Publicité Jack Daniel's
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Jack V.S. Daniel’s

 
Lorsqu’une marque de whisky s’empare de la station Saint Lazare (ligne 3), ça donne ça :

Si le format surprend, le design se veut sobre, correspondant à la fois à cette tendance des visuels épurés et à l’image même de la marque. Par l’affichage de ses différentes liqueurs et de leur composition, Jack Daniels transforme ici les murs du métro en une sorte d’interface digitale à fond noir, où il suffirait de cliquer pour acheter.
Tout aussi inattendu, la marque a tout juste lancé, la semaine dernière, un court métrage, « Independent Lynchburg », de 11 minutes pour promouvoir ses valeurs et son savoir-faire authentique. Par ce (long) métrage, Jack Daniels prend finalement le contre pied de l’actuelle tendance du bref, et ce alors que ce visuel vise les réseaux sociaux adeptes du format court. Initiative d’autant plus surprenante qu’elle rompt avec l’image « chic » donnée par l’affichage en effectuant un retour sur ces origines pittoresques du fin fond du Tennessee. Et ce coup de poker semble pour l’instant payer.
Cela ne nous empêche cependant pas de nous interroger sur les motivations d’un tel pari. Si les fêtes de fin d’année peuvent bien évidemment justifier ces coups de publicité, on peut également se demander s’il n’y aurait pas un quelconque lien avec le récent lancement d’une nouvelle campagne par l’un de ses concurrents, à savoir le Clan Campbell, lui aussi jouant sur son savoir-faire en affichant des photos des employés.
En ces périodes de cadeaux, qui, de l’authentique Daniels ou du viril Campbell, choisirez-vous pour votre oncle James?
 
Eugénie Mentré
Sources
=Influencia

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Pietà : quand les points de croix mènent à la rédemption

 
« Pietà » : c’est le nom de la statue en marbre de Michel Ange représentant la Vierge Marie tenant le corps du Christ descendu de la croix. Mais c’est aussi le nom du label de vêtement créé il y a quelques mois par Thomas Jacob, un Français de 26 ans expatrié au Pérou et dont les productions originales sont entièrement confectionnées par des détenus à Lima. Car comme la figure de la Vierge, ils acceptent avec dignité leur destin et prennent à bras-le-corps leur situation.
Ce projet intéressant et novateur a d’abord une vocation sociale. Il permet à ces détenus d’occuper leur quotidien difficile en s’échappant un peu de l’enfer carcéral, de retrouver une certaine forme de confiance en eux et de considération des autres grâce à un nouveau métier, mais aussi de bénéficier d’un revenu et de réductions de peine pour chaque jour travaillé. Et surtout, c’est l’occasion pour ces exclus de réintégrer une forme de tissu social par le biais des machines à coudre. Qui sait si cela ne donnerait pas quelques idées, voire Révélation, à nos constitutionnalistes français…
L’innovation du projet ne s’arrête pas là. En créant Pietà, Thomas Jacob a souhaité se libérer des « canons » du marketing. S’il y a bien étiquette, il n’y a pas de logo. C’est du moins ce que symbolise la petite croix sur le col des créations, ainsi que la signature personnelle sous forme de broderie de celui qui a conçu le vêtement. La marque de l’individu devient identité visuelle de l’entreprise. Il n’y a pas non plus de positionnement défini. La ligne est très sobre et unisexe pour plaire à toutes les communautés et mettre en valeur tout un chacun. Il s’agit d’effacer les stigmates : ceux de l’uniforme rayé des « taulards » comme ceux de la mondialisation anonyme des vêtements habituels de monsieur et madame tout-le-monde. Enfin, le créateur l’affirme lui-même, tout le design du site internet de commercialisation est « 100% handmade » et avec peu de texte, encore un choix original,  pour que les vêtements soient plus visibles et plus forts. On parle bien d’un nouveau credo de la mode.
C’est en cela aussi que le projet séduit. Bien que soit nié tout processus de marketing ou de communication, on ne peut que saluer les choix opérés par le créateur, amplement justifiés et promesses de qualité. Son choix de l’utilisation de matières nobles et écologiques d’abord, purs produits péruviens, qui en plus de surfer sur la vague de la « green attitude » donnent du cachet au travail des prisonniers. L’unicité des pièces ensuite, qui valorise leurs œuvres exportées aux quatre coins du monde. L’authenticité, enfin, présente depuis la création jusqu’à la commercialisation sur le site internet : toutes les pièces sont dessinées pour eux selon leurs compétences respectives, entièrement assemblées en prison, et les prisonniers s’improvisent même mannequins pour en faire la promotion.

