…
C’est dans l’optique de se moquer de ces codes que Volkswagen a décidé de les rassembler dans le teaser du spot que la marque proposera durant l’évènement. Destiné à piquer la curiosité du public avant la diffusion du véritable film lors de la finale, il rassemble chiots, poneys, bébés, célébrités et sumos afin de tourner en dérision les spots habituellement présentés lors du Super Bowl. La marque de voiture allemande n’a pas été la seule à jouer avec cette recherche du viral à tout prix et sa conscientisation (1). Puisque la course à la diffusion virale est ici explicite et sciemment revendiquée par la marque, elle se retrouve donc face à un public prévenu et conscient de la stratégie qui est ici mise en œuvre. Mais le propre d’une stratégie publicitaire n’est-il pas que celle-ci ne soit pas décelée par le public ? Dès lors, il devient possible de se demander dans quelle mesure un tel paradoxe peut être mis au service de la stratégie des marques concernées.

Du partage spontané à l’incitation, une nouvelle forme de marketing viral ?
Rappelons que le marketing viral  est un mode de promotion par lequel le public assure l’essentiel de la diffusion du message publicitaire en le recommandant spontanément à ses proches ou à un réseau de connaissances. L’effet de buzz sensé être produit par cette légère satire est donc paradoxalement une illustration de ce que tente de dénoncer Volkswagen. En effet, le film relayé par les aficionados sur les réseaux sociaux, a été pensé dans une stratégie de marketing viral, au même titre que les publicités qu’il dénonce. Et si l’ambivalence de ce spot soulève bien l’hypothèse que la conscientisation de la logique de marketing viral pourrait devenir une nouvelle stratégie, le film réalisé par la marque Sodastream nous permettrait de l’affirmer.
Cette dernière a en effet récemment signé un contrat avec l’actrice Scarlett Johansson qui devient donc sa première égérie, obtenant en prime une apparition remarquée dans le spot qui sera diffusé lors du SuperBowl 2014. Le film commence par une présentation pour le moins sérieuse du produit et de ses bénéfices par la belle blonde vêtue d’une blouse blanche, rappelant un simple discours de prescription. Mais même si l’image véhiculée par l’actrice est sans conteste plus vendeuse que celle de Mac Lesggy dans une publicité pour une célèbre marque de brosse à dents, la présentation du produit n’est en fait ici qu’un prétexte et le spot prend véritablement toute sa profondeur lorsque S. Johansson lance d’un air faussement candide : « If only I can make this message go viral… ». S’ensuit donc un show sexy sans réel rapport avec le produit où l’actrice met à profit tous ses atouts charme, avec en prime un petit message aux concurrents directs de la marque : « Sorry Coke and Pespi ».
Un spot plein d’autodérision où la conscientisation de la recherche du viral par la marque devient une stratégie à part entière. Un phénomène marketing nouveau puisque même si le principe d’une diffusion virale est déjà perçu par les annonceurs comme un moyen peu coûteux et avéré d’augmenter sa visibilité, il n’avait jusqu’ici jamais fait l’objet d’un détournement. Pour autant, cette stratégie semble pertinente au regard de la prise de conscience par les consommateurs des moyens mis en œuvre par les marques pour attirer leur attention. De plus, étant donné que les consommateurs sont aujourd’hui passés maîtres dans l’art de déjouer les codes publicitaires, le pari de la transparence peut sembler être une réponse judicieuse.

