Politique

Propagande et censure: les médias russes pestiférés par leur nouvelle législation

Encadrement des médias traditionnels 
Depuis le 1er janvier 2015, CNN a cessé d’émettre en Russie. Avant elle, d’autres médias ont mis les voiles : RFI, Voice of America, BBC… Leur point commun ? Ce sont tous des médias étrangers. Alors pourquoi ? C’est la faute d’une nouvelle loi sur les médias qui a été adoptée en octobre 2014. Elle interdit à toute personne physique ou morale étrangère ou de double nationalité de posséder plus de 20 % du capital d’un média émettant en Russie : une mesure visant à limiter la participation étrangère dans les médias russes.

Au-delà du contenu de cette loi, les conditions dans lesquelles elle a été adoptée sont aussi significatives. Déposée le 17 septembre sans la consultation de la population, la loi a été adoptée par la Douma (la chambre basse du parlement russe) au bout de neuf jours, le 26 septembre – soit pratiquement sans débat – et ratifiée le 15 octobre. Nous sommes donc dans une adoption éclair qui est à recontextualiser dans les relations tendues qu’entretient la Russie avec le reste du monde depuis l’annexion de la Crimée.
Encadrements des nouveaux médias
Au-delà du contrôle grandissant sur les médias traditionnels, de nouvelles mesures touchent aussi les médias numériques. Depuis le 22 avril 2014, tout blogueur qui atteint le seuil des 3 000 visiteurs a pour obligation de se faire indexer auprès des autorités et devient autant responsable devant le gouvernement que n’importe quel média institutionnalisé. Depuis le 4 juillet 2014, les acteurs étrangers de l’Internet ont pour interdiction de stocker les données des utilisateurs russes en dehors du territoire. Une mesure qui a provoqué le départ des ingénieurs de Google le 12 novembre 2014.
Parallèlement, l’affaire Navalny révèle des demandes de censure de plus en plus nombreuses de la part du Kremlin aux géants de l’Internet. Un procès est actuellement en cours contre Alexei Navalny, avocat et opposant politique russe, et son frère Oleg. Ils sont accusés d’avoir détourné l’équivalent de 400 000 € à la société Yves Rocher Vostok, qui affirme n’avoir subi aucun préjudice de son côté. Le 19 décembre une page Facebook a été ouverte pour appeler à un rassemblement de soutien à Alexei Navalny. Mais dès le lendemain, la page était bloquée. Cette mesure répond à la demande du procureur général, qui s’en réfère de nouveau à une nouvelle loi. Celle-ci date du début de l’année 2014 et permet à tous les procureurs d’ordonner le blocage de sites sans avoir eu de mandat préalable de la cour, pour raisons de soupçons d’extrémismes, ou d’incitation à manifester contre l’accord des autorités. Twitter, Google et Youtube affirment avoir reçu des requêtes similaires, sans y avoir répondu. Pour se rattraper, Facebook a refusé de bloquer la nouvelle page de rassemblement qui a fleuri. Mais pour le blogueur Leonid Volkov, la censure menée conjointement par le procureur général, le Roskomnadzor (service de surveillance d’Internet et des médias traditionnels du ministère des télécommunications) et Facebook ont fait plus de bien que de mal au soutien à Alexei Navalny. 12 000 personnes avaient rejoint la première page Facebook du mouvement, censurée, tandis que la nouvelle compte plus de 15 000 adhérents.

 
De la propagande des uns
Selon Ilze Juhansone, représentante de la Lettonie à l’Union Européenne, la crise ukrainienne a créé un regain de propagande russe. Les chaînes russophones incitent à la haine des nationalistes ukrainiens et pratiquent la désinformation. Un reportage sur l’incendie d’Odessa, survenu en mai 2014 et qui a fait 40 morts contenait un message subliminal image par image : « L’incendie est le fait des ultra-nationalistes de Pravy Sektor » un groupe radical ukrainien. Un autre reportage, cette fois-ci sur le crash du vol MH17 arguait que ce Boeing de Malaysia Airlines avait été abattu par des avions ukrainiens.
Dernièrement, la chaîne russophone Inter a diffusé en Ukraine pour le soir du Nouvel An un concert en direct depuis Moscou avec des célébrités connues pour avoir publiquement affiché leur soutien à Vladimir Poutine dans le conflit avec l’Ukraine. Tel que le chanteur Yossif Kobzon qui a pris le parti des séparatistes du Donbass dont il est originaire.
A la censure des autres
Enfin, la propagande russe pousse les pays qui se considèrent victimes de celle-ci vers de plus en plus de censure. Cette stratégie n’est pourtant pas la bonne car elle va augmenter la défiance des communautés russes au lieu de capter son audience. En avril 2014 la Lettonie a interdit la diffusion de chaines russes sur son territoire. En juin, la Lituanie a suspendu pour trois mois trois chaînes de télévision russes. L’Ukraine de son côté multiplie les mesures : après la création un ministère de l’Information, malgré les critiques de l’Union Européenne, le pays a interdit 14 chaînes de télévision russes, a perquisitionné les bureaux du journal russophone Vesti situés à Kiev et interdit d’entrée sur le territoire une dizaine de journalistes russes. Concernant la chaîne Inter, le secrétaire du Conseil de défense et de sécurité nationale, Oleksandr Tourtchynov et le ministre de la culture Vyacheslav Kirilenko appellent à sa fermeture. Le conseil national de l’audiovisuel doit se réunir à la mi-janvier.
Marie Mougin
@mellemgn
Sources:
ITélé – CNN cesse d’émettre en Russie
Le Courrier de Russie – la participation étrangère dans les médias russes
Le Monde – la nouvelle réglementation sur les données personnelles des internautes russes
Le Monde – les ingénieurs de Google quittent la Russie
Politis – affaire Navalny
Développez – affaire Navalny et réseaux sociaux
Wall Street Journal – demandes de censure de la part de la Russie aux géants du Net
Euractiv – propagande russe en Lettonie
RFI – propagande russe en Lituanie
RFI – face à la propagande russe, l’Ukraine a recours à la censure
L’Expansion – en Ukraine une chaîne russophone menacée de fermeture
Crédits images:
Manifestation de soutien à Alexei Navalny (Associated Press)
Logos des principaux médias étrangers qui ont quitté le pays
Capture d’écran de la page Facebook censurée
 