Surtout, c’est l’image de la prison et de ses pénitents forcés  qui est changée grâce à ce projet. Out l’uniforme triste des Dalton, out le charme diabolique des bads boys repris de justice rendus célèbres par nos séries préférées, out le « taulard » qui passe ses journées à tourner en rond, payant sa peine sur les deniers de la société. Ils ont désormais un visage, des compétences techniques et esthétiques, ils sont volontaires pour faire ce que certains pharisiens appelleraient « un travail de gonzesses » et s’investissent dans un projet à long terme.
Car les collaborateurs de Thomas Jacob semblent avoir largement fait leurs preuves, au point qu’ils pourraient bien continuer à travailler pour la marque à leur sortie de prison, si elle réussit un jour à sortir du purgatoire du e-commerce pour ouvrir une boutique.
A nous consommateurs avec un peu de foi pour les projets à dimension humaine de porter la bonne parole de cette belle initiative qui ne compte pas sur la publicité et les rouages de la communication bien huilés. Thomas Jacob, en visionnaire créatif et ambitieux, compte bien développer son réseau et convertir d’autres établissements pénitenciers, ainsi qu’élargir la gamme des produits de la marque. Mais si son bussiness plan est des plus orthodoxes, il n’entend pas renier sa philosophie du 100% carcéral et donner la chance à ceux qui ne sont pas aussi habiles de leurs mains de participer au projet autrement. Cela pourrait aussi donner des idées à de futurs entrepreneurs avec une fibre sociale qui souhaiteraient aider des hommes en bas de la pente à la remonter grâce à une reconversion utile et originale. Quoiqu’il en soit, le relais est donné au public consommateur qui peut, lui aussi, saisir le fil du projet et, à hauteur de ses moyens, s’y engager en faisant l’acquisition d’une des pièces uniques de la collection et ainsi soutenir ce label prometteur qui a fait le pari de réussir en sortant des sentiers battus et rebattus de nos grandes marques de mode.
 
Inès Garmon
Le site du projet 
Sources
Posemag
Meltystyle
L’express
Influencia

Mcdonald
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PSG : sur place ou à emporter ?

 
Début septembre, le club de football de la capitale a signé un contrat de partenariat avec l’enseigne américaine Mcdonald’s. La marque de fast food vient ainsi s’ajouter à la longue, et lucrative, liste des sponsors officiels de ce nouveau PSG « made in Qatar ».  Cet accord entre les deux partis qu’a priori, et a priori seulement, tout oppose, vient mettre sur le devant de la scène une question communicationnelle évidente : dans quelle mesure deux marques – puisque c’est dans ce cadre que s’inscrit désormais le PSG –, aux profils opposés, peuvent-elles tirer profit d’une opération de partenariat ?
Association (d)étonnante
Le premier, populaire à souhait, distribue des calories en menus et se voit constamment raillé par des hordes d’opposants à la malbouffe. Ce qui ne l’empêche pourtant pas, soyons honnêtes, de servir plus d’1,7 millions de repas chaque jour en France.
Le second, figure récente mais déjà emblématique du football franco-qatari, véhicule, par définition, l’idée que vie saine et réussite sont intimement liées.
Et pourtant, preuve peut-être que les contraires s’attirent, Mcdonald’s et le PSG viennent de se dire oui, signatures à l’appui.
Après Emirates, Nike, Qatar National Bank, Orange ou plus récemment Ooredoo – une grande compagnie de télécommunication qatarienne – et Qatar Tourism Authority, c’est donc le géant américain qui vient agrandir la famille des « Fournisseurs officiels du PSG ».
Au menu ? En contrepartie d’une somme financière plus que conséquente, qui reste pour l’instant sous silence, « Macdo » pourra proposer dès le 1er décembre 2013, et ce dans 209 de ses restaurants franciliens, un Menu PSG. Grâce celui-ci, et pour 5€ supplémentaires, les clients pourront repartir avec un ballon ou un chèche aux couleurs de leur club. La marque de fast food pourra également apposer son célèbre logo jaune sur la panneautique du Parc des Princes lors de rencontres importantes.