Pour autant, le fait d’aller à l’encontre du fonctionnement même du marketing viral en cherchant à pousser au partage ne pourrait-il pas créer un phénomène de rejet de la part du public ? En effet, rappelons que le principe du viral est basé sur le partage d’un contenu pour sa qualité, son originalité ou encore son caractère divertissant. Une propagation qui est donc bien sensée se faire d’elle-même et non sur la recommandation du créateur du contenu. Il s’agit ici d’un renversement du principe du viral qui voudrait que ce soit au public de juger si un contenu est assez bon pour être partagé. Le danger de l’utilisation du paradoxe entre la recherche du viral et sa conscientisation dans des spots comme celui de Sodastream pourrait donc bien être le fait que la marque décrète elle-même son film comme étant viral, et pousse en quelque sorte le spectateur à partager pour partager.
En conclusion, le tour de force des publicités les plus partagées durant les éditions précédentes du SuperBowl, à l’image de celles de Pepsi ou de Coca Cola, ne serait-il pas d’avoir réussi à susciter l’engouement nécessaire au partage par le public sans avoir à l’y inciter ?
Amandine Verdier
(1)  Conscientisation : Ici, action de conscientiser, de faire prendre conscience de la stratégie de marketing viral qui a été mise en place.
Sources :
Forbes.com
Theguardian.com
Adweek.com
Crédits photos :
Businessinsider.com

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Kiss for peace
Publicité et marketing

« Kiss for Peace » ou la nouvelle campagne publicitaire intrigante et novatrice du déodorant Axe.

 

Le nouveau spot publicitaire d’Axe, sorti en exclusivité avant d’être diffusé mondialement le 2 février 2014 à l’occasion du célèbre Super Bowl aux Etats Unis, détonne par rapport aux campagnes précédentes. En effet, la ligne de conduite de la marque du groupe Unilever change du tout au tout – passant de l’humour à l’audace. Les formules Anarchy, Dark Temptation ou Apollo, mettant en scène de jeunes hommes à croquer, laissent aujourd’hui place à Axe Peace. La marque se veut jeune, moderne, et n’hésite pas à s’affirmer en dévoilant un concept audacieux et novateur.
Arrogante, la campagne fait déjà le buzz en troquant ses protagonistes privilégiés – les machos et les filles en furie – pour des dictateurs et des machines de guerres. Les conflits internationaux sont résolus par le pouvoir d’un simple baiser. Axe fait désormais place au changement, en mettant pour la première fois la femme au premier plan. La figure masculine se mue en véritable gentleman prêt à renoncer à la guerre par amour. Le coup de théâtre et l’étonnement du spectateur renforcent le message de la campagne de communication.
Son succès est enfin intensifié par l’implication qu’elle donne aux internautes : ceux-ci sont sollicités pour soutenir l’association Peace One Day. En partageant un baiser sur le hashtag #kissforpeace, certains auront la chance d’être exposés à Time Square sur un panneau d’affichage. Quoi de mieux pour pouvoir être au centre de l’attention ?
 Laura de Carné
Sources :
Tuxboard
Le monde marketing
 
 

les inconnus
Culture

Les inconnus les plus célèbres : le retour

 
Surfant sur la vague de la nostalgie, les Inconnus reviennent à l’occasion de la sortie du deuxième volet de ce qui fut l’un de leurs succès les plus marquants : Les Trois Frères.
 Bien que le film ne sorte que le 12 février, la promotion a débuté il y a maintenant deux mois. Fin décembre sur France 2, un prime time consacré aux trois comiques marquait le coup d’envoi d’une grande campagne de communication. S’en est suivi l’affichage massif dans la capitale de « portraits » de Bernard Campan, Pascal Légitimus et Didier Bourdon sur lesquels n’apparaît même pas le titre du film.
 Si ces affiches sont originales, les réactions du public à leur découverte ne le sont pas moins. Alors que les fans reconnaissent leurs comiques préférés et s’exclament : « ce sont les Inconnus ! », ceux qui au contraire n’ont jamais entendu parler du trio se demandent : « mais qui sont ces inconnus ? ». Dans les deux cas, l’affiche participe au développement d’un buzz autour de ce retour que l’on peut d’ores et déjà qualifier de gagnant.

 
Lisa Brunet
Crédit photo :
Cinemotions.com

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Publicité et marketing

Numericable : bad buzz for good business ?