TF1
Société

Les médias nous tiennent en liesse !

 
« Partageons des ondes positives », signe TF1, illustrant la tendance actuelle des médias à l’injonction au bonheur. C’est dans cette même veine positiviste que s’inscrit le premier site d’information optimiste, IVOH. Serions-nous entrés dans l’ère d’un journalisme thérapeutique ? Quel bonheur nous a-t-on réservé ?

IVOH : le site d’information qui vous rendra heureux !
Déprimés par les médias qui ne vous transmettent que les mauvaises nouvelles ? IVOH, ou « Images and Voices of Hope », se propose de valoriser pour vous des histoires plus encourageantes. Ce site d’information optimiste promeut une nouvelle approche du journalisme, sous les traits du « récit réparateur ». Il ne s’agit pas de passer sous silence les évènements tragiques, mais d’en tirer ce qui peut être encourageant. IVOH veut ainsi permettre à ses journalistes de rester plus longtemps sur la scène d’un drame pour voir se dessiner la reconstruction. Ce n’est pas la perte de dizaines d’hommes qui est mise en lumière mais la rééducation d’un rescapé, de son opération à ses premiers pas. Ce site d’information tend donc à souligner l’espoir pour le partager avec son lectorat. Avec son financement participatif −ses créateurs font une levée de fonds depuis le 1er décembre−, le site d’information vise à fédérer autour de lui une communauté optimiste. Face à la promesse de lendemains qui chantent, il ne reste plus qu’à se demander si la presse a véritablement un devoir thérapeutique auprès de ses lecteurs…

L’avènement d’un journalisme thérapeutique
IVOH s’inscrit clairement dans une tendance médiatique d’injonction au bonheur. Les médias ont une très forte influence sur notre moral. Ainsi, Mallaury Tenore, la directrice du projet, souligne qu’il a été scientifiquement prouvé que l’information optimiste crée une société optimiste. Dans le même esprit, des chercheurs d’Harvard ont montré qu’être exposé en permanence à des informations négatives « augmenterait considérablement notre degré de stress, et nous pousserait à être plus anxieux au quotidien ». Si vous vous sentez mal, c’est donc en partie à cause de ce que vous lisez dans la presse ! Dans l’Euphorie perpétuelle, Pascal Bruckner souligne que nous autres, peuples occidentaux, sommes devenus « allergiques à la souffrance ». Le bonheur présenté par les médias serait en fait la catharsis de ce qu’a produit la société par rapport au besoin impératif de bonheur. Les médias montreraient les malheurs produits par la société, certes, mais cette exposition, passant toujours par le prisme médiatique resterait éloignée du foyer à partir duquel on regarde ce malheur. Par ailleurs, celui-ci ne dure jamais bien longtemps puisqu’il est toujours remplacé par le bonheur.
Tu seras heureux, petit homme !
Le bonheur est partout, il envahit les ondes et nos écrans. Dans la société du spectacle dépeinte par Guy Debord où nous évoluons dans une perpétuelle représentation, le bonheur se dit et se montre, plus peut-être qu’il ne se vit. Le bonheur n’est plus un droit mais un devoir tyrannique, qui montre du doigt les inaptes. Au sein de cette « dictature du bonheur », les médias sont à la fois relais et émetteurs de la liesse générale. Parler de bonheur, d’une part, c’est s’assurer une audience confortable. On voit ainsi déferler d’innombrables émissions mettant en scène un bonheur mièvre, où, lorsqu’on est face à une situation critique (le petit Jason a mis ses pieds sur la table), la télévision s’impose en sauveuse (Super Nanny s’en va remettre le garnement sur le droit chemin à coup de froncements de sourcils !). Les émissions de télé-coaching comme Relooking de l’extrême, Un nouveau look pour une nouvelle vie, ou encore Pascal, le Grand Frère pour n’en citer que trois, permettent aux chaînes qui les diffusent de se montrer sous un jour positif, de faire preuve de leur pouvoir d’agir au sein de la société. Des chaînes telles que TF1 ou M6 ont ainsi basé leur identité sur leur capacité (discutable, cela va de soi) à « faire le bonheur » de leurs téléspectateurs sans cesse convoqués.

