Culture, Publicité et marketing

Rilès et “Survival Mode” : quand la promotion devient performance artistique

Dans un univers musical où la compétition pour attirer l’attention est plus féroce que jamais, Rilès a su se démarquer avec un coup de communication audacieux et marquant pour la sortie de son album SURVIVAL MODE. Le 8 février 2025, il a défié les limites physiques et mentales lors de sa performance qu’il a intitulée SURVIVAL RUN, une course de 24 heures retransmise en direct. Plus qu’une simple promotion, cet événement est devenu un acte artistique puissant, porteur de messages profonds sur la pression sociale et l’épuisement moderne. Retour sur une stratégie de communication qui dépasse l’entendement.  L’évènement, une course contre le temps  Le 8 février 2025, Rilès a créé un événement sans précédent dans l’industrie musicale avec SURVIVAL RUN, une performance de 24 heures diffusée en direct sur YouTube et TikTok. L’artiste a couru sans relâche sur un tapis roulant, une métaphore visuelle du thème central de son nouvel album SURVIVAL MODE. Ce défi physique était bien plus qu’un simple acte promotionnel : il a su incarner une immersion totale dans un univers artistique où la pression sociale, la quête incessante de performance et l’épuisement mental sont explorés de manière intense. L’artiste, en se mettant à l’épreuve dans une telle épreuve physique et mentale, a voulu offrir à son public une expérience qui résonne profondément avec les défis contemporains.  L’événement n’a pas seulement attiré un large public, mais aussi des médias et de nouveaux spectateurs, intrigués par cette approche radicale. Derrière lui, des scies géantes tournaient en permanence, amplifiant la tension visuelle et symbolisant la menace imminente qui pèse sur ceux qui se retrouvent pris dans une course sans fin. Cet élément visuel marquant incarnait l’idée d’un danger qui n’attend pas et d’une vie qui défile à toute vitesse, sans possibilité de pause. L’artiste ne s’est pas contenté de courir : chaque moment de la performance était un acte symbolique, représentant la lutte contre l’épuisement et l’angoisse dans un monde où il semble impossible de ralentir.  En cours de route, Rilès a interagi en temps réel avec ses fans, transformant cette diffusion en un événement interactif. La possibilité pour les spectateurs de réagir et de commenter via les plateformes de rediffusion a donné une dimension participative à l’événement, augmentant son impact. Ce n’était plus seulement un spectacle à regarder, mais un événement dont chacun pouvait être acteur, grâce à l’immédiateté des interactions sur les plateformes numériques. À travers cette stratégie, Rilès a non seulement communiqué sur la sortie de son album, mais a créé une expérience partagée avec son public, rendant l’événement beaucoup plus personnel et engageant que toute autre campagne de promotion classique.  Une promotion hors normes  La promotion d’un album a évolué, et Rilès l’a bien compris en choisissant une approche audacieuse pour la sortie de SURVIVAL MODE. Dans un monde saturé d’informations et de contenu, il n’est plus suffisant de publier un clip ou de participer à quelques interviews pour faire parler de soi. L’artiste a su, par cette performance radicale, lier la promotion de son album à une réflexion sur des problématiques sociétales profondes : l’épuisement mental, la pression sociale et la quête incessante de résultats. Au-delà du simple lancement musical, SURVIVAL RUN est devenu un acte artistique qui fait écho à la condition humaine dans un monde moderne où les attentes et les exigences ne cessent de croître.  Une Métaphore Visuelle Puissante : Le « Mode Survie » Incarné  Le tapis roulant sur lequel Rilès a couru pendant 24 heures est devenu une métaphore puissante de la course effrénée de la vie moderne. Courir sans avancer, toujours dans le mouvement, mais sans jamais arriver à un but tangible. Cette image illustre parfaitement la sensation de stagnation vécue par de nombreuses personnes dans un système où l’effort semble constant, sans réelle récompense. L’artiste a réussi à incarner cette sensation de « faire du surplace », à la fois physique et psychologique, en défiant ses propres limites tout en représentant cette dynamique épuisante de la vie moderne. La notion de « mode survie » prend alors tout son sens : la vie est vécue comme une urgence continue, sans possibilité de pause.  Les scies géantes en arrière-plan de la scène, qui tournent sans relâche, ont ajouté une dimension dramatique à cette performance. Ces scies étaient une représentation directe de la menace constante qui guette ceux qui ne peuvent pas s’arrêter, ne peuvent pas ralentir, de la peur de l’échec et de l’angoisse qui découle de la pression sociale. Le message est clair : dans un monde où il est impossible de s’arrêter sans risquer la chute, l’épuisement devient inévitable. Cette image renvoie à la réalité de millions de personnes, constamment sous pression, obligées de poursuivre une course sans fin pour atteindre des objectifs qui semblent toujours hors de portée.  Le défi de tenir pendant 24 heures représente également la résilience et la détermination, mais aussi l’absurdité d’une exigence de performance toujours plus grande. L’épuisement visible de Rilès, tant mental que physique, au fil des heures devient un puissant rappel de la fatigue accumulée par ceux qui, comme lui, sont pris dans le tourbillon d’une société qui valorise l’endurance au détriment du bien-être. À travers cette épreuve, Rilès incarne non seulement la souffrance, mais aussi la force de continuer, malgré tout, ce qui fait de cette performance une réflexion puissante sur notre époque.  Un coup de communication qui dépasse la promotion : une véritable performance artistique  Loin de se limiter à une simple opération de communication, SURVIVAL RUN se présente comme une performance artistique complète. En mêlant art visuel, performance physique et communication digitale, Rilès a su créer une expérience immersive où chaque élément de la performance renvoie à une thématique centrale. Cette approche hybride a permis à l’artiste de faire de la promotion de son album un acte artistique en soi, redéfinissant ainsi les contours de ce que signifie « promouvoir » dans le monde de la musique moderne.  De plus, l’impact de son approche participative a été démultiplié, car elle transforme chaque spectateur en un participant actif, rendant l’expérience beaucoup plus significative et mémorable que n’importe quelle autre campagne de promotion classique.  Enfin, la stratégie de communication de Rilès a été renforcée par la portée globale offerte par les réseaux sociaux, notamment TikTok et YouTube. L’accessibilité de l’événement, disponible pour n’importe qui, où qu’il soit, a permis à SURVIVAL RUN de dépasser le cadre d’une simple promotion musicale pour devenir un moment de réflexion collective sur les défis de notre époque. En alliant art, communication et engagement numérique, Rilès a réussi à créer une expérience unique, qui marque à la fois les esprits et les cœurs.  Avec SURVIVAL RUN, Rilès a non seulement promu son album, mais il a créé une œuvre à part entière. Ce coup de communication n’est pas une simple action commerciale ; c’est un événement artistique total qui interroge la société et pousse à la réflexion. En repoussant les limites de la promotion classique, Rilès nous rappelle que l’art peut se vivre à travers tous les supports, et que la communication elle-même peut devenir un acte créatif.  Ce type de stratégie pourrait bien devenir une référence dans le monde de la musique et au-delà, incitant d’autres artistes à transformer leurs campagnes en véritables expériences immersives et engageantes.  Rose Paineau
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ASMR et publicité : l’art de séduire en silence