 
Il est là, le tout premier buzz de cette jeune année 2014. C’est l’opérateur et fournisseur d’accès Numericable qui l’a créé en présentant le lundi 6 janvier dans le quotidien 20 Minutes sa nouvelle campagne de publicité à l’humour douteux et qui, surtout, flirte avec le sexisme.
Pour commencer l’année… une pub aux frais des femmes !
Afin d’inciter ses consommateurs (qu’apparemment Numericable ne jugerait qu’être masculins) à choisir sa fibre optique de haut débit, le câble-opérateur joue d’une manière osée sur les clichés de genre. En effet, en adoptant la fibre optique (fournie par le leader du marché auto-proclamé) Numericable promet : « Téléchargez aussi vite que votre femme change d’avis ». Un énoncé périlleux qui a immédiatement déclenché une vague d’indignations et qui s’est vu fortement discuté sur Twitter.

Même Le Petit Journal s’est emparé de l’actualité pour railler à sa manière les créateurs de cette pub à caractère misogyne.
Le basculement: les hommes « soudainement » mis à l’honneur
Plus tard dans la journée, Numericable présente sur son compte Twitter « en avant-première » la suite de la campagne « que vous pourrez retrouver en version papier dès mercredi ». Cette fois-ci, la fibre Numericable permettra de « télécharge(r) aussi vite que votre mari oublie ses promesses » et ce sont donc maintenant les hommes dont on se sert pour tenter de faire rire.

Pourquoi une publicité en deux temps ?
Pourquoi Numericable n’a-t-il pas publié ces deux annonces en mêmes temps ? On peut y voir deux théories : si l’on en croit l’opérateur, cette campagne serait le fruit d’une stratégie de communication réfléchie, misant sur le buzz et l’indignation de sa première pub pour pouvoir ensuite lancer la deuxième contre-affiche, cette fois-ci en se moquant des hommes. En agissant ainsi, Numericable a de toute évidence cru bien faire bien faire et être équitable. Sauf que la parité dans le sexisme, ce n’est pas mieux que le sexisme en soi, mais le même principe : l’un comme l’autre reste dégradant, terriblement stéréotypé et surtout ennuyeux. Car faire de la publicité en jouant sur les clichés hommes-femmes n’est pas vraiment novateur, c’est avant tout un concept publicitaire archaïque et dépassé… surtout en 2014.
C’est en cela que l’autre théorie, celle du rattrapage de dernière minute, reste pour beaucoup la plus plausible comme en témoigne ce tweet :

Cela paraît surtout suspect du fait que Numericable ait prétendu auprès de la presse que « ce deuxième volet était prévu », mais sans pour autant vouloir en apporter la preuve ni fournir davantage d’explications.
Un véritable « bad buzz » ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette polémique a été inefficace pour le fournisseur d’accès à Internet. Au contraire, Numericable a réussi à faire (beaucoup) parler de lui et cela sans grand renfort d’investissements publicitaires (se cantonnant seulement à une annonce dans le 20 Minutes et une deuxième sur Internet). Tous les médias ont voulu sauter sur l’occasion pour informer leurs lecteurs de cette publicité révoltante, et ils se sont même quasiment trouvés « contraints » de continuer de publier des articles à propos de la suite que prenait cette campagne. Comme l’illustre cette accroche commerciale « deux articles pour le prix d’un », Numericable aura donc à la fois profité du buzz ainsi que de la réinterprétation de son message. Des points de vue communicationnel et économique, une tactique plutôt maline, même si celle-ci n’était probablement pas réfléchie.
Morale de cette histoire ?
Cette communication est sans doute osée mais elle l’est surtout dans un contexte où le Gouvernement français a comme objectif de lutter contre le sexisme sur le Web et où l’Assemblée Nationale travaille sur l’égalité hommes-femmes dans la société. Eventuellement aussi une raison pour laquelle cette campagne fait tant parler d’elle.
Quoiqu’on en dise, une chose est sûre : si l’objectif de toute campagne est de faire parler d’une marque, celle-ci risque d’être une nette réussite pour Numericable. En revanche, si on en parle bien, c’est une autre question.
Teresa Spurr
Sources :
Leplus.nouvelobs.com
L’Express
Le Point
Le Huffington Post
Numerama.com
Canalplus.fr
assemblee-nationale.fr