La campagne de publicité de TF1, « Partageons des ondes positives », lancée en avril 2014
D’autre part, les médias sont inséparables de la publicité, qui entoure les articles et les journaux télévisés, influençant ainsi notre réception de ceux-ci. Or on ne compte plus les allusions des publicités au bonheur. Entre « Ouvre un Coca Cola, ouvre du bonheur » et « Bien manger, c’est le début du bonheur », cette notion est aujourd’hui entièrement traversée par une logique capitaliste.

De l’idéal philosophique au Post-it mièvre : un bonheur en déliquescence ?
Loin de la philosophie antique, de l’idéal démocratique prôné par Saint-Just après la révolution française ou encore du bonheur entier pour lequel Antigone est prête à mourir, notre vision du bonheur n’a plus rien de stable ou de définitif. Il prend souvent la forme d’un bien périssable, ou il s’est dégradé en ce petit bonheur à atteindre en trois minutes, déclinable sous forme de Post-it à coller sur son frigo ou de recettes à appliquer au saut du lit. Issue des Etats-Unis, cette psychologie positive argue que le bonheur ne dépend que de nous. Aujourd’hui, le bonheur se travaille avec un coach d’épanouissement personnel ou avec une thérapie de groupe. Il suffit par ailleurs de pénétrer dans une librairie pour remarquer l’amoncellement aux couleurs pastel des guides de bonheurs aux titres évocateurs : 3 kifs par jour, Choisissez le bonheur, Le goût du bonheur, La thérapie du bonheur, Objectif bonheur, Dictionnaire du bonheur, La vie en rose, mode d’emploi, etc. Voilà, vous cherchiez le bonheur ? Pas la peine, il est dans votre tartine beurrée du matin !
C’est donc bien à l’heure d’une injonction généralisée à un petit bonheur malléable et marchand que le journalisme thérapeutique prend racine.
Louise Pfirsch
@: Louise Pfirsch
Sources :
Télérama, n° 3387, du 13 au 19 décembre 2014 : « Sois heureux et tais-toi ! »
lesinrocks.com
Virginie Spies, Télévision, presse people: Les marchands de bonheur
Pascal Bruckner, L’Euphorie perpétuelle, essai sur le devoir de bonheur
Crédits images :
tumblr.com
lesinrocks.com
forwallpaper.com
stephanhuanlla.wordpress.com

Europe
Politique

« L’Europe, l’Europe, l’Europe ! »