Gagnant-gagnant
Mais parce que « business is business », et que les géants financiers tels que ces deux-là ne font jamais rien au hasard, l’accord commercial scellé profite très largement aux deux partis.
Si les deux groupes se différencient quant aux produits proposés, ils se réunissent néanmoins sur leurs valeurs phares. Fabrice BUISSON, Directeur Mcdonald’s de la région Ile-de-France explique ainsi : « Associer notre marque à celle du Paris Saint-Germain était pour nous une évidence tant nos publics se retrouvent à la fois dans leur diversité et leur recherche de sensations fortes et de vrais moments de plaisir partagés ».
Par là même, l’enseigne américaine vise certes à réaliser un profit important, mais également à poursuivre sa politique – de communication ? – consistant à promouvoir le sport, et la pratique d’une activité physique régulière, notamment chez les jeunes. Dans cette optique, Mcdonald’s est par exemple partenaire des Jeux Olympiques depuis 1976, et sera l’an prochain sponsor officiel de la coupe du monde de football. Ce partenariat avec le PSG n’est pas non plus son coup d’essai dans la capitale puisque que la marque est déjà sous contrat avec le Stade Français et la JSF Nanterre.
Côté PSG, on explique ce choix par le fait qu’il « associe le Paris Saint-Germain à une marque dynamique qui a su séduire un très large public partout en France ». Outre donc, de nouveau, l’aspect financier, qui évidemment prime, le club souhaite profiter de ce partenariat pour atteindre un public toujours plus nombreux et hétérogène. Exit l’image de l’inaccessibilité matérialisée par le prix élevé des places au stade ou des maillots floqués, le PSG se veut populaire et fédérateur.
Réactions sauce piquante
Sur la Toile, les critiques quant à la mise en place du partenariat en question ne se font pas attendre et très vite, les amateurs de football ont répondu. Tous ironisent sur cet improbable duo et lancent les pronostics quant aux appellations potentielles des futurs produits macdo.

 
La parole la plus sage reste sûrement celle de Laurent Blanc, actuel entraîneur du Paris Saint-Germain, qui espère simplement que certains joueurs n’aient pas accès à des « prestations personnelles » de la part de Mcdonald’s puisqu’ils se battent pour les faire maigrir, « et que là, ce n’est pas la meilleure façon de maigrir ». Indéniablement.
A l’instar du blanc et du noir, de Laurel et Hardy, d’Astérix et Obélix, Mcdonald’s et le PSG forment un duo étonnant mais auquel, il est fort à parier, l’avenir sourira.
Céline Male
Sources
LeFigaro
RTL
France3
PSG

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Google + Facebook : la publicité, terrain d’entente entre frères-ennemis

 
Véritables Caïn et Abel 2.0, Google et Facebook affichent une rivalité marquée, source de multiples dissensions publiques dont l’affaire Burson-Marsteller / Google fut la manifestation la plus éclatante . Marquante également fut la décision prise par Facebook au lancement en juin 2012, de Facebook Exchange (FBX), sa plate-forme d’achat publicitaire en temps réel reposant sur le reciblage; d’interdire aux clients de DoubleClick, la régie publicitaire en ligne de Google, d’acheter les espace proposés par Facebook via cet outil, en les contraignant de facto à utiliser d’autres plates-formes que DoubleClick pour réaliser de pareilles opérations.
Cette mesure est toutefois appelée à disparaître, et il sera bientôt possible aux utilisateurs de DoubleClick d’acheter des espaces publicitaires sur Facebook via FBX. Ce revirement n’est toutefois pas le fruit d’une décision de justice comme l’a priori pourrait autoriser à le penser, mais bien d’un accord entre les deux frères-ennemis.
Retour sur les logiques sous-tendant ce rapprochement.
Le déclin de l’hégémonie de Google dans la pub digitale
Les qualificatifs trompeurs de « moteur de recherche », et de « réseau social », respectivement attribués à Google et à Facebook, ont conduit à l’évanouissement dans la perception collective, de l’importance de leurs activités publicitaires. C’est pourtant sur ce marché – seule véritable source de revenus des deux acteurs – que se cristallise la tension concurrentielle au cœur de cette rivalité.
Estimés à près de 39 milliards de dollars pour 2013, les revenus publicitaires en ligne de Google représenteraient plus d’un tiers du marché. Toutefois l’avance prise sur Facebook et ses 6,4 milliards de dollars, n’est que relative tant ce dernier chiffre tend à croître de manière exponentielle, bondissant de 66 % entre 2012 et 2013.

 
Google doit donc se préparer à continuer de partager le marché avec Facebook, qui devrait de surcroît poursuivre sa croissance notamment grâce à FBX, qui lui a permis d’étendre avec succès le champ de ses activités publicitaires.
En effet les publicités de Facebook étaient traditionnellement axées vers la seule création de demande : des publicités présentant un produit donné à un prospect qui, eu égard à certaines de ses informations personnelles (âge, sexe, profession), serait susceptible d’être intéressé par ledit produit. Ainsi, le recours au reciblage via FBX a permis à la firme de se lancer dans un secteur qui était historiquement l’exclusivité de Google, la publicité de réalisation de demande : la publicité présentant à un prospect un produit pour lequel il a déjà manifesté un intérêt plus ou moins direct, détecté via ses cookies.
Or c’est ce second type de publicité qui tend à remporter les faveurs de nombre d’annonceurs, d’abord en raison de la meilleure qualité du ciblage inhérente au cookie-tracking ; mais également en raison de leur nature même, qui permet de mieux mesurer le retour sur investissement, dans la mesure où ces publicités sont souvent le dernier clic avant l’achat.