Société

Nymphomaniac : Sexe, Mensonges et Vidéo(s)

 
Annoncé depuis 2011, le drame érotique Nymphomaniac est enfin sur nos écrans et, une fois de plus, la sortie d’un des films de Lars von Trier s’accompagne de son lot de polémiques.
 Un adepte de la controverse
On se rappelle du scandale qu’avait suscité son Antichrist au Festival de Cannes en 2009, où Charlotte Gainsbourg avait été insultée de « sale pute ! » pendant la projection d’une scène où elle se masturbait.
Rebelote lors de l’édition de 2011, qui avait choqué par les propos antisémites qu’avait tenus le réalisateur lors d’une conférence de presse pour Melancholia, où il avait affirmé sa sympathie envers Hitler.
Immédiatement déclaré persona non grata du Festival, où il avait pourtant présenté la majeure partie de ses œuvres depuis sa consécration avec Dancer in the Dark, on ne sait aujourd’hui toujours pas s’il pourra de nouveau présenter un de ses longs-métrages dans la sélection cannoise. Toujours est-il qu’après avoir été maintes fois repoussé, Nymphomaniac ne devrait logiquement pas figurer dans la compétition cette année, de quoi supposer que Thierry Frémaux, délégué général du Festival, n’est peut-être toujours pas décidé à le réintégrer parmi les habitués.
Pourtant encensé par la critique depuis ses débuts, le Danois aime toujours autant déranger, comme il le prouve avec son dernier film, où il repousse une fois de plus les limites. Ce faisant, il pose de nouveau cette interrogation cruciale : doit-on lire une œuvre artistique à travers le prisme de son créateur ?
On ne saurait que trop vous conseiller de vous faire votre propre avis sur ce réalisateur si singulier, dont l’œuvre ne peut laisser indifférent.

Une campagne promotionnelle résolument suggestive
Le buzz commence au mois de mai dernier, où la première affiche du film est dévoilée. Après un synopsis énigmatique, étayant que le film relate le parcours poétique et érotique d’une femme depuis sa naissance jusqu’à ses cinquante ans, le ton du film se précise grâce à ce qui deviendra l’emblème de la communication qui entoure le film : deux parenthèses formant manifestement l’appareil génital féminin. À noter que le titre du film change peu après pour s’approprier cette symbolique, en devenant Nymph()maniac. La mention qui l’accompagne, « Forget about love », se passe de commentaires…

S’ensuit une longue période de rumeurs, qui commence par l’évocation d’une série télévisée, pour prolonger le plaisir, avant que les acteurs ne s’y mettent. Shia LaBeouf n’hésite ainsi pas à affirmer ne pas avoir simulé les scènes de sexe et va même jusqu’à se vanter d’avoir décroché le rôle grâce à une sextape qu’il aurait confiée au réalisateur. Balivernes pour un buzz réussi, des doublures issues de l’industrie pornographique ayant été en charge des scènes en question.
Tous ces tapages permettent ainsi au film de faire parler de lui plus d’un an avant sa sortie en salles. Et comme le sexe fait vendre, il n’est pas question d’en rester là. À quelques semaines de la sortie en salles, la promotion s’intensifie via une série d’affiches et d’extraits tous plus allusifs les uns que les autres : l’ensemble de l’excellent casting est ainsi mis à contribution pour s’afficher en plein orgasme.