Préambule : Cet article vient compléter l’article sur l’ASMR de FastNCurious de 2019. L’« Autonomous Sensory Meridian Response » ou plus connu sous le nom d’ASMR nous fait penser tout de suite à une personne chuchotant tout près de son micro pour faire des bruits de bouche insupportables. Si autrefois l’ASMR représentait un contenu de niche, il est largement démocratisé aujourd’hui, et se révèle être un outil de communication puissant. La magie du son : L’ASMR, nouveau vecteur de communication immersive Aujourd’hui l’ASMR est un véritable phénomène culturel qui regroupe un tas de contenus diversifiés sur Internet et qui fidélise une grande audience. Les créateurs de contenus ASMR font preuve d’imagination pour produire des vidéos diversifiées : No Talking, Roleplay, Mukbang, Chitchat… Cela peut sembler bizarre de se retrouver face à un médecin fictif qui chuchote face à la caméra, mais alors pourquoi ces vidéos font-elles des millions de vues ? En plus du son ASMR qui produit un stimulus chez le spectateur, l’ASMR rassemble des codes particuliers : chuchotements, une mise en scène, des gestes doux et des miniatures particulières pour engager l’audience et créer une relation de proximité, et les marques l’ont bien compris. Quand les marques chuchotent pour se faire entendre : L’essor de l’ASMR dans les campagnes publicitaires Les marques murmurent-elles aux oreilles des consommateurs pour les charmer vers leur futur achat ? Photo de Cbnews Vous avez peut-être aperçu la pub actuellement dans le métro pour l’application de méditation « Petit Bambou », qui met en avant une publicité sobre, sans couleurs ni images. Dans les couloirs du métro qui regorgent de publicités à images colorées, cette publicité se vante d’inviter le voyageur à enfin faire une pause, comme avec son application. Bien que cette campagne publicitaire ne soit pas de l’ASMR, elle invite à repenser des stratégies marketing plus douces : « less is the new more ?”. Si la sobriété dans le milieu publicitaire gagne du terrain, et que les marques se sont emparées du créneau ASMR, c’est peut-être le reflet d’une volonté des consommateurs qui, face à l’exposition massive aux publicités, aspirent à un retour au calme. En tout cas, l’essor de l’ASMR est bien visible dans les stratégies marketing. Bien que le bruit des produits a pu être mis en lumière depuis de nombreuses années avec la viande, les sodas ou le chocolat, les marques s’amusent désormais à reprendre le même format que les ASMRists, c’est-à-dire le format des youtubeurs ASMR. En 2017, Ikea ose véritablement se lancer dans l’ASMR avec une longue vidéo mettant en scène une douce voix chuchotée qui passe en revue les produits Ikea dans une chambre en les touchant. Véritable exploit marketing, des gens visionnent une publicité de 25 minutes entièrement. Mais depuis, de nombreuses marques ont suivi le pas. En 2022, Audi a aussi créé une vidéo ASMR de 2 minutes dans laquelle une main tapote les finitions de l’Audi R8 Coupé V10 GT RWD, faisant des petits bruits satisfaisants tout en montrant les détails de la voiture. Publicité Audi Publicité ASMR Buffalo Grill On peut aussi citer cette campagne de Lindt, qui reprend le set up typique des ASMRists, avec un micro, et dans lesquelles le chocolat craquant se prête parfaitement à l’exercice. Dans le même style, on retrouve la collaboration entre Konbini, Pringles et une ASMRist pour détendre avec les bruits de l’apéro. Toutes ces publicités peuvent alors être regardées pour leur vocation première : la détente. Elles ciblent un public qui pourrait se relaxer tout en découvrant le produit dont on fait discrètement l’éloge. Dans ces publicités comme Lindt, tous ces petits bruits auxquels