Partialité au conditionnel
Face à ces données, la tentation est grande d’avancer une lecture mettant en scène un Google en danger pactisant avec l’ennemi bien qu’il apparaît toutefois difficile de mettre en lumière un déséquilibre manifeste entre les parties à cet accord, qui semble profiter également aux deux firmes.
D’abord parce que tous deux devraient en retirer une hausse significative de leurs revenus publicitaires. En accédant à la possibilité de servir d’intermédiaire dans la vente d’espaces publicitaires proposés par Facebook, Google devrait augmenter le volume global des commissions perçues via DoubleClick, tandis que Facebook doperait la demande pour ses espaces, désormais accessibles via DoubleClick, qui est de loin la plate-forme la plus usitée. Facebook touchera certes davantage sur chaque opération, mais Google a désormais accès à une source de revenus nouvelle et non négligeable.
Plus fondamentalement cet accord permet d’assurer la pérennité de DoubleClick, qui aurait perdu de sa pertinence s’il avait continué à fonctionner sans la possibilité pour ses clients d’acheter de l’espace sur Facebook, tandis qu’il permet à ce dernier de limiter le risque de perdre des budgets publicitaires.
Mais cette profitabilité commune farde l’ascendance de Facebook dans cet accord, décelable à trois niveaux :
– D’abord, parce que les gains de Facebook sur chaque opération réalisée via DoubleClick sont largement supérieurs à ceux de Google qui ne perçoit qu’une simple commission.
–  Ensuite, l’augmentation de la demande consécutive à cette opération devrait entraîner une hausse importante du prix desdits espaces, qui restent disponibles à l’achat via d’autres plates-formes que DoubleClick.
–  Il semble enfin que l’éventualité de ce revirement avait été envisagée par Facebook, et ce, à l’instant même où fut prise la décision d’exclure Google de la plate-forme FBX (i.e. à son lancement). Il est certes indéniable que ce faisant, Facebook confesse son échec dans la bataille qui l’a opposé à Google, qu’elle avait initialement tenté de concurrencer en se positionnant sur le même segment qu’eux avec FBX ; mais décaler l’arrivée de Google sur cette plate-forme a eu le mérite de permettre à Facebook de laisser à une foule de petits acteurs opérants via FBX (Critéo, AppNexus, AdRoll…), le temps de parfaire leur développement et de se consolider, brisant ipso facto l’omnipotence totale qu’aurait connu Google en entrant en lice l’an passé. Seul au milieu de petites structures encore fragiles, il les aurait rapidement absorbées ou écartées du marché, asseyant très rapidement un monopole total.
Toutefois, la fragilité de cette ascendance – qui n’est d’ailleurs point encore caractérisée – force à la prudence, d’abord parce qu’elle repose sur le présupposé très hypothétique du maintien sur le long terme de ces petites structures toujours fragiles. Sans cela, la partialité présentée supra prendra le dessus.
Nuance à nouveau, en cela que ce rapprochement induit une perte de statut de Facebook qui, après avoir tenté de se positionner sur le même segment que Google avec FBX, revient en arrière pour revêtir à nouveau son habit de simple éditeur.
Quoiqu’il en soit, cet accord devrait prendre concrètement effet d’ici quelques mois. Peut-être sera-t-il ensuite étendu à d’autres secteurs. Aucune certitude en ce domaine, bien que la vidéo en ligne semble être un terrain particulièrement fertile.
 
Teymour Bourial
Sources :
Stratégies.fr
Slideshare.net
Statista
Facebook.com
 

Restauration TGV
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TGV, Com’ c’est bon !