D’ailleurs, là où des campagnes promotionnelles du même acabit avaient été interdites sur la voie publique, à l’instar de celles d’artistes comme Saez, Étienne Daho, ou celles du film Les Infidèles, ces affiches-ci ne posent visiblement pas problème, étant donné qu’elles sont placardées dans chaque rue de la capitale.
Mais l’interdiction au moins de 12 ans est venue briser ces faux-semblants : Nymphomaniac n’est pas l’œuvre sulfureuse qui a été vendue depuis deux ans au public et à la presse, qui ne manquent d’ailleurs pas de se plaindre du mensonge qu’a constitué la campagne de promotion du film, ce qui ne l’a pas pour autant sauvé d’un échec. Mais n’est-il pas encore trop tôt pour parler d’arnaque ?
 Deux versions d’un même film
Si vous vous êtes rendus dans les salles obscures, vous n’avez pas pu passer à côté de cet avertissement, avec lequel s’ouvre le long-métrage : « Ce film est une version abrégée, et censurée, de la version originale de Nymph()maniac de Lars von Trier. Il a été réalisé avec sa permission, mais sans autre implication de sa part ».
Le film sorti en France est donc une version raccourcie, le director’s cut ayant une durée de 5h30 (4h00 chez nous, déclinées en deux volumes de 2h). La rumeur fait état d’un refus du metteur en scène de tailler dans son œuvre, dont le final cut aurait été confié aux producteurs du film. Dès lors, que penser du premier volume sorti en salles ? Difficile de répondre, précisément parce que le film projeté actuellement ne correspondrait pas à la vision qu’en a son créateur…Mais une nouvelle fois, cela semble faire partie des stratégies mises en place pour accroître le succès du film puisque, comme l’a récemment indiqué sa productrice, Lars von Trier a bien consenti aux deux versions de son œuvre : une hard et une soft, pour obtenir une meilleure visibilité internationale.
Personne n’a encore eu accès à la version intégrale, qui devrait être projetée en première exclusivité au prochain Festival international du film de Berlin, mais une chose est sûre, vous n’avez pas fini d’entendre parler de Nymphomaniac…
 
David Da Costa
Sources :
Nymphomaniacthemovie.com
Lemonde.fr
Lexpress.fr
Telerama.fr
Crédits photos :
Les films du losange
Zentropa

Dieudonné
Société

Circulez, Dieudonné

 
Manuel Valls s’en est mêlé : le 6 janvier, il envoyait une lettre aux préfets afin de leur rappeler les voies légales pour faire interdire les spectacles de Dieudonné, ce contre quoi l’humoriste a répondu qu’il contesterait en justice toute interdiction de son spectacle.
 Que contenait plus particulièrement cette circulaire ?
 Tout d’abord, plusieurs rappels concernant le trouble de l’ordre public. En témoigne un résumé du communiqué du ministère de l’intérieur, le trouble à l’ordre public peut se traduire par « des troubles matériels qu’un tel spectacle est susceptible d’induire » ou par le fait que « le spectacle constitue en lui-même un trouble à l’ordre public, dès lors qu’il porte atteinte par sa teneur à la dignité de la personne humaine. »
 Ensuite, la circulaire précisait les motifs de la « condamnation » de Dieudonné. Les spectacles de l’humoriste contiendraient « des propos antisémites et infamants à l’égard de plusieurs personnalités de confession juive (…) et des atteintes virulentes et choquantes à la mémoire des victimes de la Shoah. »
 La question qui se pose alors est celle de la liberté d’expression. Manuel Valls irait-il à l’encontre de l’un des grands principes de notre République ? Certes, le ministre nie cette idée-là. Néanmoins, si le juge administratif donne tort aux maires et aux préfets suite à la déposition par Dieudonné d’un référé au tribunal administratif pour contrer les interdictions, ce sera bien une atteinte à la liberté d’expression. Certes, « la liberté est la règle. » Néanmoins, « l’interdiction est l’exception » ainsi que l’affirme Emmanuel Daoud,  avocat au barreau de Paris et membre de la Fédération internationale des droits de l’Homme.
 
Juliette Courtillé
Sources :
Lexpress.fr
Crédit photo :
Huffingtonpost.fr
 

NKM
Politique

NKM : la cigarette de trop ?