 
Alors que les élections européennes du 25 mai prochain approchent à grand pas, une seule question semble encore dominer les débats : celle de l’intérêt qu’y portent les Français. Car même si selon un récent sondage 62 % d’entre eux se déclarent prêts à aller voter, les motivations exprimées restent dans le détail beaucoup moins rassurantes.
Le sacre de l’euroscepticisme ?
Il semble en effet que ces élections annoncent le triomphe d’un repli national déjà bien engagé depuis la crise économique. Ainsi, ce sont seulement 25 % des électeurs qui pensent que ce scrutin changera quelque chose à la situation de la France.
La montée en puissance du Front national en témoigne, avec en particulier le paradoxe de voir que c’est le parti le plus anti-européen qui, avec plus de 20% des intentions de vote, va certainement être la première force politique de ces élections.
Pourtant, à y regarder de plus près, cet euroscepticisme n’est le fait que d’une poignée de pays (France, Royaume-Uni, République tchèque, Pologne ou Danemark) seulement, et c’est bien l’alliance des partis de gauche et des écologistes qui devrait rester majoritaire en nombre de sièges au Parlement.
Plus qu’une approbation aux idées eurosceptiques, il semblerait donc que le discrédit des élections européennes vienne d’ailleurs.
Une communication particulièrement défaillante
 En effet, si la nationalisation des votes est une des raisons principales de ce désamour vis-à-vis de l’Union européenne, il faut aussi noter qu’elle se nourrit d’une communication des partis politiques particulièrement défaillante.
 Cela est spécialement vrai pour le Parti socialiste qui pâtit avant tout des mauvais résultats de François Hollande, 21 % des français annonçant ainsi que leur vote aux élections européennes servirait avant tout à sanctionner le gouvernement. Gouvernement qui avait d’ailleurs lui-même bien mal préparé le terrain lors du dernier remaniement, avec la nomination très contestée du « cancre » Harlem Désir comme Secrétaire d’État aux affaires européennes.
 De son côté, l’UMP souffre de divisions récurrentes, Laurent Wauquiez et Henri Guaino ayant eu la bonne idée de publier dans le Figaro, au lendemain du lancement de la campagne par le Parti, une tribune signée par 40 parlementaires pour « tout changer » en Europe. Une initiative traduisant les amertumes nées de la constitution des listes, et notamment de la nomination d’Alain Lamassoure comme tête de liste d’Île-de-France. Ces problèmes venant d’ailleurs s’ajouter à l’affaire Bygmalion, qui resurgit au plus mauvais moment, jetant un peu plus le discrédit sur le parti, par l’intermédiaire d’un de ses chefs, Jean-François Copé.
 Enfin, et c’est peut-être plus inquiétant, même l’UDI et EELV pourtant connus pour être les plus européens des partis français, ne semblent pas parvenir à gagner la confiance des électeurs. Dans le premier cas, cela est dû à un semblant de désorganisation que focalise la maladie et le retrait récent de Jean-Louis Borloo, tandis que dans le deuxième cas, ce sont des choix de communication peu judicieux qui portent tort au parti (voir article précédent: ).
Le rôle des médias : les dangers de l’effet loupe
Mais si ces difficultés existent, on peut toutefois questionner in fine le rôle décisif que semblent jouer les médias. On peut ainsi se demander dans quelle mesure leur focalisation sur des querelles nationales, doublée d’un désintérêt assez marqué pour les élections européennes, n’est pas ce qui conditionne en grande partie la vision négative des électeurs.
Il apparaît en effet très difficile pour les électeurs d’appréhender le rôle et les enjeux réels de l’UE, quand France Télévisions ne diffuse même pas le débat du 15 mai dernier pour la Présidence du Parlement. De même, il est certainement tout aussi difficile d’accorder du crédit à nos élus, alors que les chaînes de télévisions nous rappellent à loisirs le taux d’abstention de certains d’entre eux.
Enfin, et c’est là que l’effet loupe est le plus pervers, il semble très compliqué de se rendre compte que l’euroscepticisme est loin d’être dominant, alors que la montée du Front national monopolise l’attention et les débats.
Bizarrement, ces élections présentent donc le dangereux paradoxe de ne pas être très médiatiques, tout en étant le pur fruit de la communication ; une communication malheureusement centrée sur la forme et le cadre national, et qui tend à oublier le fond et les enjeux européens.
Il serait alors peut-être temps de se souvenir de la célèbre phrase du Général de Gaulle, pour se rappeler que l’Europe n’est pas une abstraction mais bien un débat d’idées à même de conditionner notre avenir :
« On ne fait pas de politique autrement que sur des réalités. On peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « l’Europe, l’Europe, l’Europe », mais ça n’aboutit à rien, et ça ne signifie rien. »
Grégoire Larrieu
Sources :
Latribune.fr
Lesechos.fr

Fastncurious
Société

Cross-média et transmédia par FastNCurious

 
Introduction
Dans sa rubrique spéciale Dossiers, FastNCurious propose une troisième édition qui analysera les thèmes du cross-média et du transmédia sous différents angles d’approches spécifiques à l’enseignement du CELSA.
Notre consommation des médias aujourd’hui semble s’effectuer sur les modes de la convergence et de l’interactivité : dans quelle mesure médias traditionnels et nouveaux s’imbriquent-ils, se complètent-ils voire s’excluent-ils ?
Sommes-nous entrés dans une ère de consommation multi-écrans ? Les contenus s’additionnent, se superposent, s’imbriquent voire se délinéarisent sur des supports additionnels. Avec en guest stars, tablettes et Smartphones, des supports promus comme symboles d’une utilisation contemporaine des médias  qui favoriserait une expérience interactive, voire immersive pour leurs utilisateurs.
C’est au travers des notions de cross-média et de transmédia que nous allons étudier la question de l’utilisation des médias, leur appropriation et les stratégies mises en place par les professionnels de la communication, qui manient au quotidien ces outils médiatiques.
D’emblée, on constate une récurrence des discours sur les pratiques liées au transmédia, qui aurait remplacé son ancêtre conceptuel, le cross-média. Il convient d’éclaircir ces deux notions, qui sont souvent confondues : tandis que le cross-média serait ce qui met en jeu la superposition de messages sur différents supports, le transmédia aurait davantage à voir avec une expérience immersive, un storytellling déployé sur ces différents supports. Le transmédia contiendrait une valeur ajoutée qui enrichirait le contenu médiatique – bref, il serait question de prolonger une expérience médiatique (cf. la campagne transmédiatique de Lost  à travers « The Lost Experience », un jeu interactif conçu pour maintenir l’intérêt du public pendant l’intersaison de la série).