 
Il est l’heure de passer à table ! Un jambon beurre SNCF en carton, ça vous tente ?
Ce temps là est révolu. Paul, Monop’Daily, Angelina, Boco, Paul & Augustin… Depuis le 3 novembre les marques s’invitent dans le TGV et espèrent révolutionner les mentalités. Aujourd’hui, seul un voyageur sur quatre achète son casse croûte à bord. L’enjeu est de taille pour cette entreprise en quête de nouvelles ressources. Le choix des marques n’est donc pas anodin. Elles sont connues du grand public et sont gages de confiance.
C’est l’image de sandwich en carton que veut briser la SNCF à travers sa nouvelle carte. Une carte plus diversifiée (petit-déjeuner, menu enfant, produits bio…) et qui sera renouvelée chaque saison. Le but étant de cibler un public le plus large possible. La communication de l’entreprise ferroviaire ne laisse passer aucun détail. Ainsi, le décor des wagons bars et la tenue du personnel seront également modifiés. Le positionnement est intéressant : afin de donner l’impression aux voyageurs de ne plus être dans un train mais au restaurant (la marque Boco regroupe huit chefs dont certains sont étoilés), la SNCF s’efface progressivement de ses wagons bars. Intelligent car si on peut douter de la qualité des produits d’un TGV, on ne doute pas de ceux d’un restaurant.
Cependant, le coût des produits reste élevé. Ses efforts communicationnels sont-ils inutiles ? Pas forcément. L’entreprise a le mérite de se préoccuper du confort de ses voyageurs et donne l’impression d’être à leur écoute. L’image de sandwich en carton est en passe de disparaître. A quand celle des retards ?
 
Pierre-Yves Halin
Sources :
20Minutes 30/10
20Minutes 12/11
Le Monde
Métronews

Publicité Darty
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Darty : Une nouvelle campagne publicitaire « glamour » (ou pas !)

 
Lundi 4 novembre 2013, Darty lançait sa nouvelle campagne publicitaire avec l’aide de BDDP Unlimited.
C’est un revirement total qu’effectue le leader français de produits électrodomestiques afin de se créer une nouvelle image, ciblant désormais un public plus jeune.
La fameuse camionnette Renault 4 des années 70 et le mythique « Contrat de confiance » sont mis au placard pour laisser place à une série d’affiches en noir et blanc, mettant en scène des jeunes femmes et des jeunes hommes vantant la marque à coup de slogans « accrocheurs ».
À travers ces visuels, Darty incarne les traits, non peu flatteurs, d’une nouvelle génération hautaine, froide et axée sur la représentation de soi. On peut ainsi voir des individus aux regards arrogants et remarquer la mise en valeur de corps dénudés idéalement sculptés.
Une relation originale et incongrue semble s’établir entre ces corps exhibés et la vente d’appareils électroménagers.
Mais surtout, au moyen de slogans volontairement provocateurs, Darty joue sur des stéréotypes vieux comme le monde. Sans aucun état d’âme, il met à l’honneur certains clichés du rôle homme-femme.
La femme y est représentée comme nécessairement dépensière, et  l’homme comme quelqu’un de robuste. Et oui, c’est bien connu : alors que madame fait flamber la carte bleue, monsieur va gentiment récupérer ses achats sans broncher.

Ou encore : les blondes sont de vraies « neuneues » qui ne comprennent rien à rien.

À travers cette nouvelle campagne publicitaire plutôt audacieuse, Darty réussit-il réellement à faire « peau neuve » et à conquérir sa nouvelle cible ?
Toujours est-il que la marque fait parler d’elle !
 
Adeline Reux
 
Sources
Lefigaro
L’actuduRetail
Crédits Photos : BDDP Unlimited

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La colère des étudiants des Beaux Arts de Paris face au mécénat et aux donateurs privés

 
« L’École n’est pas à vendre ». Voici ce qu’on pouvait lire sur les banderoles mises en place dans la cour des Beaux Arts le 4 octobre. Les étudiants dénoncent la mise en place de politiques de mécénat sans concertation des élèves. Les faits survenus ont prouvé les difficultés de faire concilier les activités des Beaux-Arts avec les évènements organisés par différents donateurs. En échange du financement de la rénovation de l’Amphithéâtre d’Honneur, Ralph Lauren a organisé un gala où les VIP ont pu déguster des petits-fours et… déposer leurs vêtements dans un des ateliers transformés en vestiaires. Ainsi, 12 ateliers d’étudiants sur 24 ont été fermés, sans qu’ils n’aient pu s’organiser.
Si le mécénat est un des moyens fondamentaux de soutenir l’École et ses étudiants, en rénovant des bâtiments et en payant du matériel et des voyages scolaires, il permet aux entreprises de trouver des avantages communicationnels et fiscaux indéniables :
Nespresso, Lanvin ou Neuflize investissent à l’ENSBA au moyen de 60% de déduction fiscale sur la somme avancée. Plus que la défiscalisation, ces opérations s’intègrent dans une stratégie de communication bien ancrée. Ralph Lauren y voit l’occasion de s’assimiler à la culture et le luxe français, en associant ses activités au patrimoine parisien. Les entreprises mécènes attendent de leur hôte une compensation symbolique, dont ces évènements huppés accompagnent l’image fastueuse de la marque donatrice.
Or c’est l’image même de l’École que les étudiants souhaitent conserver. Ils pointent du doigt ces financements privés qui cherchent à soutenir les projets les plus voyants, sans tenir compte des véritables travaux qui pourraient être utiles à la vie de l’école. Rénover une salle somptueuse est plus « communicable » que de financer la mise en place d’une isolation performante permettant aux étudiants de mieux travailler l’hiver…
Ainsi les valeurs des donateurs pourraient être repensées, en s’adaptant plus profondément aux valeurs de leurs bénéficiaires autour d’une communication plus pertinente qu’une communication de façade.
Joséphine Dupuy-Chavanat
Sources :
Slate.fr
Lemonde.fr

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« Tweet-a-coffee », le grain de convivialité qui manquait ?