 
Pour Nathalie Koscusko-Moriset, 2014 s’annonce comme ce que 2013 aura été en termes d’image et de communication : à coups de photos et de publicité orchestrées –la question reste à débattre-, la candidate UMP à la mairie de Paris n’en est plus à son coup d’essai.
Depuis le 2 janvier, la photo fait le buzz : publiée dans le magazine VSD, elle nous montre NKM, en veste en cuir et jean, adossée à un mur en train de fumer en compagnie de personnes sans domicile fixe. « Un autre moment de grâce pour NKM » : le titre prête à sourire, rappelant une des dernières déclarations de la candidate au sujet du métro.
NKM semble plus que jamais cultiver une communication de l’éthos, préférant l’image aux mots et faisant parler d’elle à chaque nouvelle publication médiatique. Alors qu’un des membres de sa garde rapprochée déclare que « ce n’est absolument pas un coup de com ! », on a pourtant surpris la candidate UMP en pleine activité auprès de « publics sensibles » durant les vacances, rendant visite tour à tour au service des Urgences, aux prostituées… Le message de ses multiples initiatives semble être celui d’une candidate toujours plus proche des citoyens. Et si d’habitude seuls les internautes se moquent de cette stratégie jugée dissonante, c’est bien la première fois qu’un écho politique aussi fort se fait entendre. Ainsi, la ministre socialiste de la lutte contre l’exclusion la rappelle à davantage de « décence » tandis qu’Alexis Corbières, fidèle mélenchoniste, l’accuse de « démagogie » … les critiques pleuvent sur NKM.
Dans un monde d’images et d’instantanéité, peut-on vraiment se contenter de communiquer par le visuel, au risque de susciter des interprétations erronées ?
Laura Pironnet
Sources :
Huffington Post
L’express
Photo Crédits :
Reproduction VSD
 Agence SIPA
 

Miley Cyrus
Culture

Miley is back

 
On l’attendait.
… Ou pas.
Le nouveau clip de Miley Cyrus a été dévoilé il y a cinq jours et a provoqué, comme prévu, une vague de réactions sur la toile.
Habituée à faire le buzz de manière plutôt équivoque et pas toujours -voire jamais- très honorable, la chanteuse américaine de 21 ans repousse un peu plus encore les frontières de l’acceptable avec le clip lascif de sa chanson « Adore You ».
Après le twerk avec un ours en peluche rose géant accroché dans son dos et la boule de démolition où elle se prélassait dans le plus simple appareil avec un naturel déconcertant, Miley se lance désormais dans le plus ou moins suggestif. Pendant quatre minutes trente, la chanteuse est  filmée sous la couette, où elle mime des gestes évoquant la masturbation sur fond de « musique » lancinante aux paroles un peu niaises. Il n’empêche que malgré toutes les critiques qui lui sont faites, la technique provocante de Miley Cyrus fonctionne, puisque la vidéo frôle les trente millions de vues sur Youtube depuis moins d’une semaine.
Décidément, il semblerait qu’espérer de bonnes résolutions de sa part pour la nouvelle année soit illusoire.
Néanmoins, nous pouvons nous réjouir d’une chose: pour un clip de Miley publié, attendons nous à une bonne dizaine de parodies toutes plus savoureuses les unes que les autres…
Camille Gross
Crédit photo :
hollywoodpq.com

Publicité et marketing

Jacques a dit : Burger King, roi du buzz !

 
Le 16 décembre dernier, le rendez-vous à ne pas manquer c’était gare Saint-Lazare, à Paris.
L’inauguration d’une nouvelle ligne TGV ? Un défilé de mode dans un endroit original ? Rien de tout cela, mais l’ouverture du premier « Burger King » parisien, qui a suscité ce jour-là pas moins de 100 000 recherches Google! Pour l’occasion, une scénographie digne des endroits les plus sélectifs avait été mise en place : tapis rouge, cordons de sécurité, vigiles et nuées de caméras pour filmer les courageux prêts à attendre plusieurs heures pour être les premiers clients …

L’art de susciter l’impatience
Il faut dire que depuis sa disparition du territoire français, en 1997, le retour du « roi du Burger » était attendu comme le Messie ! Chaque année apportait d’ailleurs son lot de rumeurs et de campagnes directement inspirées par cette attente (comme ce fut le cas en 2012 pour Eurostar).