C’est cette « tendance » du transmédia qui va être analysée cette semaine par nos rédacteurs. Elle semble être l’une des dernières pratiques des éditeurs de contenu audiovisuel, et elle rejoint la question cross-médiatique de l’interactivité : interactivité des contenus médiatiques signifie-t-elle pour autant interaction et échange ?
Nos Curieux vont vous faire partager leurs analyses sur les questions de nos pratiques médiatiques qu’ils ont traitées de manière transversale. Lundi, nous analyserons sous l’angle marketing les stratégies cross-média et transmédia. Mardi, c’est via l’aspect symbolico-culturel que nous aborderons le thème du transmédia. Mercredi, nous verrons en détail les enjeux qui se cachent derrière les pratiques et les stratégies transmédiatiques. Jeudi, ce sera l’exemple Coca-Cola qui sera analysé à titre d’illustration. Enfin, vendredi, nous vous ferons part d’une analyse issue du travail de recherche de nos rédacteurs.
Bonne lecture !
Alexandra Ducrot
Pour La Rédaction

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Politique

LE GAYETGATE

 
L’idylle entre notre président et la jolie Julie Gayet jouit d’une notoriété nationale et les Français connaissent tous désormais l’actrice française, mais cette notoriété a largement dépassé nos frontières, et les médias  étrangers se font une joie d’en faire leurs Unes. Tentons de décrypter le « Gayetgate » et les raisons d’une telle résonnance médiatique.
K.O !
« Le charisme d’un toast sans beurre » (ABC), « François Hollande, la Nabilla de la Vème République » (Le temps), « La France a faim de croissance. Pas de croissants » (Le soir),
« Le président français a été pris la main dans le sac avec son pantalon sur ses chevilles joufflues, trompant non pas la mère de ses enfants, mais la maîtresse avec qui il l’a quittée » (Le Telegraph).
Qu’ils soient Américains, Suisses, Belges ou même Italiens, les journalistes du monde entier ne voient pas d’un très bon œil la prétendue liaison et ne manquent pas de blâmer celle-ci. Pourquoi ce soudain intérêt pour les affaires françaises ? Tout le monde a toujours raffolé des rumeurs et des ragots, d’autant plus quand cela concerne des chefs d’Etat. Kennedy et Marilyn Monroe, Bill Clinton et Monica Lewinsky, ou encore Silvio Berlusconi et ses innombrables maîtresses…
Bill Clinton a fait face à une procédure d’impeachment à cause d’une malheureuse liaison avec une stagiaire, tandis que le Président français est la cible de railleries, moqueries et jugements à l’étranger, qui déteignent sur la vision de notre chef d’Etat, visage de la France durant son mandat. A peu près 80 % des Français déclarent que cette affaire ne va pas changer leur vision du Président, mais les actes de François Hollande désacralisent à l’international la vision de la fonction de chef d’Etat français, en se faisant prendre la main dans le sac comme un enfant.
L’écho du « Gayetgate » a même atteint la Chine, et il ne semble pas s’être adouci avec la distance. Les internautes chinois expliquent les actes du Président par des clichés qui nous collent à la peau : « Si les présidents français n’ont pas de maîtresses, les Français ne seront pas d’accord, c’est la tradition » ou d’autres idées reçues comme : « Il faut s’y attendre avec les Français… En France, même la politique  est très romantique ». L’actrice française est qualifiée de « quatrième femme » venue perturber un ménage à trois préexistant, composé de Ségolène Royal et du couple présidentiel. Monsieur Hollande ne nous aide visiblement pas à enrailler les stéréotypes, nous resterons donc peut être éternellement, des amoureux transis, fana de croissants et qui surfent sur Gleeden comme ils trainent sur Facebook.
Au vu des derniers scandales concernant de hauts dignitaires chinois et des sex tapes , le « Gayetgate » sert peut être à cacher un malaise national. Une technique pour rassurer un peuple sur la « bonne conduite » de ses dirigeants. Une stratégie qui a amené les Italiens à comparer François à Silvio.

Un long silence
Après un long silence de l’Elysée décrit par La Stampa comme « le plus long no comment de l’histoire », les journalistes s’excitent et s’emballent, et les rumeurs pointent le bout de leur nez. On peut lire dans la presse que Julie Gayet serait enceinte de 4 mois, que Valérie Trierweiler aurait tenté de se suicider après la révélation de l’idylle, qui selon Closer durerait depuis plus de deux ans.
Le b.a.-ba de la communication de crise – et on peut considérer cela comme une crise – est de prendre la parole. Si plus personne ne veut entendre parler des lasagnes de Findus c’est bien parce qu’ils sont restés silencieux, les médias se sont donc déchainés sur l’affaire sans aucun cadre de discussion, qui aurait pu être donné par la marque de surgelés. Et l’on retient simplement aujourd’hui la dimension équestre de leurs plats.
François Hollande ne s’est pas exprimé sur le sujet, on a simplement eu le droit à un « c’est d’ordre privé ». La première dame non plus, et l’amante seulement par voie judiciaire, en portant plainte contre le magazine Closer.
Les journalistes français comme étrangers se sont donc fait une joie de remplir ce silence médiatique pesant. Si l’Elysée avait mieux géré cette crise, les journalistes s’en seraient tenus à de simples commentaires. De plus, même si la limite entre vie privée et vie publique d’une personne aussi importante qu’un Chef d’Etat est très compliquée à délimiter, il me semble qu’il est tenu de répondre de ses actes, surtout quand ceux-ci nuisent à l’image de la France. Il est évident que la Présidence aurait dû s’exprimer et contenir alors le scandale.
Sinon, la prochaine fois Monsieur le Président, évitez le scooter.