 
Starbucks, plus 17 000 coffee shops dans le monde, 50 millions de clients par semaine et 35 millions de fans sur Facebook. Si ces chiffres ont fait de Starbucks le géant du café, ils ont aussi contribué à rendre, au fil des années, la multinationale de plus en plus compétitive et de moins en moins chaleureuse.
Les adeptes d’Expresso ou de Caramel Macciato sont pour la majorité jeunes, dynamiques et surtout ultra connectés comme le prouvent entre autre les milliers de clichés inspirés que l’on peut voir chaque jour sur Instagram. Lancé aux Etats-Unis fin octobre, le service « Tweet-a-coffee » propose aux consommateurs dont la carte de crédit est enregistrée sur le site de Starbucks d’envoyer via Twitter une carte cadeau électronique de cinq dollars, en somme de twitter un café. Avec cette offre, Starbucks tente de revenir aux fondamentaux, à son cœur de cible. Elle contribue également à créer du lien, à rendre le tweet, habituellement froid et impersonnel, plus concret, plus généreux. Néanmoins les Starbucks Coffee n’étaient-ils pas à l’origine des lieux de convivialité et de partage plutôt que de simples distributeurs?
Car si la marque a bien compris qu’elle devait mettre à profit sa notoriété sur les réseaux sociaux, il lui faudra tout de même veiller à ce que les nouvelles technologies ne se retournent pas contre elle en achevant demain de rendre virtuels les liens qui nous unissaient encore hier autour d’un bon café.
 
Clémence Lépinard

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Du pain, du vin, du doliprane

 
 
Savez-vous qu’aux Etats-Unis vous pouvez demander à votre médecin exactement la marque d’antidépresseurs que vous désirez prendre ? Et si les antidépresseurs ne sont pas suffisants, vous pouvez également demander d’autres médicaments sur ordonnance par marque, pour traiter l’insomnie, l’hypertension artérielle, le diabète et les conditions cardiaques, il y a même des médicaments pour faire grandir vos cils (Latisse ©). Tous ces médicaments sont des substances règlementées, mais outre-Atlantique la publicité de médicaments sur ordonnance qui s’adresse directement aux consommateurs est autorisée et subventionnée par l’industrie pharmaceutique.
Le début de la publicité pour les médicaments sur ordonnance
Dans les années 1980, la publicité de médicaments sur ordonnance s’adressait exclusivement aux médecins parce que les compagnies pharmaceutiques considéraient qu’ils avaient la plus grande influence sur le choix de médicament du consommateur. Medicus est l’agence de publicité médicale qui a changé ce modèle. Joe Davis, publicitaire américain, et William Castagnoli, PDG de Medicus, ont introduit en 1992 des publicités qui contournaient les strictes règles de l’organisme chargé de protéger le droit du consommateur, la Federal Trade Commission (FTC).  Après une hausse des ventes de Seldane, le médicament que lequel Davis et Castagnol ont travaillé, la législation concernant les déclarations dans ce genre de publicité à changé, notamment sur deux aspects : elle a permis aux médicaments d’être mentionnés par le nom de la marque dans les publicités et a réduit les obligations de déclarations des effets secondaires. Les Etats-Unis et la Nouvelle Zelande sont les deux seuls pays au monde où la publicité des médicaments réglementée peut s’adresser aux consommateur. Il y a trois raisons pour lesquelles la loi permet ce genre de publicité, ces trois mêmes raisons expliquent aussi pourquoi elle continue à créer des revenus : la place de l’Etat et ce qu’il contrôle dans l’imaginaire américain, l’idéologie de « l’individualisme américain », et la stratégie de marque pour les médicaments.
La place de l’Etat dans l’imaginaire Américain, ce qu’il réglemente
De droite ou de gauche, pour un Américain la place de l’Etat et ce qu’il peut réglementer est bien plus réduite que pour d’autres. La rhétorique politique américaine a toujours condamné un Etat à la ‘Big Brother’, notamment avec la phrase « big government ». Tous les collégiens et lycéens américains lisent 1984, le roman de George Orwell, tout en apprenant qu’il faut se méfier d’un gouvernement qui contrôle le contenu diffusé à son peuple. Par ailleurs, la place du capitalisme dans l’imaginaire américain est très importante pour l’économie et le rêve américain. Tous ces facteurs débouchent sur une législation qui favorise la déréglementation de la publicité car il s’agit d’un outil primordial pour le capitalisme et la compétitivité sur les marchés. L’industrie pharmaceutique a profité de ces particularités sociales et politiques, mais surtout du lobbying, institution américaine datant de la création de l’Amérique et s’inscrivant dans les valeurs fédéralistes. Ainsi, les compagnies ont réussi à faire changer la législation. En témoigne cette publicité pour un médicament.
« L’individualisme américain »
Tout consommateur aime faire ses propres choix, savoir qu’il forme son opinion et ses préférences en filtrant les messages publicitaires qu’il reçoit.  L’individualisme américain va au-delà et exige que le gouvernement ne filtre pas les messages qu’il peut recevoir, même si les produits annoncés pourraient être nuisibles le consommateur veut recevoir les messages publicitaires pour faire son choix. Cet individualisme est intégral à l’identité américaine, le dit « self-made man », une des personnifications du rêve américain. Cette volonté de faire son propre choix pérennise la publicité des médicaments sur ordonnance. Même avec des publicités d’une minute (publicité pour Boniva © dans cet article), dont la moitié est dédiée à compter les nombreux effets secondaires, le consommateur américain veut faire son propre choix de médicament et surtout de marque.