nous sommes habitués, et auxquels nous ne prêtons même plus attention, sont remis sous la lumière des projecteurs. En effet, il y a un phénomène de conscientisation des bruits. Les bruits caractéristiques comme celui d’une canette qui s’ouvre laissant s’échapper le gaz ou celui du chocolat craquant invitent à la consommation. En effet, le croquant du chocolat évoque l’imaginaire d’un chocolat raffiné de grande qualité. De même pour le bruit de l’emballage en papier et en aluminium : il crée une expérience sensorielle distinctive. Capture d’écran vidéo de Lindt Chocolat Canada. Le format vit son apogée lors du Super Bowl en 2019 lorsque Zoë Kravitz déguste des bières de la marque  « Michelob ULTRA Pure Gold », façon ASMR. Une publicité cruciale étant donné son nombre de spectateurs. Aujourd’hui encore, ce format promeut non seulement des produits mais fait également l’objet d’interviews de célébrités notamment aux États-Unis. La chaîne W magazine, originellement magazine de mode, est connue pour ses interviews pendant lesquelles des chanteurs, acteurs, modèles se prêtent au jeu de l’ASMR. Ce format est aussi utilisé pour faire de la promo, comme pour le film Wicked, où Ariana Grande et Cynthia Erivo tentent de créer des bruits autour de l’univers du film. Par ailleurs, l’émergence des formats courts sur TikTok et Instagram ont favorisé des contenus mettant en avant des produits de façon ASMR. Au-delà des ASMRists présents également sur ces plateformes, il existe des vidéos ASMR qui mettent en avant des produits « aesthetics », comme de la cosmétique ou des unboxings de produits par exemple, et ils ont parfois été offerts aux créateurs par les marques. Il est commun de tomber sur une vidéo de quelqu’un qui déballe son nouveau MacBook Pro de manière satisfaisante. En scrollant, on tombe sur ce genre de vidéos, qui font office de pauses dans ce tourbillon d’overstimulation. …et on serait presque tenté de les posséder aussi, non ?  En réalité, les marques y ont déjà bien pensé en élaborant le design sonore du produit. Le design sonore est une approche qui vise à enrichir l’expérience utilisateur en ajoutant une dimension sonore spécifique aux produits du quotidien. Il permet d’améliorer l’ergonomie, de renforcer l’identité d’une marque ou encore de susciter des émotions et du plaisir sensoriel. Pour reprendre l’exemple de la publicité Audi, les portières ou le moteur sont conçus de sorte à apporter du plaisir sensoriel. Le bruit du moteur donne une sensation de puissance tandis que les bruits de l’habitacle procurent un confort acoustique. TikToks d’unboxing ASMR En conclusion, contrairement aux publicités classiques qui misent sur des slogans accrocheurs ou des arguments percutants pour attirer l’attention, les vidéos ASMR sont moins tape-à-l’œil. Cette subtilité rend le consommateur moins susceptible de les identifier comme des messages publicitaires. Le danger est alors de ne plus bien distinguer ce qui est publicité ou non. Dès lors, on peut parler de “dépublicitarisation”, un concept théorisé dans l’ouvrage La fin de la pub ? Tours et contours de la dépublicitarisation par Caroline Marti de Montety, co-auteure avec Karine Berthelot-Guiet et Valérie Patrin-Leclère. Ce concept désigne la tendance actuelle des marques à ne plus recourir aux seules formes canoniques de la publicité et à s’inspirer de formes plus valorisées socialement, comme dans l’ASMR. Les marques s’immiscent ainsi partout, au risque de ne pas être reconnues, voire de donner à penser que tout devient « publicitaire ».  Ariane Marin-Curtoud
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“L’underconsumption core” : une réponse à la surconsommation à l’heure des réseaux sociaux