 
Sibylle Pichot de la Marandais
Sources :
L’Express : Comment la presse étrangère se moque de l’affaire
Le Parisien : L’affaire Gayet – Hollande vu de l’étranger
Le Monde : L’affaire Hollande Gayet électrise les médias étrangers
RTL / Gayet : Hollande, la presse étrangère s’empare de l’affaire révélée par Closer.
Nouvel Obs : Hollande – Gayet les italiens se sentent moins seuls.
Crédits photos :
New York Post
L’Express
FocuSur

1
le petit journal
Société

Yann Barthes : l’arroseur arrosé ?

 
« Je suis surpris que vous soyez si négatif (…) Quel genre d’entraineur êtes-vous ? » assénait la semaine dernière Mac Maharaj à Yann Barthes, lors de l’émission « Spéciale Afrique du Sud » de ce dernier. Le présentateur du Petit Journal, penaud, n’y avait pas trouvé grand-chose à redire. Mais, en diffusant cette leçon donnée habilement par un responsable de communication des plus hauts placés, c’est aux médias en général que l’émission renvoie la critique. Du négatif, du clash, des larmes, de l’appréhension quant à l’avenir… Ras-le-bol ! Les obsèques de Mandela ont bien prouvé une chose : regarder des gens danser dans les rues, chanter et rire n’apporte guère de désinformation, point de baisse d’audience,  et nous donnerait d’avantage envie de regarder la télévision – plutôt que d’attraper d’un même mouvement Télécommande et Tranxène.
La journaliste Clara Schmelck expliquait dans CB News le mois dernier en quoi la colère représente un « vecteur d’information » en tant qu’elle est « la manifestation (…)  la plus universellement partageable » (ici, sur Twitter). Certes, mais peut-être cette utilisation de sentiments négatifs est-elle, très précisément, influencée par la ligne édito-sentimentale des médias environnants.
Le site Influencia titrait avant-hier «  Média : 2014, année positive et créative ! ».
ALLELUIA !
On croise les doigts, on ouvre les yeux et… Cheeeeese ?
Le Petit Journal du 9 Décembre 2013
 
Chloé Letourneur
Sources:
CB News N°25, Novembre 2013
Influencia.net

Mélenchon
Politique

L'homme trop bien cadré

 
Dimanche 1er décembre, Jean-Luc Mélenchon défilait dans la rue « pour la Révolution fiscale, la taxation du capital, l’annulation de la hausse de la TVA ». Cette manifestation contre Bercy a entraîné une polémique, non sur ses revendications et son message, mais bien plus sur son relais médiatique. Deux fautes communicationnelles sont venues entacher l’image de cette manifestation et de M. Mélenchon. L’une à propos des comptages annoncés tour à tour par les organisateurs et par la place Beauvau. L’autre concerne l’habile cadrage du reportage organisé par TF1 qui dupe le spectateur en lui donnant une impression de foule immense. Coup dur pour le leader du Parti de Gauche (PdG) qui dévoile ainsi son art de la mise en scène et de la construction médiatique en opposition à son discours politique franchement hostile envers les médias « manipulateurs ».
 Le comptage déclenche la controverse. Si les chiffres des organisateurs de la « Manif’ pour tous » ont pu paraître exagérés, ceux du Front de Gauche apparaissent complètement délirants. En effet, la préfecture de police dénombre 7000 participants alors que les organisateurs en annoncent 100,000 : un rapport de 1 à 14 qui pose question sur la bonne foi des deux entités. Une photo circulant sur Twitter va dans le sens d’un maquillage des chiffres. Prise le jour même Boulevard de l’hôpital, on observe sur l’image une multitude de feux rouges. Le photographe de l’AFP dément tout trucage, la multiplication des feux de signalisation étant apparemment due à un effet d’optique. Celle-ci provoque l’amusement voire les moqueries des internautes, peu crédules.
 