La marque de médicaments
En annonçant un produit comme étant « de marque » plutôt que générique, il y a un certain besoin de validation par rapport à soi-même que l’annonceur crée chez le consommateur. C’est pour ceci que le même pull peut coûter 20€ ou 100€ en fonction de la marque, et pourquoi le consommateur est prêt à payer un prix plus élevé pour rationaliser son achat.  Or, ce concept peut très bien être appliqué aux médicaments et c’est pour cela que ceux qui ont fait l’objet d’une publicité directement auprès du consommateur sont plus chers que les médicaments génériques. Vicodin ©, Prozac ©, Adderall ©, Lunesta ©, Lipitor ©, Abilify © et tant d’autres sont des noms commerciaux pharmaceutiques bien connus aux Etats-Unis. Pourtant ce sont des médicaments assez forts : de l’hydrocodone, des amphétamines et d’autres substances qui se vendraient moins si elles étaient annoncées comme telles. C’est donc le positionnement qui fait le succès de ces marques ; souvent, les publicités font des déclarations telles que « n’est pas disponible en générique » (publicité Lipitor ©dans cet article) pour établir leur supériorité par rapport aux médicaments qui ont dépassé leur brevet et sont donc moins cher mais ont le même effet.
C’est donc un particulier mélange d’idéologies politiques, sociales et d’identité qui permet aux compagnies pharmaceutiques d’annoncer leurs médicaments avec tant de succès. C’est un phénomène isolé dans le monde développé, mais très lucratif. Le secteur de la publicité des substances réglementées était estimé à 4,3 milliards de dollars en 2009. Cette même année l’américain consommait en moyenne 5 médicaments d’ordonnance en plus qu’en 1992. Depuis, il y a eu des initiatives pour réduire ces publicités, et aujourd’hui elles sont diffusées surtout pendant les horaires nocturnes. Néanmoins, elles sont très présentes et une grande source de revenus pour l’industrie de la publicité et des produits pharmaceutiques.
 
Miguel Rayos
Sources
USAToday
FDA
FDA
NPR

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Gleeden : l'affiche de trop ?

 
Effet collatéral du débat sur le mariage pour tous ou goutte d’eau rhétorique qui fait déborder le vase communicationnel ? Toujours est-il que le métro est depuis quelques jours le terrain d’une fronde discrète mais répétée contre la dernière affiche publicitaire pour le site de « relations extraconjugales » Gleeden.

Ce n’est pourtant pas la première campagne d’affichage du site Gleeden. Loin de là. Jouant sur une argumentation audacieuse et volontairement provocatrice, le site de rencontres extraconjugales s’est fait une spécialité de la rhétorique trompeuse (et du faux syllogisme) qui prend ses libertés avec la morale et donc avec le discours rationnel : voir article précédent.  En affichant « C’est parfois en restant fidèle que l’on se trompe le plus », le site est ainsi dans la droite ligne de ses affichages passés. Mieux encore, la campagne actuelle avait déjà fait l’office d’un affichage il y a quelques mois qui était parfaitement resté épargné et intact :

La question est donc : pourquoi une réaction aussi massive maintenant ?
Première hypothèse : la saturation
En parlant de saturation, il s’agit d’abord d’évoquer le fait que, dans sa logique communicationnelle simpliste, Gleeden est actuellement en passe de devenir une sorte de modèle énonciatif. De sorte que même absente, Gleeden est,  comme par effet de persistance rétinienne, omniprésente ; la « marque de fabrique » Gleeden s’est imposée à une très grande diversité de concurrents, d’abord, et d’annonceurs totalement différents, ensuite.