En ce début d’année 2025, un nouveau challenge envahit les réseaux sociaux, en particulier Tiktok : le” no buy 2025”. Le principe est simple : ne plus rien acheter, excepté le strict nécessaire. Une tendance qui appelle à repenser ses modes de consommation au quotidien et qui semble séduire de nombreux utilisateurs puisqu’on recense sur TikTok près de 11 300 publications sous le #nobuy. Ce challenge est une réponse directe à la surconsommation encouragée par les réseaux sociaux. En 2023, selon le rapport Shopping Pulse mené par Klarna, près de quatre consommateurs français sur dix (37 %) affirmaient s’être déjà procuré un produit après l’avoir vu sur les réseaux sociaux.  À travers cet article, FastNCurious vous propose de découvrir le lien étroit entre l’influence et la surconsommation, mais aussi de prendre connaissance des tendances émergentes qui invitent à déconstruire ces modes de fonctionnement. Les réseaux sociaux : un fonctionnement qui facilite les achats Avant de nous pencher sur le lien entre influenceurs et surconsommation, il est important de prendre connaissance de l’environnement dans lequel évoluent ces influenceurs. Sur les réseaux sociaux, tout est pensé pour permettre un passage à l’achat facile et rapide : redirection par des liens cliquables, liens swipe up, boutiques  intégrées, insertion des publicités, enregistrement des données bancaires sur les applications… L’ergonomie des plateformes en fait le terrain idéal pour les entreprises voulant atteindre de nouvelles cibles. Sur Instagram par exemple, les entreprises peuvent disposer d’un onglet “boutique” intégré à la plateforme afin d’identifier, de pointer, les produits sur les publications. Il est possible de faire un achat sans même quitter le réseau social.  Captures d’écran du compte et de la boutique Instagram de la marque Sézane Ainsi sur ces plateformes, nombreux sont les outils d’insertion publicitaire, mais les marques semblent privilégier les influenceurs, qui possèdent des caractéristiques particulières pour modifier les comportements de consommation. Le business modèle de l’influence Sur les réseaux sociaux, les créateurs de contenu mettent en scène une vie idéalisée. Les influenceurs dits “lifestyle”, partageant des contenus à propos de mode, food, beauté, ou encore voyages, semblent avoir un quotidien rythmé par les achats et l’acquisition de nouveaux produits. Hauls, favoris, tutos, looks du jour, autant de contenus de divertissement devenus des écrins publicitaires pour les marques, et étant des sources d’inspiration pour les prochains achats de leurs abonnés. Les influenceurs, comparés à des canaux classiques de promotion, utilisent le lien parasocial développé avec leur communauté pour devenir des figures privilégiées pour les recommandations. Grâce à cette relation sociale à sens unique, dont une personne peut faire l’expérience vis-à-vis d’une personnalité publique ou d’un personnage de fiction, les abonnés accordent parfois aux influenceurs une confiance similaire à celle accordée à un ami. Ainsi, depuis quelques années, ces influenceurs sont au cœur des stratégies marketing des annonceurs, qui font appel à eux pour la promotion de produits en tout genre. Ajouté à cela, pour se démarquer les uns des autres, il leur est nécessaire de renouveler leurs contenus, et par conséquent leurs acquisitions. Naissent alors les micro-trends, des tendances éphémères, qui gagnent rapidement en popularité mais disparaissent en quelques mois ou semaines. Elles sont portées par un produit, style ou esthétique précis. Ces micro-trends encouragent alors à la surconsommation, et inévitablement au gaspillage, les produits devenant rapidement obsolètes. Certaines personnes sur les réseaux sociaux, rient de ce phénomène en exposant dans des vidéos qu’elles ont elles-mêmes étés “victimes des micro-trends”.  