En choisissant, pour son grand retour en France, de s’implanter d’abord en province (via un partenariat avec AutoGrill), on peut imaginer que la marque souhaitait surtout faire patienter ses fans parisiens. Mais il faut aussi rappeler que l’une des raisons de l’échec de Burger King en France à la fin des années 1990 était justement sa concentration trop importante en Île de France.
Une direction qui verrouille toute communication
La direction n’a fait aucun commentaire, ni avant, ni pendant, ni après l’ouverture et ne communiquera d’ailleurs aucun chiffre. La date d’ouverture a été avancée d’un jour (initialement annoncée et prévue le 17 décembre) sans même que la société AutoGrill, en charge de la marque en France, n’en ait été informée ! Lorsque les réseaux sociaux s’enflamment à chaque rumeur, (notamment le 21 mars 2012, jour de l’inauguration de la Gare Saint-Lazare à Paris, où nombre de journalistes s’étaient déplacés, croyant à l’ouverture d’un restaurant Burger King) la marque ne dément jamais les faits, profitant d’un buzz gratuit. Aucune publicité ou quelconque campagne de communication n’a d’ailleurs été mise en place pour annoncer le retour du « roi » à Paris, aucune interview dans les médias n’a été donnée, ni aucune prise de parole officielle sur Internet. Quelques rares interventions ont été faites sur les réseaux sociaux, bien qu’aucun compte Facebook français ni aucun Twitter officiel n’ai été accrédité pour l’heure.
L’enseigne devait se douter que les médias allaient relayer l’information au maximum : reportages dans les JT, interview des clients dans la file d’attente, nombreux articles de presse et couverture maximale sur Internet.
Des « fans » prêts à tout
Avant même l’ouverture de ce premier restaurant parisien, les « fans » de l’enseigne avaient pris les choses en main : pétition en ligne signée par plus de 16 000 personnes, nombreux groupes Facebook « Pour un retour de Burger King en France »… Et depuis le 16 décembre, des centaines de personnes sont capables de faire la queue pendant des heures pour goûter leur hamburger préféré ! Une communauté très soudée et prête à tout pour son fast-food favori. Un phénomène propre à Burger King.
Mais alors, qui sont ces fans ? On peut scinder le cœur de cible de Burger King en deux : d’un côté les nostalgiques qui ont connu la marque en France ou qui ont goûté ses produits à l’étranger et de l’autre, les adolescents et jeunes adultes qui en ont entendu parler depuis longtemps et qui veulent absolument pouvoir surfer sur la vague « hype » créée par l’enseigne et dire à leur tour « J’y ai goûté ! »
Certains internautes se sont mêmes amusés à prendre au piège ces « fans » en leur proposant de goûter le fameux
« Whooper » en exclusivité en échange d’un gage, pour voir jusqu’où ils seraient prêts à aller… Mention spéciale à la jeune femme léchant le sol de la gare pour déguster son faux « Whooper ». Il s’agissait en réalité d’un « Giant » du concurrent Quick…

Un futur qui semble bien prometteur
A présent, la marque souhaite ouvrir plus de 400 restaurants sur le territoire français et vise 20% du marché du hamburger en France. Alors, le buzz passé, la chaîne de fast-food continuera-t-elle à faire autant parler d’elle ? Rendez-vous dans quelques années. D’ici là, il faudra être patient pour déguster son premier « Whooper », le burger phare de l’enseigne, puisqu’on dénombre encore plus d’une centaine de personnes chaque jour devant l’unique restaurant parisien.
 
Elsa Mahouche
Sources :
RTL.fr
LaTribune.fr
Nouvel Obs.com
A titre de comparaison, le numéro un mondial de la restauration rapide Mc Donald’s compte 1 200 établissements en France. Quick en comptabilise quant à lui 370.

