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Women make the news

 

La journée de la femme fait polémique. Elle est à la fois un symbole du combat pour l’égalité mais entraîne un conflit des genres, une guerre de statuts et de pensées éthiques. Les avis sont alors partagés sur cet événement maintenant incontournable du mois de mars.
En effet, les femmes n’ont pas seulement des droits un seul jour dans l’année. On les a reconnues comme êtres humains, on leur a concédé le fait qu’elles pouvaient penser et agir, qu’elles pouvaient voter, et même travailler sans l’accord de leur mari. On n’arrête pas le progrès ! Bon, l’excision leur empêche encore le plaisir sexuel, le viol les brise, le travail leur impose un budget minoré ou une inégalité arbitraire d’accès à certains postes. Le progrès s’arrêterait-il tout seul ? Et c’est sur ce dernier aspect d’inégalités professionnelles que l’action « Women make the news » s’applique.

Jusqu’au 30 mars, l’UNESCO met en place une plate-forme permettant aux hommes et femmes de la société civile de partager leur opinion ou expérience sur l’alliance entre genre et média.
Les sciences et techniques de l’information et de la communication (TIC) offrent un nouveau panel de possibilités d’emplois à travers le monde. Certes des fractures numériques divisent déjà les pays entre eux, mais au sein même des États les inégalités salariales subsistent. Et les femmes sont souvent les premières exclues des opportunités économiques et sociales, ainsi que des effets bénéfiques des TIC.

C’est pourquoi la démarche de « Women make the news » s’inscrit dans une volonté d’accessibilité aux métiers médiatiques, essayant d’attirer l’attention sur le rôle de décision et de leadership des femmes, tout en tenant compte des situations locales. L’accent est mis sur le respect des genres, leur égalité en droit et leur représentation.
Et l’initiative « des femmes font l’info » s’étend après le 8 mars. En novembre 2013, un forum « Genre et Médias » aura lieu. L’action défend des objectifs internationaux qui vont de pair avec un bon fonctionnement démocratique, la place professionnelle des femmes est un véritable enjeu politique qui doit être prise en compte et protégé.

Cependant la question de l’accessibilité des femmes aux métiers de l’information et de la communication n’est pas indépendante de la place personnelle et familiale qui leur est accordée. Le statut de la femme a besoin d’être revalorisé dans les sphères publiques mais aussi privées. Il est peut-être déjà plus facile d’initier ce changement professionnellement.
Pourtant quand bien même les femmes travaillent, elles ne sont pas exemptées des inégalités de la sphère intime. C’est notamment le cas de la présentatrice télé saoudienne Rania al-baz, défigurée par son mari en 2004 ; ou celui des femmes françaises dont une meurt tous les 3 jours sous les coups de son conjoint.
Si les femmes font la Une ou alimentent la rubrique « faits divers », elles ne font que trop rarement l’info. Let women make the news.

 
Maxence Tauril
Sources :
Unesco.org
Libération

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