Captures d’écran de TikTok de victimes des micro-trends Par essence, le business modèle de l’influence, lifestyle en particulier, en se basant sur la promotion de produit, avec ou sans collaboration commerciale, pousse alors à la surconsommation. Une mise à l’épreuve de l’influence : “deinfluencing” et “underconsumption core” Sur les réseaux sociaux, deux nouvelles tendances tentent de combattre la surconsommation, mais avec deux modes d’approches différenciés.  D’abord, par le “deinfluencing”, traduit par “dé-influence”, les influenceurs créent du contenu pour dire quels sont les produits à ne pas acheter. Bien que cela puisse apparaître comme une façon de dénoncer le consumérisme, à travers cette tendance du “deinfluencing”, tous les créateurs de contenu n’ont pas pour objectif de lutter contre la surconsommation, chez certains, on lit simplement dans les discours une volonté de transparence et de sincérité. Malgré tout, cette initiative invite à réfléchir à ses achats et à tendre vers une consommation plus responsable. Captures d’écran de TikTok de “deinfluencing” Une seconde tendance vient promouvoir, et surtout normaliser la sobriété : “l’underconsumption core”. Les utilisateurs exposent une “sous-consommation” par des modes de vie plus sobres et raisonnés. Ils montrent qu’ils utilisent peu de choses et surtout jusqu’au bout. Une façon pour eux de montrer qu’il est normal de ne pas acheter tout ce qu’on voit sur les réseaux sociaux, de résister à une forme de pression sociale. Captures d’écran du TikTok de @dainty.nugs Captures d’écran du TikTok de @notlavdysheva Cette tendance n’est cependant pas exempte de critiques, liées notamment à une “fétichisation de la pauvreté”. Quand pour certains “l’underconsumption core” apparaît comme un phénomène en vogue, pour d’autres il s’agit juste d’un mode de vie depuis des années, parfois subi. Il peut donc être mal vu de se vanter ou de romantiser ces habitudes minimalistes lorsqu’on dispose du privilège du choix. Ainsi face à la surconsommation promue par le marketing d’influence sur les réseaux sociaux, la vision de la sous-consommation monte en puissance. Ces deux visions, surconsommation et sous-consommation, bien que contradictoires semblent malgré tout cohabiter, et il ne semblerait pas que l’une tende à faire disparaître l’autre. Finalement le marketing d’influence proposera-t-il à l’avenir des outils pour penser une consommation durable ? Sources, et pour aller plus loin :  https://www.theguardian.com/fashion/article/2024/aug/07/it-is-ok-to-be-content-with-your-simple-life-is-underconsumption-core-the-answer-to-too-much-shopping https://digital.hec.ca/blog/la-surconsommation-causee-par-les-reseaux-sociaux-quels-sont-les-impacts/ https://pandofashion.com/limpact-des-reseaux-sociaux-et-du-marketing-dinfluence-sur-les-comportements-dachat-dans-lindustrie-de-la-mode/ https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/desinfluence-sur-les-reseaux-sociaux-les-influenceurs-tournent-le-dos-a-la-surconsommation-151379.html https://www.ledevoir.com/societe/consommation/818418/quand-sous-consommation-devient-virale-reseaux-sociaux https://blog.mbadmb.com/tiktok-influence-achat-impulsif-surconsommation/#:~:text=L’impact%20de%20TikTok%20sur%20l’achat%20impulsif&text=Les%20d%C3%A9monstrations%20de%20produits%2C%20souvent,ils%20en%20soient%20pleinement%20conscients. https://www.novethic.fr/economie-et-social/transformation-de-leconomie/sur-tiktok-la-tendance-est-a-la-deconsommation https://www.courrierinternational.com/stories/video-ces-tiktokeurs-qui-denoncent-la-surconsommation_221376 https://korii.slate.fr/tech/underconsumption-core-millenials-generation-z-critique-surconsommation-tiktok-tendance-achats-fast-fashion-mode-vie https://www.20minutes.fr/tempo/style/4050918-20230831-food-mode-beaute-reseaux-sociaux-plus-plus-souvent-origine-achats-jeunes https://www.ladepeche.fr/2023/08/31/les-reseaux-sociaux-des-prescripteurs-en-puissance-11424339.php Marie Desforges
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Quand la misogynie devient un outil marketing