 
La seconde erreur est corollaire de la première. Mélenchon comme TF1 sont soupçonnés de tentative de manipulation des téléspectateurs par l’image et le choix du cadre. En effet, filmée une demie heure avant l’heure de convocation, la vidéo montre une foule qui se presse derrière le camarade Jean-Luc qui répond aux questions de Claire Chazal. Une photo prise depuis son appartement par un journaliste néerlandais et publiée sur Twitter révèle le hors-champ. Mélenchon se trouve devant un carré d’une vingtaine de personnes. Autour, le vide. Le montage ainsi dévoilé ôte toute légitimité aux images et remet en question la déontologie de TF1, l’éthique de transparence morale du Front de Gauche et l’intelligence qu’ils confèrent au public. Ils ont eu tendance à oublier que le spectateur ne se contente plus d’avaler les informations qu’on lui sert sur un plateau. Sa défiance actuelle envers les médias et les politiques le pousse à chercher et à relayer d’autres informations via les réseaux sociaux. Ainsi en quelques clics il peut créer le « bad buzz » et ternir le blason de quiconque veut l’abuser.
 Les réponses des intéressés ne se sont pas faites attendre : le 3 décembre Mélenchon se rend au Grand Journal pour arranger ces incohérences de communication. En vain, suite à quelques contradictions. Il tente de prouver par un calcul que 100 000 personnes défilaient. Cependant une erreur dans ses données lui confirme l’exagération des chiffres annoncés. Pour sa défense, il insinue alors que la préfecture de police a divulgué ces chiffres pour que le cœur du problème ne suscite pas d’intérêt. La dénonciation est reprise par André Chassaigne, le président du groupe communiste à l’assemblée, qui pointe du doigt le Ministre de l’Intérieur : « Le piège a été tendu par Valls qui donne, lui, un chiffre déraisonnablement bas après l’annonce des 100 000 personnes. Valls atteint sa cible et ça permet de dévier le fond du débat. C’est fait intelligemment. »
 
Sur la question de la machination, l’ex-candidat à la présidentielle dément toute intention de la part de TF1. Il affirme que la masse qui apparaît sur l’interview émane d’une volonté propre des participants et ne relève pas d’une construction imposée destinée à améliorer son image ni manipuler l’opinion. Puis, à un autre moment de l’entrevue, il explique le désir du Parti de donner aux images une allure « militante » ; il finit alors par se contredire. Ces propos sont appuyés par Alexis Corbière, secrétaire général du PdG : « Les images ont une dimension politique, nous le savons bien. Pour présenter une manifestation, on n’allait pas faire l’interview dans une rue déserte. » Ceci implique donc le recours aux artifices médiatiques et à une construction qui s’oppose à la prétendue spontanéité du rassemblement.
 L’art de la mise en scène médiatique se pose donc comme inévitable et nécessaire à tout processus de communication politique. Subtilement dosée, un jeu presque théâtral contribue à l’amélioration et à la gestion d’une image. Mais gare à l’abus qui se solde souvent par une douche froide de la part de l’opinion publique.
 
 Caroline Dusanter
Sources :
Le Point
Le MOnde
AFP
Le Parisien
Placeaupeuple.fr
Partidegauche.fr
Le Blog d’Alexis Corbière
TF1
Le Grand Journal – émission du 3 décembre
Crédits photos :
Image de Une : Tweet du Front de gauche (1er Décembre)
Image 1 : AFP
Image 2 : Stephan de Vries

Président Hollande
Politique

Au secours ! Le Roi se meurt !

 
Voilà maintenant une semaine que le pays entier retient son souffle. Le chômage, la crise, les taxes… passe encore. Mais la prostate du Président !
C’est lors de la cérémonie du lever, mercredi dernier, que nous, peuple de France, avons appris la funeste nouvelle. Voilà presque trois ans que François Hollande se serait fait opérer pour un problème de prostate, bénin certes, mais un problème tout de même !
Rassurons-nous cependant, tout va mieux depuis que les médias se sont emparés de l’affaire. Experts médicaux, flashs d’information, envoyés spéciaux à l’Elysée… tous les moyens ont été mis en œuvre pour nous rassurer. Ou plutôt nous inquiéter.
Car il est bon en effet de s’inquiéter pour son Président-Roi quand on est Français, dans un système où celui-ci apparaît sinon omnipotent, du moins indispensable. D’ailleurs d’aucuns se sont empressés de faire le lien, pourtant disproportionné, avec le sort de Messieurs Pompidou et Mitterrand.
Il faut dire que le pouvoir lui-même a laissé faire et même encouragé ce battage. D’un côté cela lui a permis de mettre en scène une normalité, rendue pathétique jusque dans ses problèmes, et d’un autre, cela a été une habile façon d’esquiver, au moins pour une journée (celle du Conseil des ministres comme par hasard), les échecs qui s’accumulent. Une bonne tactique en somme pour un monarque devenu infertile !
Mais au-delà de ce coup de com’ l’affaire semble révéler une tendance plus grave. Celle d’un système médiatique sans cesse à la recherche de scoops, pour qui l’information transparente devient malheureusement une information sans épaisseur.
Aussi serait-il temps de revenir aux vraies préoccupations. Car quand le Roi tousse, c’est bien le peuple qui s’enrhume.
 