En renouant avec la simplicité d’un message purement verbal et d’un spectacle strictement typographique, le site de rencontres a inspiré la plupart des marques récentes qui désirent s’afficher avec l’efficacité d’un discours direct et « petit malin ». Citons, entre de nombreux exemples actuels (Acadomia, Skyn, etc.), le cas de la marque Espace Loggia :

En mettant au cœur de son argumentaire le principe du contrepied rationnel et raisonnable, Gleeden a produit ce que les gourous de la communication appellent un effet « disruptif ». En jouant avec le motif paradoxal de la rupture du contrat moral, marital et énonciatif, la marque adultérine est devenue le parangon de la vertu publicitaire la plus élémentaire, qu’on pourrait dès lors nommer la « disrupture ».
De sorte que la marque s’est ainsi banalisée. Et, pourtant, c’est bien cette dernière campagne plutôt anodine au vu des précédentes, qui semble la plus provocante si l’on en juge par l’intensité et la répétition des réactions des divers usagers du métro qui se sont en quelque sorte mis à répondre à l’incitation à la débauche de l’affiche en la dégradant plus ou moins systématiquement. Dans la plus stricte tradition des mouvements antipub, les affiches pour Gleeden se voient « barbouillées », mutilées ou détournées.
Pour quelques phrases inscrites à même les « faces » publicitaires achetées à la régie de la RATP du style « La fidélité est la victoire de l’amour sur l’instinct », la plupart des réactions des passagers sont directement adressées au matériel et au support de Gleeden.
Au sens propre, ces réactions sont épidermiques et cherchent à décoller l’affiche comme on arrache la peau d’un cadavre ou comme on arrache un plan de maïs transgénique.
Deuxième hypothèse : le contexte « sociétal »
La deuxième lecture possible de cette manifestation d’exaspération publique pourrait se trouver dans l’atmosphère encore chargée des lourds débats que nous venons de vivre autour de la question amoureuse et de sa traduction institutionnelle et sociale en termes de mariage. Malgré les dissensions, le débat sur le « mariage pour tous » convergeait finalement dans la célébration de la valeur symbolique (qu’elle soit religieuse, politique ou sociétale) d’un rite collectif reconnu et désiré. Or, Gleeden n’a pas seulement donné ses lettres de noblesse à l’adultère ; il a également joué avec le motif de la duplicité. La dernière campagne d’affichage flattait un au-delà du mensonge et de la tromperie : le parjure.

Pomme croquée, doigts croisés derrière la robe de mariée, regard oblique et rouleaux de cheveux éployés : tous les signes sont là pour construire la scène originaire de la « pensée de derrière ».
Plus généralement, cette mise en scène du parjure peut renvoyer également au contexte de défiance politique que les cas exemplaires récents de DSK, de Jérôme Cahuzac, ou de Gilles Bernheim ont fait éclater toute cette année au contre-jour du faux aveu médiatique.
Troisième hypothèse : un excès de communication traversière
La dernière hypothèse que nous voudrions avancer est d’ordre médiatique et renvoie au choix du dispositif de communication de cette dernière campagne. A la différence des grandes affiches placardées sur les murs des quais du métro, Gleeden a fait, cette fois-ci, le choix d’un emplacement plus accessible et plus modeste : les escaliers du métro. Or, toutes ces petites affiches, nous les croisons quotidiennement sans forcément les voir : autrement dit, nous les voyons de manière « traversière ».

Gleeden est peut-être alors tout simplement victime du fameux « esprit d’escalier ». A savoir : une prise de conscience après-coup, c’est-à-dire après l’effet de sidération face à ses premières campagnes, de la nature fallacieuse d’une argumentation qui affiche sa prétention à incarner un progressisme de façade. Tout ceci fait que c’est, en définitive, peut-être là dans le métro que l’on trouverait en 2013 la forme la plus réellement « interactive » de la « participation » que l’on met tellement en avant dans les discours actuels des autres médias. Sous forme discrète et passante, le débat se joue en ce moment dans ces petits gestes discrets, qui n’ont cependant rien à envier aux clics ou aux tweets.
Il reste que, si, comme le disait Georges Clémenceau, le meilleur moment de l’amour, « c’est quand on monte l’escalier », il semblerait qu’en matière d’affichage disruptif, cela ne produise pas toujours le même effet…
 
Olivier Aïm