Publicité et marketing

Jacques a dit : (dés)enchante toi avec WestJet !

 
Vous l’aurez sûrement remarqué, la visibilité des compagnies aériennes pullule au sein de notre société et notamment lors des fêtes de fin d’année.
Tout est bon pour concurrencer ses adversaires dans cette course effrénée à la recherche de clientèle et de la fidélisation de celle-ci.
On ne peut que penser à la dernière trouvaille de la compagnie aérienne WestJet, qui cela va sans dire, est l’une des plus belles opérations de Noël pour cette fin d’année 2013.
Le buzz WestJet Christmas Miracle :
Avant l’embarquement pour les vols de Toronto et d’Hamilton vers Calgary, les passagers ont eu la surprise de pouvoir parler au Père Noël et lui confier leurs envies de cadeaux de fin d’année.
A l’arrivée, au lieu de récupérer uniquement leurs bagages sur le tapis prévu à cet effet, les passagers ont eu la chance de trouver également des cadeaux à leurs noms, contenant tout ce qu’ils avaient demandé.

Un processus de création bien rodé :
 Richard Bartrem, Vice-President des communications et relations communautaires de WestJet explique que cette opération avait pour but de transmettre la culture d’entreprise de la compagnie aérienne basée sur un esprit de partage, de sympathie et d’attention.
 Ce projet, réalisé avec l’agence Studio M, a débuté en août dernier et a pu être mené à bien avec l’aide de 150 employés de la compagnie et par le biais des nouvelles technologies, notamment grâce aux bornes d’enregistrement équipées de scanner et à l’utilisation de quelques 200 caméras cachées.
 En plus de créer une interaction très personnalisée avec sa clientèle, WestJest va plus loin en promettant de soutenir l’organisme Ronald McDonald Canada, dès que la vidéo de cette opération aura atteint les 200 000 vues sur Youtube.
En effet, la compagnie s’est engagée à fournir des vols gratuits à l’organisme dédié aux familles d’enfants atteints de maladies graves ou de handicaps afin qu’ils puissent passer un meilleur Noël.

Réel partage ou simple coup marketing ?
Alors que la compagnie aérienne prône sur son site internet que : « Chez WestJet, nous avons toujours pris soin des gens qui nous entourent et nos investissements dans les collectivités en sont un bon exemple. »
 On peut tout de même se demander si cette belle opération n’est pas qu’un simple coup marketing afin d’améliorer et de développer le capital sympathie de la marque. En effet, des opérations similaires, déjà mises en place par les compagnies aériennes Spanair et KLM en 2010, avaient montré leurs preuves. Certes, un buzz moindre que chez WestJet mais qui leur avaient permis, tout de même, un joli coup de pub !
A l’heure de l’apologie de la consommation, toutes les entreprises, sans exception, sont en recherche constante d’une clientèle toujours plus importante.
Quoi de mieux que d’utiliser et mettre en avant sa propre clientèle pour la développer ? En effet, la compagnie aérienne WestJet a bien compris qu’un client heureux mais aussi multiconnecté peut-être un réel atout et un très bon investissement.
WestJet, par cette opération et la vidéo qui en a suivi, a réussi habilement à arriver à ses fins en plaçant bon nombre de sa clientèle comme ambassadeur de marque. Autrement dit, sa propre clientèle fera spontanément la promotion de la compagnie auprès de ses pairs consommateurs.
Cet avènement est d’autant plus important grâce à l’usage grandissant des réseaux sociaux. Ainsi ce nouveau marketing viral permet une plus grande visibilité, une meilleure communication de la marque et ce à moindre coût.
Plus généralement, on peut donc se demander si un nouveau créneau publicitaire ne serait pas en train de s’ouvrir et de se développer à travers les individus eux-mêmes, de part leurs relations avec les réseaux sociaux ?
Adeline Reux 
Sources :
Iletaitunepub.fr
Marketing20.fr
Westjet.com