Grégoire Larrieu

Une Minutes
Société

La Une de Minute ou la stratégie des Unes à scandale

 
Mardi 12 novembre, le controversé hebdomadaire d’extrême droite Minute choisissait de mettre en titre de sa Une « Taubira retrouve la banane », un sujet faisant directement écho aux attaques à caractère raciste dont avait récemment été victime la ministre de la justice. Il ne fallut que très peu de temps pour que cette couverture ne fasse scandale, au point que le sujet soit devenu dans la journée même un « trending topic », la France entière s’insurgeant contre ce titre scandaleux relayé par tous les médias.
Au regard du petit nombre d’abonnés du magazine et de sa faible distribution en kiosques, c’est un coup de buzz réussi pour ses rédacteurs, dont l’un confiait de façon anonyme « L’objectif, c’était de faire parler de nous. On voulait se payer un coup de pub pour zéro euro, le contrat est rempli au-delà de nos espérances ».
Outre le fait qu’il faudra, au regard de l’embrasement autour de cette Une, donner malheureusement raison à cette déclaration, c’est un problème sous-jacent que révèle cette affaire : la stratégie de plus en plus remarquée des Unes à scandale.
Or, si Minute indigne par son racisme clairement affiché, il est important de souligner que cette stratégie de la provocation est de plus en plus utilisée par nos médias actuels, à coup de phrases chocs et d’illustrations explicites. L’Express ou encore Le Point se sont déjà prêtés à ce jeu dangereux. Mais si cette tendance apparaît comme une réponse à la mauvaise santé de notre presse moderne, on peut se demander si le sensationnel à tout prix est vraiment la solution.

 
Justine Spitzer

Société

Bonnes Nouvelles

 
L’actualité brûlante de ces dernières semaines ne semble pas s’apaiser. Une partie de la Suède est en flammes, Londres a été coupée au couteau, le Niger baigne dans le sang des attentats, et ainsi en est-il de la Guinée, du Liban, de l’Inde, du Pakistan, de la Syrie et de tous les pays du monde.
Nous sommes bombardés d’informations sur la haine et sur la violence. Nous mangeons des revendications et du « fait divers » dès le matin au réveil. Les combats de gladiateur se déroulent dans notre télévision et on en trouve des résumés ou des commentaires sur les sites d’informations.
Le monde est en crise, il hurle à la mort et tape sur la vie ! D’ailleurs, les médias se plaisent à nous en montrer ce sombre aspect, entrecoupé de publicités sur le bien-être.
Et alors qu’on en appelle hypocritement au calme, plutôt qu’à la paix, les médias semblent choisir leur angle d’attaque. Quand les technologies de l’information et de la communication influent un peu trop sur la parole du monde, quitte à ne laisser transparaître que ses penchants extrêmes.
Dépourvus de scoop, déboussolés de tendances, les médias s’accrochent aux « news ».
Dans la rubrique international du Monde.fr, on recense différents articles qui dressent le noir portrait de l’atmosphère ambiante : « Chemical warfare in Syria », « L’extrême droite britannique réclame un « printemps anglais », « Vague d’attentats à Bagdad, une cinquantaine de morts », etc.
Chez Libération, même ambiance : « Des attentats à la bombe font près de 60 morts en Irak », « Soldat tué à Londres : trois des interpellés libérés sous caution », « Effet papillon : le graffiti d’un ado chinois en Égypte fait scandale en Asie », « Une journaliste syrienne tuée près de Qousseir ».
En dehors de la France, le ciel est d’ébène, aussi dur et aussi sombre. Que dis-je ? Ah mais non, tout n’est pas si noir : « New York lance son programme de vélos en libre-service » ! Entre trois articles sur les guerres ethniques et cinq sur celles biochimiques, ça nous redonne le sourire !
Si l’Homme attend ou retient peut-être mieux les mauvaises nouvelles, les médias devraient éduquer leurs lecteurs ou téléspectateurs à recevoir les bonnes. Il n’est pas question d’oublier les cris de tristesse, de peur, d’indignation, de protestation, ou de revendication. Mais il est à l’ordre du jour d’entendre les cris de joie et ceux de surprise, car l’information devrait aussi s’établir sur le réjouissement : au delà de la Patrouille de France, des célèbres anniversaires mortuaires ou des merveilleuses larmes oscarisées.
Des initiatives ont déjà été mises en place comme « Reporter d’Espoir », « Courant Positif », « Newzitiv » ou encore « Bonnes nouvelles ». Cette communication différente reste pourtant un phénomène de petite ampleur médiatique qui vise principalement ceux qui ont le moral à zéro.
Mais devons-nous attendre et atteindre la limite vers le suicide ou la paranoïa ? En effet, l’idéal serait peut-être de faire de la bonne nouvelle une information à part entière, ayant une place aussi intégrante et de même amplitude que la mauvaise.
Alors comment s’explique cette dévalorisation de la « bonne nouvelle » dans les médias ? Aurait-elle trop de ressemblance avec la publicité ? Son rayonnement serait-il moins attrayant ? Question, aussi et surtout, d’habitude, ce sont alors les enjeux des pratiques et usages qui se soulèvent.  Le comble de l’ironie serait quand même d’avoir peur des bonnes nouvelles.
 
Maxence Tauril
Sources :
Le Monde
Libération
Et autres médias positifs : http://www.reportersdespoirs.org/wordpress/, http://www.newzitiv.com/, etc.

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