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Zappe-t-on encore aux US ?

 

L’éternel duel opposant la télévision à Internet n’a pas fini d’animer les débats. Aux Etats-Unis, une récente étude vient de confirmer ce qui a longtemps été prédit : le temps de visionnage de la télévision baisse au profit des autres supports numériques (smartphones, pc portables et tablettes)
Les Américains de 18 à 49 ans passent ainsi en moyenne 5h09 devant différents supports contre 4h31 pour le petit écran, une première !

 L’argument qui l’emporte est celui de la portabilité qu’offre ces nouveaux supports. L’image du « Couch potato » n’est plus d’actualité, désormais on choisit de consommer en mobilité. L’offre élargie et l’accessibilité grandissante aux tablettes y sont pour quelque chose. L’explosion des ventes de ces supports vient en effet confirmer ce changement de pratiques.

 Il n’y a pas si longtemps, la télévision représentait LE médium capable de fédérer autour d’un programme alors qu’Internet était considéré uniquement comme lieu de flânerie occasionnelle, de hasard et de buzz. La donne est en train de changer affirme cette étude. L’on pourrait être tenté d’affirmer sans nuance le déclin de la télévision, ceci dit, les programmes télé sont très souvent commentés à travers un second écran dans une démarche dite de second-screening ou de multitasking. Comprendre par-là, l’action combinée de regarder une émission tout en utilisant un deuxième terminal afin de partager sur les réseaux sociaux ce que l’on est en train de faire ou son avis sur ce qui est diffusé.

 Néanmoins, en réalité, le contenu télévisé n’est pas moins consommé, il est juste consommé en majeure partie, ailleurs : en ligne. La SVOD (Subscription Video on Demand) a fait des ravages, des plateformes de streaming vidéo telles que HULU ou Netflix gagnent de plus en plus de parts de marchés par rapport aux chaînes du câble. Un abonnement moins coûteux, la possibilité de visionner un contenu  à tout moment, des programmes de qualité qui peuvent se vanter d’avoir remporté un Emmy Award (House of Cards), autant d’avantages qui séduisent de plus en plus. Ainsi, le chiffre d’affaires de Netflix qui comptabilise 31 millions d’abonnés aurait bondi d’un quart en un an pour atteindre 1,1 milliard de dollars.

Netflix se réjouit et tente de renforcer sa position en tant qu’acteur dans le monde du cinéma notamment en s’alliant à la maison de production de Sony, puis en négociant un accès au câble. Ainsi, il viendrait se frotter de plus près à ses plus gros concurrents qui eux tentent d’effectuer le chemin inverse pour être là où leur public semble leur échapper, sur la toile.

 La SVOD sonne-t-elle le glas de la télévision traditionnelle ? Nombreux sont ceux qui le pense, toutefois, ce serait sans compter sur la réactivité des grands groupes télévisés, et l’énergie qu’ils mettent pour rester dans la course. S’adapter est le maître mot. S’adapter au progrès des supports technologiques, leur multiplication et à l’autonomie qu’ils offrent à chacun à travers Internet. Dans le cas échéant, ce sont les annonceurs qui risqueraient d’aller chercher le consommateur potentiel là où il sera le plus probable de se trouver.

 L’avantage pris par le numérique aux Etats-Unis vient corroborer des hypothèses émises il y a de cela quelques temps. Si ce pays semble être la référence en matière de tendances, un service tel que celui offert par Netflix ne saurait, pour le moment, trouver sa place en France, en témoigne la réticence qu’avait suscitée l’arrivée des nouvelles chaines de la TNT. De plus, les habitudes de consommation du médium TV ainsi que l’organisation des grands groupes médias ne sont pas les mêmes. Sans oublier les instances concernées telles que le CSA qui jouit d’une influence certaine pour tout ce qui se passe dans le paysage audiovisuel français.

 
Salma Bouazza
Sources :
Lesechos.fr
Lesechos.fr
Zdnet.fr

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