Les incel autrement dit célibataires involontaires revendiquent une absence de romantisme ou de sexualité qui ne dépendraient pas d’eux mais de facteurs génétiques et sociaux. Autour de ce mouvement, une communauté s’est formée sur internet pour exprimer leur haine et exacerber leurs émotions négatives. «Sur les forums, les échanges, anonymes, peuvent rapidement prendre de l’ampleur. […] Les incitations à la violence fusent et, éventuellement, certains passent à l’acte», nous dit Caroline Deli, doctorante à l’Université de Montréal.
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Rap et communication : quand les rappeurs s’emparent de l’espace médiatique

Des clips vidéo de plus en plus travaillés, de nombreux partenariats avec des marques de luxe, des évènements promotionnels de grande ampleur… Il est clair que d’importants changements en termes de communication se profilent dans le milieu du rap et de la musique urbaine. Rapide tour d’horizon des plus grands coups marketing des figures emblématiques du rap, aujourd’hui devenus de véritables champions de la communication.
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La quête de sens : nouvelle mission du marketing

Du sens. C’est ce que recherchent les nouveaux consommateurs d’aujourd’hui. Le prix d’un bien ou d’un service se justifie toujours par la qualité du produit ou encore le plaisir qu’il nous procure. Dorénavant, il prend en compte un enjeu qui a longtemps été marginalisé par les marques : le sens. 
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L’effet Netflix: comment nos séries préférées nous poussent à consommer ?

Coup de maître pour le géant Netflix ! La plateforme de streaming a battu de nouveaux records d’audience grâce à de récentes séries à succès comme Lupin, Le Jeu de la dame ou encore La Chronique des Bridgerton, qui ont propulsé les ventes de certains produits présents à l’image. Véritable raz-de-marée commercial et source d’opportunités marketing, retour sur ce média 2.0 qui influence irrémédiablement nos actes d’achat et nos pratiques culturelles.
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Marques et greenwashing : quand la fast fashion verdit ses discours

L’industrie de la mode pollue plus que les vols internationaux et le transport de marchandises cumulés. C’est ce que conclue un rapport de la fondation Ellen MacArthur publié en 2017. Deux ans plus tard, 32 entreprises de mode signent le Fashion Pact : un engagement pour réduire leur impact environnemental. Fort enjeu de communication pour les marques que de « se mettre au vert ». Mais qu’en est-il vraiment derrière ces discours green des industries de mode ? Et si le Fashion Pact n’était qu’une vaste opération de greenwashing ?
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On a marché sur la lune avec Chanel

Nouvel écho de la beauté féminine française, le dernier film publicitaire Chanel N°5  nous embarque pour une minute de voyage féerique, aérien et poétique. De la ville lumière à la voie lactée, ce spot vient réitérer la magie de la communication du parfum le plus vendu au monde. Comment la Maison Chanel réaffirme-t-elle le mythe d’une fragrance intemporelle ? Analyse (après visionnage!). .
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Les mèmes : un outil de communication en vogue pour les marques

Qui n’a jamais partagé avec ses amis un GIF animé de félins facétieux ? Qui n’a pas encore vu une image humoristique sur le confinement et le coronavirus en naviguant sur les réseaux sociaux ces dernières semaines ? Toutes ces productions culturelles circulantes sont des mèmes. Ces derniers font partie intégrante de la culture internet et inondent la toile. Dans une logique commerciale, les marques s’emparent désormais du phénomène et l’utilisent comme un outil de marketing.